08 Déc

La Confédération Paysanne remontée suite à une affaire de fraude à Bordeaux, la Fédération des Grands Vins lui répond

La Coupe Davis étant terminée, le match continue entre la Confédération Paysanne d’un côté et le CIVB et la Fédération des Grands Vins de l’autre. La Confédération sommait avant-hier ces institutions de lui répondre sur l’affaire de fraude aux vins de Bordeaux dévoilée par Vitisphère où 4200 hl de vins languedociens auraient été transformés en Bordeaux, Bordeaux supérieur, Pomerol, Margaux, Pauillac et St Julien. La Fédération des Grands Vins ne se défilera pas et se portera partie civile dès que l’action en justice sera engagée a-t-elle commentée auprès de Côté Châteaux. Le CIVB répondra aux questions de la presse lundi 18 décembre lors de son AG.

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

L’histoire concerne 4200 hectolitres de vins languedociens qui auraient été transformés en vins bordelais entre 2012 et 2014, une affaire révélée par Vitisphère, suite à une opération des douanes et remise avant-hier soir sur le tapis par la Confédération Paysanne, 3e syndicat de Gironde.

Pour Dominque Techer de la Confédération Paysanne  : « Nous avons cru, un court moment, que les instances viticoles bordelaises allaient enfin retrouver leur honneur perdu. Nous avons cru que, dans un même mouvement, « notre » interprofession, le CIVB, la Fédération des grands vins de Bordeaux, les appellations Bordeaux, Bordeaux supérieur, Pomerol, Margaux, Pauillac et St Julien allaient demander haut et fort à la justice, de laver l’affront fait à ces appellations prestigieuses et de sanctionner lourdement les fraudeurs. Au lieu de cela, on assiste à un drôle de manège, une course où chacun rivalise d’ingéniosité pour faire traîner l’affaire et surtout les poursuites. On pourrait presque croire que ce qui est recherché, c’est la prescription des faits. Les Douanes, parfois si diligentes pour sanctionner le petit viticulteur sans relations, ne semblent pas se presser pour saisir le procureur de la République. Tout le milieu viticole est au courant mais personne ne semble vouloir s’exprimer. Bizarre… »

Hervé Grandeau, le Président de la Fédération des Grands vins de Bordeaux © JPS

Hervé Grandeau, le Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux © JPS

Aujourd’hui Hervé Grandeau rétorque : « la Fédération des Grands Vins de Bordeaux a toujours répondu présent et s’est toujours porté partie civile dans ces affaires de fraude, mais encore faut-il qu’il y ait une action en justice et pour le moment il n’y en a pas. Aujourd’hui il y a une instruction du dossier par le service des douanes. Un journaliste a parlé de cela, de manière tout-à-fait légitime. On ne pourra pas être pris à défaut car on le fait régulièrement ».

La Confédération Paysanne invoque une nouvelle fois le fait de se défendre contre le « Bordeaux bashing », en défendant les appellations de Bordeaux au nom de la viticulture honnête.  « Au nom de la viticulture honnête, nous demandons donc solennellement au CIVB, à la FGVB et aux appellations victimes de cette fraude de déposer plainte devant le procureur de la République de Bordeaux. Le contraire pourrait passer pour de la forfaiture pure et simple » selon la Confédération Paysane.

Et Hervé Grandeau de commenter : « Un syndicat minoritaire essaie de nous faire passer pour ce que l’on n’est pas. On va s’exprimer très clairement lundi prochain lors de l’Assemblée Générale de la Fédération des Grands Vins. » Le CIVB est sur la même ligne que la FGVB et attend l’action en justice pour se porter partie civile.

Balle au centre en foot ou alors tie-break en tennis. La suite au prochain numéro.

Bordeaux Tasting, c’est ce week-end le grand rendez-vous des amateurs de vins

Samedi, on s’attend à une affluence comme l’an dernier assez importante, dimanche cela devrait être plus fluide. 300 vins et champagnes seront proposés à la dégustation, des vins de haute volée et d’autres plus abordables qui pourront venir pourquoi pas garnir vos tables de fin d’année, grâce à la présence d’une boutique éphémère.

