31 Juil

Disparition d’Emile Castéja, l’un des grands noms de la place de Bordeaux

C’était le père de Philippe Castéja, le président des Grands Crus Classés 1855, mais aussi à lui seul un pan de l’histoire du négoce et propriétaire de plusieurs châteaux de renom comme Lynch-Moussas dans le Médoc, Trotte Vieille à Saint-Emilion ou Domaine de l’Eglise à Pomerol.

Tableau de l’ensemble de la famille Castéja affichée lors de la Fête de la Fleur en mai dernier, Emile figure au centre droit.

Emile Castéja s’est éteint le 27 juillet à l’âge de 97 ans. Son fils Philippe lui rendait encore hommage très récemment lors de la Fête de la Fleur qui était organisée au domaine familial, le château Lynch-Moussas, 5e cru classé de Pauillac, dont la famille fêtait les 100 ans d’acquisition du château le 16 mai dernier.

Emile Castéja était une figure bien connue du monde du vin à Bordeaux, il était durant 40 ans l’un des plus gros négociants de Bordeaux, à la tête de Borie-Castéja qui regroupait une dizaine de châteaux dont 3 crus classés Lynch-Moussas, Batailley, et Trotte Vieille, mais aussi des maisons de négoce Borie-Manoux, GVG ou Mahlër-Besse, et des sites de vente en ligne comme la Grande Cave…

Côté châteaux présente à la famille Castéja ses plus sincères condoléances. Ses obsèques ont été célébrées ce 31 juillet  à Pauillac.

Lire ou relire : Fête de la Fleur : la famille Castéja célébrait les 100 ans d’acquisition du château Lynch-Moussas à Pauillac

30 Juil

La chambre d’agriculture de la Gironde fixe « le rendez-vous pulvé : mieux et moins traiter »

La chambre d’Agriculture de la Gironde propose de mettre à disposition des viticulteurs des techniques économes en produits phytosanitaires et respectueuses de l’environnement, testées sur des exploitations. Rendez-vous notamment le jeudi 29 août à Caplong.

Pulvérisation de produits phytosanitaires dans les vignes © JPS

Le dilemme qui se pose depuis des années déjà et va devenir encore plus sensible dans les années à venir, c’est pour le viticulteur de traiter ses vignes face aux maladies et aux ravageurs, mais aussi de prendre en compte l’environnement, les salariés viticoles et le voisinage… Vaste problème.

Aussi, la chambre d’agriculture organise une session de démonstration pour mieux orienter les vignerons sur le choix et le réglage du matériel de pulvérisation : le 29 août à Caplong à 16h (lieu-dit Les Marias – EARL Magali Vérité).

Au programme :

  •   Comparaison de différents modèles de pulvérisateurs commentée par les conseillers viticoles et agro-équipement de la Chambre d’Agriculture de la Gironde et de l’ASAR
  •   Un atelier consacré au réglage d’un pulvérisateur : points clés à maîtriser pour assurer une répartition homogène tout en limitant les pertes aériennes.
  •   Zoom sur la pulvérisation à jet porté. Cette technologie, délaissée par les viticulteursavec l’apparition des pulvérisateurs pneumatiques, revient sur le devant de la scène. Eneffet, elle permet d’obtenir une bonne qualité de pulvérisation tout en limitant les pertesaériennes. A condition de bien choisir ses buses, de moduler la vitesse de rotation de laturbine, de bien orienter les diffuseurs….

En accès libre, ce rendez-vous est ouvert à tous les utilisateurs de produits phytosanitaires (exploitants agricoles, salariés, techniciens de caves….)

Le but final pour la Chambre d’Agriculture de la Gironde est d’améliorer les pratiques des viticulteurs: journées de démonstrations, programme Zéro herbicide développé avec le Conseil Départemental, conseil viticole personnalisé axé sur des actions de prophylaxie, de programme de traitements sans produits CMR, le recours aux produits de biocontrôle, des alternatives au désherbage chimique, l’utilisationd’engrais verts et de couverts végétaux…

Pour en savoir plus avec la Chambre d’Agriculture de la Gironde : inscription gratuite au 05 56 46 00 74 ou m.bernede@gironde.chambagri.fr

29 Juil

La Cité du Vin propose des tarifs réduits pour les jeunes et les familles

En voilà un bon plan pour une journée découverte cet été de la Cité du Vin à Bordeaux. Les familles et les jeunes bénéficient de tarifs réduits pour profiter d’une immersion ludique et sensorielle. Des tarifs pour toute l’année.

