30 Août

Les Caves de Rauzan mènent une expérimentation de culture « zéro chimie »

Vont-ils faire encore bouger les lignes ou ce voeu va-t-il rester pieux, en tout cas les Caves de Rauzan annoncent mener une expérimentation zéro produit chimique. Après avoir annoncé l’abandon de produits CMR, ils vantent ce nouveau modèle qui pourrait être reproduit par les 330 viticulteurs adhérents de la cave de Rauzan.

Philippe Hébrard marchant dans cette partie de vignoble expérimentale au château Canet © Quentin Monaton

L’IDEE, C’EST… FINIS LES PRODUITS DE SYNTHESE, LE CUIVRE ET LE SOUFFRE

La vigne, bien que liane, rustique, est aussi une plante fragile, en particulier sous un climat océanique. Depuis des décennies, les viticulteurs ont usé et abusé de produits chimiques pour la traiter, juste après guerre il fallait produire énormément de vin et donc les firmes ont ainsi planché sur des traitements pour éviter toutes sortes de maladies et champignons, et sur des désherbants pour éviter que les mauvaises herbes ne fassent trop de concurrence à la vigne. Des produits plus ou moins dangereux pour la santé, notamment avec les traitements les plus nocifs appelés CMR (cancérogène, mutagènes et reprotoxiques).

Entrés dans les moeurs, difficile d’en sortir, et pourtant de nombreux efforts sont faits avec déjà l’abandon des produits CMR par les caves coopératives de Rauzan, Tutiac ou Buzet, des traitements raisonnés de plus en plus dans le bordelais et de nombreuses conversions en bio et biodynamie. Toutefois, la question est posée sérieusement par les caves de Rauzan qui ont décidé de mener une expérimentation au château Canet (depuis de nombreuses années en bio) sur 1,5 hectare (0.765ha de Sémillon et 0.765ha de Merlot), en s’interdisant les produits de synthèse, mais aussi le cuivre et le soufre. Il utilise uniquement des extraits de plantes et des sels minéraux.

« Cette année cela se passe plutôt bien, l’année dernière c’était beaucoup plus compliquée à cause des pressions maladies de champignons, le mildiou en l’occurrence », explique Philippe Hébrard directeur des caves de Rauzan.

Cette année, il y a eu moins de pression, grâce à notre mode de conduite en biodynamie, la vigne a su réagir et finalement a contenu ces attaques de champignons, » Philippe Hébrard directeur des caves de Rauzan.

« Il va y avoir des apports au niveau du sol pour favoriser la vie du sol, la flore, la matière organique va se dégradée naturellement et du coup le sol va être très vivant. Il va y avoir des apports au niveau du feuillage de la vigne,  qui va avoir pour rôle de faire réagir la vigne sainement par rapport  à des attaques, tout cela à base d’extraits de plantes, de sels minéraux, dynamisé pour favoriser leur action et appliqué à des moments propices en travaillant sur le calendrier lunaire. »

« Oui c’est un long combat, aux caves de Rauzan on prend le taureau par les cornes et on se dit il faut y aller car effectivement, car on a besoin de démontrer au consommateur que Bordeaux et les caves de Rauzan en particuliers, se comporte(nt) de manière responsable vis-à-vis de enjeux environnementaux. Il faut qu’on progresse la-dessus et moi en tant que directeur des caves de Rauzan, je souhaite qu’elles soient en avance sur ces thèmes là., » précise Philippe Hérard.

LES PRINCIPES

L’expérimentation « zéro chimie » engagée par les Caves de Rauzan est une démarche globale qui privilégie deux axes :
– En premier lieu, l’amélioration de la qualité du sol par une augmentation et une diversification de l’activité biologique souterraine. Un support plus riche engendra-t-il un meilleur équilibre pour la plante et induira-t-il une plus grande résistance ?

– Le second principe de cette expérimentation consiste à rechercher les causes des désordres au lieu de lutter contre les symptômes. On modifie le milieu pour obtenir de la vigne la réaction espérée sans détruire l’équilibre de l’environnement.

Pour ce millésime 2019, cela va être la première récolte de la parcelle zéro chimie, une année à marquer d’une pierre blanche qui si elle est concluante, pourrait être dupliquée dans d’autres vignobles.

