03 Jan

Les réactions du monde du vin de Bordeaux, suite à l’enquête de Que Choisir

Le monde du vin commente l’analyse faite par Que Choisir à propos des traces, molécules et résidus de pesticides dans les vins de Bordeaux, où il est fait état d’une diminution par trois en 4 ans. Une enquête plutôt bien accueillie mais à nuancer aussi.

Valentin

Léopold Valentin, le directeur technique du château Durfort-Vivens (2e cru classé de Margaux) © JPS

Margaux fait figure de bon élève, car 12 châteaux figurent dans cette l’appellation sur les 40 analysés par le magazine « Que Choisir » et obtiennent plutôt de bons résultats. Il faut dire que certains sont passé en bio ou biodynamie à 100% comme Pontet Canet ou Durfort Vivens. Tous deux figurent en tête du classement d’ailleurs, comme nous l’explique Léopold Valentin, le directeur technique du château Durfort-Vivens (2e cru classé de Margaux) :

C’est plutôt une bonne nouvelle, c’est l’aboutissement d’un travail commencé en 2010, suite à notre conversion en bio et en biodynamie », Léopold Valentin directeur technique de Durfort Vivens

« Aujourd’hui nous n’utilisons plus de molécules chimiques, uniquement du cuivre et du soufre ».

IMG_3297Dans ce millésime 2014 analysé, zéro trace de pesticides, zéro molécule et zéro résidu, comme d’ailleurs Pontet-Canet, autre château du Médoc à Pauillac, en biodynamie. Plusieurs châteaux sur ces 40 affichent des résultats corrects, d’autres un peu plus contrastés. Durfort Vivens s’est par ailleurs engagé dans une démarche de diminution des sulfites (autre débat). « L’idée est de faire des vins de plus en plus propres et qu’ils soient le plus naturels et le plus expressifs possibles, » ajoute Léopold Valentin.

Christophe Chateau, relisant l'article de Que Choisir © JPS

Christophe Chateau, relisant l’article de Que Choisir © JPS

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux se réjouit des efforts réalisés par les propriétés tant conventionnelles qu’en agriculture biologique, avec des traitements raisonnés ou des pulvérisations plus ciblées, ou par le biais du sulfate de cuivre en bio. Certaines propriétés se sont engagées dans le Système de Management Environnemental; 170 revendiquent aujourd’hui un SME de niveau 3.

Les vignerons travaillent dans le bon sens mais il ne faut toutefois pas crier victoire car c’est une démarche sur le long terme », Christophe Chateau directeur de la communication du CIVB.

« Cette démarche là est entamée avec la nouvelle génération qui est prête à prendre le risque, et à utiliser des produits plus coûteux et à mettre en oeuvre des pratiques plus respectueuses de l’environnement parce que c’est la demande du consommateur aujourd’hui, c’est une demande sociétale, on va vers cette issue, c’est aujourd’hui une certitude », termine Christophe Chateau »

Marie-Lys Bibeyran invité du JT du 27 décembre dernier

Marie-Lys Bibeyran invité du JT du 27 décembre dernier

« L’analyse de cette enquête est toute relative, pour ma part j’y vois beaucoup de désinformation », commentait dès la sortie de Que Choisir Marie-Lys Bibeyran invitée du 19/20 sur France 3 Aquitaine. La porte parole du Collectif Info Médoc Pesticides. « Il est fait référence à des limites maximales de résidus qui en matière de vin n’existent pas, tout simplement. les seules limites maximales qui existent dans la viticulture ce sont celles de raisins de cuve. Quand dans l’enquête, il est dit que les taux détectés sont inférieurs, heureusement, parce que alors là ce serait encore plus inquiétant. Mais l’enquête se focalise sur des grands crus de Bordeaux avec un prix moyen de 40€ par bouteille, j’estime qu’à ce prix là on est en droit d’attendre une exemplarité et qu’on ne retrouve pas dans la totalité des vins analysés. »

Il faut aussi souligner que l’analyse des 40 châteaux sur plus de 9000 marques à Bordeaux est axée presque exclusivement sur le Médoc, elle ne cible pas tout le vignoble de Bordeaux qui compte 65 appellations. Néanmoins, elle a le mérite d’avoir été réalisée et de relancer le débat, ce d’autant qu’il n’existe aucune règle ou limite imposée jusqu’ici. Pour Stéphane Toutoundji du Laboratoire Oenoteam à Libourne : « ces traces de pesticides ou de résidus supposés dangereux pour la santé, n’ont aucune norme, aucune valeur minimale. C’est vrai qu’il y a des questions. Le chemin est intéressant parce que on voit que les gens font des efforts : les traitements phytosanitaires dans les vignes, il y en a moins, les gens raisonnent mieux, il y a vraiment une prise de conscience au niveau des viticulteurs et des propriétés. » Thomas Duclos regrette que la marge d’erreur n’ait pas été indiquée, car elle pourrait être de 15 à 20 %. 

Stéphane Toutoundji, Thomas Duclos et Julien Belle d'Oenoteam © JPS

Stéphane Toutoundji, Thomas Duclos et Julien Belle d’Oenoteam © JPS

Pour ces mesures de traces,molécules et autres résidus, le laboratoire avait connu de fortes demandes de la part des propriétés en bio ou non, mais depuis quelque temps il y en a beaucoup moins : « on s’aperçoit qu’il n’y a plus de demande car les gens ont voulu se caler sur un millésime pour voir où ils en étaient, les gens ont prix conscience de leur niveau et des taux qu’ils avaient et puis voilà, la raison c’est que c’est très cher c’est une analyse qui vaut à peu près 400 euros et plus on recherche de molécules, plus c’est cher et donc on peut en chercher des dizaines, voir une centaine; aujourd’hui on se retrouve avec des gens qui ont depuis une situation , un état de fait, décidé de travailler en amont dans leur vignoble (pour diminuer les pesticides), mais c’est tout il n’y a plus d’analyse systématique sur tous les millésimes.