DE LA NOUVEAUTE

La Cité du Vin a décidé de marquer le coup vis-à-vis d’un public à conquérir les jeunes, mais aussi envers les familles. Ainsi les porteurs de la Carte Jeune de Bordeaux Métropole bénéficient de 20% de réduction pour le porteur de la carte, et également pour l’accompagnant adulte quand le porteur a moins de 16 ans. Ce tarif est valable sur tous les billets de la Cité du Vin (Parcours permanent, exposition temporaire*, ateliers…) sur présentation de la carte à l’accueil. Uniquement disponible à la billetterie de la Cité du Vin.

Tous les jours à 16h30 pendant les vacances, vous pourrez ainsi participer à l’Atelier famille. Une famille de 4 personnes dont les 2 enfants ont une Carte Jeune bénéficiera ainsi de 20% de réduction, soit 27,20€ pour les 4 participants.

LE PARCOURS PERMANENT A VOIR ABSOLUMENT

Vous pourrez aussi vous immerger dans le Parcours Permanent, une découverte immersive des Civilisations du Vin. Mais aussi de nombreuses activités, des vidéos, des jeux interactifs, tout en apprenant grâce au compagnon de visite en version enfant. Un parcours thématique juniors est également suggéré.

Tarif de visite incluant le Parcours permanent et la dégustation d’un verre de jus de raisin au Belvédère : 9 € pour les 6 – 17 ans, 7.20 € avec la Carte Jeune et gratuit pour les moins de 6 ans. Ces tarifs sont valables toute l’année !

Avec la Cité du Vin.

*La prochaine exposition temporaire sera présentée du 12 août au 17 novembre. Elle proposera un voyage sensoriel à travers les six principales régions viticoles de l’Argentine.                     

27 Juil

Le duel Macron-Trump : taxes sur les Gafa contre taxes sur les vins français…

Après la volonté clairement affiché d’Emmanuel Macron de taxer les Gafa sur le sol français, et l’adoption de la loi par le Parlement Français, Donald Trump a réitéré ses menaces de taxes en retour les vins français.

Une superbe cave avec plus de 50% de vins français de Bordeaux, Bourgogne, et d’ailleurs, chez Millésima à New-York © JPS

Ce n’est pas que, mais ça sent les taxes… Dans un sens et dans l’autre. Ainsi le veut le jeu de la politique.

Emmanuel Macron a promis de taxer les Gafa, autrement dit les géants américains des hautes technologies, lors du grand débat national, un serpent de mer reporté maintes et maintes fois. Evidemment ces entreprises Apple, Google, Facebook ou Amazon, réalisent d’énormes profits chez eux mais aussi en dehors de leur sol d’origine, en France notamment, aussi paraît-il quelque peu normal de se poser la question de les taxer, dans un sens d’équité car comme le veut la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’égalité devant l’impôt existe en France… en théorie. Le Parlement a donc adopté le 11 juillet le principe d’une taxe de 3% sur leur chiffre d’affaires.

Du coup, il n’en fallait pas plus pour fâcher le Président Donald Trump. Celui-ci a qualifié hier de « stupidité » la réaction du Président Macron. La lune de miel entre Washington et Paris semble bien loin, et ce 14 juillet où Donald Trump et Emmanuel Macron se faisaient des accolades aussi. Le Président Américain, roi du tweet, n’a pas résisté et annoncé une nouvelle fois en retour des taxes sur les vins français :

La France vient d’imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu’un devait les taxer, cela devrait être leur pays d’origine, les Etats-Unis », a tweeté le Donald Trump. « Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron. J’ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français ! ».

Les deux hommes se sont parlés au téléphone hier soir… Selon l’Elysée, Emmanuel Macron a insisté, au cours de cet entretien, sur le fait que la taxation des Gafa était « un sujet d’intérêt commun » et pas seulement français, « sur lequel il faut continuer d’agir en vue d’obtenir un large accord international ».

Un peu plus tôt, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait affirmé que « la France mettra[it] en oeuvre ses décisions nationales ».

