Il y avait de quoi faire la fête hier soir à Darwin à Bordeaux. Les Côtes de Bordeaux ont non seulement enregistré 10% d’augmentation de leur commercialisation en 5 ans et ont doublé leurs parts d’exportations passée de 11 à 22%. Un couronnement qui consacre une meilleure visibilité des 4 appellations communales Blaye, Cadillac, Castillon et Francs.
« Mon père ce Héraud »…ou plutôt Stéphane Héraud dans le rôle de superman des Côtes de Bordeaux nous a dressé le topo de ce qui fut une idée qui au départ n’était pas gagnée d’avance…rappelez-vous, les Côtes de Bourg avaient refusé de se marier et en bons Gaulois avaient gardé leur village et leur identité rive gauche (les Bourg se font appeler « the spicy side of Bordeaux »). Aujourd’hui, non seulement ils se parlent entre les Côtes de Blaye juste en face et les Côtes de Bourg mais en plus ils se chamaillent pour savoir où organiser entre frères jumeaux leur repas annuel…Non, vraiment l’ambiance est détendue (voire photo ci-dessous)
Le Président Stéphane Héraud a d’emblée rappelé quelques chiffres qui en imposent:
Les Côtes de Bordeaux, ce sont 1000 viticulteurs et 11000 ha. Une bouteille sur 10 produites à Bordeaux est une bouteille des Côtes de Bordeaux » Stéphane Héraud, président des Côtes de Bordeaux.
Et d’ajouter: « la commercialisation a augmenté de + 10% en 5 ans ». Il y a vraiment eu une valorisation pour l’ensemble des 4 AOC qui ont choisi de mettre en commun leur image sous l’étiquette Côtes de Bordeaux, tout en gardant en dessous le nom de chaque communale « Blaye », « Castillon » ou « Cadillac », sans oublier les Côtes de « Francs ». Une idée qui a fait son chemin avec l’énergique Christophe Château à l’époque, qui portait le dossier sur ses épaules en tant que premier directeur des Côtes de Bordeaux, anciennement directeur à Blaye. Une idée qui a reçu aussi l’assentiment des politiques et des vignerons, dans la mesure où l’on faisait mention de l’origine et que « tous avaient dans leur nom la mention « côtes » pour signifier des exploitations sur des côteaux… » comme le rappelait encore hier Patricia Zabalza, la dernière directrice des Côtes.
Avec cette meilleure lisibilité ou visibilité tant en France qu’à l’étranger, les Côtes de Bordeaux ont vu leur commercialisation en bouteilles passer de 47% à 62%; il faut aussi rappeler à l’époque que le court du tonneau de vrac en rouge était très bas à de moins de 900 euros alors qu’aujourd’hui il dépasse 1400 euros.
Les Côtes de Bordeaux sont la 3e appellation la plus vendue en France après les Bordeaux rouges et les Côtes du Rhône rouges », Stéphane Héraud.
Les Côtes de Bordeaux ont par ailleurs augmenté leur part à l’export passant de 11% à 22%, mais ils soutenaient arriver prochainement à 40%. Pour cela, il ont augmenté considérablement leur budget promotion sur l’Allemagne en 3 ans, ils ont par ailleurs mis en place un partenariat avec les USA de 100 000 dollars cette année et continuent de promouvoir leurs vins aussi en Chine et à Hong-Kong, sans oublier le Japon. Voici en substance les marchés qui devraient tirer vers le haut les Côtes de Bordeaux.
Toutefois, Côté Châteaux leur a demandé si en vendant davantage à l’export, cela n’allait pas entraîner une augmentation de leurs prix, notamment pour les consommateurs français qui ont vu sur ces 10 dernières années l’ensemble des Bordeaux fortement augmenter…
La réponse de Patricia Zabalza: »ce n’est pas parce que l’on vend à l’export que les prix vont augmenter. On sait que le risque, c’est de perdre des consommateurs. On a progressé en grande distribution malgré une petite augmentation des prix car les gens nous sont fidèles. Mais on sait qu’on ne peut pas faire n’importe quoi au niveau des prix et les acheteurs de la grande distribution sont extrêmement vigilants sur le sujet. On reste sur des prix entre 5 et 10 euros en moyenne, 20 €, c’est à la marge. »
En France, 37% des Côtes sont vendus en grande distribution, 40% dans les HCR (hôtels, cafés et restaurants) et 33% dans les autres circuits (cavistes, salons, particuliers…).
Les Côtes de Bordeaux qui faisaient hier leur première conférence de presse et premier gros événement à Bordeaux depuis leur création ont ainsi marqué ce bel anniversaire et démontré leur savoir-faire en faisant déguster leurs productions: des vins ronds, structurés, élégants, gourmands et de plaisir, qu’ils ont ainsi résumé sur l’image d’une grappe symbolisant leur ADN avec leurs côteaux, leurs patrimoine et bien sûr cet esprit de partage et de convivialité qui les caractérise.