Quant à connaître de la dangerosité de ces traces, molécules et résidus (en microgramme/l), « finalement, ce qu’il y a de plus dangereux dans le vin, c’est l’alcool, vues les doses dans cette étude et dans ce que l’on trouve nous, il faudrait boire des centaines de litres par jour pour être contaminé, donc vous serez mort d’une cirrhose ou d’un problème lié à un cancer de l’oesophage, ou de l’estomac lié à l’alcool plutôt qu’à ces résidus de pesticides, donc il faut vraiment tempérer les propos », conclue Stéphane Toutoundji. « Le plus dangereux dans le vin c’est l’alcool, mais en même temps l’alcool et la fermentation alcoolique permet d’avoir un effet bénéfique avec tout ce qui est polyphénols pour les maladies cardiovasculaires. Donc comme tout le monde dit le vin c’est bon pour la santé, mais à des doses modérées. »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Françoise Dupuis et Thierry Culnaert :

02 Jan

En Champagne, les bulles bio se frayent un lent chemin chez les vignerons

« En bio, on prend les risques et on les assume » : de plus en plus de vignerons tournent le dos aux produits phytosanitaires conventionnels, désireux d’élaborer des champagnes bio révélateurs de la typicité du terroir, un mouvement marginal puisque moins de 2% du vignoble de l’appellation est labellisé biologique.

Image d'illustration de champagne © JPS

Image d’illustration de champagne © JPS

La progression des surfaces au label « AB » a bondi de 14% entre 2015 et 2017, et 176 hectares sont en conversion cette année, mais la viticulture biologique ne couvre que 1,9% des surfaces de la Champagne sur les 34.000 hectares que compte l’appellation, selon les chiffres de l’Agence Bio.

Certes, produire bio ne s’improvise pas: « Si on veut faire ça pour mettre un beau logo sur une étiquette, on va vite déchanter », dégaine Pascal Doquet, vigneron dans la Côte des Blancs et président de l’association des champagnes biologiques créée en 1998. Lui a dû attendre « six ans entre le début de la conversion et la commercialisation des premières bouteilles » certifiées par ce sésame.

Cette gageure s’explique par les trois années incompressibles de la conversion, couplée à la durée de vieillissement du champagne plus longue que celle des vins tranquilles, non-effervescents. Sans oublier la variable climatique qui peut affecter la récolte. La Champagne étant « très marquée par les flux océaniques », le vignoble est exposé à un risque de pourriture lié à l’humidité, explique Pascal Doquet, estimant se conduire en « vrai paysan » qui développe « la capacité de résistance de la vigne », l’inverse « des vignerons qui sont devenus des techniciens. »

LE TERROIR EN BOUTEILLE

Le retour au sol, premier amendement du vigneron bio aux techniques moins invasives, laissant les racines de la plante s’infuser dans la terre, présage d’un vin de caractère… Ce qu’Eric Rodez, à la tête du domaine familial à Ambonnay, dans la Vallée de la Marne, appelle: « Faire chanter le terroir ». « Nous ne sommes pas assez dans cette logique-là car elle est exigeante: il faut accepter de vivre au rythme de la nature et pas de l’horloge mondiale », constate-t-il en exploitant ses six hectares grand cru d’abord en bio, désormais en biodynamie.

Cette mutation a engendré des « vins libérés » aux notes « plus expressives », à « la longueur et la sensualité plus marquées », la qualité des cuvées étant décuplée par une « puissance olfactive et gustative », commente ce passionné volubile qui produit environ 50.000 bouteilles par an. « Le bio pour moi, c’est une évidence car c’est le terroir qui fait la signature de nos vins ».

Or, l’originalité ne peut pas venir d’une couverture chimique massive qui neutralise le goût », s’aligne Jean-Baptiste Lécaillon, chef de cave du Champagne Louis Roederer – 240 hectares en propre dont 10 hectares certifiés bio et 3,5 millions de cols produits par an. La maison rémoise a réalisé sa campagne culturale de 2017 en bio grâce aux conditions climatiques favorables et compte progressivement convertir ses pratiques sur l’ensemble du domaine.

COURT-TERMISME ECONOMIQUE

Depuis une quinzaine d’années, la Champagne a réduit de 15% son empreinte carbone et a divisé par deux le recours aux engrais azotés et aux produits phytosanitaires, précise le Comité Champagne, organe représentatif des 300 maisons et 15.000 vignerons de l’AOC…qui refuse de prendre ouvertement partie pour le bio, ménageant les sensibilités de chacun.

Pour inciter l’interprofession à réduire son impact environnemental, il a lancé en 2014 sa certification « viticulture durable« , reconnue et « adaptée à la Champagne », délivrée à 192 exploitations soit plus de 4.000 hectares. Mais si les vignerons se mettent doucement en mouvement vers le bio, la plupart des grandes marques semblent nettement moins pressées. Or « c’est le non-bio qui doit aujourd’hui justifier pourquoi tant de chimie: la justification a changé de camp », estime Jean-Baptiste Lécaillon.

Pour ces maisons gourmandes en hectares, le défi réside dans leur capacité à réussir une transition à grande échelle, en acceptant que « certaines années on puisse perdre 10, 20, 30% de la récolte », selon ce spécialiste, lucide sur une approche qui balaie le « court-termisme économique ». Encore confidentiels pour toutes ces raisons, les champagnes bio ne se dénichent qu’à quelques bonnes adresses, demeurant quasi absents des rayons des hypermarchés. La grande majorité des flacons partent à l’export.

AFP.

01 Jan

Retour en images sur 2017 : les 12 photos marquantes du monde du vin

Voici les meilleurs clichés que Côté Châteaux vous propose pour résumer une année riche en actualité. Du mercato des châteaux aux nouveaux chais livrés en 2017, en passant par le succès du Saint-Emilion Jazz Festival et le portrait de Michel Chasseuil le plus grand collectionneur de vin au monde.

