22 Jan

Le grand poète limougeaud Joseph Rouffanche (1922-2017) vient de disparaître

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Joseph Rouffanche dans son jardin (2001) et lisant ses textes sur le pont Saint-Etienne à Limoges (1997)

(c) Laurent Bourdelas

Avec Georges-Emmanuel Clancier, Joseph Rouffanche (né en 1922 à Bujaleuf; professeur notamment au lycée Gay-Lussac à Limoges) était l’un des grands poètes limousins (limougeauds) et français du XXème siècle. En 1984, il avait obtenu le prestigieux prix Mallarmé pour Où va la mort des jours. Mais aussi le Prix Anne Van-Qui en 1962, le Prix Saint-Pol-Roux en 1958. Il fut notamment publié par Pierre Seghers ou René Rougerie et participa aux aventures des revues de poésie Friches, Analogie et L’Indicible frontière. Son écriture a été saluée par Gaston Bachelard ou Philippe Soupault.

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Grand poète lyrique inspiré par le Limousin, sa nature – et l’émerveillement pour elle -, l’enfance et ses souvenirs, ouvert sur l’universel, Joseph Rouffanche était aussi un joueur de tennis, survolant les courts…

(c) Revue Analogie, 1991.

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Joseph Rouffanche était marié à Yolande, professeur d’allemand.

(c) L. Bourdelas, 2003.

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Le poète fut édité dès années 1950. Ici, un recueil paru chez Pierre Seghers en 1954.

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Edition originale. Impression par José Millas-Martin, maître artisan, en avril 1955.

Exemplaire n° 129. Dessins de E. Haumesser. (coll. L. Bourdelas)

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En 1962, il obtient le prix Anne Van-Qui, l’occasion d’être salué par Philippe Soupault.

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En 1984, il obtient le prix Mallarmé pour ce recueil.

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En 1991, la revue Analogie lui consacre un numéro spécial avec, en particulier, une préface de Gérard Peylet, professeur à l’Université de Bordeaux, qui a organisé plusieurs colloques universitaires à propos de Joseph Rouffanche, et une étude universitaire de Régine Foloppe (elle-même poète). Rouffanche était vice-président d’Analogie, avec le peintre Pierre Jarraud.

La revue Friches, dirigée par Jean-Pierre Thuillat, a également publié des entretiens, poèmes, critiques de Joseph Rouffanche.

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En 1997, les Cahiers de Poésie Verte de J.P. Thuillat publient l’anthologie de Joseph Rouffanche.

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Joseph Rouffanche a été publié à plusieurs reprises par son ami René Rougerie.

De magnifiques poèmes lyriques mais épurés, ancrés dans la terre limousine mais ouverts sur l’universel.

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En 2001, Joseph publie des textes dans la nouvelle revue littéraire L’Indicible frontière.

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332254_medium 002630435 De nombreuses études sont parues à propos du poète et de son oeuvre dans divers ouvrages, ainsi que les actes des colloques universitaires organisés par Gérard Peylet à l’Université de Bordeaux, qui prouvent la grande richesse de cette écriture.

Le metteur-en-scène Michel Bruzat a présenté au Théâtre de La Passerelle La cicatrice ne sait plus chanter, d’après Joseph Rouffanche, dans les années 1980. Un hommage lui a été rendu par les Anciens élèves du lycée Gay-Lussac et en 2009, la Ville de Limoges lui a rendu un hommage officiel à la BFM, à l’initiative de Mme Monique Boulestin, députée de la Haute-Vienne et 1ère adjointe, au cours duquel intervinrent Jean-Pierre Thuillat, Gérard Peylet et Laurent Bourdelas, divers poètes et personnalités étant dans la salle. Joseph Rouffanche reçut à cette occasion la médaille de la Ville.

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Yolande et Joseph Rouffanche, Monique Boulestin, lors de l’hommage.

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Michel Bruzat lisant Rouffanche, lors de l’hommage.

