C’est ce dimanche le fameux Open Piron. Ces masters rassemblent les meilleurs dégustateurs du moment. C’est Patrick Portier qui va veiller au grain. Le patron et fondateur de la CAFA, grande école de sommellerie bordelaise sera le Président de ces Masters. Il succède à Sylvie Cazes et Fabrice Bernard.
Patrick Portier succède à Sylvie Cazes et Fabrice Bernard. Ce qui n’est pas rien. Il est le fondateur et dirige de l’école de sommellerie Bordelaise CAFA, de renommée internationale. A ses côtés dans le jury : Alexandre de Montesquieu (l’Esprit des Vins) et Lidwine Ruvio (Les Pépites Girondines).
Ce sont 12 équipes qui vont s’affronter ce dimanche 7 avril de 17h à 20h. Parmi les équipes, des Chefs Sommeliers de grands établissements étoilés Michelin, ou encore d’autres pointures comme ces vainqueurs des championnats de France ou d’Europe de dégustation.
Une façon originale de clôturer la semaine des primeurs. Les matchs se font en dégustation à l’aveugle, des dégustations de vins de toute la France au château Piron en plein coeur des Graves.
Tous ces dégustateurs en lice vont tenter de gagner le trophée de ce premier Masters bordelais et les 3600 € offerts aux vainqueurs. Cerise sur le gâteau: les amateurs peuvent assister au tournoi et même pour 25€ participer au Tournoi OFF où l’on déguste les mêmes vins que les concurrents, en même temps qu’eux.
Pour tout savoir : MastersChateauPiron.fr au Château Piron (Graves), Route de Cabanac, 33650 Saint Morillon (A62 sortie La Brède) Le dimanche 7 avril de 17h à 20h.
C’était hier au Palais de la Bourse la traditionnelle soirée de la Commanderie du Bontemps, en clôture de cette semaine des #primeurs à Bordeaux. Deux discours et prises de positions ont été fortement applaudis. Emmanuel Cruse, tout d’abord qui a exhorté le monde viticole à mettre un terme au Vinexpo bashing et le Maire de Bordeaux qui s’est posé en défenseur et ambassadeur des vins de Bordeaux, partout dans le monde et en particulier sur les cartes des restos de Bordeaux !
Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un Ban du Millésime aussi animé. Déjà par l’intérêt que suscite le 2018, les Commandeurs lui font plus qu’une haie d’honneur, ils l’encensent mais avec cette certitude c’est qu’ils ont du bon voir du très bon par endroits à revendre. Certes, on n’est pas dans l’homogénéité, il y a de très grandes réussites et de moins bonnes, mais dans l’ensemble le résultat est très positif pour la place de Bordeaux.
Ainsi Emmanuel Cruse, le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps, résume ainsi l’attractivité du millésime : « je pense que vous aurez un grand plaisir à acheter ce millésime 2018, il n’y a qu’à voir la fréquentation est en hausse de +20% et la proportion d’étrangers aussi (40% selon l’UGCB),et pour cette soirée « nous avons du refuser bon nombre d’invités ».
Ce sont en effet 612 convives qui ont été invités au Ban du Millésime par les propriétaires de châteaux et maisons de négoce bordelaises. Le Grand Maître a aussi eu ces quelques mots envers les vignerons qui ont été touchés en 2018 par les intempéries. « Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour nos amis viticulteurs victimes des orages de grêle du mois de mai et de juillet 2018. »
Le contexte économique de ces derniers mois plutôt morose pour Bordeaux a aussi été décortiqué avec « le ralentissement de l’économie chinoise et le spectre du Brexit », toutefois l’heure est à un « certain pragmatisme avec cette campagne de primeurs », ce d’autant que « la force de la place de Bordeaux s’est construite grâce aux marchands à travers les siècles, » continuait à commenter Emmanuel Cruse.
Le Grand Maître a aussi rappelé : « dans quelques semaines, Bordeaux va accueillir Vinexpo.Après le Bordeaux bashing, il est temps de mettre un terme au Vinexpo bashing », cet événement créé en 1981 et qui fait depuis près de 40 ans le rayonnement de Bordeaux. Ce salon du vin et des spiritueux est le plus prestigieux au monde, mais il a connu une baisse de fréquentation, notamment en 2017 avec 15% de professionnels en moins. La concurrence de ProWein en Allemagne n’y est pas étrangère, la canicule aussi avait marqué le dernier salon, qui du coup a été avancé de juin à mai (du 13 au 16 mai 2019). Et de conclure : « la menace de disparition serait fort préjudicieuse et aurait des conséquences désastreuses. » Mais on n’en n’est pas là.