Michel Trama, créateur des Bouffons de la Cuisine et Olivier Bernard, Domaine de Chevalier © JPS

En novembre, le chef Michel Trama, lors des Accabailles, annonce son opération de générosité avec les Bouffons de la Cuisine pour offrir un repas de Noël partout en France aux démunis, en photo avec Olivier Bernard, du Domaine de Chevalier, organisateur des Accabailles avec les Crus Classés de Graves © JPS

Guillaume Deglise le directeur général de Vinexpo et Patrick Seguin, le président de la CCI de Bordeaux Gironde © Jean-Pierre Stahl

En octobre, Guillaume Deglise le directeur général de Vinexpo et Patrick Seguin, le président de la CCI de Bordeaux Gironde annoncent le lancement d’un nouveau Vinexpo Paris en 2020 en alternance avec le salon de Bordeaux en 2019 © Jean-Pierre Stahl

La famille de

En septembre, Montrose à l’heure espagnole : une centaine de vendangeurs du petit village de Pruna sont venus comme chaque année depuis plus de 40 ans pour les vendanges en rouge dans ce château du Médoc © JPS

Hugo Bernard et la sc Domaine de Chevalier ont lancé en 2011 Clos des Lunes © JPS

En août, c’est insolite mais Sauternes fait de plus en plus de blancs secs, mais en Bordeaux blancs, et ça marche avec notamment Hugo Bernard et le Clos des Lunes © JPS

Hugh Coltman, un jeu de scène et une voix © JPS

En juillet, gros succès pour le Saint-Emilion Jazz Festival avec Hugh Coltman, un jeu de scène et une voix © JPS

La team de la Cave Coopérative avec le nouveau combi © JPS

En juin, focus sur les Côtes du Marmandais et la team de la Cave Coopérative avec leur nouveau combi © JPS

Gonzague Lurton à la tête du syndicat viticole de Margaux et du château Durfort-Vivens a su donner une impulsion à tous © JPS

En mai, Margaux se lance à fond dans le bio comme l’explique Gonzague Lurton à la tête du syndicat viticole de Margaux et du château Durfort-Vivens © JPS

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

En avril, Olivier Caste et sa vision révolutionnaire avec OptiWine pour aérer le vin © JPS

L'oeuvre de

En mars, de nouveaux chais sont livrés comme celui du château de Kirwan à Margaux © JPS

Michel Chasseuil, devant sa série de magnums de 1er grands crus classé de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

En février, portrait de Michel Chasseuil, le plus grand collectionneur de vins au monde, dans son sanctuaire avec les plus grands crus classés de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Fabien Teitgen, directeur technique à Smith Haut Lafitte donne ses directives au tonnelier pour avoir des vins pas trop marqués par l'aspect boisé © JPS

En janvier, focus sur les tonneliers en bonne santé avec notamment le domaine Smith-Haut-Lafitte qui possède sa propre tonnellerie ; en photo Fabien Teitgen, le directeur technique, dans le chai de Smith © JPS

30 Déc

Et pour bien terminer 2017, champagne !

Côté Châteaux aime ces instants de partage. Et puisque le caviste Prestige des Bulles organisait une dégustation de champagne ce midi, c’était l’occasion rêvée pour vous souhaiter à toutes et à tous de fêter dignement ce réveillon entre amis. 

Côté châteaux, Guy Hiblot de Prestige des Bulles et Michel Boutevin © SK

Côté châteaux, Guy Hiblot de Prestige des Bulles et Michel Boutevin © SK

Il suffit de pousser la porte de ce caviste sympathique de Pessac, pour entendre Guy Hiblot interpeler : « Steven, sers-nous donc une petite flûte de champagne Le Noble ».

Il est comme ça Guy, l’instant de convivialité, il aime le partager avec ses amis et clients. C’est ainsi que se font les rencontres et les échanges autour de ces cuvées de champagne qu’il aime à faire découvrir.

Steven

Steven, en stage chez Prestige des Bulles, c’est le métier qui rentre… © JPS

Aidé de Steven Khenchouche, en 1ère année de BTS Technico-Commercial Vin et Spiritueux à la MFR de Vayres, Guy Hiblot commente alors cette cuvée de champagne A.R Le Noble : « c’est un champagne d’assemblage : 45% pinot meunier, 30% pinot noir et 25% chardonnay, des crus de Chouilly, Bisseuil, Damery, issus de la vendange 2013 (et de 30% de vins de réserve). C’est fruité, on sent bien les raisins noirs du pinot meunier, une belle élégance et des bulles fines. »

Un moment de partage en attendant demain soir, merci au

Un moment de partage en attendant demain soir… © JPS

Et c’est ainsi que se termine cette année 2017, chez le caviste du coin, avec quelques bouteilles achetées et qui vont être partagées, ce dimanche soir, sur les tables de fêtes.

Bon réveillon à tous et on se retrouve de l’autre côté de la bulle…en 2018.

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

28 Déc

L’enquête de Que Choisir révèle qu’il y a 3 fois moins de pesticides dans les Vins de Bordeaux qu’il y a 4 ans

En voilà, une bonne nouvelle en cette fin d’année qui démontre les efforts faits par les Viticulteurs du bordelais. Selon Que Choisir, il y aurait « trois fois moins de pesticides dans les vins de Bordeaux qu’il y a quatre ans » de quoi rassurer le consommateur. Mais des efforts restent à se poursuivre.

Le numéro de janvier de Que Choisir © JPS

Le numéro de janvier de Que Choisir © JPS

Si l’enquête paraît sympa, la couverture a de quoi encore faire peur : « Vins de Bordeaux – 38 crus analysés – Accros aux pesticides ? » Evidemment, il faut aussi accrocher le lecteur potentiel. C’est donc en page 44 qu’est dévoilée cette enquête qui révèle que « les pesticides sont toujours là, mais… » les vins de Bordeaux contiennent toujours des résidus de pesticides mais trois fois moins que lors de tests menés en 2013.

Dans ce numéro de janvier à vous procurer chez votre libraire habituel, l’organisation de consommateurs a fait rechercher 177 molécules dans 38 grands crus de Bordeaux (des millésimes 2014) et deux vins non classés (un 2014 et un 2015).

« Après des décennies d’utilisation intensive dans les vignes, les produits chimiques reculent en viticulture. « La plupart des bouteilles que nous avons analysées sont contaminées et contiennent de une à six molécules », précise Que Choisir. « Au total, 11 composés chimiques de synthèse différents ont été détectés ». Selon l’association, « seulement trois bouteilles sont épargnées (Château Durfort-Vivens, Château Pontet-Canet, Château Clerc Milon) et d’autres ne contiennent que des traces trop faibles pour être quantifiées (Château Beychevelle, Alter Ego de Palmer, Château Malescot Saint-Exupéry) ». « Trois bouteilles sans résidus sur quarante testées: ces résultats peuvent sembler inquiétants. Ils sont plutôt révélateurs d’efforts accomplis dans ce domaine », relève-t-elle.

