D’un côté Eric Legnini et Natalie Williams, de l’autre Cécile Mc Lorin Salvant. Ces deux concerts de très haute voltige ont ouvert hier soir le bal de ce 7e Saint-Emilion Jazz Festival. Bravo à Dominique Renard pour cette grande programmation. « Show must go on » today.
Les éditions passent, la qualité demeure. Ce 7e Saint-Emilion Jazz Festival ne déroge pas à cette règle de très haute voltige en matière de jazz.
Les hostilités ou plutôt festivités ont débuté du côté du Parc Guadet à 18h avec une ambiance « roots » avec Old School Funky Family (quartet de saxophones, soubassophone, guitare, accordéon et batterie).
Le Parc est cet endroit paisible où le public peut venir communier gratuitement dans cette ambiance festive, jazzy, funky.
Un bar éphémère tenu par les vignerons de Saint-Emilion, Lussac et Puisseguin rythme ces 3 journées de festival, avec aussi la présence de nombreux food-trucks qui régalent les papilles.
Parmi les habitués du festival, de nombreux amateurs de jazz mais aussi pas mal de vignerons du secteur comme Caroline et Laurent Clauzel du château La Grave-Figeac, en bio très sollicités ces derniers-temps : « j’espère qu’on va souffler un peu car on a du faire face à une grosse attaque de mildiou ; nous on s’en sort bien, mais il y a quelques crus classés pour qui c’est compliqué, un est même ravagé…La vigne a fait une très belle sortie, elle a compensé les pertes de l’an dernier dues au gel. »
La tête d’affiche de ce festival, c’est sans nul doute Cécile Mc Lorin Salvant, cette chanteuse franco-américaine de jazz, de 39 ans, lauréate du premier prix du concours international de jazz vocal Thelonious Monk en 2010.
Hier la Jurade de Saint-Emilion en grande tenue, avec à sa tête Jean-François Quenin et Stéphanie de Boüard-Rivoal, l’a intronisée sur scène à 20 heures, un instant d’émotion avant le 1er concert dans les Douves.
Puis s’en est suivi Eric Legnini, pianiste de jazz belge, venu présenter son projet « Waxx Up », un style bien trempé dans l’âme noire du piano jazz.
Cécile Mc Lorin comme Eric Legnini se sont initié très jeunes à la musique, à 5 ans pour la première très vite tournée vers le chant lyrique (étudiant notamment avec Edouard Walker, enseignant à Miami), et à 6 ans pour le second passionné de piano, qui a découvert le jazz en 1980.
Eric Legnini, qui a travaillé avec Hugh Coltman présent l’an dernier au même endroit pour aussi le 1er concert d’ouverture dans les douves, a cette fois-ci réalisé un excellent tandem avec la brillante britannique Natalie Williams, à la voix chaude et suave.
Mais « tous ceux qui ont eu la chance d’assister ensuite au concert de Cécile Mc Lorin ont été emballés », me commente Dominique Renard le président du Saint-Emilion Jazz Festival
Cécile Mc Lorin, c’est la voix de l’année, elle a reçu un grammy award de jazz vocal aux USA en 2018, c’est la plus haute récompense pour une chanteuse, elle chante divinement bien » Dominique Renard président du SEJF
Une perfection avec les chansons de son album « Dreams an Daggers »mais aussi avec ses reprises en français de Barbara.« Elle chante divinement bien, je ne dirais pas que c’est la nouvelle Billy Holiday, mais elle a une voix formidable, » me confie Dominique Renard.
Un festival qui se poursuit ce samedi avec la dégustation musicale au château Soutard animé par Sylvain Luc également sur la scène des Douves à 20h A 21h, Stéphane Belmondo va interpréter Philippe Sarde, le célèbre compositeur de musiques de film.
Toute la journée de samedi et celle de dimanche, le Parc Guadet va continuer à offrir de très nombreux concerts gratuits. Quant aux derniers concerts dans les Douves : « Macéo Parker (21h30 dimanche) et juste avant Vargas Blues Band (20h) se partagent l’affiche, avec une surprise : on n’a pas Mike Jagger mais son neuveu Jason Taylor Jagger (avec Vargas) », conclut Dominique Renard.