12 Avr

Le vin enfin sacralisé: il fait partie du patrimoine de la France

Le Sénat a adopté cette nuit l’amendement qui consacre le vin comme faisant partie du patrimoine de la France. Un amendement défendu par Roland Courteau, Sénateur PS, déjà adopté en commission du Sénat, et par Gérard César, Sénateur Girondin apparenté UMP et viticulteur.

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Le vie désormais partie intégrante du patrimoine français © Didier Bonnet

C’est désormais officiel : le vin fait « partie du patrimoine » français.

Les Sénateurs ont adopté à l’unanimité, dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril, un amendement au projet de loi sur l’agriculture.

 le vin, produit de la vigne, et les terroirs viticoles font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager de la France » selon le texte adopté cette nuit au Sénat.

« Le vin exprime un patrimoine vivant, il fait partie du patrimoine culturel, littéraire mais également gastronomique, paysager, architectural, matériel, économique et social, aussi bien sûr avec des centaines de milliers d’emplois », a plaidé sous les applaudissements l’auteur de l’amendement, Roland Courteau (PS).

A l’origine de cette sacralisation, Roland Courteau le Sénateur PS

Majorité présidentielle et opposition se sont rejointes sur ce texte qui a fait l’unanimité :« La culture du vin, partie du patrimoine bimillénaire, culturel, cultuel, paysager économique français, transmise de génération en génération, a grandement contribué à la renommée de notre pays et tout spécialement de sa gastronomie aux yeux du monde », a souligné Gérard Bailly (UMP).

« Je n’en rajoute pas. Il y a ici des gastronomes… », a fait valoir le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, ajoutant que « le patrimoine gastronomique comprend bien d’autres choses, comme le fromage« . « Le camembert et le calvados », a interrompu Nathalie Goulet (UDI-UC, Orne), « et la bière », a renchéri André Reichardt (UMP, Bas-Rhin).

11 Avr

Quand le monde du Sauvignon concourt à Bordeaux

C’est un événement planétaire qui se joue à Planète Bordeaux à Beychac-et-Caillau en Gironde…C’est la 5 ème édition du Concours Mondial du Sauvignon avec 22 pays représentés et 750 échantilons à déguster à l’aveugle.

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22 pays représentés dans ce Concours Mondial du Sauvignon @Jean-Pierre Stahl

La première édition à Bordeaux avait rassemblé 500 échantillons il y a 5 ans.

Cette année, en 2014, on dénombre 750 bouteilles à déguster à l’aveugle avec pour objectif de médailler les meilleurs Sauvignons du monde.

22 pays sont en lice, 4 de mieux que l’an passé en Val de Loire avec comme nouveaux participants: la Colombie, la Slovénie, la Serbie et le Japon.

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Thomas Costenoble, directeur du Concours, et Marc Medeville, vice-président du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur @ JPS

Ils sont ainsi 65 dégustateurs au palais avisé originaires de 16 pays à déguster ces vins blancs. La moitié d’entre eux sont de journalistes spécilaisés, l’autre moitié se répartit entre acheteurs de la grande distribution, grossistes, cavistes, responsables de l’interprofession de différentes régions et quelques sommeliers.

L’exercice, s’il est intense,doit rester humain, aussi chaque dégustateur ne juge que 30 vins par demi-journées. Les 10 meilleurs connus ce soir seront redégustés demain par un super jury.

Un concours qui a vu le jour grâce à un producteur bordelais aidé du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, mais aussi grâce à Vinopres qui a l’habitude de ce genre de concours avec le Concours Mondial de Bruxelles.

Thomas Costenoble, organisateur belge et directeur du concours, explique l’origine de ce challenge:

Bordeaux était mondialement connu pour ses rouges mais souffrait de notoriété pour ses blancs. Le Savignon est aujourd’hui très porteur. D’ailleurs il y a eu une discussion pour savoir ce qu’il fallait marquer sur les bouteilles à Bordeaux et indiscutablement, tout le monde s’est accorder à apposer Bordeaux et Sauvignon sr l’étiquette principale ». selon Thomas Costenoble directeur du Concours.

20140411_105406 (2)Trois catégories seront primées cette année par une médaille d’or, médaille d’argent et un trophée: le Sauvignon pur boisé, le Sauvignon pur non boisé et le Sauvignon assemblé. Pour cette dernière catégorie, il est nécessaire d’avoir au minimum 51 %de sauvignon, les autres cépages assemblés peuvent être du sémillon, du muscat ou du chardonnay…voire d’autres cépages blancs.