Pour Allan Sichel, le président du CIVB interrogé par Que Choisir : « en médecine, on dit que les antibiotiques ne sont pas automatiques ; c’est pareil dans la vigne : les produits phytosanitaires ne sont plus systèmatiques »

En 2013, un test portant sur 92 bouteilles en provenance de toute la France avait démontré « une contamination générale des vins. Ceux issus du Sud-Ouest n’étaient pas en reste: 33 molécules différentes avaient été détectées, dont deux interdites en France. Trois fois plus qu’aujourd’hui », souligne l’association.
En outre, il y a quatre ans, les bouteilles contenaient « en moyenne 268 ug/l de résidus. Même si ce calcul a peu de signification toxicologique, on ne peut que se féliciter de voir cette moyenne descendre à 91 ug/l », souligne-t-elle.

Les molécules détectées ne sont ni cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques, ni considérées comme des perturbateurs endocriniens, à l’exception de l’iprodione, un fongicide présent « en très faible quantité » dans trois vins. Pour l’ensemble des vins analysés, « aucun dépassement des limites maximales de résidus autorisées » n’a été détecté.

Avec UFC Que Choisir et AFP.

27 Déc

Thierry Decré : le négoce de Bordeaux a une excellente réputation de confiance sur la distribution de ses vins

C’est une mise au point qui a le mérite d’être claire. Le négoce de Bordeaux a inspiré le monde entier et travaille correctement, même si à la marge il existe un(e) fraudeur(se). Pas question de faire d’amalgame, l’affaire de fraude aux vins de Bordeaux, révélée par Vitisphère, ne concerne qu’une personne, mais certainement pas LD Vins ni la grande majorité des acteurs de la filière. Thierry Decré, PDG de LD Vins est l’invité de Parole d’Expert pour Côté Châteaux et parle sans détour du travail correct du négoce bordelais.

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © Jean-Pierre Stahl

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : Thierry Decré, on parle énormément de cette affaire de fraude aux vins de Bordeaux, avec un négociant (qui n’est pas vous, bien sûr) qui aurait fraudé avec 4200 hectolitres de vins, qu’est-ce que vous avez envie de dire à propos de cette histoire ?

Thierry Decré: « C’est évidemment regrettable, certains s’improvisent négociant, heureusement de façon très marginale ; Bordeaux est une des plus grosses régions de production des vins du monde. Elle a inspiré des productions du monde entier et elle est très attachée à un négoce qui lui est dédié, qu’on appelle le négoce de place. Et ce négoce jouit d’une excellente réputation justement de confiance sur la distribution de ses vins dans le monde entier, et il est d’ailleurs basée  à Bordeaux pour crédibiliser encore plus les produits qu’il distribue. Aujourd’hui, c’est un système de distribution qui est envié par le monde entier. »

« Alors bien sûr, c’est comme dans toute économie, il y a une certaine forme de délinquance, fort heureusement qui a toujours existé mais de façon épisodique, assez faible, marginale et en tout cas qui n’a jamais réussi à entacher la formidable confiance qu’ont les marchés dans nos vins et dans notre distribution et auprès des acteurs qui s’en occupent. » 


JPS : « C’est vraiment un vilan petit canard qui entache la place de Bordeaux pour pas grand chose ? »

Thierry Decré : « Oui, comme je vous l’ai dis, comme dans chaque économie, à un moment donné quelqu’un s’improvise négociant,  pense qu’il va faire plus simple, il va tricher et généralement cela s’arrête très vite. C’est un monde assez petit ou tout le monde se connaît, qui travaille beaucoup sur la confiance, donc quand quelqu’un travaille avec une société généralement inconnue, elle prend un certain nombre de risques ».

IMG_3180Toutes les maisons de la place de Bordeaux ont prouvé qu’elles travaillaient avec beaucoup de rigueur et de confiance, et c’est cela qui caractérise la force de la distribution des vins de Bordeaux, c’est la confiance qui règne dans son négoce, ça c’est extrêmement important. »

JPS : « Thierry Decré, votre maison de négoce vend aujourd’hui essentiellement des crus classés, expliquez-nous comment vous fonctionnez ? »

Thierry Decré : « Effectivement, on s’est spécialisé nous dans le très haut de gamme, dans les crus classés ; on porte le nom encore de négociant, mais on ne fait plus de vrac ou de vins de nos marques. On ne distribue finalement que les vins de la propriété, que les vins du château, des vins qui sont déjà conditionnés, en bouteilles et que l’on distribue dans le monde entier. »

IMG_3182JPS :  » Ce sont des vins distribués sur plusieurs continents aujourd’hui ? »

Thierry Decré : « C’est un peu notre fonction. La répartition, c’est 70% à l’export et 30 % en France, le marché national est toujours important pour nous et je pense qu’il faut qu’il le reste. Après on vend beaucoup de vins en Asie, cela représente 20% de notre chiffre d’affaire et 40% de nos exportations. On vend aussi en Birmanie, au Mexique, aux Bermudes, on vend dans beaucoup de petites niches où on a identifié des distributeurs de qualité pour distribuer nos grands crus classés.

JPS : « Vous avez pignon sur rue depuis déjà pas mal d’années, qu’est-e qui fait votre force et qu’est-ce qui garantie vos clients des copies qui peuvent exister par exemple et que vous allez leur fournir les bouteilles de la propriété ? »

Thierry Decré : « On est une société à Bordeaux assez récente mais qui a déjà 25 ans d’existence, une société qui a démarré toute petite et qui a progressivement développé ses marchés dans le monde entier (50 à 70 millions de chiffre d’affaire), avec notre sérieux et notre force de vente ».