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Lors de l’hommage de 2009, Jean-Pierre Thuillat, Gérard Peylet, Raymond Leboutet, Laurent Bourdelas et Monique Boulestin.

21 Jan

Le catalogue de l’exposition de 1886 à Limoges

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Durant de nombreuses années, l’Hôtel-de-Ville de Limoges a accueilli des expositions  – particulièrement dans le domaine des arts et de la porcelaine. En 1886, la Société Gay-Lussac organisa, sous la direction de M. L.-C. Geay, ingénieur-architecte, avec le soutien du maire Adrien Tarrade, une exposition des sciences et des arts et une exposition pédagogique. En cliquant sur la couverture du catalogue reproduite ci-dessus, on en constatera la richesse et on appréciera la lithographie d’H. Ducros représentant saint Martial – patron de la Ville – et l’Hôtel-de-Ville, somme toute assez récent, puisque inauguré le 14 juillet 1883. A cette époque, le président de la Société Gay-Lussac était le Dr E. Raymondaud, directeur de l’Ecole de Médecine et le commissaire général de l’exposition Paul Garrigou-Lagrange (1855-1927), scientifique, météorologiste et hydrologue.

11 Jan

Limoges la Rouge, 3

« Grèves de Limoges 19 avril 1905. Funérailles de Vardelle. Les couronnes et drapeau rouge de la bourse du Travail »

La gauche limougeaude se divise un temps. En 1906, Léon Betoulle, adjoint démissionnaire (avec 27 autres élus sur 33) de la municipalité Labussière, conduit une liste socialiste S.F.I.O., « ouvrière », opposée à une liste républicaine socialiste conduite par le Dr Raymond, autre démissionnaire, et à la liste conservatrice du Dr François Chénieux – qui finit par l’emporter et devenir maire (comme en 1892), malgré le meeting de Jean Jaurès venu soutenir la gauche (L’Assiette au beurre titra : « Faites-nous peur, Monsieur Jaurès, parlez-nous de Limoges ! »). Battu, Emile Labussière quitte Limoges pour les colonies et meurt en 1924 à … Perpignan. En 1908, c’est le ponticaud Louis Goujaud, ouvrier porcelainier, qui est tête de liste S.F.I.O., mais échoue à reprendre la mairie à Chénieux. C’est en 1912 que la gauche reprend Limoges, où elle s’ancre encore plus et qu’elle conserve – à l’exception de l’Occupation – jusqu’en 2014. Mais Louis Goujaud, le mieux élu de la liste, doit céder à Léon Betoulle le fauteuil de maire lors d’une élection où les ponticauds présents à l’Hôtel de Ville conspuent son adversaire. Le ponticaud meurt huit ans plus tard et un monument est érigé par souscription à la mémoire de cet « ami du peuple ». De même que la plaque funéraire de Camille Vardelle (réalisée d’après une photographie) inscrit dans le paysage limougeaud la mort de celui-ci – « tué par des balles françaises » –, élevée au rang de symbole de la lutte ouvrière. Sa tombe est d’ailleurs l’occasion de nombreuses manifestations de commémoration. Par ailleurs, Marcel Vardelle, le cousin de Camille, orphelin pauvre, relieur, syndicaliste, secrétaire de la section S.F.I.O. du Pont Saint-Martial, est député de 1932 à 1940. Il illustre à sa manière – de façon « familiale » – comment 1905 a marqué et influencé des destins individuels.

A Limoges, les luttes sociales et politiques s’écrivent aussi dans la pierre (et sur les plaques des rues).

