31 Juil

Millésime 2018 : boudiou, tout ce mildiou !

De mémoire de vigneron, cette attaque de mildiou en 2018 est l’une des plus importantes jamais connue dans le bordelais. Comme si la grêle, le gel et autres intempéries ne suffisaient pas, les vignerons se tirent les cheveux avec cette attaque, en attendant d’autres…et un stress hydrique annoncé qui va s’ajouter à cela. Analyse de la situation avec deux grands techniciens Nicolas Lesaint et Yann Todeschini, réactions de nombreux châteaux touchés.

Les résultats de l’attaque de mildiou se font ressentir sur les grappes © DR

« Pour moi, c’est du jamais vu ! Une telle pression de mildiou avec un démarrage aussi rapide », commente Nicolas Lesaint directeur technique au château de Reignac à Saint-Loubès. « Il y a eu en effet une pression continue du début à la fin du cycle », confirme Yann Todeschini propriétaire du château Mangot en Saint-Emilion Grand Cru et de la Brande à Castillon. « Tout le mois de mai, sur la fleur, on a enregistré des pluies de 30 à 50 mm toutes les semaines, surtout sur l’est du Libournais. Depuis janvier, 1000 millimètres sont tombés ! »

SUR LE FRONT DU MILDIOU

Toutefois ces deux propriétés ont réussi à contenir cette attaque : « actuellement, on a une attaque de mildiou mozaïque maintenant sur la feuille », poursuit Nicolas Lesaint. « Mais on s’en sort bien parce qu’on cherche à faire du 35 à 37 hectolitres à l’hectare, et en régulant, en faisant des vendanges vertes, on veut garder la main. On n’a pas fait d’ébourgeonnage en hiver, je préfère voir une plus grosse sortie de raisin comme ça si j’ai une grosse attaque de mildiou, je peux travailler en vendanges vertes pour garder des grappes de 1er rang.Je vais garder 8 à 10 grappes par pied. J’ai 1 à 2% de mildiou, il n’y paraîtra rien, mais j’ai beaucoup de collègues en conventionnel ou en bio qui ont pas mal de dégâts ».

Yann Todeschini et son frère Karl ont aussi surveillé leur vigne comme le lait sur le feu. « en bio avec des fréquences de traitement quasiment hebdomadaire, on a tenu la pression, avec des doses très faibles de cuivre, on reste à moins de 4 kilos par hectare. On a bien tenu la pression jusqu’à début juillet avec cette cadence, mais j’ai des voisins qui ont quasiment 80 % à 90% de pertes… » 

Mais la situation parfois a dérapé comme le confirme Yann Todeschini : « depuis 15 jours, 3 semaines, la situation dérape un peu, avec le mildiou, le rot brun…Après la grêle sur Castillon, en 10 jours on a perdu 30% sur Castillon. La grêle nous a bien mis la m… comme il faut ! A l’échelle de la région cela sera compliqué… »

Nicolas Lesaint complète : « j’ai le sentiment que ce sont les conventionnels qui ont eu d’abord des décrochages, et les bio ont démarré après, mais c’est aujourd’hui équilibré. Il y en a même qui ont du arrêté leur conversion en bio…Ca fait peur pour les années à venir, car on a eu 3 millésimes tendus. Bon maintenant ça a l’air de se stabiliser, là ça y est avec la véraison, on tient le bon bout. Mais La crainte que j’ai face à la période caniculaire qui arrive c’est que des grappes « sauvées » en apparence mais un peu touchées avec le mildiou installé dans les rafles claquent parce que ce mildiou dans les rafles va parasiter forcément les échanges de sèves et donc faire chuter cette résistance au stress hydrique… Il va y avoir de nouveau beaucoup de casse d’ici à mercredi prochain… »

Regardez le reportage de Sandrine Valéro, Jp Stahl et Jean-Pierre Magnaudet, montage Charles Rabréaud au château Franc-Baudron avec Charles Foray :

DES PROPRIETES PAS MAL TOUCHEES, D’AUTRES UN PEU MOINS

« C’est terrible, on préfèrerait qu’il grêle, au moins l’assurance marcherait… » Sophie Gimberteau-Foray du château Franc-Baudron en bio à Montagne est quelque peu désabusée et on la comprend… « L’an dernier, on a gelé à 90%, cette année on est touché par le mildiou à 70%. On est installé depuis 2 ans, c’est déprimant. » continue Sophie Guimbreteau-Foray. Et pourtant son mari a surveillé et traité comme il le fallait : « on en est à 14 traitements, c’est quand même énorme. »