IMG_3173C’est la propriété avant tout qui nous fait confiance Il ne faut pas penser que tout cela se fait n’importe comment, on est très tracé, c’est-à-dire qu’on explique à la propriété à qui on a vendu, on a des allocations très précises, un nombre de caisses très précis. On travaille avec la propriété pour savoir avec elle dans quel pays on va plutôt vendre les vins. Tout cela, ce n’est pas de l’improvisation. »

LD Vins, une belle maison de négoce basée rive droite à côté du pont Chaban Delmas © JPS

LD Vins, une belle maison de négoce basée rive droite à côté du pont Chaban Delmas © JPS

JPS : « Qui plus est, il y a des marquages aujourd’hui qui sont faits sur les bouteilles ? »

Thierry Decré : « Maintenant, la propriété est extrêmement vigilante et c’est très important pour Bordeaux : d’abord de ne donner ces vins à vendre qu’à des maisons qui sont répertoriées, pour leur sérieux et leur qualité, donc le château ne vend pas du tout au premier venu.Il faut revendiquer d’une certaine qualité de distribution et de travail pour obtenir des caisses à acheter et pouvoir les vendre. Et la propriété de son côté fait très attention sur ses étiquettes, sur ses bouteilles de façon à identifier et à garantir l’authenticité de ses vins. C’est pour répondre aussi aux copies, qui peuvent exister d’une façon assez marginale encore une fois; à ma connaissance, en 25 ans je crois que j’en ai vu une fois et de vilaines copies. C’est souvent les marques les plus prestigieuses qui sont copiées comme peuvent lêtre des sacs Cartier, des sacs Vuitton, mais je pense qu’aujourd’hui les malfaçons ne résistent pas longtemps à ce qu’a mis en place la propriété. »

Thierry Decré, comme l’ensemble du négoce et de la filière vin, attendent et espèrent que l’enquête des douanes va aboutir prochainement pour laisser travailler Bordeaux dans la sérénité et le sérieux qui caractérisent cette profession.

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © Jean-Pierre Stahl

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © Jean-Pierre Stahl

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christèle Arfel et Xavier Granger :

26 Déc

Les Bouffons de la cuisine : « pas besoin d’avoir des toques et des étoiles pour avoir du coeur »

A l’initiative de Michel Trama, le grand chef de Puymirol, 80 cuisiniers partout en France réalisent en cette fin d’année un repas de fêtes pour les plus démunis. 2300 personnes sont ainsi reçues et servies comme dans un grand restaurant, histoire de leur donner un peu de bonheur.

L'équipe des Bouffons de la Cuisine aujourd'hui à Boé :

L’équipe des Bouffons de la Cuisine aujourd’hui à Boé :Anthony Chapelle (le second de Michel Trama), Adrien Pedrazzi, Philippe Collot, Michel Trama au centre Tong Ung et Pascal Sagot © Jean-Pierre Stahl

« A midi, on va allumer le feu comme disait Johnny », d’emblée Michel Trama en briefing avec ses chefs et commis donne le tempo : « et moi je dis que tous les bouffons sont étonnants et merveilleux comme le disait aussi Jean d’Ormesson »

IMG_3113Après 40 années passées derrière ses fourneaux, le grand chef de Puymirol, Michel Trama (2* au guide Michelin) a eu cette vision de lancer « les Bouffons de la Cuisine ».

Le chef Tong Ung de l'Imperial Buffet a prêté son restaurant pour l'occasion à Boé © JPS

Le chef Tong Ung de l’Imperial Buffet a prêté son restaurant pour l’occasion à Boé © JPS

Cette association rassemble à ce jour 80 chefs qui ne se prennent pas au sérieux (même s’ils méritent le respect eu égard à leur parcours) mais veulent rendre un peu de bonheur à ceux qui en manquent : « pas besoin d’avoir des toques et des étoiles pour avoir du coeur, » m’explique Michel Trama. « A l’origine c’est une bande de copains dont je suis le boute-en-train. L’idée initiale est de faire un bon repas de Noël avec des personnes qui donnent mais n’attendent rien en retour. Hier j’ai apporté à manger à une personne seule. Chacun peut apporter un peu de bonheur, c’est à la portée de tout le monde. »

IMG_3009Finalement tous les chefs, tous les copains sont venus, et on a la chance de faire le repas de Noël pour des gens qui n’ont pas accès à ce repas en fin d’année. On va faire 2300 repas offerts pour ces gens en cette fin d’année et leur donner un petit peu de bonheur, » Michel Trama créateur des Bouffons de la Cuisine.

En France, ce sont 80 chefs qui cette année ont répondu à son appel depuis l’Alsace jusqu’au département du Var, en passant par Paris et Boé près d’Agen dans le Lot-et-Garonne.

IMG_3144Pour vous donner une petite idée de ce menu de fêtes réalisé par 3 chefs à Boé (Tong Ung chef de l’Imperial Buffet, Adrien Pedrazzi du restaurant « Pronto al gusto », de Pascal Sagot la Grangette traiteur, sans oublier Michel Trama) : feuilleté garni d’une tombée d’épinards et crevettes, chou au poulet confis accompagné de son gratin de pommes de terre, et tarte tatin chaude en dessert avec sa chantilly, de quoi rehausser l’ordinaire.

IMG_3130Cette première opération du genre à cette échelle va être réitérée l’an prochain et le chef Michel Trama espère à une autre échelle bien plus importante, car cette initiative replace l’humain au coeur de notre société, qui a trop tendance à oublier ces personnes aux faibles ressources, le reste de l’année. Michel Trama, qui cogite constamment sur ses « Bouffons » a même lancé hier des repas à domicile (et sous cloche », pour personne seule ou retraités isolés.

IMG_3167C’est un moment de joie et de convivialité, je crois que c’est apporter un peu de bonheur à des personnes qui en manquent » Gilbert Vidal secrétaire général du Secours Populaire 47

IMG_3046En Lot-et-Garonne, les Bouffons de la Cuisine vont ainsi illuminer la vie de 250 personnes en cette fin d’année, c’était le cas aujourd’hui à Boé, demain à Villeneuve-sur-Lot et le 28 à Foulayronnes.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Marc Lasbarrères et Emilie Jeannot:

22 Déc

A Bordeaux, la Maison Désiré fête ses 25 ans d’existence

A quelque chose près, cet anniversaire aurait pu coïncider avec Noël. En cette période, la Maison Désiré spécialisée en whisky, spiritueux et en vins est sur le pont pour vous mitonner de joyeuses fêtes et quelques surprises. En 25 ans, cette enseigne s’est imposée dans le paysage des plus grands cavistes de Bordeaux.