Nul doute que le Donald Trump ne va pas en rester là et va définitivement passer à l’action sur les vins français comme il l’a annoncer à plusieurs reprises. Le G7 de Biarritz s’annonce sous une forte houle…

La suite au prochain épisode…

Lire ou relire : Taxes américaines sur le vin: « rien de dramatique » pour le négoce bordelais

et Les réactions des vignerons bordelais face à la menace de Donald Trump de taxer davantage les vins français

26 Juil

Le château Croix-de-Labrie parie sur l’oenotourisme avec une nouvelle maison d’hôte

Après s’être imposé comme une petite référence de Saint-Emilion, Château Croix-de-Labrie lance sa maison d’hôte sur les hauteurs de Saint-Christophe-des-Bardes en Gironde.

Pierre et Axel Coudurié devant le château Croix de Labrie © JPS

C’est une maison de charme, au cadre paisible et chaleureux. Bercé par une douce atmosphère de campagne, vous allez pouvoir apprécier l’authenticité et la modernité, au coeur du vignoble du château Croix-de-Labrie.

Attenante au chai (c’est pratique pour boire un coup !), celle maison se compose de deux suites de 30m2, de salles d’eau design, d’une cuisine centrale entièrement équipée, d’une terrasse donnant sur la cour intérieure et le vignoble. Le tout dans une ambiance pierres bordelaises, carreaux de ciment, fer forgé, avec un côté vintage et un autre design.

Le plus fun, c’est surtout que vous pourrez y croiser Axelle ou Pierre Coudurié… Au château Croix de Labrie, en Saint-Emilion Grand Cru, Axelle et Pierre Coudurié, font du micro-parcellaire. Un travail à la bourguignonne, du cousu-main, sur leurs 3 hectares et demi de vignes.  « Vignerons et propriétaires de ce bijou Saint-Emilionnais,  nous avons la volonté d’exprimer avec nos vins toute la profondeur et la richesse de nos terroirs. »

Vous pourrez ainsi profiter du séjour et déguster leur 1er vin château Croix-de-Labrie, la Chapelle, les Hauts de Croix de Labrie ou leurs blancs Stella Solare ou Camille en Chardonnay…

Vous pouvez lire ou relire (pour faire connaissance avec les Coudurié) : Le match est lancé : vinification en barriques contre vinification en cuves

Regardez le reportage vinification en barriques contre vinification en cuves d’octobre 2017 de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer, montage Olivier Pallas :

(attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

25 Juil

Festivino fête ses 10 ans vendredi 26 et samedi 27 juillet à Cocumont

Festivino, c’est la Fête des Vignerons du Marmandais. Cette année, Festivino fête ses 10 ans, l’occasion de partager avec ces vignerons du Lot-et-Garonne cette belle fête du terroir dans une ambiance conviviale et festive.

Festivino, c’est le grand rassemblement de visiteurs, touristes, locaux ou amateurs de vin. Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à venir à Festivino sur la Plaine des Sports de Cocumont à trinquer à la santé du territoire viticole et de cette belle appellation.

Cette belle rencontre est l’occasion de mieux faire connaître et de  valoriser les vins de l’AOC Côtes du Marmandais et I’IGP Agenais. Cette année, outre les stands de dégustation des Vignerons et les Marchés de Producteurs de Pays, des nouveautés vous attendent… avec un espace « culturel » et un espace « bien être »
Des dégustations et micro-conférences sur le thème du vin (ça va de soi) ainsi que des massages axés « vinothérapies » seront proposés sur les deux espaces respectifs tout au long de la journée de samedi.

La célèbre course d’obstacles vigneronne « L’InVINcible » connaîtra sa 4ème édition le Samedi 27 Juillet…et, pour rester dans le thème de cette année anniversaire, elle se terminera par une séance de « Yoga/Vin ».

Des concerts gratuits seront proposés le vendredi 26 et le samedi 27 juillet pour apprécier la gastronomie et la viticulture locale en musique !

Informations pratiques Festivino
• Entrée gratuite
• Pass’dégustation pour (re)découvrir les vins de l’AOC Côtes du Marmandais et IGP Agenais : 5 €
• Pack L’Invincible, avec course, 10 jetons repas au Marché des Producteurs, verre de
dégustation et participation à la séance Yoga/Vin : 25 €
• Inscriptions sur www.festivino47.com

Oeneo: bond des ventes de 13,3% au premier trimestre

Le fabricant français de bouchons et tonneaux Oeneo a annoncé mercredi un bond de 13,3% de ses ventes au premier trimestre de son exercice décalé 2019-2020, notamment grâce à un très bon début d’exercice en Amérique du Nord et du Sud pour l’activité élevage.

© Oeneo 16 quai Louis XVIII à Bordeaux

Sur la période, le chiffre d’affaires du groupe s’est élevé à 68,3 millions d’euros, contre 60,3 millions au premier trimestre de l’exercice 2018-2019, a-t-il précisé dans un communiqué.

