Un nouveau logo « en conversion vers l’Agriculture biologique », destiné à aider les viticulteurs en transition vers le bio en Occitanie et à répondre à une forte demande des consommateurs, a été présenté mardi par les dirigeants de Sudvinbio à Montpellier.
Ce nouveau logo, les lettres blanches CAB se détachant sur un fond vert clair, sera mis en place dès la récolte 2018, a précisé Patrick Guiraud, président de
Sudvinbio, lors d’une conférence de presse.
Il vise notamment à « prendre des parts de marchés » par rapport à l’Espagne ou l’Italie », a expliqué le président de cette organisation interprofessionnelle créée en 1991. Mais, ajoute M. Guiraud, « l’idée c’est aussi de relancer les conversions » dans un contexte de ralentissement dû notamment à l’âge moyen des vignerons en Occitanie, autour de 60 ans.
Le processus de conversion nécessite trois ans de pratiques culturales et de vinification bio, le vin ne peut être certifié bio (A.B.) qu’à partir de la 4ème vendange.
« Avec l’avenir plus qu’incertain du glyphosate, beaucoup de vignerons sont tentés par l’aventure du bio mais ces trois années sont difficiles à traverser, c’est 40 à 50% d’investissement en plus », souligne Nicolas Richarme, président de la commission Millésime Bio de Sudvinbio.
Les viticulteurs d’Occitanie qui souhaitent pouvoir commercialiser leurs vins sous ce label devront signer une charte qui stipule notamment qu’ils doivent être en deuxième ou troisième année de conversion vers le bio et qu’ils suivent le règlement de vinification bio. Ils devront également fournir une analyse des résidus pour chaque lot et la mise
en rayon de ces vins ne devra pas prêter à confusion avec le logo AB, soulignent les dirigeants de Sudvinbio.
Ces derniers se donnent pour objectif « ambitieux mais réaliste » de faire de l’Occitanie la première région de vin bio au niveau européen, avec la moitié des surfaces de vignes en bio dans 10 ans. « On a essayé de porter ce logo au niveau national et ça a été compliqué », explique M. Guiraud, qui met en avant des « lourdeurs administratives » alors qu’il faut être « réactif ».
« Avec le succès que ça va avoir, d’autres régions vont suivre et ce statut sera national dans quelque temps », assure Gérard Bertrand, vigneron et propriétaire
de domaines viticoles.
La région Occitanie « soutient cette initiative car derrière il y a une création de richesse, de valeur sur le territoire », souligne Jean-Louis Cazaubon, vice-président
de la région Occitanie en charge de l’agroalimentaire et de la viticulture.
AFP