Originaire du Grand-Bourg en Creuse, fils unique d’un baron capitaine de mousquetaires, Augustin de Piis (1755-1832) – ci-dessus – écrivit des comédies mêlant parodies et couplets à la mode, jouées au théâtre des Italiens et au théâtre du Vaudeville sous Louis XVI. Haut fonctionnaire, secrétaire et interprète de Charles X, il fut secrétaire général de la préfecture de police de Paris sous Napoléon. Parmi ses nombreuses pièces, Les Limousins (1791) appartient à une série sur les habitants de différentes provinces françaises. Par ailleurs, sa chanson La Liberté des nègres (1794) a fait date[1]. Une partie de son œuvre est lisible sur le site Gallica.
Si Antoine Rochon de La Valette (17..?-1758?), d’origine creusoise, écrivit composa essentiellement des opéras comiques[2], son frère Marc-Antoine Rochon de Chabannes (1730-1800) fut l’auteur de plusieurs comédies[3] dont L’Amour français, jouée en 1779 à la Comédie Française et Heureusement (1762), qui inspira à Beaumarchais la scène du chérubin dans Le Mariage de Figaro.
Claude-Louis-Marie de Rochefort-Luçay, est plus connu sous le nom d’Edmond Rochefort (Évaux-les-Bains, 1790 – Paris, où il mourut dans la misère en avril 1871), et fut écrivain, dramaturge vaudevilliste et auteur de chansons françaises. La pièce où il eut le plus de succès est Jocko, créée au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris le 16 mars 1825, mais il écrivit une cinquantaine de vaudevilles et de mélodrames. Celle-là inspira même à Balzac le personnage du Brésilien qui surgit à la fin de La Cousine Bette[4]. Il est l’auteur de Mémoires d’un vaudevilliste, dans lequel il raconte ses péripéties à La Réunion et les relations littéraires qu’il eut avec quelques auteurs de son temps. C’est le père du journaliste et polémiste Henri Rochefort.
Ecrivant à propos du théâtre en Limousin, on ne saurait ignorer George Sand, née à Paris en 1804, qui certes s’installa à Nohant dans l’Indre, mais qui connaissait intimement la Creuse, si proche, et fréquentait assidument Pierre Leroux, à Boussac. Leisha Ashdown-Lecointre a consacré un intéressant article à propos de « George Sand et le Théâtre de Nohant », où elle écrit notamment : « Tout au long de sa vie, George Sand s’intéresse au théâtre sous toutes ses formes et en particulier à ses formes marginales, notamment le théâtre improvisé et le théâtre des marionnettes. Pour elle, le théâtre signifie un lieu d’apprentissage du jeu de l’acteur et une plate-forme pédagogique ; il forme et instruit l’acteur comme le spectateur. L’aspect privé voire intime du théâtre joué au sein de sa famille à Nohant s’oppose à l’aspect publique de ses pièces jouées dans les théâtres parisiens pendant une trentaine d’années. A Nohant les notions de la commedia dell’arte, le théâtre italien, connaissent leur plein essor. Selon Linowitz Wentz, écrivant en 1978, « (l)e théâtre de Nohant évolua rapidement d’un amusement de famille à une réponse aux questions esthétiques, philosophiques et psychologiques que s’est posées George Sand pendant toute sa vie»[5]. La dame de Nohant écrivit une trentaine de pièces de théâtre. Un thème largement abordé par l’association des Amis de George Sand dont on consultera le bulletin et le site avec profit[6].
[1] https://revolution-francaise.net/2010/09/01/395-la-liberte-des-negres-par-le-citoyen-piis
[2] https://data.bnf.fr/fr/13006408/rochon_de_la_vallette/
[3] https://data.bnf.fr/fr/12006130/marc-antoine-jacques_rochon_de_chabannes/
[4] N. Billot, Creuse, Christine Bonneton, 2007, p. 204.
[5] Leisha Ashdown-Lecointre. « George Sand et le Théâtre de Nohant », 2012, ffhalshs-00697830f
[6] https://www.amisdegeorgesand.info/