27 Août

Avant la construction du Centre Saint-Martial à Limoges, 39Bis Avenue Garibaldi

(c) L. Bourdelas

 

Ouvert à la fin des années 1980, le centre commercial est situé à l’emplacement des anciennes usines Haviland (porcelaine) puis Heyraud (chaussures).

L’usine Heyraud ferme en 1984. A partir des années 1940, plusieurs autres établissements industriels s’implantent également sur le site de l’usine de porcelaine, dans les ateliers situés en bordure de la rue Cruveilher : la S.A. des Chaussures Préférées (1941-1946), l’atelier de vernissage de l’usine de meubles Arnaud dont les ateliers principaux sont implantés avenue Locarno (1946-vers 1985), l’imprimerie Brégéras (1949-1970…), l’usine d’emballage et de conditionnement Les Cartonnages Modernes (1956-1969…)… En 1988 les ateliers sont détruits pour la création du centre commercial Saint-Martial, à l’exception du logement patronal, des écuries et d’un atelier de mécanique, occupés par les bureaux de la Mutualité de la Haute-Vienne, un magasin d’opticien…
En 1853 l’usine Haviland était dotée de 20 moufles pour la cuisson des décors, auxquels s’ajoutent un four à globe pour la cuisson de la porcelaine vers 1865, puis 2 en 1866, 3 en 1868, 4 en 1869, 6 de 80 m3 en 1878,10 en 1885, 15 en 1907. Equipée de machines à vapeur à partir des années 1860 (50 ch.), l’usine se dote de deux premières machines Faure pour la fabrication des assiettes en mars 1870. Les ateliers Heyraud sont équipés de 70 machines en 1935 et 1950, renouvelées dans les années 1960. Haviland emploie 130 à 140 ouvriers décorateurs en 1861-1864, 200 ouvriers dont 128 décorateurs en 1865, 420 ouvriers dont 172 décorateurs en 1869, 285 ouvriers décorateurs en 1895, 418 ouvriers dont 276
décorateurs en 1914. Heyraud emploie 400 ouvriers en 1935, 600 en 1950. Arnaud emploie 39 ouvriers en 1950. En 1955, Heyraud est l’une des 6 usines françaises de chaussures de plus de 500 ouvriers. En 1965, Heyraud emploie 455 ouvriers, Arnaud, 90 ouvriers, Brégéras, 13 ouvriers, Les Cartonnages Modernes, 23 ouvriers.

Lu dans RAVENEZ, L.-W. Aperçu statistique de l’exposition de Limoges en 1855. Limoges, Ardillier, 1855:  « Qu’il nous soit permis, avant de clore cet article, de dire un mot sur la magnifique usine que M.Haviland fait construire dans l’avenue du Crucifix. Tous ceux qui l’ont visitée s’accordent à dire que les proportions en sont habilement calculées, les dispositions fort heureuses. Les ateliers de peintures sont inondés de lumière et communiquent, par de larges issues, dans un vaste hangar, où vingt moufles attendent leurs produits. D’immenses magasins correspondent à toutes les portent de l’édifice et, par leur distribution, permettent de classer les marchandises avec ordre et méthode. L’idée fondamentale de cette construction est due à M. Haviland, et M. Regnault, architecte de la ville de Limoges, en a exécuté le plan et dirigé les construction d’après son programme »….

S’il ne s’agit pas ici de contester l’ouverture d’un centre commercial, on peut toutefois regretter que les anciens bâtiments n’aient pas été utilisés pour ouvrir ce qui manque encore à Limoges aujourd’hui, complémentairement aux Musée des Beaux Arts et Adrien Dubouché: un musée de l’histoire industrielle et sociale de la porcelaine et de la chaussure…