29 Août

5e Afterwork en Médoc : le 5 septembre au château Marquis de Terme

Même si la rentrée aura sonné pour certains écoliers, les parents qui reprennent le boulot auront bien droit aussi à un petit moment de récréation. Le 5 septembre prochain, le château Marquis de Terme organise un nouvel afterwork de 18h30 à 21h.

A vos agendas… Le prochain Afterwork en Médoc aura lieu à Margaux au Château Marquis de Terme. Un moment de détente en musique avec le groupe « Comptoir du Rock » pour un concert Pop Rock et un moment pour déguster les vins de la propriété.

Vous pourrez ainsi déguster 3 verres, avec une assiette de petite restauration (une formule à 20€). Des jeux de badminton, ping pong et mölky sont également prévus.

Informations et réservations: 
Facebook @afterworkenmedoc • Instagram @afterworkenmedoc
www.afterworkenmedoc.fr

28 Août

Face aux menaces américaines, les viticulteurs de Provence lorgnent sur de nouveaux marchés

Les menaces américaines de taxer le vin français se dissipent, mais la méfiance reste: les producteurs de rosé de Provence, dont la moitié des exportations dépendent des Etats-Unis, se tournent vers de nouveaux marchés.

Les bouteilles de rosé envoyées par © Renaud Muselier à Donald Trump

« Trump appuie là où ça fait mal pour avoir plus de force pour négocier, mais on s’y attendait un peu, ce n’est pas la première fois qu’il brandit cette menace », résume Mathieu Savatier, propriétaire récoltant du Château du Rouët, un domaine d’une centaine d’hectares au Muy dans le Var.

Après avoir menacé à plusieurs reprises de taxer les vins français en représailles à la taxation des géants américains du numérique, le président américain Donald Trump semble à l’issue du G7 avoir infléchi sa position, expliquant lundi que son épouse « aimait le vin français ».

La menace « n’est plus à l’ordre du jour », a réagi dans la foulée le président français Emmanuel Macron, en prenant pour exemple le rosé qui fait « +30% chaque année » comme un signe de bonne santé de la filière.

Les viticulteurs de Provence, pour qui les Etats-Unis sont de loin le premier client étranger, ont pourtant craint le pire. « On est à la fois très perplexes car il n’y a aucune certitude que nous serons taxés et en même temps inquiets si ces taxes devaient être appliquées », commente Brice Eymard, directeur général du Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP).

Il rappelle que les Etats-Unis représentent 50% en valeur et presque autant en volume des exportations des rosés de Provence qui comprennent trois appellations (Côtes de Provence, Coteaux d’Aix-en-Provence et Coteaux Varois).

Avec une progression annuelle de 30% des ventes Outre-Atlantique, le chiffre d’affaires des rosés de Provence a été multiplié par cinq entre 2014 et 2018 pour atteindre 134 millions d’euros en 2018, selon les données du CIVP. « Cette incroyable croissance sur le marché américain est une chance, mais on a analysé aussi depuis plusieurs mois que c’est un danger d’être concentré sur un seul marché », souligne M. Eymard.

Certes les consommateurs américains, qui sont prêts à payer entre 20 et 25 dollars la bouteille de rosé de Provence sont plus « à même d’absorber des augmentations de taxe », mais « les aléas politiques deviennent malheureusement de plus en plus fréquents et nous incitent à nous diversifier », analyse-t-il.

Porté par la progression mondiale de la consommation de rosé (+28% entre 2012 et 2017, selon l’Observatoire des vins rosé), le CIVP a prévu des actions de communication pour conquérir les marchés de l’Asie et du Pacifique à partir de l’année prochaine« La Chine consomme encore peu de rosé, mais cela devrait évoluer et nous sommes prêts, tout comme avec le Japon, Singapour. Même les pays Européens tels que l’Italie et l’Espagne qui ont pourtant leur propre vin importent notre rosé », confirme Philippe Brel, directeur général de la coopérative d’Estandon dans le Var.

« On a eu une croissance extraordinaire dans les pays anglo-saxons traditionnellement consommateurs de rosé et aujourd’hui ce vin correspond à un goût partagé mondialement », se réjouit le commerçant. Une popularité « sans doute due à sa couleur douce qui contraste avec son goût intense, mais aussi car, contrairement à un vin rouge qui serait plus intimidant à déguster pour des amateurs, le rosé ne demande pas de culture oenologique », vante-t-il.