Les pays les plus gros producteurs de vins Sauvignon sont dans l’ordre la France, l’Italie, la Nouvelle-zélande, le Chili, l’Afrique du Sud et l’Espagne.

D’ailleurs l’année prochaine, c’est l’Italie qui organisera ce concours mondial du Sauvignon et notamment la région de Frioul.

Si la proclamation des résultats aura lieu demain soir, samedi, à Beychac et Caillau, la remise des prix se fera officiellement lundi au bar à vins du CIVB à Bordeaux. Le public pourra déguster les vins primés à partir de 18h.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Michel Vouzelaud

(Intervenants: Marc Medeville, vice-président du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, Thomas Costenoble directeur du Concours Mondial du Sauvignon)

 

Remember…ce fameux millésime 2009 !

Histoire d’oublier un instant le 2013, pourquoi ne pas se remémorer les bons souvenirs des grands millésimes… et il y en a eu à Bordeaux depuis ces 15 dernières années. Pêle-mêle 2010, 2009, 2005, 2001, 2000…

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Joël Robuchon, chef étoilé au Michelin, et Bernard Magrez, propriétaire du château Pape-Clément © Michel Bouilliez France 3 Aquitaine

2009 fut un millésime d’anthologie qui a fait déplacer en avril 2010 la planète entière…

Voici un magazine à revoir, tourné en avril 2010, à l’occasion des dégustations du millésime 2009.

Un magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl, Michel Bouilliez , Emmanuel Crémèse et Philippe Mutelet.

 

10 Avr

La folle semaine des primeurs, un jeu où tout le monde joue un rôle

Que vaut le millésime ? La question est chaque année posée à l’occasion des primeurs. Mais que valent les primeurs et comment ça fonctionne vraiment ? Côté châteaux vous offre une certain éclairage sur cette campagne et ce milieu assez fermé qui y participe.

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Olivier Bernard, Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, au Domaine de Chevalier © JPS

On peut dire sans trop se tromper que les primeurs sont un moment privilégié où seuls les initiés ont le droit de déguster. Un club fermé ? Par vraiment mais réservé aux professionnels, ça c’est sûr, comme Vinexpo d’ailleurs (hormis la dégustation ouverte au grand public des Graves).

Durant une semaine intense (du vendredi 28 mars au vendredi 4 avril cette année), importateurs, négociants, courtiers, propriétaires, journalistes spécialisés, bloggeurs atterrissent à Bordeaux pour déguster et porter un jugement sur un vin qui n’est pas abouti. Certains sont experts dans le jugement définitif, d’autres plus mesurés dans leurs critiques, et une majorité d’entre eux trouvent généralement le millésime « classique » quand c’est une année moyenne pour Bordeaux, voire mauvaise, et manquent de superlatifs quand c’est une grande année comme pour le 2009 (« millésime du siècle », « à rapprocher de 1947 », voir le magazine réalisé lors des primeurs de 2009).

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Les primeurs au château d’Arsac pour la dégustation des Crus Bourgeois © JPS

Pour se faire une idée bien précise de ce que vaut un millésime, il faut avoir différents sons de cloches et, comme pour la presse, il vaut mieux lire différents articles et appréciations (Jacques Dupont du Point, Stéphane Derenoncourt consultant, Michel Rolland oenologue consultant, Stéphane Toutounji oenologue, Hubert de Boüard oenologue consultant), en prenant un peu de recul car les intérêts en jeu sont tellement importants que certains ne vont jamais descendre un mauvais millésime. Principe de base du journalisme quand on vous dit blanc, c’est peut-être noir, en tout cas plutôt gris, car la pureté et la perfection sont difficiles à atteindre.

Sur ces considérations, et le décor étant planté…Ils sont 5 000 à 6 000 chaque année à se presser pour ces primeurs…Un évènement planétaire, où le monde du vin retient son souffle, car on considère que les commandes après les primeurs représentent grosso modo 1 milliard d’euros. 4 % des volumes sont vendus en primeurs, car ça touche surtout les 1er grands crus classés, crus classés ou encore crus bourgeois. En valeur 20 à 25 % du chiffre d’affaire global se fait à ce moment-là.