Autre propriété bio, au château des Annereaux, Benjamin Hessel me confie : « on est bien attaqué, mais on s’en sort pas si mal avec 10 à 15 % touchés. On a encore traité ce week-end, alors qu’on appréhendait la pluie, mais finalement il n’a pas plu. On fait très attention. »

Chez les conventionnels, personne n’est épargné non plus. « Du jamais vu, pour nous qui sommes une propriété familiale depuis 4 générations », témoigne Pierre Caminade du château Caminade Haut-Guérin à Génissac. « On a connu entre 7 et 10 pics de mildiou et une forte pression de mildiou qui a continué malgré l’épisode de sécheresse, je pense qu’on est impacté à 50%.C’est en passe de se calmer depuis 2 jours. »

C’est aujourd’hui le sujet des viticulteurs qui n’ont pas été touchés par la grêle, avec une virulence pathogène comme on n’a jamais vu depuis 40 ans », Bernard Farges président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur

« Les premiers dégâts ont été visibles vers le 15-20 juin et plus récemment vers le 15 juillet, et la semaine dernière avec une déclaration de foyers sur grappes, » poursuit Bernard farges. « La protection du vignoble n’est pas qu’une vue de l’esprit, ce n’est pas que superficiel, il faut le protéger », complète le président des Bordeaux et Bordeaux Sup. qui précise aussi que d’autres vignobles en France ont été impactés par le mildiou notamment en Languedoc-Roussillon.

Regardez l’interview de Christophe Chateau directeur de communication du CIVB par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

UN IMPACT SUR LA RECOLTE

Christophe Chateau du CIVB me confie : « on a jamais connu une attaque de mildiou pareille et qui touche d’autres vignobles en France ». « Il y aura un impact sur la récolte, alors qu’on avait une belle sortie au-delà des rendements. Le mildiou touche l’ensemble du département et très variable d’une propriété à l’autre. La grêle a touché 8 % du vignoble de Bordeaux, le mildiou 10 à 15% mais c’est variable sur chaque propriété. »

Je suis persuadé que l’impact du mildiou sera plus important que l’impact de la grêle », Hervé Grandeau Président de la Fédération des Grand Vins.

Le Président de la Fédération des Grands Vins, Hervé Grandeau, me confie ce matin : « Il y a des gens qui ont tout perdu, des gens qui ont perdu 80% et des gens touchés à 50%. En tout cas, il y a peu de monde qui n’a pas été touché par le mildiou. On avait certes une belle sortie, moi-même de l’ordre de 70 hectolitres mais je pense avoir une perte qui va se situer entre 15 et 20 hectolitres à l’hectare. Aujourd’hui, je suis sûr d’avoir perdu des centaines d’hectolitres de production. On ne sera pas sur une année abondante, je pense.Le temps et la véraison font que cela va stopper…Mais à voir. Le mildiou s’attaque et dessèche parfois à 3-4 grains sur la grappe, après il ne faudrait pas que toute la grappe soit atteinte… »

Quelle année encore ce 2018 ! Nos amis vignerons n’ont pas ménagé leur peine mais le millésime, comme on dit souvent, n’est pas encore rentré dans les chais !

30 Juil

Le vin qui a la couleur du ciel ou de la mer : mais non, tu n’as pas la berlue, c’est bien le vin bleu !

« Vindigo », c’est son nom. Un vin bleu espagnol commercialisé par une société de Sète. Sa couleur inédite est obtenue à base d’un procédé naturel de macération dans les extraits de peaux de raisin.

Photo et reportage de  © France Bleu Hérault – Sébastien Garnier – Capture d’écran du site internet

Qui sait c’est peut-être une révolution, en tout cas cela va en choquer plus d’un, à commencer par les puristes. L’initiative sur le sol français revient au Sètois René Le Bail, ancien jouteur, créateur de pavois. Il a décidé de commercialiser avec ses associés ce vin naturel, 100% Chardonnay, fabriqué par des oenologues dans le sud de l’Espagne.  