Jérémie, Stéphanie et Sylvie Milhard-Bessard du château Vieux Mougnac © JPS

Jérémie, Stéphanie et Sylvie Milhard-Bessard du château Vieux Mougnac, l’an dernier parmi les Bordeaux Extra-Terriens© JPS

« Bordeaux Tasting » est l’occasion de déguster et de choisir les vins qui accompagneront les menus de Noël et du réveillon du nouvel an. La notion de « vin de fête » ayant beaucoup évolué, le festival offre un large choix de références, classiques ou plus novatrices, pour répondre aux envies et budget de chaque visiteur. La notion de « vin de fête » est aujourd’hui assez floue.

« Communément, il s’agit d’un vin qui honore la table » mais comme l’explique Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins, « on peut faire honneur aux plats servis en cette fin d’année en les accompagnant naturellement d’étiquettes à très forte notoriété, nombreuses à « Bordeaux Tasting », mais également de grands vins dont les prix restent encore abordables, eux aussi très présents sur le festival.

Que l’on parle d’un Château Beychevelle Grand Cru Classé 1855 ou d’un Clos Floridène qui n’est pas classé et coûte moins de 20€, dans les deux cas, ces crus feront honneur aux mets servis. Ce sont là deux exemples de vins magnifiques qui certes correspondent à des prix et à des sociologies différentes, mais illustrent pleinement la notion de « vin de fête » ; celle-ci doit rester assez ouverte et permettre à tous de faire son choix.

Il ne faut pas forcément investir 200€ dans une bouteille de vin pour accompagner dignement un dîner de réveillon. On en trouve à tous les prix. Il en va de même pour les Champagnes, incontournables en cette fin d’année. Proposer des grands vins avec une gamme de prix assez large, de 15 à 200€, c’est aussi ça Bordeaux Tasting »

Avec Bordeaux Tasting

Pour mieux fluidifier l’entrée des visiteurs, les réservations devront être effectuées préalablement sur www.terredevins.com : Pass 1 jour ou 2 jours de 23 à 45 € – TARIF SUR PLACE : Pass 1 jour samedi 32 €, Pass 1 jour dimanche 28 € (avec abonnement d’un an au magazine « Terre de vins »).

07 Déc

Avant le père Noël, les vignerons de Castillon arrivent pour déguster chez vous…

Vous allez découvrir demain dans le blog l’idée originale des Castillon-Côtes de Bordeaux : « j’irai déguster chez vous ». Une nouvelle opération de séduction des nouveaux consommateurs reconduite à Bordeaux vendredi et samedi…Et ça cartonne !

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Coming soon : demain sur Côté Châteaux et dimanche sur France 3 Aquitaine dans le 19/20 le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde et Rémi Grillot.

Débat mardi prochain à la Cité du Vin : « Boirons-nous encore des liquoreux à Noël ? »

La question est saugrenue, car s’il y a bien un instant de recueillement dans l’année pour tous devant ces formidables vins, c’est au minimum au moment des réveillons. Toutefois Kedge et la Cité du Vin ouvrent le débat, comme tous les 2 mois, dans le cadre de « C’dans le Vin ». Un instant de plaisir, de douceur avec la présence du Marquis de Lur Saluces, ancien propriétaire de château d’Yquem et actuel du château de Fargues.

laciteduvin_site_soustitre_prog_boironsnousdesliquoreuxanoel« Noël approche… Nos grands-mères et autres maîtresses de maison se préparent à servir à la fin du repas, à toute une famille dont les papilles sont déjà tapissées de sucre et autres nourritures gouteuses, le fameux vin liquoreux « qui va avec le dessert ». L’autre version étant « le vin qui va avec le foie gras ».

Conséquence : la vente et l’export de nos vins liquoreux chutent. Mais chutent-t-ils pour tout le monde ? Toutes les régions productrices sont-elles logées à la même enseigne ?