L’exercice est difficile, pourquoi ? Déjà parce que les professionnels dégustent le vin de la vendange de l’automne précédent. C’est-à-dire qu’il a au maximum 6 mois d’élevage (la plupart de ceux présentés en barriques de chêne). Il a été assemblé en janvier, février et pour certains encore plus tôt en décembre. C’est le cas de Denis Dubourdieu, célèbre oenologue de la place de Bordeaux, directeur de l’ISVV (institut supéreiur de la vigne et du vin) et propriétaire du château Doisy-Daene: « l’assemblage est physiquement fait en décembre, il n’y aura pas une barrique de plus, peut-être une de moins, on s’est décidé tôt; c’est pas facile, il faut beaucoup d’expérience, c’est comme la vente de yerling à Deauville, et je pense que c’est meilleur pour le vin, que les lots qui sont destinés à faire un alliage, soient assemblés  le plus tôt possible ».

Mais il se murmure en coulisse que parfois certains châteaux proposent leurs meilleurs lots à la dégustation, toutefois à la livraison, ils ont intérêt à ne pas décevoir ! En tout étant de cause, les critiques et journalistes demandent parfois à déguster directement à la barrique, ou reviennent deux ans plus tard comparer leurs notes sur l’instant et leur nouvelle dégustation.

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Timothée Bouffard, courtier en vins, et Ludovic David, directeur château Marquis de Terme @ JPS

Dans cette jungle des primeurs, chacun a intérêt a prendre le pouls du marché. Car sur un millésime qui ne tient pas la route, il va falloir que propriétaires, courtiers et négociants s’accordent pour que la campagne se fasse. Le but étant de le vendre et non qu’il vous reste sur les bras. A ceci près que la planète consomme presque plus qu’elle ne produit, et surtout sur une faible année en France et en particulier en Bourgogne et à Bordeaux.

Pour Timothée Bouffard, courtier en vins et gérant du bureau Ripert: « on essaie d’apporter la bonne parole au niveau des propriétaires par rapport à ce que nous ressentons du marché, par rapport à ce qui s’y passe, pour essayer de leur dire de faire le bon prix et pour que la campagne (des primeurs) se fasse. »

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Gilles Goulet, à droite, directeur des achats de la SAQ © JPS

Directeur des achats pour la Société des Alcools du Québec, qui fonctionne encore avec un système de monopole, Gillet Goulet passe traditionnellement commande de 480 000 caisses de 9 litres (12 bouteilles). C’est dire la puissance d’achat pour une entité qui va inonder le marché québecois et canadien. Celui-ci nous confie:  » c’est une semaine assez chargée, on peut déguster 100 à 125 vins par jour, donc oui c’est une concentration assez constante ». Les enjeux sont énormes, dans un grand millésime comme 2009 ou 2010, cela représentait 10 millions d’euros pour la SAQ, cette année la commande sera sans doute moindre.

Cette année, plus qu’en 2009 ou 2010 où finalement tout était bon, le rôle des critiques est peut-être plus important car c’est « inégal » selon Olivier Bernard, Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux.

c’est l’occasion vraiment pour les professionnels de donner des conseils aux consommateurs, à leurs lecteurs. Donc ce millésime 2013, je dis que c’est un millésime d’opportunité ! Sur les 250 marques de Bordeaux qui se vendent d’habitude sur un grand millésime, là cette année il y en a 100 à 150 qui vont bien se vendre… » selon Olivier Bernard Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

Aussi pour épater la galerie ou montrer que Bordeaux sait recevoir, il existe en marge de cette campagne de nombreux repas et dîners. Certains convenus et très « smart » comme le dîner du « Ban du Millésime au CAPC, d’autres plus branchés avec des codes couleurs plus « fashion » comme au château Marquis de Terme où les professionnels peuvent déguster tous les Margaux de l’appellation. « On accueille ici 2 500 personnes sur 3 jours de dégustation et on sert 1 200 couverts répartis sur les 3 jours » commente Ludovic David, directeur général du château Marquis de Terme. Ca fait partie du jeu. Car cette semaine des primeurs est selon nos Bordelais enviée du monde entier…

Bref une danse du ventre pour mieux vendre, ainsi va la vie en cette folle semaine des primeurs.