Un optimisme partagé par Mathieu Savatier du Château du Rouët. « Le marché américain arrivait de toute façon à saturation. Nous on s’est déjà investis pour démarcher les pays de l’Est comme la Russie », explique l’oenologue. Comme bon nombre de ses collègues viticulteurs, le domaine, pour qui les Etats-Unis reste le premier marché à l’export, admet néanmoins scruter de près l’évolution des menaces du président américain, adepte des revirements.

AFP

27 Août

Le maire de Parempuyre interdit l’utilisation de produits phytos de synthèse à 100 mètres de toute habitation

Béatrice de François a pris à son tour un nouvel arrêté municipal sur sa commune de Parempuyre. Cet arrêté interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse à 100 mètres de toute habitation, mais autorise tout ce qui est utilisé en agriculture bio. Un arrêté qui fait écho à celui du maire de Langouët qui a été suspendu par le tribunal administratif de Rennes.

Madame le Maire de Parempuyre, Béatrice de François © JPS

« Je reste convaincue en tant qu’élue que nous devons avoir une sécurité alimentaire et environnementale et cela passe par moins d’utilisation de produits phytopharmaceutiques », ainsi débute Béatrice de François, maire de Parempuyre, qui avait déjà pris un premier arrêté en janvier dernier, celui-ci est plus restrictif et va dans le sens des prises de positions de ses collègues maires sous les feux de l’actualité la semaine passé. « Même le Conseil d’Etat reconnaît que l’Etat ne prend pas ses responsabilités, donc j’ai pris un arrêté pour protéger mes populations et notamment les populations riveraines des agriculteurs ».

Cet arrêté interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse à 100 mètres de toute habitation, mais autorise tout ce qui est utilisé en agriculture bio », Béatrice de François, maire de Parempuyre.

« Je pense que le politique doit avoir de vraies valeurs notamment sur la santé, si nous les politiques on ne le fait pas, personne ne le fera. Mais on ne pourra pas le faire tout seuls, il faut que les citoyens soient avec nous, il faut qu’ensemble on a envie de montrer qu’on veut aussi changer nos façons de consommer ».

La réaction de Ludovic Coutant de « Nous voulons des Coquelicots Parempuyre » et du « Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre » qui s’est battu contre l’implantation d’un collège à quelques dizaines de mètres du château Clément-Pichon « on avait obtenu de Mr Fayat la conversion du château au bio et de ses 25 hectares ». Donc, aujourd’hui au nom de ses 2 collectifs, on est complètement satisfait, c’est ce qu’on réclame depuis le 18 août au maire de Parempuyre, via les réseaux sociaux en diffusant la copie de l’arrêté de la mairie de Langoet. Nous avons demandé à notre maire de mettre exactement le même arrêté sur Parempuyre. ».

De son côté, Claude Gaudin du château Maucamps et président d’ODG Médoc, Haut-Médoc et Listrac :« on réagit calmement car ce n’est pas la 1ère fois, il y a quelques mois avec le collège de Parempuyre, il y a eu des échanges maladroits avec le château Clément Pichon entre autres, donc voilà; toute la viticulture travaille dans la France entière sur des chartes, qui vont définir les règles concernant l’utilisations de produits phytosanitaires autour des habitations, tout cela va se mettre en place il est clair qu’il faut préserver les riverains mais il faut aussi préserver la viticulture dans sa dimension économique, dans ses projets, etc donc les discussions sont en cours. Donc le Préfet va dire au Maire les règles pour le moment sont celles-là et vous ne pouvez pas mettre un arrêté municipal plus restrictif que l’arrêté préfectoral. »

De son côté le CIVB, a dit attendre que « l’arrêté soit validé ». « Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision », d’autant plus que « la période des traitements est terminée et ne recommencera qu’après les prochaines élections » municipales, a-t-il commenté auprès de l’AFP.

Cette démarche fait écho à celle de Daniel Cueff, maire de Langouët,dont l’arrêté anti-pesticides a été suspendu par le tribunal administratif de Rennes, après un recours du préfet. Nul doute que sur près de 36000 communes en France d’autres maires prennent peut-être le même chemin. Là où le bas blesse, c’est que de très nombreuses exploitations sont plantées très proches des limites de propriétés, ce qui n’est pas sans poser problème à l’avenir pour tous ces exploitants.

La suite au prochain épisode.