« Cela nous a interpellé parce qu’on pensait qu’il y avait du curaçao mais non, dans le Vindigo, il n’y a aucun produit, aucun sucre ajouté, c’est du 100% naturel, c’est du chardonnay », explique René Le Bail à mes confrères de France Bleu.  » Ils le passent dans la pulpe de raisins rouges et quand on regarde la pulpe de raisins rouges au fond il y a un bleu dedans, cela s’appelle l’anthocyane, ils le filtrent dans cette peau et il en sort ce vin bleu… »

« C’est un vin très fruité au goût de cerise, de mûre et de fruit de la passion, nous on veut en faire un vin d’apéro et de cocktail. Un vin pas trop puissant (11 degrés), qui devrait plaire aux femmes et à tous ceux qui trouvent cette démarche originale. La petite entreprise a commandé 35.000 bouteilles vendues à partir de 12 euros.

Du coup, il va peut-être falloir revoir nos standards de la chanson française : « plus bleu que le bleu des tes yeux », pourra peut-être se transformer en « plus bleu que le bleu de ton vin… » ou bien « Ah !  Le petit vin blanc… » en « ah ! Le petit vin bleu…qu’on boit sous les tonnelles » !

40e Fête des Vins de Gaillac du 3 au 5 août…

Tradition du vignoble du Sud-Ouest, les étés dans la région sont placés sous le signe de la fête.  Gaillac ne déroge pas à la règle et organise du 3 au 5 août 2018 la 40e édition de sa « Fête des Vins ».  40 ans que vignerons et autres artisans du goût tarnais se réunissent pour faire vivre le vignoble gaillacois et représenter la diversité de ses vins.

Fête du vin à Gaillac © communes.com

LE VILLAGE VIGNERON 

Au Parc de Foucaud, sur les berges du Tarn et en contrebas de l’abbaye de Saint-Michel, seront proposées de nombreuses animations autour des vins de l’appellation Gaillac.  Durant 3 jours, plus de 40 exposants mettront à l’honneur les vins de Gaillac. Moment festif avec la bulle gaillacoise en Méthode Ancestrale, envie de fraîcheur avec les blancs secs et les rosés, ou accords gourmets avec les rouges et les blancs doux… la 40fête des Vins de Gaillac fera la lumière sur ce vignoble millénaire à la diversité sans pareil dans le Sud-Ouest.

La Maison des Vins de Gaillac organisera également samedi 4 et dimanche 5 août cinq « Ateliers Dégustation », pour découvrir ou approfondir ses connaissances sur le vignoble.

(25 places par sessions – Réservation auprès de la Maison des Vins de Gaillac – 05 63 57 15 40)

LE TARN, UNE REGION RICHE EN SAVEURS

Pays enchanteur, le Tarn est un bastion de sites historiques culturels et Gaillac constitue un triangle touristique majeur avec Albi et de Cordes sur Ciel. L’Office du Tourisme de la ville de Gaillac et l’association oenotourisme du vignoble Gaillacois inviteront les visiteurs à la découverte du Vignoble de Gaillac à travers différents parcours thématiques.

Pour allier dégustation et gastronomie, les visiteurs auront l’occasion de se rendre au Village Gourmand, un espace haut en couleurs, où la gourmandise est de mise et l’offre de restauration fait écho à celle des vins de la région.

Le week-end sera également rythmé par des animations musicales de groupes tarnais. Sweet Fifties et la FrenchTeuf feront bouger la place de la Libération gaillacoise vendredi 3 août, tandis que Miss Vero, Flower Project, Amnezic et Kash se produiront au Parc de Foucard samedi 4 et dimanche 5 août.

Un grand feu d’artifice clôturera la 40édition de la Fête des Vins de Gaillac dimanche 5 août.

Avec vins de Gaillac.

INFORMATIONS PRATIQUES

Lieu : Parc de Foucaud – Gaillac

Horaires : 
Vendredi 3 Août : de 14h à 20h
Samedi 4 et Dimanche 5 août : de 10h à 1h

Tarifs :
Vendredi 3 Août : entrée libre
Entrée Journée : 5€
Pass Weekend : 8€

29 Juil

Pour les 50 ans d’Andernos Jazz Festival, les festivaliers ont pu savourer un gospel mémorable

Ils n’ont pas abusé du vin de messe mais ont réussi à entraîner fidèles et festivaliers. Bordeaux Mass Choir a enflammé le coeur du public d’Andernos lors d’une messe gospel, suivie d’un concert. Un fabuleux gospel qui a fait se lever et entraîné en coeur près de 1500 personnes.

