Entretien avec Pierre Arditi, l’acteur de nombreux films et du « Sang de la Vigne » sur France 3. Il revient sur la Cité du Vin dont il a accepté d’être le parrain et l’ambassadeur. Côté Châteaux et France 3 Aquitaine l’ont interviewé sur la Cité et sa passion pour le Vin. Il est l’invité ce mois-ci de Parole d’Expert.
Jean-Pierre Stahl : « La Cité du Vin, que vous inspire-t-elle ? »
Pierre Arditi : « On voit bien que c’est une carafe à décanter, une immense, gigantesque carafe à décanter, mais en même temps ça m’inspire un vaisseau spatial du type Guerre des Etoiles. »
JPS : « Que va-t-on trouver à l’intérieur de cette Cité du Vin ? »
Pierre Arditi : « On va aborder tout ce que les hommes, depuis la nuit des temps ou presque, ont fait de ce breuvage.
Quand on boit un verre de vin, on boit d’abord l’âme de celui ou de celle qui l’a fait. On boit l’humanité quand on boit du vin », Pierre Arditi.
« Le vin va parler d’histoire, de géographie, d’humanité, de philosophie, de savoir-faire, d’artisanat, d’humanisme, d’humanité, donc le vin, au fond d’une certaine manière, dit le monde ! C’est ça que cette Cité va raconter. »
JPS : « Au sein de la Cité, dans le parcours permanent, on vous retrouve dans un banquet des hommes illustres, style noces de Cana, qu’est-ce que ce banquet ? »
Pierre Arditi : « Il y aura effectivement tout un tableau vivant où l’on voit des gens qui n’auraient pas du se retrouver car ils ne font pas partie de la même époque. Mais ils sont tous liés par leur goût du vin, par leur science du vin parfois même. On découvrira par exemple Churchill, Hitchcock, Napoléon,…, qui diront ce que le vin a ou a été pour eux, ainsi que l’usage qu’ils en ont fait… »
JPS : « Comment avez-vous découvert, fait connaissance avec le vin ? »
Pierre Arditi : « Mon père et ma mère buvaient du vin très mauvais, j’ai un souvenir de vinaigre…alors on n’avait pas beaucoup d’argent à la maison, mais enfin il semble me souvenir quand même qu’à cette époque là, avec peu d’argent, on pouvait boire du vin qui était moins mauvais que cela mais ils ne le savaient pas. Et donc chaque fois qu’on a essayé de m’en faire boire un peu, j’ai rejeté cela parce que je trouvais cela vraiment épouvantablement mauvais, c’était aigre. Et puis ensuite ma vie m’a emmené à Lyon…
A Lyon, où j’ai fait mes débuts d’acteur et là, j’ai bu des vins simples, des Côte-du-Rhône ou des Beaujolais qui étaient absolument délicieux et qui ne coûtaient pas un rond, et cela, c’est resté gravé dans ma mémoire. »
JPS : « Vous avez l’une des caves les plus importantes de Paris, qu’en est-il, combien de flacons possédez-vous? »
Pierre Arditi : « Je ne sais pas… On va dire entre 12000 et 15000… Le vin pour moi, c’est comme les livres, si vous voulez. Vous voyez derrière, il y a une bibliothèque, c’est l’un des bibliothèques de la maison. Ce n’est pas parce qu’elle est pleine que je n’achète plus de livres. Cela n’a pas de sens. Le vin, encore une fois, ce que je vous ai dit, ce qui est bien c’est de le partager, de le faire goûter aux autres, à ceux qu’on aime, à ceux qui aiment cela, parce que si on fait goûter cela à des gens qui s’en foutent cela n’a pas d’intérêt évidemment. Eh bien, c’est la même chose, je ne boirai pas tout ce qu’il y a dans ma cave, certains de ces vins m’enterreront. »
Pierre Arditi : « Une dégustation magnifique au Domaine de la Romanée-Conti, avec Aubert de Villaine. D’abord parce que la personnalité d’Aubert de Villaine donnait au vin quelque chose que lui enjolivait par sa seule présence et sa manière d’en parler. Donc j’ai goûté les 2014, de l’ensemble de la gamme dans l’après-midi : magnifique, absolument magnifique dans un lieu mythique.
Ce que l’on déguste c’est du vin sans doute, mais c’est la vie, et ça (la vie) c’est un breuvage qu’il faut boire sans aucune modération. C’est pour cela que j’aime cela. »
Entretien avec Pierre Arditi réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, montage Rémi Grillot, mixage Emmanuel Crémèse à regarder et écouter, c’est encore plus intense :