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Mais elles nourrissent et sont commémorées, aussi, par la littérature et la poésie. Ce fut notamment l’un des travaux d’écriture de l’écrivain – et surtout poète – limousin Georges-Emmanuel Clancier, ancien élève du Lycée Gay-Lussac de Limoges, âgé de plus de cent ans au moment où j’écris ces lignes, issu par sa mère d’une lignée d’ouvriers porcelainiers. De 1956 à 1961, Robert Laffont publie son roman Le Pain noir, qui raconte la vie d’une famille pauvre, les Charron, dans une ferme du Limousin puis à Limoges, entre 1870 et la fin de la Première Guerre mondiale. Cathie, petite paysanne devenue ouvrière, est l’héroïne de cette saga mélancolique. C’est le feuilleton télévisé en huit épisodes de 90 minutes, créé et réalisé par Serge Moati et diffusé du 20 décembre 1974 au 3 février 1975 sur la deuxième chaîne de l’O.R.T.F. qui permet à l’œuvre de rencontrer un vaste public, en Limousin, en France et à l’étranger. Le moment du tournage à Limoges est d’ailleurs un moment fort d’appropriation de cette histoire – qui fait la part belle aux événements de 1905 – par la population des années 70 et participe alors à sa manière au renforcement d’une identité de gauche. L’œuvre poétique de Clancier – extrêmement belle, publiée par Gallimard – est aussi inspirée par les évènements et plus largement par ce que furent les conditions de vie des paysans et des ouvriers : ses Poèmes du Pain noir en témoignent. « La poésie, pour moi, toujours se lie au souvenir », a dit celui que la Ville de Limoges a fini par honorer en 2013, alors qu’il avait déjà 99 ans, par une exposition à la Bibliothèque Francophone Multimédia, à l’occasion de la remise officielle des quatre manuscrits originaux du roman.

06 Jan

Limoges la Rouge, 2 – 1905

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Progressivement, la mairie de Limoges devient un bastion républicain, puis de la gauche. C’est notamment le cas avec l’élection du socialiste Emile Labussière en 1896.

Les « troubles », « évènements », « révolte » de 1905 ou « printemps rouge de Limoges » ont durablement marqué les mémoires ; ils ont été étudiés et commentés depuis longtemps, dès l’époque, en particulier par la presse, et par les historiens – encore il y a peu : Vincent Brousse, Dominique Danthieux et Philippe Grandcoing, avec la collaboration des membres de l’association Mémoire ouvrière en Limousin, qui évoquent et expliquent une « crise paroxystique », dans un contexte d’agitation ouvrière et syndicale, nourrie aussi par l’anticléricalisme et l’antimilitarisme. Les grèves et manifestations se multiplient à Limoges. Tout se cristallise en 1905 au sein de l’entreprise de Théodore Haviland, lorsque le 27 mars, trois peintres sur porcelaine sont renvoyés puis réintégrés. Les employés se plaignent de M. Penaud, directeur d’atelier jugé autoritaire et harceleur envers les femmes, que le patron défend. Le 5 avril, c’est le lock-out décidé par le syndicat des patrons porcelainiers, l’Union des fabricants : les usines sont fermées, ce qui provoque le chômage de 10 000 personnes.

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Très vite, les ouvriers, le peuple, manifestent, drapeau rouge levé, en de grands cortèges qui vont des usines aux domiciles de contremaîtres ou de directeurs, tandis que la bourgeoisie s’inquiète devant pareil spectacle. Le 15, un millier de manifestants envahit l’usine Haviland et brûlent la voiture de Théodore, le menacent, saccagent plus ou moins les lieux. Impuissant, le maire Emile Labussière est dessaisi par le préfet qui appelle en renfort l’infanterie et les chasseurs à cheval. Des heurts ont lieu, des barricades sont dressées, des armureries sont pillées, les cortèges se forment, se disloquent, se reforment. Comme le note Michel Kiener, « tout Limoges [est] dans la rue », femmes et enfants des quartiers populaires. Cadavre emblématique et prémonitoire : une jument morte est utilisée pour ériger une barricade. Une bombe explose devant le domicile de Charles Haviland, rue Cruveilher – un acte qui semble porter la marque des anarchistes ou des socialistes-révolutionnaires. Le 17, un cortège nombreux se rend à la préfecture pour demander la libération de quatre activistes emprisonnés, avant de se retrouver au Champ de Juillet, puis de rejoindre l’Hôtel de Ville. Suite au refus du préfet, des manifestants se rendent devant la prison, place du Champ de Foire, dont ils enfoncent les portes. Le général Plazanet fait charger les dragons, mais les émeutiers résistent. Un bataillon du 78ème Régiment d’Infanterie, venu de la caserne de la Visitation, démantèle les barricades ; des pierres sont jetées depuis le Jardin d’Orsay sur les fantassins, qui répliquent avec leurs armes. Camille Vardelle, jeune ponticaud ouvrier en porcelaine, est tué. Le conseil municipal décide alors de lui organiser des funérailles publiques le 19 avril : des milliers de Limougeauds forment cortège de son domicile rue du Pont Saint-Martial jusqu’au cimetière de Louyat. Une autre forme de manifestation qui s’exprime ici par le deuil – regroupant représentants locaux et nationaux des syndicats, des organisations de gauche, des francs-maçons. Le 21 avril, un accord est conclu entre les patrons et les employés (qui ne sortent pas victorieux), mais des faits expriment la tension sociale qui règne à travers Limoges : en mai, un christ en croix est brisé et entraîne une cérémonie d’expiation épiscopale ; des bouchers interviennent pour défendre la croix de la place Saint-Aurélien ; provocations diverses opposent soldats et ouvriers.