Et puis, il y a l’après, parfois un grand vide jusqu’à ce que tombent les premières notes des critiques… Cette année le demi-dieu Robert Parker n’est pas venu, on dit qu’il sera là en mai ou juin. Toutefois, Jean-Luc Thunevin a reçu Antonio Galloni, l’un des plus proches collaborateurs de Robert Parker et du Wine Advocate.  Il y a eu également James Suckling, autre grand nom redouté, du Wine Spectator et du côté français, Jacques Dupont, journaliste spécialisé du Point dont son Guide va tomber le 22 mai…

Déjà certains comme Pontet-Canet n’ont pas attendu le début de la semaine des primeurs pour sortir leur prix de vente (par peur ? ou opération de promotion ?), cette année les prix ne sortiront certainement pas tardivement comme en mai ou juin lors de certains Vinexpos, car ce n’est pas un grand millésime…les Chinois et les Américains semblent se faire tirer l’oreille pour l’acheter.

Regardez le dossier thémathique sur les primeurs réalisé par Jean-Pierre Stahl, Olivier Prax et Didier Bonnet suivi de la chronique de Frédéric Lot.

 

 

09 Avr

Le printemps des vins de Blaye: l’événement oenotouristique des 12 et 13 avril

Durant 2 jours, 80 vignerons font découvrir leur production au coeur de la citadelle de Blaye, édifiée par Vauban. Au programme de nombreuses animations et des survols en mongolfières. Plus de 14 000 visiteurs sont attendus.

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Printemps des Vins de Blaye 2012 © printemps.vin-blaye.com

C’est paraît-il le 2ème événement oenotouristique de Gironde après Bordeaux Fête le Vin (et ses 500 000 participants). Le Printemps des Vins de Blaye a rassemblé l’an dernier 14 000 amateurs et visiteurs soit une augmentation de 20% selon Mickaël Rouyer, le directeur du syndicat des Vins de Blaye.

Nous avons de plus en plus de vignerons qui ont envie d’y participer et venir à la rencontre des consommateurs, notamment des plus jeunes. Nous sentons un réel engouement des visiteurs: c’est pourquoi le Printemps des Vins se réinvente chaque année pour rester en phase avec eux. » selon Mickaël Rouyer, directeur de l’appellation.

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L’édition 2013 © printemps.vin-blaye.com

Avec un pass à 6 euros à l’entrée de la citadelle, l’oenotouriste pourra déguster avec modération mais aussi accèder gratuitement à toutes les animations du Printemps des Vins de Blaye:

* Atelier assemblage: découvrez les différents cépages de Blaye et créez votre propre cuvée

* Atelier dégustation: tout savoir sur la robe, le bouquet et les arômes des vins de Blaye

* Visite guidée de la Citadelle: accès à ce monument forteresse classé au patrimoine mondial de l’Unesco

* balade sur l’estuaire: embarquez à bord d’un bateau découvrir le verrou Vauban en compagnie d’un vigneron de Blaye

* Petit train dans le vignoble

* Démonstrations de tonnellerie: démonstration de chauffe et de cintrage

* Mais aussi des baptêmes en mongolfières le dimanche de 17 à 19 heures

* Enfin une soirée cabaret des vignerons le samedi soir à 20h30 salle municipale de Saint-Martin Lacaussade.

Pour plus de renseignements: http://printemps.vin-blaye.com/

08 Avr

Jacques Dupont: au 13 ème jour, le jugement dernier sur le 2013

En l’absence de Parker, certains sont déboussolés…Côté châteaux, non. Jacques Dupont pourrait aisément le remplacer, mais lui même ne le souhaiterait pas forcément. Pourtant, il ne manque pas de bon sens et fustige barratin, langue de bois et autre Gepetto faiseur de Pinocchios à Bordeaux. Relayons simplement ici son dernier papier tourné de main de maître, à consommer sans modération sur le Point.fr.

20140317_122827Primeurs jour 13. Bordeaux 2013 : année de la fraîcheur ou du baratin

 Vessies, lanternes, canards sauvages et enfants du Bon Dieu, on ne confondra pas, de même qu’il ne faut pas laisser croire qu’un petit millésime peut en cacher un grand.

En ces périodes dominées par la politique intérieure, élections, remaniement, déclaration de bonnes intentions et coups de menton, refleurit – c’est le printemps – cette délicieuse langue de bois qui fait se redresser les vieilles promesses et les lendemains enchantés. Le « microcosme », comme le dénonçaitRaymond Barre, n’a pas le monopole du discours prêt-à-parler qui convient à toute situation et entretient les bonnes relations du sol au plafond. Raymond Barre disait aussi qu’il préférait « être impopulaire qu’irresponsable ».