Alors, le vin liquoreux est-il le nectar sucré qui n’est de sortie que pour les fêtes de fin d’année ? Le Vin des Mamies ?  Victime d’un désamour général ? Des vins en passe de disparition ? Des vins blacklistés dans une ère où il ne faut pas manger du sucre (et encore moins en boire) ?

Peut-on « sauver le Soldat Moelleux » ? Si, oui, comment ? Quel repositionnement pour ce vin qui fut appelé le Vin des Rois ? Comment assurer sa rentabilité aux producteurs ? » annoncent la Cité du Vin et Kedge.

Une approche un peu restrictive et poussiéreuse, car certes la production a largement chuté depuis quelques temps déjà, avec une consommation en France qui diminue régulièrement, mais les initiatives avec les Sweet Bordeaux qui vont chercher des marchés à l’export (+18% en 2015), les nouveaux entrepreneurs dans le Sauternais ne manquent pas ces dernières années. Certains lançant même de nouveaux concepts comme le Sweet’Z. Sans parler des nouvelles brasseries (au château Guiraud bientôt, la Grand’ Vigne) ou l’hôtel restaurantqui ouvrira à Lafaurie-Peyraguey au printemps. Et d’un probable classement Unesco. Tout laisse à penser que les liquoreux vont se relancer.

La question n’est pas tant d’enterrer le Sauternes mais plutôt une question d’éducation des nouvelles générations sur ces vins qui peuvent se déguster en n’importe quelle occasion, selon les goûts et les instants de douceur à partager : en apéritif pour certains, sur un foie gras, des plats asiatiques ou épicés, des fromages persillés, et même en fin de repas. Il y a tant à découvrir…chez les Sauternes et autres vins liquoreux de Bordeaux et d’ailleurs.

Débat C’Dans le Vin mardi 12 décembre à la Cité du Vin avec Jacques-Olivier PESME, directeur de KEDGE Wine & Spirits Academy,

Avec :

  • Patrick BAUDOUIN, vigneron de chenins en Anjou, Domaine Patrick Baudouin
  • Caroline FURSTOSS, chef sommelière au sein du restaurant Le Grand Restaurant de Jean-François PIEGE
  • Jean-Marc GRUSSAUTE, vigneron, Camin Larreydia, Jurançon
  • Jacques GLENAT, président directeur général des Editions Glénat
  • Alexandre de LUR SALUCES, propriétaire du Château de Fargues et ancien gestionnaire du Château d’Yquem
  • Et avec Jérôme BAUDOUIN, journaliste à La Revue du vin de France.

05 Déc

Mieux que 007, c’est cinq 0 pour château Ripeau

En 2017, l’itinéraire technique mis en place à Château Ripeau pour les traitements et la conduite sur 100% du vignoble, a été réalisé sans herbicide, sans insecticide, sans fongicide et sans cuivre métal pour lutter contre les maladies de la vigne. Pour ces initiatives, les frères Grégoire sont pour Côté Châteaux les vignerons du mois.

Cyrille et Nicolas Grégoire, propriétaires de © château Ripeau

Cyrille et Nicolas Grégoire, propriétaires de © château Ripeau

C’est comme au tennis mais ce n’est pas 6-0 mais cinq 0 en l’espèce chez Ripeau : 0 Herbicide, 0 Insecticide, 0 Fongicide et 0 Cuivre métal  et enfin 0 Résidu. A première vue, cela paraît sain et alléchant.

C’est en janvier 2015 que la famille Grégoire a acquis Château Ripeau, un Saint-Emilion Grand Cru Classé depuis 1955.

La révolution va être enclenchée avec Julien Salles, qui rejoint Cyrille et Nicolas Grégoire comme directeur d’exploitation de Château Ripeau. « Julien Salles travaillait depuis quelques années avec Guillaume Grocq, concepteur de produits de biocontrôle, de biostimulants et de physiofortifiants, à mettre en œuvre des programmes de protection de la vigne visant à réduire voir supprimer l’emploi de produits phytosanitaires pour les remplacer par des alternatives sans aucun impact sur l’environnement et la santé ».