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29 Déc

Limoges la Rouge (1)

Abbessaille - cathédrale - pont Saint-Etienne 001-14 - Photothèque Paul Colmar

L’abbessaille (c) Paul Colmar & Limoges années 1950 1960 1970 (Geste Editions)

Si la militante socialiste Pauline Roland qualifia la ville de « Rome du socialisme », si la couleur rouge évoque aussi celle répandue par les clapets ouverts des 135 fours à porcelaine, Limoges doit assurément son surnom à son ancrage à gauche.

Le mouvement ouvrier n’a cessé de se développer tout au long du XIXème siècle, sous diverses formes, comme les sociétés de secours mutuel ou les coopératives de production. La plus importante fut L’Union de Limoges, créée en 1881 : il s’agit de regrouper les consommateurs afin de leur donner la possibilité d’acheter à des prix intéressants des produits de première nécessité. L’Arédien Jean-Baptiste Couty – ouvrier peintre sur porcelaine depuis l’âge de 12 ans – en est le fondateur et elle regroupe au départ 45 familles pour un chiffre d’affaires de 932 francs ; en 1915, il y a 11 000 familles adhérentes pour un chiffre d’affaires de 5 millions de francs (ces chiffres augmenteront encore par la suite). Ce sont les Assemblées Générales qui décident de manière démocratique de la politique générale de L’Union (avec amendes pour ceux qui n’y participent pas). Il s’agit d’ « améliorer le sort de la classe ouvrière de tous ses moyens, de toutes ses forces » et de « poursuivre la disparition du régime compétitif et capitaliste actuel et l’appropriation des moyens d’échange et de production par les consommateurs associés. » Avec une devise : « Tous pour chacun, chacun pour tous. » L’Union s’installe rue de La Fonderie dans une ancienne fabrique de porcelaine, ce qui permet la construction d’entrepôts (il y en a également à la gare des Charentes) et de fours à pain, biscuiterie, confiturerie, torréfacteur pour le café et chais pour le vin. L’Union propose nourriture, vêtements, tissu, quincaillerie, mais aussi une bibliothèque de 13 000 volumes (en 1939), en particulier de littérature, revues et journaux, un foyer, des activités sportives (en particulier la lutte et la boxe), une salle de spectacles populaires (attractions diverses, théâtre, opéras et opérettes, cinéma) et de réunion, des chorales, des patronages, une colonie de vacances à La Boulinière (Île d’Oléron), une autre au Mas-Eloi, des cours de musique, de photographie, de calcul et français, des bains-douches. Des liens se tissent avec le mouvement syndical et socialiste.