Foregna Copie et l’ensemble de la chorale Bordeaux Mass Choir ont « envoûté » Andernos © JPS

Qui a dit que les prières du seigneur étaient impénétrables. Ma foi, avec ce gospel à vous réveiller un mort les fidèles comme les festivaliers ont pu apprécier cette messe entraînante au jardin Louis David à Andernos. D’emblée, Foregna Copie et sa formation d’une trentaine de choristes et musiciens de Bordeaux Mass Choir ont mis la barre très haute en entonnant un chant d’entrée « it is so » « amen, amen, amen… », à faire déhancher les fidèles. Ce message à travers ces chants de Gospel est résumé par Foegna Copie du Bordeaux Mass Choir : « nous croyons que Dieu est bon et que du coup ça a le mérite d’être dit à travers de la musique, des poésies ; tous les membres de la chorale ne sont pas croyants, mais ça leur parle quand même. »

Mais le père Christian d’Andernos a réussi a tenir sa messe normalement et son assemblée, en priant notamment « pour les victimes des incendies en Grèce », dont le terrible bilan ne prête certainement pas à sourire. Ce moment de prières était aussi pour lui ainsi que les choristes une volonté de « partager un coeur en fête ».

Une sympathique messe gospel en plein air © JPS

L’assistance déjà très nombreuse au début de la messe avec plus de mille personnes a gonflé pour atteindre sans doute 1500 personnes, voire plus, pour le concert qui a suivi : « c’est un régal, un très bon groupe et très agréable »

Bordeaux Mass Choir n’a que 2 ans d’existence mais occupe déjà la scène comme de vrais pros et avec une vraie présence et une transmission d’une bonne dose de joie !

Que d’émotions depuis 1968, le Jazz Festival d’Andernos a fait venir les plus grands noms comme Chuck Berry, Miles Davis, Fats Domino, Stan Getz, Lionelk Hampton, Didier Lockwood , sans oublier le pionnier Christian Morin qui a fait l’ouverture du 1er festival initié par Guy Perricho, patron du Neptune à Andernos.

« Au tout début on appelait cela le jazz Juan-les-Pins, avec beaucoup de clarinettes, du trombone, c’était la période Christian Morin.. », me confie Eric Coignat adjoint au maire, chargé du festival. « Ensuite, la deuxième période on peut la qualifier de période be-bop, hard-bop…la 3e période de jazz en liberté était une période de jazz beaucoup plus ouvert, sur les musiques du monde, et depuis 4 ans on essaie de montrer toutes les facettes du jazz, sur 3 scènes différentes ».

 « C’était formidable, j’ai adoré et l’année prochaine je recommencerai ! », concluait en fin de concert une festivalière enchantée.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazeres et Xavier Granger : 

28 Juil

Jeu, set et match : Lanson va encore faire pétiller Wimbledon pour les 5 ans à venir

Encore une balle de match et un match remporté pour les 5 ans prochains avec Wimbledon. Une opération rondement menée par la maison champenoise qui est fière d’être partenaire de l’un des plus célèbres tournoi du Grand Chelem depuis 1977.

© Lanson partenaire de Wimbledon depuis 1977

En voilà une bonne nouvelle pour la Maison Lanson, et même au-delà pour le Champagne au Royaume-Uni. Le Brexit a eu beau ternir quelques relations, nos amis Britanniques demeurent pour des siècles encore de grands, si ce n’est les plus grands amateurs de Champagne en Europe. 25000 bouteilles ont été ouvertes durant le dernier Wimbledon. 

Cela fait 41 ans que la Maison Lanson, créée en 1760, est fournisseur officiel de Champagne du Championnat. Elle accompagne le prestigieux Tournoi de Wimbledon et cela va encore durer jusqu’en 2023.

Pour Paul Beavis, directeur de la filiale anglaise et directeur export Lanson:  « Nous sommes ravis de poursuivre notre partenariat avec le Tournoi de Wimbledon. La philosophie du Club est en parfait accord avec celle de la Maison Lanson, nous savons également que le style unique de nos champagnes est de plus en plus apprécié, année après année, par les spectateurs du Tournoi ».