Sur un an, la division « bouchage » (fabrication et la commercialisation de bouchons) a enregistré une croissance de 10,5% (10,9% à taux de change constants), à 49,6 millions d’euros.

« La tendance est restée bien orientée et homogène dans les trois principales zones géographiques (France, Europe, États-Unis) dans un contexte plutôt favorable en raison des bonnes vendanges de l’an dernier », précise le groupe.

Au total, la division a commercialisé sur la période au total près de 620 millions de bouchons en liège, enregistrant un nouveau record pour un premier trimestre. La division « élevage » (produits et solutions pour le vin en tonneaux) a quant à elle grimpé de 21,4% (21% à taux de change constants), à 18,7 millions d’euros.

« La division enregistre notamment un très bon début d’exercice en Amérique du Nord et du Sud, avec le gain de nouveaux clients », précise le groupe, qui assure vouloir « se rapprocher progressivement du cap des 100 millions d’euros ».

AFP.

24 Juil

La Maison d’Estournel va ouvrir ses portes en août à Saint-Estèphe dans le Médoc

Michel Reybier a acquis la Maison du Fondateur du château Cos d’Estournel pour en faire un chic hôtel-restaurant à Saint-Estèphe. Cette Maison vient s’ajouter à l’offre oenotouristique du château Cos d’Estournel et devrait participer à une dynamisation du secteur de Saint-Estèphe.

La Maison de © Cos d’Estournel

Tout le monde connaît Cos d’Estournel et ses fameuses pagodes au fond du Médoc. Récemment, le château avait été victime de dégradation au niveau de sa fameuse porte de Zanzibar, celle-ci a retrouvé son cachet. Elle sera de retour en septembre. Cette demeure du Maharadjah de Saint-Estèphe vaut particulièrement le détour. Vous serez époustouflé par une visite-dégustation de la propriété avec sa passerelle transparente au dessus du chai et sa bibliothèque de vieux millésimes gardée par des éléphants. Un véritable palais dédié au vin, ce fut ainsi la volonté de Louis-Gaspard d’Estournel, un anti-conformiste, qui dès qu’il a hérité de quelques hectares de vignes en 1791, n’a jamais cessé d’agrandir son domaine et de lui offrir les meilleures techniques pour faire de grands vins.

Désormais pour prendre un peu plus son temps, les passionnés d’histoire, de villégiature et de grands vins pourront passer un joli séjour dans l’ancienne demeure du fondateur du château Cos d’Estournel, le château Pomys. Michel Reybier, le propriétaire actuel du château Cos d’Estournel(depuis 2000) et propriétaire du groupe hôtelier Michel Reybier Hospitality, ouvre cette propriété, située à Saint-Estèphe à côté du château Cos d’Estournel, aux oenotouristes. 14 chambres, un restaurant, une bibliothèque, un espace dégustation ainsi qu’un parc centenaire les attendent.

Je souhaite que chacun de nos hôtes, connu ou inconnu mais toujours reconnu, se sente chez lui tout en étant ailleurs, qu’il partage un art de vivre fait d’extrême raffinement et d’expériences réjouissantes. La découverte d’un vin exceptionnel, un programme personnalisé, une attention, un geste… Chaque détail compte et contribue à créer l’atmosphère recherchée d’un club, où l’on entre par envie et où l’on se retrouve avec plaisir », Michel Reybier.

La Maison d’Estournel – Route de Poumeys «Leyssac» – 33180 Saint-Estèphe T +33 (0)5 56 59 30 25

23 Juil

Avec la canicule, Bordeaux s’adapte pour sauver ses jeunes plants de vigne

C’est une semaine cruciale pour Bordeaux. Cette nouvelle vague de sécheresse et de canicule pousse les châteaux à arroser les jeunes plants de vigne qui risqueraient de dépérir sans cette eau. Des dérogations ont été demandées également pour arroser les jeunes pieds entrés en production en Lalande-de-Pomerol.

Avec cette sécheresse, les jeunes plants de vignes souffrent… Cette semaine est particulièrement délicate, avec ces températures à Bordeaux qui approchent ou vont dépasser aujourd’hui les 40°C.

Ce matin au château Carbonnieux en Pessac-Léognan, les équipes techniques sont sur le pont pour permettre au jeunes plants de passer cette période délicate. Il s’agit d’apporter 3 à 5 litres d’eau pour ces pieds de merlot plantés à l’automne dernier.