A son tour, le nouveau Maire de Bordeaux Nicolas Florian s’est montré un ardent défenseur du monde viticole : « Bordeaux, c’est le vin. Mais le vin c’est aussi une richesse patrimoniale et culturelle ». Et de reconnaître qu’après Alain Juppé la tâche était certes difficile mais qu’il l’assumait tous les jours et de remercier tous ceux qui lui ont témoigné leur soutien : « vous avez été nombreux à me solliciter et me dire combien vous comptiez sur le Maire pour être un digne représentant de notre terroir. Alain Juppé a fait la Cité du Vin, Alain Juppé s’est battu pour Vinexpo, je vais continuer avec notamment la livraison du Hall 2, un investissement de 32 millions d’euros. Vinexpo on y croit ». Pas question pour le nouveau Maire d’accepter ce dénigrement de Vinexpo : « je vais être celui qui va faire sortir le vin hors de ces murs, vous pourrez toujours compter sur mon implication ! »
Et Nicolas Florian de se poser en fer de lance des vins de Bordeaux, suite au billet d’humeur de l’ancien directeur de l’Office de Tourisme sur Facebook Nicolas Martin qui s’était ému que nombre de restaurants ou bars à vins à Bordeaux ne proposaient même pas de Bordeaux à leur carte… « Je proposerai aux restaurateurs qu’ils ne servent que du Bordeaux à table, vous pourrez compter sur les élus pour être les ambassadeurs du vin à Bordeaux et dans le monde. » Voilà un discours qui a été fortement applaudi par l’assistance. Il n’y a plus qu’à… C’est vrai que de ne pas voir une goûte de Bordeaux dans certains établissements cela paraît un peu fort de café, ce d’autant que de nombreux touristes ne viennent que pour découvrir non seulement les charmes de la ville mais aussi la production locale. Il y a donc une certaine logique, qui visiblement va porter ses fruits, isn’it ?
On l’attendait depuis plus de 6 mois, enfin il arrive. Rodolphe Lameyse, 46 ans, diplômé de Kedge Bordeaux et titulaire d’un MBA à HEC Paris, prend les rênes de Vinexpo un mois avant le début du salon de Bordeaux. Un sacré challenge à relever.
Il fallait une pointure, Vinexpo annonce la couleur c’est un « pure-player de l’organisation d’événements professionnels d’envergure internationale »,là ça en impose. « Il apportera sa connaissance de la gestion de salons internationaux pour développer la marque Vinexpo dans le monde au profit de toute la filière Wine & Spirits. Il s’appuiera sur une équipe soudée qui a démontré un dynamisme et un savoir-faire unique dans la création d’évènements spécialisés dans le secteur des vins et spiritueux ».
Après l’éviction quelque peu surprise de Guillaume Deglise qui avait retravaillé le salon de Bordeaux, lancé celui de Paris en janvier 2020, et confirmé la bonne santé du salon de Hong-Kong, tout le monde s’attendait à la présentation du nouveau directeur au moment de la conférence de presse de septembre dernier où tous les officiels étaient présents pour montrer que tout le monde tirait dans le même sens. L’homme providentiel a donc été trouvé, il s’agit de Rodolphe Lameyse. Jusqu’ici, il était basé à Singapour et dirigeait, pour le Groupe Informa, le portefeuille Food & Hotel Asia, le plus gros salon professionnel en Asie dédié à l’industrie Food – Beverage- Hotel Equipment.
L’expérience, la maîtrise et la compréhension des marchés clés de Rodolphe Lameyse vont permettre au Groupe Vinexpo d’accélérer son développement et d’accroître ses parts de marchés. », Christophe Navarre président de Vinexpo.
Le nouveau directeur a de son côté déclaré : « Vinexpo s’est développé grâce à la qualité de l’offre présentée sur chacun des salons, la pertinence de ses contenus et la performance business qui y est délivrée. Nous continuerons, ensemble, à déployer les salons Vinexpo, en France et à l’étranger, et apporter des solutions à nos clients, afin d’affirmer notre rôle de leader global auprès de tous les acteurs de la filière mondiale du vin et des spiritueux » .
Bienvenue et bonne chance à Rodolphe Lameyse, qui va relancer Vinexpo Bordeaux dont la fréquentation avait chuté de 15% à la dernière édition en 2017, toujours fortement concurrencé par ProWein devenu en fréquentation le n°1, Bordeaux restant le salon le plus prestigieux au monde par la qualité de ses stands et des manifestations qui se déroulent au moment de Vinexpo.
Ronan Laborde est l’Invité de Parole d’Expert dans Côté Châteaux. Le nouveau Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux revient sur le succès de fréquentation de ces primeurs par le nombre élevé de professionnels qui y participent : 7000 pré-inscrits. Il y a un réel engouement sur le 2018 et toujours pour les grands crus à l’étranger et en France.
Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Ronan Laborde, pour ces primeurs, vous attendez beaucoup de monde ? »
Ronan Laborde : « Sur la ligne de départ, il y a beaucoup d’inscrits… Sur les pré-inscription, on atteint 7000 personnes, dont 37% d’étrangers.
