15 Fév

Taxes américaines: les exportateurs de vins et spiritueux veulent un fonds de compensation

 La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a demandé samedi la création d’un fonds de compensation, face à la décision américaine de maintenir à 25% les droits de douanes additionnels sur leurs produits dans le cadre du contentieux aéronautique américano-européen.

L’administration américaine avait décidé d’appliquer des tarifs douaniers punitifs sur 7,5 milliards de dollars de produits européens en représailles contre des subventions reçues par Airbus, et jugées indues par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Parmi les produits touchés, les vins et certains types de spiritueux français se sont vu imposer une surtaxe de 25%, décision pénalisante pour ce secteur d’activité, dont les Etats-Unis sont précisément le premier marché à l’exportation.

Le maintien de ces droits de douanes supplémentaires, annoncé vendredi par l’administration américaine, “représente un danger majeur pour la pérennité de nos entreprises et plus largement de la filière vin”, s’inquiète la FEVS dans un communiqué pour qui “si Airbus est au coeur du conflit, c’est bien le vin qui est au coeur des sanctions”.

A la veille du Salon de l’Agriculture (qui doit ouvrir ses portes le 22 février), nous demandons solennellement au Président de la République de débloquer sans attendre 300 millions d’euros sous la forme d’un fonds de compensation d’urgence”, Antoine Leccia, président de la FEVS.

Depuis l’application de cette décision américaine, la FEVS chiffre à 17,5% le recul des exportations des vins français pour le seul dernier trimestre 2019, ce qui représenterait une perte de chiffre d’affaires supérieure à 20%.

Le maintien de ces taxes additionnelles pourrait entraîner une perte de plus de 50% de chiffre d’affaires pour près d’un tiers des entreprises du secteur, avait assuré la Fédération lors d’une conférence de presse mercredi lors du salon Wine Paris-Vinexpo.

Une surtaxe qui inquiète d’autant plus que ni les vins italiens ni ceux du Portugal ne sont touchés par une décision similaire, renforçant ainsi leur compétitivité face aux vins français, malgré les gros investissements réalisés sur la décennie écoulée par les grandes maisons de l’Hexagone.

Si l’année 2019 a été très bonne pour les exportateurs de vins et spiritueux, avec une hausse de 0,7% des volumes et 5,9% de la valeur, la profession s’inquiète d’une année 2020 qui pourrait être difficile, entre sanctions américaines, coronavirus en Chine et Brexit, perturbant les trois premiers marchés d’exportation.

AFP