C’est une petite tempête qui s’annonce et déplaît aux viticulteurs bourguignons. Ceux-ci ne digèrent pas le projet de révision de l’aire géographique de l’AOC Bourgogne. 64 communes en seraient exclues. Par la même occasion, certains vignobles du Beaujolais seraient désormais en Bourgogne… Cela risque de créer un petit séisme.
Sur les hauteurs de Dijon, Manuel Olivier a planté 2,5 hectares de vigne. Il prévoit d’en planter d’autres cette année. Sauf que une partie de ce vignoble pourrait perdre le droit à l’appellation Bourgogne. Les vins produits y seraient déclassés sous le nom de « coteaux bourguignons », beaucoup moins rentable.
Concrètement, cela peut diviser le prix par deux… le prix de la bouteille finale par deux, le prix de la pièce par deux »Manuel Olivier vigneron.
Le Dijonnais n’est pas la seule zone concernée. Plusieurs vignobles sont visés par le projet de l’INAO… En gros, tous ceux situés au nord de la région comme le châtillonnais, le chablisien, le jovinien ou le tonnerrois pourraient ne plus bénéficier de l’appellation Bourgogne.
Pour Thiébault Huber, responsable viticole: « cette appellation, c’est notre socle ».
On est 4500 vignerons. Près de 50% ont 100% d’appellation Bourgogne, et 90% ont au moins une appellation, tout le monde est concerné » Thiébault Huber.
L’appellation remonte à 1937, quand l’INAO a créé de très nombreuses appellations un peu partout en France. Le souci, c’est qu’à l’époque la délimitation du vignoble n’a pas été terminé, et l’INAO veut achever le boulot aujourd’hui, ce qui risque de faire quelques mécontents… Il pourrait inclure dans l’appellation Bourgogne certaines communes du beaujolais, au détriment de 64 communes de Bourgogne. Alors là, cela serait une mini-révolution…
« Qu’au moins les vignerons restent en Bourgogne, qu’on ne dise pas aux vignerons de Chablis ou de Châtillon, eh bien non tu ne fais plus partie de le Bourgogne…. »
On a deux identité, on peut dire vive le Beaujolais vive la Bourgogne, mais attention à ne pas faire du Bourgogne dans le Beaujolais ! »
Les Bourguignons comptent bien se faire entendre et vont se rendre le 6 février au siège de l’Inao, cela risque d’être animé et on le comprend. Ils ont aussi lancé une campagne d’information sous forme humoristique et une pétition qui a déjà recueilli 3.000 signatures.
Avec France 3 Bourgogne et Muriel Bessard.
Regardez le reportage de mes confrères Muriel Bessard et Guillaume Desmalles: