03 Nov

Knock ou le Triomphe de la médecine

Le 14 décembre 1923, Jules Romains produit la pièce Knock ou le Triomphe de la médecine à la Comédie des Champs-Élysées. Louis Jouvet a conçu la mise en scène de la pièce et qu’il joue le rôle principal, le docteur Knock. Le comédien, dont le grand-père était originaire de Cosnac en Corrèze, fut baptisé à Brive-la-Gaillarde en 1888. Romains déclare alors au Figaro : « Knock, qui voudrait être la, ou plus modestement, une comédie de la médecine moderne, n’a rien d’une inoffensive plaisanterie ni d’une satire légère. Ce ne sont ni les petits travers ni les ridicules extérieurs des médecins d’aujourd’hui qui sont raillés. Ne vous attendez ni à des pointes, ni à des mots, ni à de menues égratignures. N’espérez pas davantage un tableau malicieux du monde médical actuel, rehaussé d’allusions transparentes. Non, c’est plus grave que cela. Je ne crois pas qu’un médecin puisse assister à Knock sans avoir, en sortant, une petite méditation intérieure, ni sans se poser quelques questions inquiétantes. Et je ne crois pas qu’un client des médecins, fût-ce le plus satisfait et le plus soumis, puisse assister à Knock sans éprouver un plaisir soulagement et de secrète revanche ». Le formidable Louis Jouvet se révèle dans cette pièce et donne plus de 1 500 représentations devant un public enthousiaste. Devant ce triomphe théâtral, le comédien décide en 1933 de transposer la pièce au cinéma. Elle est adaptée par Roger Goupillères avec Louis Jouvet dans le rôle-titre. La mise en scène, sacrifiant à la formule cinématographique, consentit quelques extérieurs: un village qui n’est point de carton, son marché achalandé en clients cocasses, ses logis aux seuils usés, caressés d’une lumière qui ne doit rien aux volts des « sunlights », mais tout aux rayons du soleil» analyse Jean Laury dans Le Figaro du 7 novembre 1933. L’historien Jean-Marc Ferrer écrit : « Uzerche (en Corrèze, NdA) accueille le tournage et Louis Jouvet y séjourne pour l’occasion. Tombant sous le charme de la ville, plusieurs témoignages attestent qu’il y revint régulièrement, s’installant alors au fameux Hôtel Chavant. »[1]

 

[1] Pays d’Uzerche rayonnement d’une ville-paysage, Les Ardents Editeurs, 2008, p. 122.