Michel Laguionie a montré également de manière très précise le rôle émancipateur (et anticlérical) joué à Limoges par les Francs-Maçons, en particulier les frères de la loge des Artistes Réunis (fondée en 1827). Ils ont pris leur part dans l’action sociale et la politique, une vingtaine accédant au mandat de maire depuis la fin du XVIIIème siècle.

En septembre 1895, le congrès constitutif de la C.G.T., est le moment d’unification du mouvement syndical: il réunit les délégués de 28 fédérations d’industrie ou de métier, de 18 Bourses du travail et de 126 syndicats non fédérés (mais ll fallut attendre sept années encore pour que l’unification soit vraiment réalisée et que la Confédération commence à assumer réellement sa fonction de coordinateur et d’animateur des luttes). Le congrès s’est tenu dans la salle Antignac du café de Paris, boulevard de la Poste-aux-chevaux (aujourd’hui rue Louvrier-de-Lajolais). De cette salle, il ne reste rien ; les studios de Radio-Limoges ont été édifiés plus tard en grande partie à son emplacement.

04 Déc

Musées et bibliothèque à Limoges au XIXème siècle

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Huile sur toile de Adrien Dubouché par A. Lafond, 1881, Musée National Adrien Dubouché – Limoges

 

En 1845, le préfet Morisot, père de la célèbre peintre Berthe Morisot, fonde la Société Archéologique et Historique du Limousin et la charge d’organiser un musée d’archéologie locale et régionale ; quelques années après, toujours à la demande du préfet, la S.A.H.L. prend en charge l’organisation du Musée de céramique. Parmi les soixante-quinze fondateurs : Adrien Dubouché, né à Limoges dans une famille de négociants, fondateur de l’Association limousine des arts en 1862, qui devient directeur bénévole du musée, lui offrant de nombreuses pièces de collection – ce qu’il fait jusqu’à sa disparition en 1881. En 1868, il fonde également une école d’art pour former des artisans et des artistes pour l’industrie porcelainière. Il obtient l’année suivante que la ville mette à disposition du musée l’ancien hospice d’aliénés sur la place du champ de foire. En 1881, l’école et le musée deviennent des établissements nationaux. Comme l’a écrit Roland Schaer, « on pense qu’il faut obtenir des ouvriers qu’ils prennent exemple auprès des œuvres les plus belles, et des artistes qu’ils contribuent au perfectionnement des productions industrielles. Expositions industrielles, musées d’arts appliqués et écoles de dessin sont mis au service de cette ambition. » Entre 1894 et 1900, grâce notamment à un don légué par Dubouché, Henri Mayeux peut édifier le nouveau musée, éclairé par de grandes baies vitrées, présentant les collections dans de belles vitrines. La S.A.H.L., pour sa part, œuvre jusqu’à aujourd’hui à la recherche en histoire départementale, publiant un bulletin de haute tenue et pilotant des fouilles archéologiques. Le musée de l’Evêché est créé plus tard, lorsqu’en août 1909, l’Etat vend à la ville l’ancien palais épiscopal et ses jardins ; cet accord est considéré comme l’acte de naissance du musée de l’Évêché car il mentionne la création d’un « musée-bibliothèque ». En 1912, c’est donc l’ouverture du deuxième musée de Limoges, défini alors comme « scientifique, archéologique et historique ».

Une bibliothèque municipale est crée en 1847, installée d’abord dans l’ancien Présidial, puis rue Turgot. La place de la République, encadrée par des immeubles de trois étages, est le lieu festif où l’on se presse : il y a le théâtre municipal, inauguré en 1840, qui permet d’accueillir près de 900 spectateurs ; le magnifique Casino conçu par Charles Planckaert en 1901, café-concert-music-hall qui reçoit les grands artistes des cabarets parisiens et donnent des Revues très populaires ; la salle de conférences ; neuf cafés ou cabarets et, à partir de 1910, le cinéma Les Nouveautés. A l’occasion de foires diverses, on s’amuse de différentes attractions, comme un cirque en planches démontables. Au début du XXème siècle, Limoges devient « la capitale des liquoristes » internationalement reconnue grâce à ses distilleries.