La France a exporté pour 14 milliards d’euros de vins et alcools en 2019, en hausse de 5,9%, a annoncé mercredi la Fédération des exportateurs (FEVS), un résultat néanmoins en « trompe-l’oeil » vu les surtaxes américaines de 25% imposées en fin d’année.
La Fédération a ainsi mis en garde contre un « environnement commercial particulièrement incertain » sur les trois premiers marchés (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine) qui représentent à eux seuls plus de 50% du chiffre d’affaires global des exportateurs.
Le gouvernement avait signalé début février que les exportations de vin vers les Etats-Unis ont chuté de 44% en novembre après l’entrée en vigueur mi-octobre des taxes de 25%.
Au total, 194,6 millions de caisses de 12 bouteilles (+0,7%) ont quitté le territoire. Le solde des échanges a progressé de 8,5% à 12,7 milliards d’euros, a précisé la FEVS dans un communiqué, les vins et spiritueux confirmant ainsi « leur place de second excédent commercial derrière le secteur aéronautique ».
Dans le détail, en volume, les viticulteurs français ont exporté 139 millions de caisses de 12 bouteilles de vins. La hausse la plus importante revient aux vins de Bourgogne (+8,1%), aux mousseux (+7,9%) et aux vins de Loire (+6,1%), ainsi qu’aux vins sans indication géographique (+5,3%).
En valeur, ce sont aussi les vins de Bourgogne qui ont enregistré la plus forte hausse (+10%) l’an dernier, suivis par ceux du Val de Loire (+8,6%) et ceux de Provence (+8%). Les champagnes, dont le volume des ventes a à peine décollé à l’étranger l’an dernier (+0,9%), ont bien amélioré leur valorisation (+7,5%).
D’une manière générale, la valeur de tous les vins s’est appréciée, sauf les pétillants (-10,2%) et les vins tranquilles sans indication géographique et sans cépage (-1,5%).
En valeur, les vins de Bordeaux se sont maintenus à leur niveau de l’an passé à 2,084 milliards d’euros (-0,1%) alors que les volumes d’exportation ont reculé de 4,4% sur l’année.
Dans le domaine des alcools, le volume de bouteilles vendues à l’étranger est resté quasiment stable à 53 millions (-0,1%), mais leur valeur s’est appréciée à 4,66 milliards d’euros (+8,8%), essentiellement grâce au cognac.
Les bons résultats de 2019 « ne doivent pas tromper: les tensions commerciales et politiques internationales ont fortement pesé sur les exportations des entreprises françaises de vins et spiritueux et annoncent une année 2020 difficile » a souligné Antoine Leccia, président de la FEVS.
Sur le seul dernier trimestre 2019, l’entrée en vigueur des taxes de 25% sur les vins tranquilles de moins de 14 degrés d’alcool imposées en octobre « a entraîné un recul de 17,5% des exportations françaises », selon la fédération.
AFP