Lancé l’an dernier, le festival Confluent d’Arts a trouvé son public au château de la Rivière. Après Youri Buenaventura l’an passé c’est au tour de Goran Bregovic survolté de faire danser plus de 2000 festivaliers sur sa musique slave et son orchestre de cuivre « des mariages et des enterrements ».
Dominique Beyly, Goran Bregovic, Xavier Buffo et Gilles Troulet, les organisateurs de Confluent d’Arts © Jean-Pierre Stahl
« Ce festival est né, il y a maintenant un an, d’une envie commune de partager la culture, le vin et un lieu magique ici au château de la Rivière », commente d’emblée Xavier Buffo, le directeur général du château de la Rivière.
Emmanuelle Roques et Claire Dufau de Bordeaux pour ce festival magique au château de la Rivière © JPS
« C’est la volonté partagée de faire un festival pluri-disciplinaire : de la musique, du cinéma, des dégustations, du théâtre de rue et des expositions, c’est mêler les arts au sein d’une propriété viticole. »
La team de bénévoles sans qui le festival n’existerait pas © JPS
Pour cette première journée du festival, Mexique et Balkans étaient à l’honneur dans les jardins du magistral château de la Rivière, sur les hauteurs du fronsadais.
L’artiste sculpteur et plasticien verrier Luc de Muelenaere avec ses personnages fantasmagoriques
« Incroyable,, c’est vraiment l’endroit idéal pour écouter de la musique, avec des amis », témoigne Emmanuelle Roques de Bordeaux.
Apostol Cumbia en 1ère partie © JPS
Apostol Cumbia, un groupe franco-mexicain transmettait dès 19h30 la chaleur de l’Amérique Latine.
Pour Dominique Beyly, co-organisateur et maire de La Rivière, qui fut à l’origine de Fest’Arts, il y a 25 ans à Libourne : « C’est un pari, c’est un challenge, en même temps il n’y avait rien sur le fronsadais. Il était important de créer cet événement sous une forme de multiples expressions artistiques. »
Ce festival est né l’année dernière, a trouvé son public, et c’est un plébiscite dès la première soirée. » Dominique Beyly, co-organisateur et maire de la Rivière.
Les musiciens de Goran Bregovic ont joué en fendant la foule compacte © JPS
Mais la tête d’affiche tant attendue, c’est Goran Bregovic le célèbre compositeur originaire de Sarajevo, qui s’est illustré par de nombreuses musiques de film comme celle d’Underground dans les années 90, une carrière boosté par Emir Kusturica qui en a fait son compositeur fétiche.
Goran Bregovic, avant d’entrer sur scène © Jean-Pierre Stahl
Je viens d’une famille qui depuis toujours avait une petite vigne ; mon père produisait 1000 litres de vin par an mais le buvait tout seul ! (s’amuse-t-il), alors j’adore venir dans les vignes ! Goran Bregovic
S’il n’a pas trop « la chance de jouer dans des endroits comme celui-là » qu’il trouve « formidable », le chanteur-compositeur slave continue « je viens d’une tradition où la musique était toujours faite pour alcool… (bon, la loi nous oblige à dire à ce moment là : attention l’abus d’alcool est dangereux pour la santé…mais l’abus de Goran et de sa musique hier rendait les gens heureux). « Nous on n’avait pas la musique classique, à l’époque de Monte Verdi et des premiers opéras, nous on avait juste un instrument avec une corde ! »
« Moi j’aime bien l’idée que je vais laisser un peu dans cette tradition de la musique, quand j’imagine le destin de ma musique les femmes sont sur les tables dansant, les musiciens ils ont un bon bakchich, c’est de la joie avec cette musique ».
Goran Bregovic une atmosphère slave unique © JPS
Quant à savoir si aujourd’hui cette terre des Balkans est apaisée ? « C’est un endroit difficile, pendant 5 siècles, on était l’unique frontière directe entre catholiques, orthodoxes et musulmans, alors c’est pour cela qu’on a une histoire difficile, mais aujourd’hui on est dans un moment d’optimisme, j’ai l’impression. Tout le monde croit qu même en Europe il y a un plan pour nous. »
Deux heures d’un concert ébouriffant et entraînant avec ces 2 voix féminines bulgares et ces 6 cuivres rutilants. « Ca envoie toujours autant de steack ! Je l’avais déjà vu à Arles, il y a 15 ans, et il dégage beaucoup d’énergie », témoigne Thomas de Libourne. Une énergie communicative pour les 2000 festivaliers qui promettent de revenir.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot et Sarah Paulin, mixage Isabelle Rougeot :