Nicolas Désiré, une expertise reconnue dans les choix de whiskys © Jean-Pierre Stahl

Nicolas Désiré, une expertise reconnue dans les choix de whiskys © Jean-Pierre Stahl

C’est une institution désormais à Bordeaux. La Maison Désiré a été créée en 1992  par Alain Désiré, le père de Nicolas aujourd’hui gérant. Cet ancien militaire (au services des essences) s’est lancé dans d’autres types de carburants, meilleurs au nez.

IMG_2898Au départ, il avait surtout souhaité lancer une enseigne de thés et cafés, en tant que grand amateur, mais il s’est vite rendu compte que cela ne suffirait pas à faire tourner la boutique… C’est ainsi qu’il s’est lancé dans le whisky et autres spiritueux. D’ailleurs, son magasin s’est longtemps appelé la Maison du Whisky avant de se nommer Maison Désiré.

IMG_2859Aujourd’hui  « on compte entre 700 et 800 références de whisky, beaucoup d’écossais, des irlandais, japonais, américains et bien sûr quelques français, partenaire de Moon Harbour, le whisky bordelais, et de La Bastille, le whisky d’Angoulême », me confie Nicolas Désiré.

IMG_2887La Maison Désiré aujourd’hui commercialise à 95% des bouteilles de spiritueux, liqueurs, vins tranquilles et effervescents, le reste correspondant aux cafés, thés et chocolats.

IMG_2847Cette belle enseigne est devenue le fournisseur officiel en alcools ou whishys de quelques beaux établissements comme le Grand Hôtel, les Sources de Caudalie, l’Hôtel de Sèze, …et de nombreux bars à cocktails et restaurants de Bordeaux. Elle a toujours un bon ancrage local cours Galliéni à Bordeaux, mais a aussi « un site internet qui se développe bien avec des bouteilles un peu rare qu’on commercialise dans toute la France. »

IMG_2867Ce sont également 300 rhums, 200 armagnacs, des millésimes allant de 1951 à 2000, avec des flacons sur un grand éventail de prix allant jusQu’au fameux Louis XIII, le cognac des rois, de la Maison Rémi Martin à 2990€. Quant aux vins, ce sont 400 références qui garnissent les étagères avec des vins de toute région viticole. « On était très peu vin mais on a étoffé notre gamme depuis qu’on a recruté Guillemette de Castelbajac, issue de la fameuse école de sommellerie Worldsom à Bordeaux. En champagne, on a une maison prestigieuse Egly-Ouriet dont la production est confidentielle, on réussi à avoir 60 bouteilles à l’année. »

Fort d’une équipe de 7 personnes (dont les époux Désiré), la Maison Désiré est sur une dynamique de développement et vient de recruter Louis Bouteloup comme commercial, issu de la MFR de Vayres. Il va ainsi renforcer l’équipe d’experts parmi lesquels figure aussi Karim Messaoud Debbih, originaire comme votre serviteur de Pont-à-Mousson en Lorraine, qui a travaillé à l’Intercontinental au Luxembourg, durant 6 ans aux Sources de Caudalie et à la réouverture du Grand Hôtel avant de devenir conseiller en ventes chez Désiré.

IMG_2894Côté châteaux souhaite un joyeux anniversaire à toute l’équipe. 25 ans, ce n’est pas rien. Et Nicolas et l’ensemble de la Maison Désiré vous souhaitent de joyeuses fêtes.

20 Déc

Quels accords mets et vins pour Noël ? Nicolas Magie et Adrien Champigny du Saint-James vous guident

Nicolas Magie, le chef étoilé du Saint-James à Bouliac, vous montre comment réaliser votre merveilleux repas de Noël, en 4 plats, dans un budget fort limité de 15€ par personne. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Adrien Champigny, le chef sommelier, propose pour chaque plat l’association idéale de vins de Bordeaux et du Grand Sud-Ouest.

Mathier Martin, 1er sous-chef et le chef du Saint-James, Nicolas Magie avec leur entrée © JPS

Mathieu Martin, 1er sous-chef et le chef du Saint-James, Nicolas Magie, avec leur « Foie gras rôti Céleri et Mandarine » © JPS

Vous en avez rêvé, le chef Nicolas Magie l’a fait pour vous et vous montre, comment avec quelques bonnes idées, on peut réaliser un repas de Noël dans un budget maîtrisé de 15 € par personne. Même sentence pour le chef sommelier Adrien Champigny ou comment se faire plaisir en associant pour chaque met un ou des vins, dans une gamme de prix de 15 à 20 € par bouteille au maximum…

IMG_2609Voici quelques astuces pour un repas de fête que vous dévoile le chef du Saint-James Nicolas Magie, avec la plus grande simplicité et pour une menu assez traditionnel.

IMG_2612Pour commercer, il vous propose un foie gras poëlé accompagnée d’une purée de céleri savamment étalée sur du papier à bulles pour lui donner des formes alvéolées après un passage au congélateur… « on va faire des petits bâtonnets de céleri branche » commente le chef Nicolas Magie, aidé de son second Martin ; « entre temps moi je vais couper l’escalope de foie gras, un joli morceau quelque chose de gourmand. On va le poeler, avec une jolie coloration, un peu caramélisé tout en faisant attention à la cuisson. Zests de clémentines et de citron ». Au dressage de l’assiette, on y ajoute les mandarines pelées et taillées en 4 et la purée de céléri avec quelques pointes de chutney…

IMG_2622Pour accompagner cette entrée, Adrien Champigny le chef sommelier vous propose un petit blanc sec du grand Sud-Ouest : « on va aller au Pays-Basque aujourd’hui sur la petite appellation Irouléguy, avec le Domaine Arretxea en 2012, un terroir de schiste et de grès, on est sur un vin avec du caractère. Le plat a beaucoup de gras, de l’opulence, un petit peu d’amertume avec le céleri, la gourmandise avec le jus de canard et la mandarine, c’est important de privilégier ce type d’accord. »

IMG_2630Comme fruit de mer, rien de tel qu’une belle Saint-Jacques fraîche : « on appuie, on tourne et on récupère notre noix…

IMG_2639« On va les snacker 30 secondes de chaque côté, les glacer avec notre petit jus de volaille, «  explique Nicolas Magie. Des noix que l’on va marier avec des châtaignes et champignons de saison : « quelques petits copeaux de truffe, la petite purée de marron, les marrons glacés et la truffe tout simplement. »

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Et avec cela, qu’est-ce que l’on boit ? « Chef, avec ce plat, un vin blanc (château Larrivet-Haut-Brion 2007) et un vin rouge (Elian Da Ros 2011). On est sur un plat avec un goût de terroir assez prononcé.