Faire de Château Ripeau un grand vin, ce n’est finalement que rendre justice à ce terroir exceptionnel digne des plus grands. Nous avons hâte de bâtir un nouvel écrin à Ripeau, hâte de lui faire vivre sa métamorphose, hâte d’extraire de son sol sa magnifique promesse ». Cyrille & Nicolas Grégoire

Au Château Ripeau, on a opté pour de  bonnes pratiques. Celles-ci se sont traduites par une conduite rigoureuse du vignoble et un retour du cheval pour un travail du sol plus sain pour supprimer l’emploi du glyphosate et de tous autres herbicides.

Une question d’autant plus d’actualité que l’autorisation d’utiliser en Europe du glyphosate a été reconduite pour 5 ans le lundi 27 novembre, alors même que la France et Emmanuel Macron se sont montrés opposés : « J’ai demandé au gouvernement de prendre es dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans », a affirmé sur Twitter le Préident de la République.

Les autres bonnes pratiques mises en place ont été :

  • Des méthodes alternatives comme la confusion sexuelle pour supprimer l’emploi d’insecticides.
  • Travaux prophylactiques soignés tout au long de la croissance de la vigne et ce jusqu’aux vendanges pour obtenir des raisins sains et murs.
  • Apports maîtrisés d’amendement strictement organique d’origine végétale et/ou animale pour la nature et la structure du sol.
  • Installation d’une station météo sur la propriété pour aider à définir avec précision les dates d’application des produits pour lutter contre les maladies et ravageurs de la vigne, optimisation du matériel de pulvérisation…

24068278_739410606264875_4976866896726643874_nMalgré cette mutation des pratiques, le Château Ripeau a pu démontrer qu’il est possible de :

  • maintenir une production de quantité et de qualité.
  • veiller à la santé et à la sécurité des populations (hommes vivant ou travaillant sur l’exploitation, riverains, écoles, enfants et personnes sensibles…)
  •  respecter et de protéger au maximum les milieux (air, sols, eaux) mais aussi la faune et la flore.
  • être en adéquation avec les attentes des consommateurs, sans résidus de pesticides et sur le respect de l’homme et de son environnement.

03 Déc

Nouveau record pour iDealwine : une bouteille de Romanée-Conti 2000 vendue 17146 € !

C’est désormais le vin le plus cher vendu sur les enchères de iDealwine. Une bouteille vendue 14100 € aux enchères, ce qui avec les frais fait la bagatelle de 17146 €; Une bouteille de Romanée-Conti 2000 qui devient le nouveau vin le plus cher vendu sur les enchères iDealwine

La fameuse bouteille vendue aux enchères par © iDealwine

La fameuse bouteille vendue aux enchères par © iDealwine

Lors des enchères on-line qui se sont achevées le 15 novembre 2017 sur iDealwine.com, la Romanée-Conti 2000 est devenu le nouveau vin le plus cher vendu sur le site. C’est un amateur résidant en France qui s’est porté acquéreur de ce vin mythique. Les enchères avaient débuté à 9000€ et ont progressivement monté jusqu’à 14 100€ (17 146€ TTC).

Le précédent record du vin le plus cher vendu sur iDealwine.com était également une bouteille de Romanée-Conti, enregistré cette fois-ci sur le millésime 1990. La bouteille avait alors été adjugée 15 240€ au profit d’un amateur de Hong-Kong, le 31 mai 2017.

La parcelle de Romanée-Conti, monopole du domaine, couvre seulement 1,8 hectares – la parcelle n’a jamais changée de taille depuis 1580 – et ne produit guère plus de 6000 bouteilles par an de ce vin mythique et exceptionnel. La rareté et la perfection de ce vin en font le plus cher au monde.