(Propos des intervenants recueillis ce jour par mes consoeurs Charlotte Boniteau et Sylvie-Tuscq-Mounet)

#Vendanges 2019 : premiers coups de sécateurs au château Smith Haut Lafitte

Une première récolte sur de jeunes plants avancée avec la chaleur de ces derniers jours. Smith Haut Lafitte a donné ce matin le coup d’envoi des vendanges de sauvignons blancs dans le Bordelais. 35 vendangeurs sur le pont. Des vendanges suivies de très près par Fabien Teitgen et la famille Cathiard.    

Une troupe de 35 vendangeurs pour le début de la récolte des blancs à SHL © JPS

8 heures, au château Smith Haut Lafitte, grand cru classé de Graves, à Martillac. C’est l’appel des vendangeurs et la distribution des sécateurs. C’est une troupe de 35 coupeurs et porteurs qui s’élance dans une jeune parcelle de 2 hectares de sauvignons blancs plantés en 2016.

Le château Smith Haut-Lafitte à 7h30 ce matin, comme un air de vendanges © JPS

Certains sont des habitués, pour d’autres ce sont leurs premières vendanges. « Moi, je viens depuis 2011, je suis de Portets, dans les Graves aussi, mais comme chez nous on fait pratiquement toutes les vendanges à la machine, je suis venu ici, » commente Françoise Sabatey. « Je suis heureux, c’est un peu un baptême… », témoigne à son tour Julien pour ses 1ères vendanges; il coupe un peu cette semaine avant de reprendre les cours la semaine prochaine. « J’ai toujours voulu travailler dans les vignes, cela m’a toujours intéressé… » complète-t-il.

Alexandra Dupuis est venue ave Lou sa copine pour ces vendanges 2019 © JPS

L’équipe est mobilisée pour récolter 11 hectares de raisins blancs :  des sauvignons blancs et gris et des sémillons. « Avec Lou, j’ai commencé le 31 janvier dans les vignes. J’avais fait les vendanges l’année dernière dans d’autres châteaux, c’est un petit peu difficile physiquement mais on s’y habitue et comme il y a une bonne ambiance, du coup c’est plutôt sympa à faire, » commente Alexandra Dupuis de Martillac.

® JPS

Sympathique mais aussi fatiguant, il faut tenir le rythme durant ces 6 semaines de vendanges entre les blancs et les rouges. « C’est jamais vraiment très physique, en même temps, c’est une question d’endurance », pour Thierry de Villenave d’Ornon.

En contrôlant les maturités jeudi dernier et ce lundi, Fabien Teitgen l’oenologue et directeur du domaine a pris la décision de récolter ce mardi matin, une récolte avancée d’un jour pour conserver de belles acidités.

La semaine dernière on a fait les premiers contrôles de maturité, on s’est rendu compte que cela évoluait un poil plus vite, et puis ce week-end avec les deux belles journées de samedi et dimanche où il a fait très chaud, cette jeune vigne notamment a évolué beaucoup plus vite que prévu », Fabien Teitgen directeur général de SHL« 

« L’an dernier, on a eu très peur, puisqu’on est en bio, en biodynamie…et l’an dernier on n’a eu que la moitié de la récolte. Cette année, je croise les doigts, je touche du bois, parce que pour les rouges cela n’a pas commencé encore, mais pour les blancs cela ne peut-être que superbe, et on a une récolte normale,«  commente à son tour Florence Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Fabien Teitgen, Florence et Daniel Cathiard pour les vendanges 2019 © Jean-Pierre Stahl

Les vendanges de la plupart des propriétés du bordelais débuteront la semaine prochaine pour les blancs. Pour les rouges, les premières récoltes pourraient débuter entre le 16 et le 20 septembre, voire un peu plus tard, tout va dépendre de la météo. Elles devraient s’achever vers la mi-octobre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Corine Berge :

Menaces de taxes sur les vins français : la réaction de Daniel Cathiard

Daniel Cathiard, propriétaire de Smith Haut Lafitte, a réagi ce matin à la tenue du G7 et à la menace de taxes américaines sur les vins français qui semble pour l’heure s’éloigner. S’il s’en réjouit,il considère que tout danger n’est pas écarté. Toutefois, il prend l’attitude comme une avancée. Il a réagi pour France 3 national dans le 12/13 et est l’invité de Parole d’Expert sur Côté Châteaux.

Daniel Cathiard, le propriétaire de Smith Haut Laffite, rencontré lors du début des vendanges à l’actualité © JPS

JPS : Daniel Cathiard, le président Macron a laissé entendre que les menaces de taxes sur les vins étaient sans doute écartées, en tout cas « plus à l’ordre du jour, qu’est-ce que vous en pensez ?