À Bordeaux, tous ceux qui annoncent aux consommateurs que « certes le millésime fut difficile mais qu’on y trouvera des vins excellents, lalalère… » feraient bien de s’appliquer la formule barriste. Le millésime 2013, ce n’est ni 2004 ni 2002, comme on a pu l’entendre ou le lire ici ou là. Des millésimes de moyenne garde mais délicieux !

C’est davantage 1984 avec une bien meilleure maîtrise viticole de la part des vignerons. Point. (Mauvaise floraison en 1984, désastreuse sur les merlots et une fin d’été sous la flotte…)

Que ceux qui ont le devoir de vendre le vin, de faire vivre leurs entreprises fassent l’article et gonflent l’argumentaire de quelques superlatifs, soit. Ils sont dans leur rôle. Les autres, ceux qui s’adressent aux futurs acheteurs, non. Ils se doivent d’être critiques dans le sens noble du terme et le plus justement possible renseigner ceux qui les écoutent.

Il y aura de jolis vins en 2013 avec des fruités présents et de la fraîcheur. Il n’y aura pas de vins excellents capables de rivaliser avec ceux des grands millésimes. Comme nous le disait Anthony Barton (Léoville Barton) lors d’une dégustation, des 2006, une année en demi-teinte : « On ne peut pas faire des vins exceptionnels tous les ans, sinon ils ne seraient pas exceptionnels ! » 

Toutes ses notes et comptes rendus de visite dans Le Point du 22 mai. Là, c’est juste l’apéritif !

Consultez son dossier, réalisé avec Olivier Bompas : Journal des primeurs à Bordeaux

Et pour lire la suite de l’article ci-dessus de Jacques Dupont: Le Point.Fr

 

 

Quand les Québecois font la razzia à Bordeaux !

La puissante Société des Alcools du Québec avait envoyé son directeur du service des achats pour les primeurs à Bordeaux. Gilles Goulet a l’accent des cousins et il nous confirme que la SAQ en est à sa 25ème campagne des primeurs. Une fidélité et un amour des vins de Bordeaux qui ne se démentent pas au fil des millésimes…

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« Les primeurs, nous on les couvre depuis 25 ans, c’est pour vous dire l’importance ! » commence notre cousin Québecois, Gilles Goulet, à l’accent chantant (presque Robert Charlebois). « Les Bordeaux sont à Québec depuis 80 ans et le marché des primeurs, c’est la 25ème année. »

Quand a savoir si les primeurs représentent un sacré paquet d’argent: « les grosses années comme 2009 et 2010, 10 millions d’euros… » Effectivement, ça en impose, « mais les ventes de Bordeaux au Québec, ce sont 480 000 caisses de 9 litres (12 bouteilles) », renchérit-il.

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Gilles Goulet a sillonné tous les spots de dégustation de Bordeaux et notamment celui des Pessac-Léognan à Malartic-Lagravière © Jean-Pierre Stahl

Pourquoi venir à Bordeaux durant cette semaine des primeurs ?

« Au-delà des critiques, oui, le consommateur Québecois est sensible aux critiques internationales mais il a une certaine fidélité. Et il veut qu’on vienne se rendre compte réellement de l’état  du millésime. Au-delà de ce qu’on a entendu, voici en toute objectivité nos remarques. »

Un vrai sacerdoce cette semaine de dégustation ? « Oui, je dois vous avouer que c’est un travail très ardu, qui demande une bonne concentration tout au long de la semaine. C’est une semaine assez chargée: « on peut déguster entre 100 et 125 vins par jour donc c’est une concentration assez constante. »

Il y a une grosse attente des Québecois au niveau des primeurs; « je ne sais pas si c’est du aux origines francophones, mais ça fait de nous les plus gros consommateurs de vin en Amérique avec 23-24 litres par habitant. Donc, oui, Bordeaux a une place de choix chez nous. »

Et de conclure: « Les vins français, d’une manière générale, représentent 40 % de nos ventes dans le haut de gamme.  Au total toutes nos ventes, ce sont 3 milliards de dollars. »

Regardez l’interview de Gilles Goulet, le directeur du service des achats de la SAQ réalisée par Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax

Après les primeurs, bonjour les primeurs chez Bernard Magrez

Après la folle semaine des primeurs, bonjour les nouvelles dégustations du 2013…C’est l’homme aux 4 grands crus classés qui veut permettre au grand public de se faire sa propre idée en primeur ! Bernard Magrez organise une soirée de dégustation spécialement ouverte aux non professionnels du vin le 17 avril prochain.