Cette année la canicule et la sécheresse arrivent très très tôt par rapport à l’année dernière, donc on est obligé d’arroser au moins deux fois par semaine les plants pour arriver à les sauver », Freddy Flé chef de culture château Carbonnieux.

Freddy Flé montre la sécheresse en surface de ces sols © JPS

Au château Carbonnieux, ce sont 3,5 hectatres qui ont ainsi été plantés en septembre dernier, à raison de 7200 pieds à l’hectare. Il y a aussi les complans à sauver, ce sont ces jeunes plants qui remplacent les vieux pieds qui ne produisaient plus ou les pieds morts, des jeunes plants disséminés partout sur ces parcelles. Pour se faire, les équipes sont mobilisées ici avec des horaires adaptés, de 6h30 à 14h.

Nous sommes dans un sol plutôt sec, un sol de grave, et on va trouver la fraîcheur l’argile ou l’argilo-calcaire à plusieurs dizaines de centimètres en sous-sol donc en attendant que ce système racinaire se fasse il va falloir hydrater », Philibert Perrin co-propriétaire château Carbonnieux.

Ce sont 30000 jeunes pieds qui doivent être arrosés cette semaine, une première cette année car en juin il y avait encore une réserve hydrique suffisante, mais aujourd’hui le terroir est des plus secs. Le château s’est adapté déjà au niveau du sol: « on fait attention à ce qu’il n’y ait pas d’herbe qui pourrait faire de la concurrence à la vigne, donc on griffe les sols », et en limitant par ailleurs l’effeuillage.

Des baies flétries et grillées par la soleil en lalande-de-Pomerol © JPS

Autre terroir à souffrir, celui de Lalande-de-Pomerol: on peut y trouver des baies flétries et grillées par le soleil sur quelques parcelles. Ici le double effet sécheresse en sous-sol et canicule en surface commence à bien se faire sentir.

    « On voit assez clairement les coups de soleil, les petites tâches noires, ou brunes, les petits grains complètement desséchés », commente Xavier Piton président de l’ODG Lalande de Pomerol. L’ODG de Lalande-de-Pomerol a d’ailleurs demandé une dérogation pour pouvoir arroser par endroits ces pieds en production, ce de manière exceptionnelle et limitée dans le temps. Traditionnellement, en France l’irrigation des vignes en production n’est pas autorisée, contrairement à ce qui se fait dans d’autres grandes nations productrices de vin.

On a demandé la possibilité pour les cas extrêmes comme celui-ci de vignes particulièrement dans la détresse hydrique d’effectuer des arrosages ponctuels »,  Xavier Piton président de l’ODG Lalande de Pomerol.

Les viticulteurs ont aussi limité depuis le début de l’été les effeuillages pour permettre à la vigne de mieux supporter soleil et chaleur.

On effeuille déjà du côté du soleil levant, là où le soleil est moins fort et on a allégé depuis une semaine les consignes d’effeuillages pour éviter le risque de voir les raisins griller », Philibert Perrin.

 Vendredi pourrait voir tomber une pluie salutaire, puisque des précipitations sont annoncées vendredi et samedi, en espérant toutefois éviter les orages de grêle.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Bertrand Joucla-Parker et Charles Rabréaud

22 Juil

La Suisse, son chocolat, ses fromages… et bientôt ses vins ?

Quand on pense à la Suisse, on pense au chocolat et aux fromages. Mais les vins helvètes veulent à leur tour ravir les papilles à l’international, en misant désormais sur l’excellence.

Les terrasses de Lavaux classées à l’Unesco © Lausanne Tourisme

La discrétion des vins suisses à l’étranger est à l’image de celle de la Fête suisse des Vignerons, qui se déroule du 18 juillet au 11 août: une fête organisée tous les 20 à 25 ans depuis la fin du 18e siècle et dont peu de gens connaissent l’existence hors de Suisse, bien qu’elle soit grandiose. Il s’agit de la première tradition vivante helvétique à avoir été inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Ce spectacle musical en plein air organisé se déroule à Vevey, au coeur des vignobles de Lavaux, dans une arène pouvant accueillir chaque soir 20.000 spectateurs: plusieurs milliers de figurants y racontent en une vingtaine de tableaux une année dans la vie de la vigne.