Daniel Cathiard : « Ah ça serait une bonne nouvelle, on s’en réjouit et on pense que ce G7 a été finalement un bon G7, il a été l’occasion d’avancées et pour nous celle-là en est une. Donc tout ce qui peut aller dans le sens de choses plus simples avec le commerce qu’on a avec les Etats-Unis et qui est un commerce important, puisqu’on leur vend beaucoup de vins et qu’ils adorent nos grands vins, si effectivement on évite d’être taxé lourdement, tout le monde s’en portera mieux. »

JPS : « Est-ce que pour vous tout danger est écarté ? »

Daniel Cathiard : « Non, non, la personnalité du Président Américain fait que on ne peut pas dire que tout danger soit écarté, mais enfin c’est une avancée donc on le prend comme un avantage. »

JPS : « Est ce que les taxes qui ont été annoncées auraient été un coup d’arrêt pour les exportations de vins français et notamment de vins de Bordeaux ? »

Daniel Cathiard : « Je ne crois pas que cela eut été un coup d’arrêt car 100% sur une taxe qui est relativement faible, cela fait une taxe qui n’est pas formidablement haute, donc non on aurait pu résister à une augmentation de cette taxe mais enfin je pense surtout aux vins qui ne se vendent pas très chers ou dont le succès est à vérifier, comme par exemple les rosés, les rosés en Amérique cela marche de mieux en mieux, mais enfin c’est encore fragile, eh bien pour ces vins-là c’est sûr c’est un gros avantage si cette taxe n’est pas augmentée. » 

Ecoutez l’interview de Daniel Cathiard par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

26 Août

Emmanuel Macron sur les menaces de taxes sur le vin français : « je pense que ce n’est plus à l’ordre du jour »

Emmanuel Macron était ce soir l’invité d’Anne-Sophie Lapix sur France 2 pour évoquer le G7 qui venait de se clôturer après 3 jours marathon pour les chefs d’Etat et de gouvernement. S’il a évoqué être inquiet à juste titre, il estime qu’ « il ne faut pas céder à toutes les menaces » et que d’après lui avec la remise à plat sur les Gafa, « ce n’est plus à l’ordre du jour. »

C’est quelque part du donnant, donnant. Emmanuel Macron et Donald Trump se sont entretenu sur ce qui chagrine les USA à savoir les taxes Gafa sur les entreprises du numérique, dont la plupart sont américaines. Une taxe de 3% adopté par le Parlement en juillet et dont le Président Macron a reconnu qu’elle n’était pas satisfaisante.

Le président français a précisé dans l’après-midi qu’il s’agissait de trouver un accord international au sujet de la taxe sur le numérique. « Tant qu’il n’y aura pas d’accord, on ne peut pas dire qu’il ne le sera pas », a complété ce soir Emmanuel Macron sur France 2. « Bien sûr que nous sommes inquiets » a-t-il ajouté avant de conclure « il ne faut pas céder à toutes les menaces », ce qui faisait aussi écho à la petite phrase du Président Américain qui ne s’est pas exprimé sur le sujet mais s’est contenté de dire lors de leur conférence de presse commune que sa femme Melania appréciait le vin français.

Ce soir le Président Macron semble être plus optimiste et a avancé « je pense qu’il ne le sera pas ». Cette taxe avancée à un moment de l’ordre de 100% a fait sursauter toute la planète vin, en tout cas tous les viticulteurs français, alors que le marché US est le 1er pays consommateur au monde et qu’il est plutôt open pour y prendre des parts de marché. Alors, on croise les doigts pour les viticulteurs français…one more time.

25 Août

François Mitjavile et son château du Tertre Rotebeuf : 3 étoiles qui brillent au sommet de Saint-Laurent-des-Combes

François Mitjavile, c’est « le bon élève » en haut du Tertre, en haut de sa colline. C’est un personnage, un vigneron truculent, atypique, « gentleman farmer » qui a appris de ses pairs et d’Emile Pénaud, et qui restitue le meilleur du cru, de son terroir du Tertre Roteboeuf. Un couronnement aujourd’hui par la Revue du Vin de France qui lui a décerné 3 étoiles dans son guide de 2020, après 40 ans de travail et une reconnaissance déjà acquise des grands amateurs de vin.