« Ces cinq nouvelles années sont la preuve d’une relation privilégiée basée sur la confiance et le respect. Nous avons des projets passionnants et nous savons que notre lien avec Wimbledon nous permettra de grandir ensemble en Angleterre mais également à l’international. »

Lanson a également été invitée à créer un design exclusif pour la cuvée
Green Label, en édition limitée, à l’occasion du 150ème anniversaire du All England Lawn Tennis & Croquet Club.

27 Juil

Du rouge pour les Bleus

Pour saluer la victoire de l’équipe de France de football au Mondial, le milliardaire russe Andreï Filatov a offert à chacun des Bleus, au sélectionneur Didier Deschamps et son adjoint, une caisse de son vin de Saint-Emilion (Gironde), le grand cru La Grâce Dieu des Prieurs, soit 25 caisses au total.

L’Art Russe mis en avant sur les étiquette du © Château La Grâce Dieu des Prieurss

Ancien champion d’échecs et président de la fédération russe de cette discipline, Andreï Filatov a racheté, via sa fondation Art Russe, le château la Grâce Dieu des Prieurs. Il y a inauguré début juillet un chai spectaculaire, moderne, circulaire et orné d’oeuvres d’art russes méconnues, conçu par l’architecte français Jean Nouvel.

AFP

26 Juil

Nicolas Nguyen Van Hai redore le blason du Chapon Fin avec des produits locaux et de saison

C’est un jeune chef, ingénieux, qui aime travailler les produits de la mer étant Breton d’origine, mais aussi les produits locaux d’Aquitaine, de maraîchers et d’éleveurs comme le boeuf de Bazas. Un chef qui s’inscrit dans la longue tradition gastronomique de l’établissement qui a connu de nombreuses heures de gloire, en étant l’un des 1ers trois étoiles en 1933. Un chef qui espère bien prochainement « raccrocher une étoile à ce bel établissement qui bénéficie d’une grande aura à Bordeaux. »

Au centre le chef Nicolas Nguyen Van Hai avec son équipe de 12 personnes, dont son second à gauche Cédric Bibinet (ancien du Taillevent), le chef sommelier canadien Leagh Barkley (juste derrière lui), et à ses côtés Laure Turlan directrice et Sylvie Cazes la propriétaire  © Jean-Pierre Stahl

Nicolas Nguyen pourrait avoir ses racines ici dans la région de Guyenne, tellement il s’y sent bien, tellement il élève la cuisine du Chapon Fin. Mais non, en fait ce jeune chef de 35 ans nous vient de Bretagne et avait un grand-père vietnamien, ce qui lui a toujours donné une belle ouverture d’esprit et une imagination au service le grande cuisine.

Nicolas Nguyen Van Hai a repris les cuisines en avril 2014 © JPS

Ses premières armes dans la grande cuisine, Nicolas Nguyen Van Hai les a faites auprès de très grands chefs comme Yannick Alléno en 2003 au Meurice et juste avant dans 2 autres restaurants étoilés parisien  le « Clovis » et « Le Sèvres». C’est en 2005 qu’il est arrivé dans la région de Bordeaux et a rejoint Michel Portos au « Saint-James » à Bouliac, il a ainsi pu dévoiler son talent à ses côtés, Michel Portos décrochera d’ailleurs 2 étoiles au Guide Michelin avec ce jeune cuisinier.

Ceviche de thon rouge, lait de tigre et coriandre © JPS

En 2012, Nicolas Nguyen a intégré le Chapon Fin comme second aux côtés de Nicolas Frion. A son départ, Sylvie Cazes la propriétaire, « m’a proposé de prendre la tête du restaurant. » Malheureusement l’établissement a perdu son étoile, alors même que ce plus vieux restaurant de Bordeaux (qui a ouvert en 1825) a été  l’un des premiers restaurants gastronomiques triplement étoilés de l’histoire (33 premiers établissements couronnés par Michelin en 1933).

Les plus grandes têtes couronnées comme Edouard VII, ou le président Chirac, mais aussi Sarah Bernhardt sont venus manger au Chapon Fin © JPS

A la tête d’une jeune équipe dynamique de 12 personnes (7 en cuisine et 5 en salle), Nicolas Nguyen a entrepris un travail de fond : « cela prend du temps, mais je suis un jeune chef »; un chef qui depuis 4 ans a su imprégner son style dans le respect des traditions et de la bonne cuisine française : « j’essaie de travailler avec les acteurs locaux et avec des produits de saison, comme le pigeon, la truffe d’été de Dordogne, le caviar d’Aquitaine et les produits de 5 maraîchers ».