La Cave des Découvertes où aura lieu la dégusation © Bernard-Magrez.com

Importateurs, oenologues et journalistes spécialisés viennent de terminer le marathon des primeurs. Une tradition unique au monde qui permet de déguster le nouveau millésime 2013, d’émettre des appréciations et des notes pour enfin le vendre. Une spécificité enviée des Italiens ou des Espagnols, les deux autres grands producteurs européens.

Sachant que le vin acheté en primeurs n’est livrable que 18 mois à 2 ans plus tard en moyenne, les particuliers doivent généralement attendre. Mais certains comme les Graves place de la Bourse, ou encore Bernard Magrez, se disnet que les particuliers aussi ont bien le droit de déguster.

Ainsi Bernard Magrez organise le 17 avril prochain une grande soirée de dégustation ouverte aux non professionnels du vin. Dans la Cave des Découvertes du château Pape-Clément à Pessac, les amateurs pourront découvrir le millésime 2013 des 4 crus classés de Bernard Magrez: Château Pape Clément : Grand Cru Classé de Graves, Château La Tour Carnet : Grand Cru Classé du Médoc, Château Fombrauge : Grand Cru Classé de Saint Emilion, Clos Haut Peyraguey : Grand Cru Classé 1855. Ils seront accompagnés dans cette dégustation commentée par le maître de chai et de chef de culture de Pape-Clément qui leur feront découvrir également deux millésimes plus anciens. (à consommer avec modération)

Réservations et coût au 05 57 26 43 06  

 

07 Avr

Seul contre tous, Emmanuel Giboulot, le vigneron bourguignon récalcitrant est reconnu coupable

Le jugement est tombé en ce début d’après-midi en Côte d’Or. Le tribunal correctionnel de Dijon condamne Emmanuel Giboulot à 1000 euros d’amende dont 500 assortis du sursis. Il est reconnu coupable de ne pas s’être conformé à un arrêté qui l’obligeait à traiter ses vignes. Présent à l’audience, et malgré le soutien encore de 120 personnes à l’extérieur du palais, Emmanuel Giboulot ne baisse pas les bras et compte bien faire appel.

Emmanuel Giboulot © Jeff Pachoud Agence France Presse

Emmanuel Giboulot vient de recevoir le jugement à 13h30 comme un coup sur la tête…Il était poursuivi pour n’avoir pas traité ses vignes contre la flavescence dorée.

« Je ne me sens pas du tout coupable, c’est intolérable aujourd’hui d’être obligé de se masquer, d’être dans la peur quand on assume une position », a déclaré à la
presse Emmanuel Giboulot à l’issue du délibéré. Le viticulteur a annoncé son intention de faire appel. Il encourait six mois d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.

Le jugement est conforme aux réquisitions du ministère public puisqu’ à l’audience du 24 février dernier, le procureur avait requis une amende de 1 000 euros, pour moitié avec sursis contre Emmanuel Giboulot, qui exploite dix hectares en Côte-de-Beaune et Haute-Côte-de-Nuits en biodynamie.

Le parquet avait dénoncé le non-respect, « par choix idéologique », de l’arrêté préfectoral imposant de traiter, en 2013, les vignes de Côte-d’Or contre une maladie qui peut décimer le vignoble.

Alors que l’avocat d’Emmaneul Giboulot, Maître Benoist Busson, avait plaidé lui au contraire la relaxe, dénonçant le principe de précaution « complètement dévoyé ».

La flavescence dorée serait apparue en 1949 en Armagnac et touche désormais une bonne partie du vignoble en France. Elle s’est énormément développée depuis une dizaine d’années. Un important foyer avait été découvert en Saône-et-Loire en 2011, entraînant en Bourgogne l’arrachage de 11 hectares de vignes en 2012 puis 0,2 ha en 2013.

Emmanuel Giboulot avait été soutenu le 24 février dernier par 500 personnes à l’extérieur du tribunal de grande instance de Dijon ©

Mais le vigneron avait subi les foudres de l’interprofession et même d’une partie de la filière bio – pour qui l’affaire donnait une mauvaise image de la Bourgogne.