François Mitjavile devant son château Tertre Roteboeuf © Jean-Pierre Stahl

« C’est très agréable, c’est très bon pour l’égo, mais c’est vous qui me l’avez appris… », c’est par ces mots que François Mitjavile (qui avait 20 ans en 1968) commente les 3 étoiles que lui décerne la 25e édition du Guide Vert de la RVF.

Quand il a acquis ce domaine à la fin des années 70, le château Tertre Roteboeuf était dans son jus, de ces 3 hectares 70, il a transformé son vignoble refait des terrasses pour sublimer ses merlots et ses cabernets francs. Aujourd’hui il est à la tête d’un des plus grands domaines de Saint-Emilion: une pépite de 6 hectares en Saint-Emilion Grand Cru qui se vend le prix d’un 1er grand cru classé B de Saint-Emilion.

Ce qui est fondamental, c’est que tant que faire se peut que le vin soit délicieux, et que tant que faire se peut qu’il soit vendu de manière raffinée pour tous les amateurs qui sont sensibles. Et là on a un solide cru qui peut traverser les tempêtes. »

François Mitjavile dégustant ses merlots, 80% du domaine est planté en merlots © JPS

Ce fils de transporteur de vin est un autodidacte, il a appris en observant à la vigne, aussi avec le savoir de l’oenologue Emile Pénaud. Il a su mettre en valeur ses coteaux et ses cultures en terrasses pour produire les meilleurs raisins sur un terroir argilo-calcaire.

« Ils sont un peu plus grillés là haut, c’est délicieux mais avec quelques petits défauts; ils sont un peu plus frais ici, c’est généreux mais peut-être un peu plus grossier »,

Je ne sais pas exactement ce que veut dire « les plus beaux raisins », mais c’est la variété des saveurs qui fait le truc, qui fait la musique (rires) », François Mitjavile

« D’ailleurs, au coeur de l’appellation d’origine, il y a l’idée presque laïque que la variété contradictoire des saveurs protège l’immanence et contre la transcendance de « Where is the best », continue de plaisanter François Mitjavile.

Dégustation du millésime 2018, 18 à 20 mois d’élevage en barriques © JPS

Le Tertre Roteboeuf n’est pas un cru classé, François Mitjavile n’a pas vraiment cherché à l’être… Dans sa cave de trésors, de vieux millésimes, il me dévoile sa philosophie  avec laquelle il a surtout voulu s’adresser directement à l’amateur de vin:

Dans sa cave aux vieux millésime © JPS

« Quand j’étais jeune il n’étais pas question de classer un nouveau cru en dehors des limites de la commune de Saint-Emilion, mais tout cela a bien changé, actuellement l’appellation est infiniment plus ouverte. Mais je ne pouvais que faire sur ce morceau de rocher un grand vin car il était apte à faire des fruits petits et savoureux, mais si j’avais voulu faire un vin de compétition, les prix de revient auraient été trop élevés. Donc j’étais coincé, il fallait que je valorise le prix de vente par les possibilité du cru et je ne pouvais pas être classé, donc j’ai dit je m’en fous on va faire une grande bouteille. »

Cela a marché, j’ai trouvé une clientèle d’amateurs qui n’étaient pas conventionnels, parce que ce qu’on fait ici n’est pas conventionnel, on fait du pur millésime, jamais de second vin !

Et de déguster dans le chai à barrique son millésime 2018, élevé dans des barriques de chêne Radoux Blend Edition à grain fin et avec une forte chauffe, un millésime de soleil, de chaleur:

C’est ce peps au coeur d’une maturité extrême, cette légèreté, cette grâce aromatique qu’il atteint », à propos du 2018

Un savoureux millésime 1989, un millésime difficile à réaliser à l’époque © JPS

François Mitjavile incarne le bon sens vigneron plus que la créativité artistique comme il aime le dire, et quelque part, c’est aussi tout un art.

24 Août

Québec Fête le Vin : quand les vignerons et la délégation bordelaise mouillent le maillot sur les bords du Saint-Laurent

Ils sont 60 vignerons et une bonne délégation de la mairie et de l’office de tourisme de Bordeaux à animer jusqu’à dimanche la 5e édition de Québec Fête le Vin sur les bords du Saint-Laurent.