Filet de maigre, beurre monté au nori et poireaux aux algues © JPS

« Comme je suis Breton, j’aime beaucoup les produits de la mer, comme le homard, l’ormeau, les bigorneaux ou encore l’écrevisse de Blaye apportée ce matin. J’ai même une assiette végétarienne mais pas de menu vegan, je reste quand même quelqu’un qui aime manger de la viande et travailler le boeuf de Bazas ou la blonde d’Aquitaine, un boeuf qui arrive avec déjà 4 semaines de maturation, c’est important d’avoir de la viande qui a du goût, racée. »

C’est ça notre métier de restaurateur, c’est trouver et travailler avec des produits locaux et de saison, car c’est là aussi où l’on a les produits moins chers et en volume, c’est gage de qualité et je ne fais aucune concession » , Nicolas Nguyen Van Hai chef cuisinier.

Le Chapon Fin au début des années 1900, après la réalisation de la fameuse rocaille en 1901 © archives Le Chapon Fin

Le Chapon Fin a connu de nombreuses personnalités, des têtes couronnées sont venues déjeuner ou dîner comme le roi d’Angleterre  Edouard VII ou le roi d’Espagne Alphonse XIII, il y a eu aussi les présidents Chirac ou Sarkozy, mais aussi l’actrice Sarah Bernhardt. « Georges Mandel, résistant, a été arrêté ici et a demandé à ce qu’on le laisse terminer ses cerises avant d’être emmené puis déporté« , me rappelle Sylvie Cazes, la propriétaire du restaurant et également propriétaire de château Chauvin à Saint-Emilion.

Pour Bordeaux, c’est important de garder l’esprit d’un lieu qui a marqué non seulement l’histoire de Bordeaux, mais de nombreuses personnes venues d’un peu partout au XXe siècle. C’était une table très réputée et on a voulu garder cet esprit d’excellence et des bonnes choses », Sylvie Cazes.

le Président Nicolas Sarkozy, accompagné de José Manuel Baroso président de la Commission Européenne, Alain Juppé le maire de Bordeaux et Kofi Annan secrétaire général des Nations-Unies © archives le Chapon Fin

Encore aujourd’hui, ce restaurant continue à vivre au rythme d’événements culturels de la ville, comme au début du XXe siècle: « on a une clientèle assez brassée et culturelle », poursuit Sylvie Cazes. « C’est un endroit unique qui raconte beaucoup d’histoires avec tous ces noms de personnages célèbres que l’on  retrouve dans les macacons comme Alphonse XIII roi d’Espagne venu très très souvent ici. Mais il y a eu aussi Ian Fleming, Colette, Sarah Bernhardt, Chirac, Clémenceau, Toulouse Lautrec… Le grand chef du début du XXe s’appellait Joseph Sicart de 1901 à 1950, après son fils lui a succédé de 1950 à 1960. C’est non seulement un lieu chargé d’histoires, mais de pouvoir faire travailler des gens qui ont beaucoup de talent, des professionnels qui donnent une dynamique, c’est valorisant. »

Leagh Barkley en train de décanter une grande bouteille… © JPS

Parmi les jeunes très prometteurs, il y a aussi Leagh Barkley ce chef sommelier canadien est arrivé le 1er juillet 2017, après avoir été professeur à CAFA Formations et être passé par la Grande Maison à Bordeaux. Plus jeune « je rêvais d’être musicien à l’opéra, mais j’adorais aussi la restauration et je trouvais que c’était plus facile de rentrer dans la restauration ».

Dans la fabuleuse cave du Chapon Fin, le chef sommelier Leagh Barkley © JPS

C’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers un restaurateur TAP à Vancouver qui lui a payé sa formation de sommelier. Par la suite il est parti en Italie avant de se dire qu’il y avait encore « plus d’opportunités en France. »  Diplômé de Court of Master Sommeliers, Leagh Barkley qui fait partie de l’ISG (International Guid of Sommeliers) et l’ASI (Association de la Sommellerie Internationale) s’est qualifié pour la finale du Master of Port.

A la tête de la cave du Chapon Fin, il est fier de pouvoir proposer quelques 1500 références à la carte et des vins au verre, avec une réserve de 10000 bouteilles en cave. Une carte des vins qui a été primée par le magazine Terre de Vins à travers son prix le Tour des Cartes, dans la catégorie restaurant gastronomique.