Les mesures de traitement avaient été prises « en accord total avec la profession, y compris la filière bio » avait précisé le directeur régional de l’Alimentation et de l’agriculture, Jean-Roch Gaillet.

« Dans les communes voisines, à Pommard, à Volnay, à Saint-Aubin, à Meursault, on a trouvé de la flavescence dorée » et « il n’y a que Giboulot qui n’ait pas traité. Ce qui compte, c’est qu’il y ait une condamnation », avait estimé Jean-Roch Gaillet au moment du procès.

Les explications de Michel Gillot avec :

  • Emmanuel Giboulot, viticulteur à Beaune
  • Jean-Michel Aubinel, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne / 21 février 2014
  • Jean-Marie Chaland, viticulteur à Viré (Saône-et-Loire) / 3 mai 2013
  • Conférence de presse du BIVB  / 21 février 2014

Pourquoi Emmanuel Giboulot refuse-t-il de traiter ses vignes ?

Emmanuel Giboulot exploite dix hectares en biodynamie en Côte-de-Beaune et Haute-Côte-de-Nuits, deux appellations prestigieuses de vins de Bourgogne.

Il est opposé au « traitement systématique » des vignes. Il a aussi exclu d’utiliser des insecticides naturels comme la pyréthrine, qui selon lui « ne sont pas inoffensifs » et « détruisent la faune auxiliaire ». Pour le vigneron, tous ces traitements vont à l’encontre des « équilibres biologiques », principe fondamental de la biodynamie qu’il applique depuis les années 1970.

 

 

Campagne publicitaire « Portraits de Vignerons » : l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (l’ANPAA) déboutée

Les professionnels de la filière viticole bordelaise se félicitent de l’arrêt rendu par la cour d’appel de Versailles le 3 avril dernier. En effet, cette décision confirme que la campagne de publicité « Portraits de Vignerons » mise en place par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux en 2005 ne contrevenait pas aux dispositions du code de la santé publique. 

civbLa cour a ainsi considéré que l’ANPAA était mal fondée à soutenir que toute évocation en termes positifs de la consommation de vins tomberait sous le coup de la loi Evin et a conforté la position du CIVB – qui souhaite pouvoir représenter des professionnels de la filière viti-vinicole dans ses campagnes publicitaires – en indiquant que « les annonceurs ne peuvent évidemment être tenus, sous le prétexte de satisfaire aux exigences légales, de représenter des professionnels grincheux, au physique déplaisant et paraissant dubitatifs, afin d’éviter au consommateur toute tentation d’excès. L’image donnée de professions investies par des jeunes, ouvertes aux femmes, et en recherche de modernité est enfin pleinement en accord avec les dispositions légales autorisant une référence aux facteurs humains liés à une appellation d’origine (…) »
Cependant, cet arrêt met également en lumière l’insécurité juridique à laquelle sont soumis les annonceurs en matière de boissons alcooliques. La prochaine loi de santé publique prévue à l’été 2014 sera l’occasion de clarifier ces points.
Rappel des faits

Le 1er août 2005 l’Association Nationale de Prévention de l’Alcoolisme, devenue depuis l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et en Addictologie) a assigné le CIVB devant le tribunal de grande Instance de Paris afin d’obtenir l’interdiction de sa campagne publicitaire.

Par jugement du 19 décembre 2006, le tribunal de grande instance de Paris a débouté l’ANPAA de toutes ses demandes.

Par arrêt du 26 février 2010, la cour d’appel de Paris, saisie par l’ANPAA, a confirmé le jugement.

Sur pourvoi de l’ANPAA, la Cour de Cassation a, par arrêt du 23 février 2012, cassé l’arrêt de la cour d’appel de Paris et renvoyé les parties devant la cour d’appel de Versailles.

Le 3 avril 2014, la cour d’appel de Versailles confirme le jugement du TGI de Paris (2006) et déboute l’ANPAA, qui a la possibilité de se pourvoir à nouveau en cassation. (selon le communiqué de presse du CIVB)

Pour l’heure, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (l’ANPAA) que nous avons jointe en ce début d’après-midi nous a affirmé: « pour le moment, on étudie la décision, on ne sait pas si on va se pourvoir devant la Cour de Cassation ».