Les vignerons de Bordeaux en vedettes à Québec © Laurent Moujon

C’est qu’ils sont heureux nos 60 vignerons de voir une eau un peu moins trouble que leur Garonne… Enfin, je dis ça en tant que Lorrain bien sûr né sur les bords de la Moselle. Non, sans rire, rien de tel qu’un bon bol d’air sur les bords du Saint-Laurent avec une température de 18°, contre 35° ici en Gironde, pour faire déguster les vins de Bordeaux à Quebec Fête le Vin, car tout le monde sait qu’avec des températures caniculaires, ce ne sont pas forcément les meilleures conditions pour déguster et apprécier le vin.

A la tête de la délégation de bordelaise, le 1er magistrat de la ville, Nicolas Florian, ce matin, a tenu à leur rendre hommage lors d’un petit déjeuner avec la délégation bordelaise, en soulignant la bonne image des vins de Bordeaux et le professionnalisme des vignerons présents. « Je serai toujours disponible pour être le 1er porte-parole et ambassadeur des vins de Bordeaux, » des mots du maire de Bordeaux que me rapporte Laurent Moujon

BORDEAUX FETE SES VENDANGES DU 12 AU 15 SEPTEMBRE

Des remerciements ont encore été formulés, par les Côtes de Bordeaux avec Renaud Limbosh, envers Alain Juppé pour le travail accompli pour les Fêtes du Vin à Bordeaux, Hong-Kong et Bruxelles. Nicolas Florian a su reprendre le flambeau avec la jeunesse qui le caractérise.

Il a par ailleurs été évoqué un prochain rendez-vous festif par Christophe Chateau du CIVB qui va plaire aux Bordelais et aux Girondins : « Bordeaux Fête ses Vendanges » du 12 au 15 septembre prochain.

Nouvelles menaces de Donald Trump sur les vins français contre les taxes sur les Gafa : « s’ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins…comme ils n’en ont jamais vu »,

Il est en forme Donald… Avant son départ pour le G7, il a annoncé la couleur… Si la France continue à vouloir taxer les Gafa, suite au vote en juillet devant le Parlement, la fureur est à attendre du côté américain… Cela annonce d’âpres discussion à Biarritz.

Les bouteilles de rosé « Whispering Angel » envoyées par © Renaud Muselier à Donald Trump

« Je n’aime pas ce que la France a fait », a lancé le président américain. « Je ne veux pas que la France impose des taxes sur nos sociétés. C’est très injuste ». « S’ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins », a-t-il ajouté. « Des tarifs douaniers comme ils n’en ont jamais vu », a-t-il insisté. Bim, là c’est assez clair. Le Présdent Américain n’a pas l’intention de se laisser faire, les menaces risquent d’être mises à exécution si Emmanuel Macron ne revient pas sur les taxes sur Google, Facebook, AirBnB, Amazon, Apple, Twitter, bref une quinzaine de grosses sociétés d’internet.

Donald Trump et Emmanuel Macron ont déjeuné ensemble à Biarritz avant le début du G7 © F3 Aquitaine

Le ton a été donné hier soir avant d’embarquer à bord d’Air Force One. Une tonalité particulièrement agressive, alors que nos élus locaux les maires de Bordeaux et de Libourne, Nicolas Florian et Philippe Buisson, espèrent charmer Donald Trump avec une bouteille de Figeac 2000, envoyée hier par les réseaux sociaux ,déjà c’est pas mal et ça évite les frais…mais bien sûr avant de l’envoyer véritablement: « En lui offrant une bouteille représentant l’excellence du terroir bordelais, nous comptons sur sa bienveillance et sa modération devant ses velléités d’augmentation des taxes douanières sur les vins français importés aux Etats-Unis. Nous lui souhaitons un excellent séjour, espérant qu’il pourra profiter des trésors gastronomiques locaux ! », dixit Nicolas Florian sur Facebook.

Le Marseillais Renaud Muselier à son tour vient renchérir en envoyant deux caisses de rosés des Anges à la Maison Blanche :

« Cher @realDonaldTrump notre rosé, plutôt que de le taxer avec excès, il faut l’aimer avec passion et le consommer avec modération !
Pour la peine, je vous envoie 2 caisses du des Anges à la Maison Blanche vous verrez vous allez l’adorer. »

L’histoire ne dit pas encore parmi tous ces acteurs « qui en fait des caisses », en tout cas ça bouillonne, on va en savoir plus dans les prochaines heures et prochains jours, mais il ne faudrait pas que nos viticuteurs « purs jus » soient trop touchés et boivent le bouillon  … La France est le 2e pays exportateur après l’Italie aux Etats-Unis, le montant des exportations représente 1,6 million d’euros.