IMG_2667Un vin rouge sur les côtes du Marmandais, assez élégant pas trop tannique, pas trop puissant. On reste sur la gourmandise, cela fonctionne très bien…

Le blanc, évidemment avec quelques années de bouteille, beaucoup de complexité, beaucoup de richesse, on est sur les grands terroirs de Pessac-Léognan, qui fera merveille avec les Saint-Jacques. »

IMG_2671En plat principal, un chevreuil de chasse des Landes, un filet juste rôti… « C’est une viande, il n’y a que du maigre, il n’y a pas de gras. C’est une cuisson très très courte, on le garde bien bien bleu et dessus on est venu travailler un peu un beurre maître d’hôtel, un beurre avec du persil frais, du jus de citron avec beaucoup d’acidité, à côté deux ou trois salsifis glacés au jus, une petite purée de salsifis, poudre de persil et jus.

IMG_2622Pour accompagner, un château de Malleret 2014, un Haut-Médoc, pas trop puissant, pas trop tannique fera l’affaire. « Le chevreuil reste une viande qui est très fine, élégante, il faut vraiment aller chercher ce style de vin, on va éviter les vins trop massifs, trop puissants, trop structurés », explique le chef sommelier Adrien Champigny.

IMG_2687Et pour conclure, un dessert léger, la noisette acidulée, mi-fruité, mi-glacé et surtout chocolatée. « A l’intérieur un crémeux guanduja, des noisettes caramélisées, des petits morceaux de citron vert et un sorbet au kalamansi et le tout fini par un siphon au chocolat chaud comme une texture d’une mousse au chocolat », commente Sébastien Bertin le chef pâtissier du Saint-James, lauréat du trophée au Gault & Millau Tour 2017.

IMG_2725Adrien Champigny recommande un petit Sauternes, Castelnau le second vin de Suduiraut : « on a un joli sucre mais il y a une belle fraîcheur et une belle acidité, sur 2010 c’est un millésime qui est très équilibré, l’accord fonctionne bien. Pour terminer un joli repas de fête, on n’a pas trouvé mieux. »

Et tous les 4 de vous souhaiter, ainsi que Côté Châteaux de passer de joyeuses fêtes.

Nicolas Magie, le chef du Saint-James vous dit tout :

IMG_2617Foie gras rôti Céleri et mandarine 1. Purée de céleri Faire suer votre oignon ciselé dans un peu d’huile d’olive en prenant soin de ne pas le colorer. Puis incorporer votre céleri boule en brunoise. Mouiller avec le lait et la crème. Une fois cuit, mixer puis rectifier l’assaisonnement. Déposer la purée sur les alvéoles comme sur la vidéo. 2. Chutney Peler à vif les mandarines et les tailler en 4. Emincer la peau de citron confit. Mélanger tous les ingrédients puis laisser mariner 4 heures. Cuire l’ensemble de tous les éléments jusqu’à réduction de 50% puis mixer fortement. 3. Eplucher le céleri branche puis réaliser une julienne régulière. 4. Déposer dans votre assiette les alvéoles de purée de céleri et quelques points de chutney de mandarine, puis la julienne de céleri branche préalablement assaisonnée de fleur de sel et d’huile d’olive. Déposer les tranches de foie gras poêlé et les arroser de jus de volaille

Ingrédients et quantités pour 8 personnes : Foie gras frais 800 g, 8 tranches de 100 g Sel, piment d’Espelette PM Céleri rave 500 g Crème 300 g Lait 100 g Oignon 1 p Ail 1 gousse Huile d’olive PM Chutney : Mandarine 250 g Sucre roux 125 g Citron confit ½ Jus de citron ½ Gingembre râpé 50 g Jus de mandarine PM Céleri branche 100 g Jus de volaille 100 g

IMG_2627Pour le poisson: 1. Mixer les marrons avec l’eau bouillante afin de réaliser une purée lisse puis rectifier l’assaisonnement. Débarrasser dans une poche à douille vermicelle. 2. Faire glacer les marrons dans le jus de volaille en prenant soin de ne pas les colorer tout en gardant leur moelleux. 3. Faire saisir les Saint-Jacques dans une poêle avec un peu d’huile d’olive 30 secondes de chaque côté. Débarrasser et réserver au chaud. 4. Dresser les marrons harmonieusement puis la purée à l’aide de la poche et ajouter de jolis copeaux de truffe, puis les Saint-Jacques. Arroser généreusement de jus de volaille.

Ingrédients pour 8 personnes : Saint-Jacques 16 pièces Marrons cuits sous vide 100 g Eau bouillante 77 g Marron 300 g Jus de volaille 100 g Truffe noire du Périgord 40 g

Nicolas Magie et Adrien Champigny ont cherché les meilleurs accords © JPS

Nicolas Magie et Adrien Champigny ont cherché les meilleurs accords © JPS

Chevreuil rôti, salsifis et topinambour et jus compoté : 1. Lever les filets de chevreuil, réserver. 2. Colorer les carcasses dans une casserole à l’huile de tournesol, puis ajouter le beurre. Laisser mousser, mettre la garniture aromatique puis laisser colorer tout en remuant de temps en temps. Mouiller avec le fond de veau, puis laisser cuire 1 heure. Egoutter, faire réduire le jus de moitié puis monter au beurre 3. Eplucher les salsifis, les faire revenir à l’huile de tournesol puis les cuire dans le fond de veau. Débarrasser puis fumer à l’aiguille de pin. 4. Réaliser le beurre maître d’hôtel, le façonner en boudin, réserver. 5. Eplucher les topinambours puis les conserver dans de l’eau froide et du jus de citron. Tailler en 2 ou 3, suer les oignons, ajouter les morceaux de topinambours puis verser la crème. Laisser compoter tranquillement, égoutter et mixer avec le beurre. Réserver. 6. Cuire les filets de chevreuil à l’huile et au beurre, tailler en tronçons puis ajouter le beurre. 7. Réchauffer les salsifis dans leur jus de cuisson, la purée dans une casserole.