Aujourd’hui, le Chapon Fin vise plus que jamais une étoile au Guide Michelin, « cette étoile serait la reconnaissance du talent de ces jeunes, âgées de 28 à 35 ans, qui donnent tout, ils forment une équipe formidable et ils ont cette envie de parfaire » confie Sylvie Cazes qui n’est pas peu fière également de cette institution bordelaise, chargée d’histoires mais aussi empreinte de « tranquillité avec un décor apaisant ». « Pour nous le fait de se battre pour cette étoile est un réel moteur », ajoute le chef Nicolas Nguyen Van Hai ; « cela explique pourquoi nous avons autant de fournisseurs de produits de qualité, pourquoi nous transformons tout au restaurant, il n’y a ici que des professionnels qui offrent aussi un certain standing, oui pour nous c’est important de pouvoir raccrocher cette étoile au restaurant. »

Le Chapon Fin 5 Rue Montesquieu, 33000 Bordeaux Téléphone 0556791010

25 Juil

Vins: un nouveau logo « en conversion » vers le bio en Occitanie

Un nouveau logo « en conversion vers l’Agriculture biologique », destiné à aider les viticulteurs en transition vers le bio en Occitanie et à répondre à une forte demande des consommateurs, a été présenté mardi par les dirigeants de Sudvinbio à Montpellier.
Ce nouveau logo, les lettres blanches CAB se détachant sur un fond vert clair, sera mis en place dès la récolte 2018, a précisé Patrick Guiraud, président de
Sudvinbio, lors d’une conférence de presse.
Il vise notamment à « prendre des parts de marchés » par rapport à l’Espagne ou l’Italie », a expliqué le président de cette organisation interprofessionnelle créée en 1991. Mais, ajoute M. Guiraud, « l’idée c’est aussi de relancer les conversions » dans un contexte de ralentissement dû notamment à l’âge moyen des vignerons en Occitanie, autour de 60 ans.
Le processus de conversion nécessite trois ans de pratiques culturales et de vinification bio, le vin ne peut être certifié bio (A.B.) qu’à partir de la 4ème vendange.
« Avec l’avenir plus qu’incertain du glyphosate, beaucoup de vignerons sont tentés par l’aventure du bio mais ces trois années sont difficiles à traverser, c’est 40 à 50% d’investissement en plus », souligne Nicolas Richarme, président de la commission Millésime Bio de Sudvinbio.
Les viticulteurs d’Occitanie qui souhaitent pouvoir commercialiser leurs vins  sous ce label devront signer une charte qui stipule notamment qu’ils doivent être en deuxième ou troisième année de conversion vers le bio et qu’ils suivent le règlement de vinification bio. Ils devront également fournir une analyse des résidus pour chaque lot et la mise
en rayon de ces vins ne devra pas prêter à confusion avec le logo AB, soulignent les dirigeants de Sudvinbio.
Ces derniers se donnent pour objectif « ambitieux mais réaliste » de faire de l’Occitanie la première région de vin bio au niveau européen, avec la moitié des surfaces de vignes en bio dans 10 ans. « On a essayé de porter ce logo au niveau national et ça a été compliqué », explique M. Guiraud, qui met en avant des « lourdeurs administratives » alors qu’il faut être « réactif ».
« Avec le succès que ça va avoir, d’autres régions vont suivre et ce statut sera national dans quelque temps », assure Gérard Bertrand, vigneron et propriétaire
de domaines viticoles.
La région Occitanie « soutient cette initiative car derrière il y a une création de richesse, de valeur sur le territoire », souligne Jean-Louis Cazaubon, vice-président
de la région Occitanie en charge de l’agroalimentaire et de la viticulture.
AFP

24 Juil

6e saison pour le rendez-vous mensuel « vigne et vin » sur France 3 Aquitaine

Pour la 6e année consécutive, vous retrouverez à la rentrée de septembre votre tandem de choc sur France 3 Aquitaine pour un nouveau rendez-vous « vigne et vin » une fois par mois le jeudi midi dans le 12/13 sur France 3 Aquitaine. Une rubrique toujours aussi intéressante sur les tendances dans le monde du vin, les focus sur les différentes appellations et bien sûr sur les techniques de production. Des rendez-vous à retrouver sous la rubrique « vigne et vin » de votre blog Côté Châteaux.