L’occasion pour cette terre viticole méconnue de faire parler d’elle. « On a d’excellents cépages (uniques), je pense notamment au « completer », un cépage blanc des Grisons quasiment microscopique en termes de production; il y a « l’amigne » produite dans le Valais également, le « cornalin », « l’humagne », s’enthousiasme Damien Leclerc, directeur commercial du caviste Lavinia à Genève. Mais « la Suisse, c’est un petit jardin en terme de production. En comparaison,
la superficie viticole du Valais (première région viticole du pays) est comme le vignoble de Saint-Emilion en France », observe ce sommelier de formation. En 2018, la surface viticole totale s’élevait en Suisse à moins de 15.000 hectares contre environ 800.000 en France.

Alors que la consommation nationale de vin baisse, la Suisse cherche depuis des années à conquérir des marchés à l’international et a des atouts indéniables pour les séduire – diversité des terroirs, de ses microclimats, cépages indigènes -, soulignent des acteurs du secteur.

Dans le Lavaux, région viticole où quelque 200 vignerons se partagent seulement 800 hectares de terre, les vignes locales en terrasse, classées au Patrimoine mondial depuis 2007 (photo de © Lausanne Tourisme ci-dessus), sont construites à flanc de coteau et s’étendent majestueusement sur près d’une trentaine de kilomètres sur les hauteurs du Lac Léman, entre Lausanne et Montreux, face aux Alpes.

Au coeur des vignobles, le Centre de découverte des vins du Lavaux, à Rivaz, accueille chaque année des milliers de visiteurs, dont près de 80% d’étrangers, surtout asiatiques, explique à l’AFP sa gérante, Monica Tomba. Mais beaucoup repartent déçus de ne pas pouvoir retrouver ces vins suisses à l’étranger, assure-t-elle. Car très peu de producteurs suisses ont osé se tourner vers l’international. Exporter exige d’y consacrer du temps et baisser les coûts pour conquérir les marchés étrangers s’avère délicat: la récolte n’est pas aisée car la vigne suisse est souvent plantée en terrasse ou en pente, tout se fait à la main sans machine, effeuillage, dégrappage,
vendeange, et la main-d’oeuvre coûte cher.

MOINS DE 1% DES VINS EXPORTES

Pour s’imposer hors des frontières suisses, les vignerons « seraient obligés de casser leurs prix » afin de pouvoir rivaliser avec les vins étrangers, ce qui relève de l’impossible pour les petits domaines familiaux du Lavaux, explique Mme Tomba. Pour l’instant, moins d’1% de la production de vins suisses est exporté, selon l’Observatoire suisse du marché des vins. En cause, la réticence financière des vignerons, mais aussi le choix de vins d’export d’une faible qualité et une demande intérieure encore suffisante qui ne pousse pas assez à se diversifier…

Pour changer la donne, Swiss Wine Promotion, l’organisme mandaté par l’Interprofession de la vigne et du vin suisse, développe depuis cinq ans une nouvelle stratégie ciblant des produits de haute qualité, indique son directeur, Jean-Marc Amez-Droz.

Lors des activités de promotion, « on ne va plus prendre un Fendant (l’appellation la plus connue de Suisse), une Dôle (autre appellation du Valais) ou un vin bon marché« , mais des produits de niche », dit-il. « On a constaté que si on présente un Cornalin ou une Petite Arvine à 30 ou 40 francs (27 à 36 euros), il n’y a pas de discussion, alors que si on présente un chasselas courant à 5 francs (4,50 euros), les gens trouvent que c’est trop cher », fait-il valoir.

MANHATTAN

Michael Ganne, directeur de la maison d’enchères genevoise spécialisée Baghera Wines, conseille de « créer un dynamisme » autour d’une dizaine de « vignerons phares » produisant des vins haut de gamme. Mais il n’existe pour l’instant que très peu de stars telles que Marie-Thérèse Chappaz ou Martha et Daniele Gantenbeim, présents à la carte de grands restaurants internationaux.

Un paradoxe alors que « les plus grandes familles de vignerons » d’Europe viennent se former en Suisse à la Haute école de viticulture et d’oenologie de Changins, relève le Français Damien Leclerc.

Installée dans le Valais, Sandrine Caloz, 30 ans et déjà classée vigneronne bio suisse de l’année 2019, a elle déjà franchi le pas vers l’export, après avoir été
démarchée par un importateur américain. « Le fait que des bouteilles de notre vin se retrouvent sur de belles tables à Manhattan, ça crédibilise aussi et surtout nos vins pour la clientèle suisse », glisse-t-elle.

AFP.