Avec iDealwine

02 Déc

L’enregistrement des Escapades avec Ronan Kerverrac sur les coteaux de château Pavie

On vous l’avait annoncé en début de semaine. Les Escapades de Jean-Luc Petitrenaud avec Carine Teyssandier allaient faire escale en Gironde. Ils ont tourné ce matin chez Perse au château Pavie avec Renan Kervarrec, le chef doublement étoilé, pour montrer l’excellence de la cuisine et des vins de Saint-Emilion.

Enregistrement des Escapades aec

Enregistrement des Escapades avec Carine Teyssandier et © Ronan Kervarrec

Ce qu’il y a de bien c’est le cadre, une immensité de rangs de vignes sur des coteaux très bien exposés. Un cadre idéal pour enregistrer la suite des Escapades avec Carine Teyssandier, qui remplace Jean-Luc Petitrenaud. A ceci près, que les belles couleurs d’automne ont dispuru, étant donné qu’on est davantge rentré dans l’hiver avec ces températures qui frôlent le gel.

Le chef breton de l’Hostellerie de Plaisance avait donc sorti un barbecue de circonstance réchauffer, quoique, mais davantage pour montrer son savoir-faire. Sur son site Facebook il commente « Merci aux équipes des #escapadesdepetitrenaud et #france5 pour leurs gentillesses et ce beau moment. J’ai passé un super beau moment avec vous!!!
Et merci à toi #anthonydavid et aux équipes de L’#hostelleriedeplaisance et de l’Envers du Décor pour avoir su vous adapter aux divers demandes et aux amis producteurs de vous êtes déplacer ».

On a hâte de voir, en début d’année 2018, cette belle émission qui consacre la gastronomie  et le patrimoine culinaire et vinicole de la France.

30 Nov

Les Vins des Rois ou quand les monarques ont rendu célèbres vignobles et châteaux…

A l’époque, il n’y avait pas la télé ni les réseaux sociaux. Mais du jour où le monarque s’était entiché d’un vin, toute la Cour en parlait, et de ce fait c’était le gros coup de publicité pour le domaine en question. C’est ainsi que château Lafite a peaufiné sa renommée, grâce à Louis XV et qu’il a par la suite été classé 1er cru dans le classement des 1855. 

Le château Lafite, à Pauillac, s'est fait un nom à la Cour du Roi Louis XV © Jean-Pierre Stahl

Le château Lafite, à Pauillac, s’est fait un nom à la Cour du Roi Louis XV © Jean-Pierre Stahl

Quand les monarques faisaient la renommée des propriétés du Bordelais…

Une des très vieilles bouteilles de Lafite-Rothschild en 1811, situé dans la salle de dégustation © jps

Une des très vieilles bouteilles de Lafite-Rothschild en 1811, situé dans la salle de dégustation © jps

LAFITE CHARMA TOUTE LA COUR DE LOUIS XV

A Pauillac, château Lafite a une histoire intimement liée à celle du roi Louis XV, dit « le Bien-Aimé ». Le roi avait envoyé en Guyenne comme gouverneur Louis Armand Vignerot du Plessis ; le Maréchal de Richelieu allait impressionner le monarque à son retour à la cour par une bien bonne mine.

Eric Kohler, directeur technique de château Lafite rappelle ce fameux dialogue entre le Maréchal de Richelieu et Louis XV : « Maréchal, je suis tenté de croire que vous avez 25 ans de moins qu’à votre départ en Guyenne », ce à quoi le Maréchal lui répondit :

Votre Majesté ignore-t-elle que j’ai trouvé la fameuse fontaine de jouvence, j’ai découvert que le château Lafite est un breuvage cordial, généreux et délicieux, et comparable à l’Ambroisie des Dieux de l’Olympe », Eric Kohler, citant le Maréchal de Richelieu

Le directeur technique de château Lafite, racontant l'histoire marquante du Maréchal de Richelieu auprès du roi Louis XV © JPS

Le directeur technique de château Lafite, racontant l’histoire marquante du Maréchal de Richelieu auprès du roi Louis XV © JPS

La cour, plutôt habituée au champagne, découvrit alors ce vin fin et tannique du Médoc. Son propriétaire, le Marquis Nicolas Alexandre de Ségur, gagna alors le surnom de Prince des Vignes. « Lorsque la cour a goûté les vins de Lafite, elle a perçu cette concentration plus importante, qui a ensuite été expliquée dans les années 1990 à travers le fameux paradoxe de Bordeaux puisque la richesse et les tanins des vins de Bordeaux avaient des vertus médicinales prouvées »n poursuit Eric Kohler.