Frédéric Lot et Jean-Pierre Stahl pour une 6e saison de « Vigne et Vin » sur France 3 Aquitaine

UN DOSSIER EN REPORTAGE, UN ECLAIRAGE EN  PLATEAU

On ne les présente plus, tout le monde du vin à Bordeaux les connaît. Ce ne sont pas les « men in black » (même si votre serviteur se fait souvent adouber par ce sobriquet), pas plus les Heckle et Jeckle, mais tout simplement les experts en vin et en tendances tout azimut. Quand j’ai soumis ce rendez-vous voilà 5 ans, aussitôt le public d’amateurs et de professionnels y a adhéré, ce d’autant que le dossier mis en avant vient à avoir un éclairage, toujours juste dans l’analyse en plateau.

Jean-Pierre Stahl et Fredéric Lot repartent pour une saison supplémentaire, qu’ils ont préparée samedi dernier. Ce sont 10 nouveaux rendez-vous thématiques et mensuels, exposés dans le 12/13 de France 3 Aquitaine, chaque jeudi en fin de mois, de septembre 2018 à juin 2019. Parmi les pistes explorées des focus d’appellations comme Fronsac ou Jurançon, des tendances comme les vins vegan et les clubs oenologiques, des techniques comme la taille de la vigne après la grêle, doit-on carafer les blancs secs ou effervescents, brefs de nombreuses pistes qui restent à valide bien sûr.

UNE JOLIE MOISSON DE SUJETS EN 2017-2018

Cette année, les rendez-vous ont connu un grand succès comme : les vins naturels ont le vent en poupe (juin), un focus sur le métier de courtier en vin (mai), la tendance du  cheval de trait dans la vigne (avril), un focus sur l’appellation Blaye (février), les vins de cépages (janvier), quel vin pour quel met (décembre), les vins des rois (novembre), les vinifications en barriques contre les vinifications en cuves (octobre), et comment faire un grand vin au moment des vendanges (septembre).

Loin de nous l’idée de vous saouler, « Vigne et Vin » va continuer à vous abreuver de nos idées et connaissances, la matière reste vaste et intense, tant que l’on reste dans la danse, nous on ne manque pas de jus pour vous faire passer un moment ludique, informatif et agréable.

Vendanges 2018: production estimée en hausse de plus de 25% après une année 2017 catastrophique

La production viticole se situerait en 2018 entre 46 et 48 millions d’hectolitres en France, soit un niveau supérieur de 27% à celui de 2017 qui fut la plus petite récolte depuis 1945, selon une première estimation du ministère de l’Agriculture.

Les premiers sauts de merlots à Branne, en août 2017 © JPS

Si l’on retient une estimation de 46,8 millions d’hectolitres, la récolte viticole 2018 serait supérieure de plus de 25% à celle de 2017 (37,2 millions d’hectolitres),
affectée par le gel et la sécheresse, et de 7% à la moyenne des 5 dernières années. Elle pourrait renouer avec les niveaux des récoltes 2014-2015, selon Agreste.
Depuis le printemps 2018, le mildiou s’est installé dans l’ensemble des bassins viticoles. Il est particulièrement virulent dans les bassins de la façade atlantique
et de la Méditerranée, où il entraîne des pertes de récolte. Cette maladie a été favorisée par la succession d’épisodes pluvio-orageux récurrents et de températures
élevées jusqu’en juin 2018.
Pour autant, la situation dans la majeure partie des vignobles reste favorable à la production. Les grappes sont nombreuses. Grâce aux précipitations, la végétation
est en forte croissance.
 
Au premier juillet, la réserve en eau des sols est excédentaire par rapport à la moyenne sur 30 ans.
L’année 2018 fait partie des années les plus précoces, sans atteindre, pour l’heure, le niveau de précocité exceptionnel de 2017. Ainsi, en Champagne, grâce aux températures élevées, le vignoble présente 15 jours d’avance par rapport à la moyenne décennale.
Dans le Bordelais, la grêle du printemps a touché 7.500 hectares à des degrés divers, et 2 à 3000 hectares en juillet. Mais le climat plus sec de début juillet enraye la progression du mildiou qui menaçait. La production serait supérieure à celle de 2017, sévèrement touchée par le gel. Les surfaces en AOP progresseraient de près de 500 hectares.
Avec AFP