Rudy Kurniawan a été reconnu coupable en décembre 2013 de «fraude visant à vendre des vins contrefaits». Sa peine devrait tomber très rapidement à New-York.
Rudy Kurniawan, 37 ans, avait été reconnu coupable le 18 décembre 2013 de contrefaçon de grands vins français, il attendait sa peine, plusieurs fois reportée, elle va tomber.
Pendant près de 10 ans, cet étudiant asiatique installé aux Etats-Unis a escroqué le beau monde des amateurs de grands vins et vins de prestige. Un cercle très fermé où il avait réussi à gagner la confiance de ses membres: « les 12 hommes en colère », un club de millionnaires grands amateurs de vins rares. Rudy Kurniawan n’avait qu’une vingtaine d’années mais se présentait comme un riche héritier indonésien et ça passait, habillé en costumes Hermès et bottines en crocodile.
Son amour des grands vins, cette fascination (qu’il transmettait aussi), et son talent d’escroc lui aurait rapporté des dizaines de millions de dollars, selon l’accusation. Il a déjà passé 28 mois en prison, en attendant de connaître sa peine définitive, qui va être prononcée par le Tribunal de New York, ce lundi 4 août.
Son surnom, ou ses sobriquets, les voici: « Docteur Conti » ou « Mister 47 », surnoms dus à son obsession pour le millésime 1947 et la Romanée-Conti, l’un des plus prestigieux vins de la côte de Nuits.
Il a su jouer de ses connaissances et devenir une encyclopédie des vins de Bourgogne car il a appris et ce très rapidement aux côtés de mentors américains, amoureux des vignobles de Côte d’Or. Un petit génie qui a su mettre à profit sa connaissance, son nez aiguisé et sa culture des étiquettes pour devenir le faussaire démasqué aujourd’hui.
Sa cuisine, son « magic cellar » (cave magique),à Los Angeles en Californie était une officine, dont les tiroirs débordaient de bouchons anciens, de capsules, de tampons et de centaines d’étiquettes neuves de grands crus français. Aucun de ses amis ne s’étonnait qu’il réclamait tous les cadavres de bouteilles, à la fin des repas dans les plus grands restaurants américains. Et oui, il refaisait après les niveaux…Gagnant la confiance de maison d’enchères, il réalisait de jolies ventes qui ont fini par éveiller des soupçons.
Plus de 1 000 bouteilles de grands crus contrefaits, dont des Bourgognes des domaines de la Romanée-Conti, Ponsot ou Roumier, et des Bordeaux comme Pétrus en Pomerol, ont été attribuées à M. Kurniawan.
Le bouquet final, sans longueur en bouche cette fois, il va le déguster ce lundi, avec le verdict du tribunal de New York: reconnu coupable de «fraude visant à vendre des vins contrefaits», Rudy Kurniawan risque jusqu’à 40 ans de prison et 500.000 dollars d’amende.
Regardez le reportage de French Morning TV, la chaîne des Français d’Amérique, avec Laurent Ponsot, propriétaire du Domaine Ponsot et Patrick Baugier, importateur de grands crus aux USA pour Capital Millésime