05 Avr

Michel Rolland sur le 2013: « on a un millésime tout-à-fait honorable, acceptable, que l’on sera très content de boire dans 7,8 ou 10 ans. »

Michel Rolland revient sur le millésime 2013. Invité de Parole d’expert, l’homme qui conseille 250 châteaux dans le monde trouve le 2013 plaisant, honorable…bref à ne surtout pas jeter.

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Michel Rolland, le célèbre oenologue mondialement reconnu @ Olivier Prax

Jean-Pierre Stahl: « Michel Rolland, au terme de cette folle semaine de dégustation des primeurs à Bordeaux, que vous inspire le 2013 ? »

Michel Rolland: « Je crois qu’il y a un peu de méprise dans l’esprit des gens: « quand on a une mauvaise climatologie, ça fait un mauvais millésime ». « On est en train de faire la preuve que non. On ne va pas dire que c’est un millésime d’anthologie, parce que ce n’est pas vrai ! C’est un millésime pour lequel la nature ne nous a absolument pas aidé et pour lequel on a trouvé des réponses : des réponses viticoles, par le effeuillages, les éclaicissages, par le tri car on fait de la chirurgie dans les parcelles qu’on avait peut-être jamais faite auparavant. Ensuite on a vinifié dans des contenants un peu plus petits pour séparer les origines de parcelles. L’assembleur que je suis a trouvé tout son bonheur et son plaisir. Ca a été plus complexe à assembler que des 2009 et des 2010, mais je pense que le résultat est assez positif. On a un millésime tout-à-fait honorable, acceptable, que l’on sera très content de boire dans 7,8 10 ans. Ce n’est pas un millésime à boire dans 30 ans ! »

JPS : « On le qualifie de millésime classique à Bordeaux, certains disent inégal, d’autres hétérogène, moyen voire petit ? »

MR : « Dans les crus, tout le monde a très bien travaillé et a dépensé une énergie jamais affichée auparavant ! Donc on a des vins tout-à-fait bons. Il est certain lorsque l’on descend dans les hiérarchies, ça se compliquait un petit peu parce qu’en face on n’avait pas toujours les mêmes moyens… »

« C’est un millésime où il faut déguster, où l’homogénéité n’est pas le maître mot. Mais ce n’est pas un millésime dont on peut dire que c’est un mauvais millésime ! C’est un millésime hétérogène, certes, mais il y a de très bonnes choses dans ce millésime. »

JPS: « Dans certains verres, certaines bouteilles que vous avez pu dégustés, quelles notes y avez vous trouvées ? »

MR: « Je crois que le piège de cette année c’était l’absence de maturité car on était sur un process tardif. On a eu un printemps qui était mauvais, juillet et août assez correct et puis on s’est retrouvé avec de la pluie au mois de septembre donc on était en retard sur notre cycle végétatif donc en fait on n’était pas mûr…Le piège, c’était qu’il ne fallait pas trop extraire. Il fallait être assez gentil pour faire des vins de plaisir pour faire des vins de plaisir où l’on trouve du fruit , un bonheur au niveau des tanins parce qu’ils peuvent être assez souples. Sitôt qu’on a cherché à extraire…bien sûr des tanins pas mûrs quand on cherche à les extraire, ça durcit, c’est anguleux et c’est tout sauf le plaisir ! »

« Je crois qu’on goûte des vins qui ne sont pas d’une grande concentration, mais qui peuvent donner beaucoup de plaisirs. Mais on a eu des exemples: 2002, 2007 étaient des vins qu’on a eu peu assassinés au départ et aujourd’hui on se régale avec ! »

 Regardez l’interview réalisée par Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax au château Marquis de Terme à Margaux où Michel Rolland est oenologue consultant. 

Portes ouvertes au Château d’Agassac: ce samedi 5 et ce dimanche 6 avril

Désormais inscrit au prestigieux label des « Monuments Historiques », le Château D’Agassac ouvre les portes de ses vins et de son histoire au grand public ce week-end. Une cinquantaine de propriétés viticoles participent à la 22e édition du Printemps des châteaux.  
CaptureDes ateliers thématiques pour adultes…
Cette année le Château D’Agassac propose à ses visiteurs de découvrir la propriété au travers de visites sous forme d’ateliers thématiques : histoire, environnement, vigne, production. Le public est encouragé à circuler librement au cœur du domaine d’Agassac sans contraintes horaires, les différents ateliers restant ouverts et accessibles à tout moment. Chaque pôle présentera son spécialiste attitré qui renseignera et répondra aux questions des visiteurs.
… et des animations pour enfants
Pédagogique et ludique, les plus petits pourront réaliser un Jeu de piste, sur le vin et sa conception, qui les entraînera dans une course folle autour des différents pôles thématiques mis en place à l’occasion de ces portes ouvertes. Un concours de coloriage et des dégustations de jus de raisin artisanal leur seront également proposés.
Des dégustations
Sous les conseils et explications avisés d’un spécialiste de la propriété, le public dégustera les différents vins et millésimes du Château D’Agassac : le Pomiès-Agassac Tête de Cuvée 2008, L’Agassant D’Agassac 2010, le Château D’Agassac 2006 et 2009, La Précision D’Agassac 2009 et la dégustation en Primeurs du Château D’Agassac 2013. (à consommer avec modération)
À la rencontre des artisans locaux
Si le vin peut se déguster à table ou à l’apéritif, le Château D’Agassac marie ses talents à ceux d’autres producteurs locaux depuis de nombreuses années. Le confiturier Gondolo présentera son confit de vin D’Agassac, le chocolatier bordelais Saunion fera quant à lui déguster le chocolat spécialement créé pour accompagner le millésime primeur 2013.
Pour les gourmets, un déjeuner à Agassac
Les Portes Ouvertes du domaine se voulant festives, pratiques et gastronomes, Agassac et La Ferme du Moulinat (Loubens – 33) accordent leurs mets et leurs vins afin que les visiteurs qui le souhaitent puissent déjeuner sur place. Foies gras, magrets, cuisses confites et tournedos de canards accompagnés de vins D’Agassac ! Le restaurant éphémère sera ouvert lors de la nocturne du samedi 5 avril.
Mais aussi…
Une promotion spéciale à l’occasion de ces journées Portes Ouvertes avec la vente du millésime 2006 du Château D’Agassac.
Samedi 5 avril de 10h à 22h & dimanche 6 avril de 10h à 18h