IMG_1902Mais la notoriété de Lafite était déjà bien établie en Angleterre car Haut-Brion avait été précurseur et avait réussi à se faire connaître des Anglais, ayant même ouvert une taverne fort renommée au XVIIe siècle…

Dans le célèbre chai d"élevage de château Lafite © JPS

Dans le célèbre chai d »élevage de château Lafite © JPS

La consécration par la cour de France allait perdurer tout au long du XIXe siècle jusqu’au classement de 1855. « Lafite avait donc été classé 1er des 1ers avec Latour, Margaux et Haut-Brion, depuis cette époque la notoriété a grandi pour atteindre ce qu’elle est aujourd’hui dans le monde entier. »

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QUAND JOSEPHINE COMBLA LA FAMILLE SOUM

Bien plus anecdotique, cette histoire de Napoléon et de son épouse au retour des guerres d’Espagne. En 1809, son épouse Joséphine marqua à tout jamais un petit domaine au nord de Bordeaux…

« L’Impératrice Joséphine, accompagnant Napoléon aux guerres d’Espagne, s’est arrêtée pour faire pipi dans la vigne, et depuis cette parcelle a été cadastrée sous le nom de « congaillard », explique Martine Soum propiétaire des Vignobles Soum.

IMG_2001Et c’est ainsi qu’est née à Marsas « la Pissotière de l’Impératrice », une marque déposée par la famille Soum.

Madame Soum fière de cette anecdote de l'histoire, que son père fit prospérer © JPS

Madame Soum fière de cette anecdote de l’histoire, que son père fit prospérer © JPS

Elle lui valu de nombreux articles de presse et une reconnaissance par les amoureux de Napoléon mais pas seulement.

Une idée de génie qu'a eu Mr Soum en déposant cette marque © JPS

Une idée de génie qu’a eu Mr Soum en déposant cette marque © JPS

« C’est une anecdote qui nous fait travailler, les gens viennent, cela les amuse beaucoup, » Martine Soum.

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QUAND LOUIS XV ET NAPOLEON III TRONAIENT EN BONNE PLACE A BORDEAUX

L’histoire de Bordeaux, de ses vins et des monarques, si elle est peu importante, est pour le moins marquante. Bordeaux avait érigé une statue équestre, en bronze, en hommage au Roi Louis XV, sur la place Royale aujourd’hui devenue place de la Bourse (dont on peut encore admirer des tableaux au sein des salons de la CCI).

Louis XV le Bien Aimé trône en bonne place dans l'un des salons XVIIIe du Palais de la Bourse © JPS

Louis XV le Bien Aimé trône en bonne place dans l’un des salons XVIIIe du Palais de la Bourse © JPS

Descendue puis fondue à la révolution, elle fut remplacée par une statue de Napoléon III qui commanda le classement de 1855, avant d’être lui-même remplacé par les 3 Grâces. Ces dernières auraient pu à leur tour être remplacées dans les années 2000 lors des travaux des quais de Bordeaux, par une nouvelle statue de Louis XV car il existe toujours le moule à Paris. Histoire de rendre grâce à ce monarque éclairé qui, le premier en France, fit le succès des vins de Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christèle Afel, montage Christophe Varone, mixage Véronique Lamartinière, avec l’éclairage en suivant de Frédéric Lot :

29 Nov

Le vin belge et néerlandais dans la cour des grands grâce à un label européen

Les Belges et les Néerlandais, plus connus pour leur chocolat ou leur fromage, ont obtenu lundi le label convoité européen AOP pour le vin produit dans une zone viticole tranfrontalière de la région du Limbourg, devenant un cas unique en Europe.

