13 Fév

Les ennuis continuent pour le site de vente en ligne « 1855.com »: 350000 euros d’amende requis par l’AMF

Après sa liquidation judiciaire prononcée début janvier, voilà la commission de sanction de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui pointe « le non respect d’une communication financière exacte et non trompeuse ». Les ennuis s’accumulent pour « 1855.com ».

Capture d'écran du site 1855.com

Capture d’écran du site 1855.com

La commission de sanction de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a requis mercredi contre la société Héraclès(ex SA 1855) et contre son fondateur une amende de 350 000 euros

L’AMF a ouvert une enquête début 2012 portant sur les informations financières délivrées par celle qui s’appelait encore à cette époque SA 1855. Le gendarme de la bourse reproche à Héraclès et à son responsable « le non-respect d’une communication financière exacte et non trompeuse » concernant les communiqués de presse de résultats, de la publication des comptes sociaux et d’un communiqué concernant l’acquisition du site Cave Privée en 2012.

Le site de l’AMF © Les Echos – Florence Durand SIPA

L’AMF estime que cet achat a fait l’objet d’une information privilégiée. L’opération d’achat a été lancée au mois de juillet 2012, mais était conditionnée à une levée de fond qui ne s’est produite qu’en octobre 2012. La représentante du collège de l’AMF a demandé 200.000 euros d’amende contre la société et 150.000 contre son ex-dirigeant M. Sauty de Chalon,

La situation de 1855.com est une histoire rocambolesque: le site 1855.com a défrayé la chronique pendant plusieurs années en ayant des retards phénoménaux sur la livraison de ses commandes, quand celles-ci étaient honorées…De nombreux clients s’estiment avoir été floués et n’ont jamais vu leurs bouteilles (lire le précédent article « le site 1855.com a été liquidé« ).

Les choses se sont gâtées car la société qui espérait surfer sur le principe de vente en primeurs des vins de Bordeaux voyait parfois le prix des bouteilles s’envoler en deux ans et devait donc les acquérir auprès du producteur à un coût bien supérieur à celui facturé aux clients. Dans certains cas, le vin n’était même plus disponible. La société a par conséquent dû faire face à de nombreux litiges et a vu sa situation financière se dégrader, d’autant que son principal actionnaire, la famille Bettencourt (propriétaire du groupe L’Oréal) via le mari de Françoise Bettencourt-Meyers, s’est désengagé en 2011 après avoir injecté 10 millions d’euros.

La Commission des sanctions de l’AMF rendra sa décision d’ici à quelques semaines. Pour sa défense, Emeric Sauty de Chalon a estimé que l’AMF avait procédé « à une belle réécriture de l’histoire ». Il a indiqué qu’il s’était battu pour faire vivre cette société et qu’il n’a jamais tiré profit de cette situation.

Avec AFP.