Saussignac est certainement l’une des plus intimistes des appellations de Bergerac, elle est située dans le Périgord Pourpre entre Bordeaux et Sarlat. Une appellation de liquoreux qui vise l’excellence avec un cahier des charges contraignant et un degré de ramassage de minimum 17°
Ils ne sont que 30 vignerons à produire environ 400 hectolitres à l’année de ce vin liquoreux sur 30 hectares.
Olivier Roches, propriétaire depuis 2001 du château le Tap à Saussignac (12 ha) est le nouveau président de l’appellation. Il a succédé à l’anglais Richard Doughty de château Richard: « c’est une appellation élitiste de liquoreux. On est une trentaine de vignerons à en faire »Et Olivier Roches d’ajouter : « Saussignac, c’est une petite appellation, dont le nouveau cahier des charges a été validé en 2005. Des liquoreux avec une belle fraîcheur et une belle acidité, qui se ramasse à minimum 17°. Il n’est pas rare d’en trouver à 20-22°en degrés de ramassage. C’est des vins « plaisir ! On peut les apprécier en apéritif, ou sur du foie gras ou bien sûr sur des desserts. »
Il fait partager sa passion avec son épouse Mireille en recevant les vacanciers au château le Tap et en leur faisant déguster leur Saussignac et d’autres vins de Bergerac dans leur chai ou dans les 2 gîtes qu’ils tiennent « le petit chai » et « le grand chai » , ce dernier restauré en matériaux écologiques.
Parmi les figures de l’appellation, il y a aussi Pascal Cuisset. Impossible de louper ce beau gabarit qui est par ailleurs est l’un des piliers de la Bamdas officielle des vins de Bergerac avec son tuba: In Vino Veritas.
Pascal Cuisset ne paie pas de mine mais il est certainement l’un des plus connus à l’étranger: dans sa salle de dégustation trône fièrement un tableau du Prince Charles, grand amateur de liquoreux et notamment du château des Eyssards en Saussignac. Il y a d’ailleurs un British, Richard Craven (en Dordogne depuis 15 ans) que l’on croise, il est venu se ravitailler en blanc de Bergerac et s’exclame: « oh, le Prince de Galles. Le Prince Charles appriciate les vins de cette région beaucoup ! »
Pascal Cuisset exporte pas moins de 80% dont 100000 bouteilles au Japon. Mais il fait surtout ses volumes avec les autres vins de Bergerac: « le marché des liquoreux est un petit marché et les productions restent aléatoires en raison des événements climatiques, donc on peut certaines années réussir et certaines années tout perdre (il avait été grêlé au soir du 2e jour de vendanges fin septembre 2013). Donc on ne peut pas jouer que sur une couleur comme le Saussignac. C’est vrai que les volumes on les fait surtout avec du Bergerac sec et on travaille essentiellement le sauvignon blanc. »
Les plus gros volumes sont encore réalisés par la cave coopérative de Sigoulès. Avec ses 94 adhérents, les Vignerons de Sigoules viennent d’investir dans cette cuverie de vinification en rouge et en blanc. Quant au Saussignac, cela ne représente pour eux que 200 à 300 hectolitres par an à rapporter à leurs 50000 hectolitres produits au total sur 880 ha.
Lionel Candeau, le maître de chai explique toutefois l’importance du Saussignac pour leur cave: « c’est vrai que c’est un peu le paradoxe, on produit 50000 hectolitres de vins dont une toute petite part de Saussignac, mais c’est une part importante, un produit de niche que l’on veut développer. »
Nul doute que ce nectar d’une grande qualité, déjà en bonne place chez les cavistes et les particuliers, trouvera des débouchés dans la grande distribution et se fera une renommée internationale, avec ce nom tellement rigolo à entendre dans la bouche des anglais…