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« Après des années de procédure, la Commission européenne a officiellement délivré le label Appellation d’origine protégée à la région viticole Maasvallei Limburg », se sont réjouis les vignerons Harry Vorselen et Karel Henckens dans un communiqué envoyé à l’AFP.

Cette région, qui s’étend des deux côtés du fleuve la Meuse, frontière entre la Belgique et les Pays-Bas, devient ainsi la première région transfrontalière en Europe à recevoir ce label pour son vin. L’AOP est une appellation européenne qui désigne un produit dont les principales étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit.

Le Néerlandais Harry Vorselen et dix viticulteurs belges, dont Karel Henckens, pourront désormais orner leurs étiquettes du logo rouge et jaune AOP avant de les coller sur les bouteilles de Pinot noir, gris ou blanc, d’Auxerrois, Chardonnay ou de Riesling.

« L’idée de demander une appellation pour les deux côtés de la Meuse nous est venue en 2010, car notre terroir ne s’arrête pas à la frontière », ont expliqué les deux
collègues, qui sont à l’initiative du projet.

Le vin de cette région du nord de l’Europe gagne chaque année en qualité, profitant de la hausse des températures provoquée par le changement climatique, selon M. Vorselen, qui a produit sa première bouteille avec sa femme en 2004. Aujourd’hui, il en produit 45.000 par an. « La couche supérieure de terreau chaud et la terre graveleuse du sol ici sont déterminantes pour la minéralité, la profondeur et la finesse de nos vins », ont expliqué les deux hommes, fiers comme des coqs de pouvoir rivaliser dorénavant avec les pays producteurs historiques de vin comme, par exemple, le voisin français.

Le secteur du vin est encore récent aux Pays-Bas. Au total, 160 hectares y sont consacrés à la culture viticole, des plants gérés par 90 passionnés, selon le Bureau central des Statistiques (CBS).

AFP

28 Nov

Les 100 Meilleurs Vins au Monde selon le Wine Spectator

Voici le Top 100 de 2017 révélé lundi dernier par le Wine Spectator. Un classement attendu par la planète vin car le Wine Spectator est l’un des plus influents magazines spécialisé au monde. N°1 le Merlot 2014 de Duckhorn de la Napa Valley. Château Coutet à Barsac est N°3 et Canon-La Gaffelière à Saint-Emilion N°5.

Extrait du © Wine Spectator

Extrait du © Wine Spectator

Depuis 1988, le Wine Spectator sort son Top 100. Une liste de vins dégustés au cours des 12 derniers mois, basée sur les critères  de qualité, de valeur et de disponibilité.

De nombreux vignobles mondiaux sont récompensés et le 1er d’entre eux est un merlot de 2014 Duckhorn de la Napa Valley. Dans les 10 premiers vins de ce Top 100, on compte 5 vins américains, 4 français et un italien.

A noter la très belle place de château Coutet avec une note de 96 mais surtout la 3e place pour ce liquoreux,1er cru classé de Barsac, sur son 2014. Suit à la 4e place un Gigondas 2015 château de St-Cosme, puis à la 5e Domaine Huët Vouvray Demi-Sec Le Mont, et 6e château Canon-La Gaffelière 1er grand cru classé de St.-Emilion.

Dans la série suivante pour aller jusqu’à 20, on trouve à la 14e place le Clos des Papes 2015 en Châteauneuf-du-Pape avec une note de 98 puis à la 15e Domaine des Baumard de Savennières en Vins de Loire.

Si vous aussi vous souhaitez vous faire votre idée et consulter le dossier complet des 100 meilleurs vins de 2017 qui figureront dans le numéro 31 décembre 2017 de Wine Spectator (dans les kiosques à journaux le 28 novembre) : c’est ici, le TOP 100 du Wine Spectator