Ingrédients : Chevreuil Dos de chevreuil 2.200 kg Salsifis Salsifis 0.900 kg Fond de veau 0.220 L Beurre maitre d’hôtel Beurre demi-sel 0.100 kg Persil plat 0.015 kg Jus et zeste de citron vert 1 pièce Sel/poivre PM Purée topinambour Topinambour 0.500 kg Crème 0.250 kg Oignon 0.020 kg Beurre 0.020 kg Sauce Fond de veau 0.250 L Carcasse chevreuil 1 kg Beurre doux 0.010 kg Oignon 0.060 kg Ail 2 gousses Thym 2 branches

Mathieu Martin, 1er sous-chef, Sébastien Bertin chef pâtissier, Nicolas Magie chef cuisinier et Adrien Champigny, chef sommelier, du Saint-James vous souhaitent de joyeuses fêtes gourmandes © JPS

Mathieu Martin, 1er sous-chef, Sébastien Bertin chef pâtissier, Nicolas Magie chef cuisinier et Adrien Champigny, chef sommelier, du Saint-James vous souhaitent de joyeuses fêtes gourmandes © JPS

La noisette acidulée : 1. Tuiles : mélanger le beurre pommade et le sucre. Ajouter le blanc d’œuf, mélanger. Ajouter la farine, mélanger. Ajouter le cacao en poudre, mélanger. Etaler la pâte en bandes rectangles de 5/25 cm, mettre au four environ 4 min à 180°C. A la sortie du four, enrouler autour d’un tube. 2. Crémeux : faire bouillir le lait. Ajouter la gélatine ramollie dans de l’eau glacée. Verser sur le chocolat. Ajouter la crème, mixer. Réserver au frais. Le lendemain, monter au batteur. 3. Caramel : faire fondre le sucre, laisser refroidir. Tremper les noisettes dans le caramel à l’aide d’un cure-dent. Suspendre les noisettes en plantant le cure dent dans du polystyrène, laisser couler le caramel. 4. Noisettes caramélisées : réaliser le caramel, cuire à 121°C. Ajouter les noisettes torréfiées, caraméliser. Ajouter du beurre pour décuire. Verser sur une plaque, laisser refroidir. Concasser à l’aide d’un rouleau. 5. Espuma Kalapaïa : faire bouillir la crème. Mélanger le sucre et le jaune d’œuf. Ajouter à la crème pour réaliser une crème anglaise. Verser sur le chocolat, laisser fondre, mixer. Verser 60 g dans un siphon, gazer à 2 cartouches. Réserver au bain marie. 6. Sorbet Kalamansi : faire bouillir l’eau, le sucre et le stabilisateur. Ajouter le lait et le jus de citron. Si vous n’avez pas de sorbetière, vous pouvez acheter le sorbet tout prêt.

Ingredients : Tuiles Beurre 17.5 g Sucre glace 5 g Blanc d’œuf 3 g Farine 8 g Cacao en poudre 2 g Crémeux guanduja Lait 11 g Crème 22 g Guanduja 16.5 g Feuille de gélatine ½ feuille Noisette filée Sucre Pm Eau Pm Noisettes caramélisées Noisettes torréfiées 10 g Sucre semoule 5 g Eau 1.5 g Beurre 0.5 g Espuma Kalapaïa Crème 0.1 L Sucre 20 g Jaune d’œuf 20 g Sorbet Kalamansi Lait 12.5 g Eau 12.5 g Sucre 10 g Jus de citron vert 12.5 g Stabilisateur 0.15 g

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christelle Arfel, Christophe Varone, Isabelle Rougeot :

18 Déc

La grande tournée des anciens de Worldsom à Bordeaux

C’était un moment d’émotion pour 4 anciens élèves de la 2ère promotion de Worldsom, l’école internationale de sommellerie de Bordeaux. Tous 4 ont effectué pour quelques jours en décembre un retour aux sources et une jolie tournée entre l’école et le vignoble bordelais.

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Huijie Xu et Leonid Fadeev © Worldsom

De la promotion Worldsom 2014, ce sont 4 anciens participants qui sont venus rendre visite à leurs formateurs de Worldsom, une émanation de la Chambre de Commerce de Bordeaux.

Parmi ces « stars » du comptoir :
– Leonid Fadeev, qui a commencé son éducation en vin à Worldsom , et qui se prépare maintenant pour le Master of Wine 
– Huijie Xu, gestionnaire d’un château en Côtes de Castillon 
– Donald Nichols, un retraité qui se passionne pour le milieu du vin et fait parfois un peu de conseil 
– Allan O’Donovan, un retraité anciennement propriétaire d’un restaurant à Hollywood 

Ces 4 piliers fondateurs de l’Ecole ont participé à une après midi de dégustation en cours avec le  groupe actuel, où ils ont pu échanger sur leur parcours et leurs projets. Côté Châteaux les avait suivi à plusieurs reprises lors de leur formation, notamment au Chapon Fin avec Alexandre Morin, l’ancien sommelier en chef de ce prestigieux restaurant de Bordeaux : relire « Profession sommelier : plus qu’une vocation un sacerdoce »

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Parmi les dates phares de leur tournée à Bordeaux, ils ont participé aux visites des caves de Badie, de l’Intendant et celle du Chapon Fin pour finir en Afterwork au Gabriel tous ensemble. 
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Leur périple s’est poursuivi avec des visites de châteaux et notamment Trottevieille et La Gaffelière à St Emilion.

Les anciens de Wordlsom à Saint-Emilion © Wordlsom

Les anciens de Wordlsom à Saint-Emilion © Wordlsom

Une petite semaine bien remplie par de nouveaux souvenirs à jamais gravés dans leur mémoire, car ces diplômés de Worldsom ont l’art de la sommellerie au fond de leur coeur et par dessus tout l’amour de Bordeaux. 

Revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine en novembre 2014 :