JPS : « Est-ce que c’est un des millésimes qui attire le plus à Bordeaux ?
Ronan Laborde :« Oui, si on constate par rapport à ce qui a été réalisé, les années précédentes, c’est un chiffre haut, d’autant plus qu’on serait dans une tendance à restreindre, on regarde la qualité des gens qui viennent, pour n’accepter que les professionnels ».
JPS : « Il y a un réel intérêt pour ce 2018 ? »
Ronan Laborde : « évidemment, tous les grands vins, tous les bons produits attirent le public qui vient de très très loin. Il y a quelques secondes, je parlais avec quelqu’un de Sydney qui a fait quelques heures de vol. Donc,il y a de l’intérêt, il y a de la curiosité. »
JPS : « Sur ce 2018, il y a quelques critiques, quelques appréciations qui se font sentir, qu’est-ce qu’on en dit ? »
Ronan Laborde : « On en dit de bonnes choses. Déjà lorsqu’on a vécu le millésime en tant que producteur, on se permet une communication sur ce que l’on a ressenti…à la fois à la production, mais aussi sur la vinification, les premières dégustations en barriques. Aujourd’hui on invite la clientèle internationale, professionnelle, la presse internationale à venir juger par elle même le millésime, dans une photographie certes précoce, mais qui permet de se faire une belle image. Et les retours que l’on a sont très encourageants, conformes à ce que l’on imaginait. »
JPS : « C’est primeurs, est-ce un modèle qui va durer dans le temps ? »
Ronan Laborde :« je crois que oui, tant que les gens n’auront que cette possibilité pour accéder aux grands crus, tant que les gens gagneront de l’argent en commerçant sur les grands crus, tant que les propriétés auront un intérêt économique, tout convergera à ce que le système perdure. Et lorsqu’on regarde les données économiques des dernières années, on a plutôt tendance à voir le système se conforter. »
JPS : C’est à dire au niveau des exportations, il y en a eu pas mal pour les grands crus, alors que cela baissait d’une manière générale à Bordeaux ? »
Ronan Laborde :« On a vécu une année 2018 très prospère sur les exportations des grands crus de Bordeaux, avec des augmentations sur tous les continents, un peu moins fortes mais quand même en Asie. Des augmentations vraiment très fortes en Europe et aux Etats-Unis et aux Amériques. »
JPS : « Est ce que tout cela est lié au système des primeurs ? Qu’est-ce qui explique cet engouement ?
Ronan Laborde : « Les primeurs y participent, parce que dans les données d’exportations 2018 des grands crus, il y avait la livraison en partie du 2015 et du 2016, qui sont des millésimes avec un intérêt très fort de la part des marchés lointains ou plus proches en Europe, et une qualité qualifiée d’exceptionnelle, cela contribue à renforcer notre place de Bordeaux. »
JPS : « Et ce 2018, il est à rapprocher de ces 2015 et 2016 ? »
Ronan Laborde : « Il ressemble dans ses conditions climatiques au 2016, avec une première partie assez pluvieuse, une seconde partie en juillet-août chaude et assez sèche, notamment le mois d’août. Heureusement on a eu quelques pluies qui ont permis de réactiver la végétation avant les vendanges et d’avoir une production assez convenable en quantité et surtout très bonne en qualité pour ce qui en restait. »
C’est un millésime qu’on va pouvoir qualifier de quoi ? De remarquable ?
Ronan Laborde : (Rires….) « on multiplie les millésimes remarquables, peut-être qu’un jour il faudra changer de qualificatif…C’est un millésime avec beaucoup d’intensité dans la couleur, de la profondeur, de l’équilibre malgré tout, malgré la chaleur, car c’est un millésime assez solaire et avec un grand potentiel de garde. »
Regardez l’interview de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :
Au château de Rouillac, 500 professionnels sont venus aujourd’hui pour la dégustation des vins de Pessac-Léognan. Pour les accueillir, 49 châteaux de l’Appellation et Laurent Cisnéros, le propriétaire de Rouillac et sa famille. Tandis qu’au Hangar 14, 120 propriétés étaient sur le pont pour accueillir 1700 professionnels.
Le bouche à oreille a bien fonctionné, de nombreux étrangers dont ces Londoniens sont venus déguster ce millésime déjà encensé dans les chais, le fameux millésime 2018 :« vraiment, j’aime, c’est un bon assemblage, bien équilibré, de bons arômes et pas trop tannique, un bon travail », commente Thomas Britten importateur anglais de chez « Charles Taylor Wines », qui vient pour la 2e fois à Bordeaux pour.les primeurs.
Et pourtant, ce 2018 est un millésime sauvé des eaux. Il a plu tout l’hiver, tout le printemps aussi, engendrant de sérieuses attaques de mildiou…mais l’été sec et chaud et l’automne beau et frais en matinées l’ont sauvé et même bonifié.
Le château Haut-Bergey, 44 hectares à Léognan, est ainsi fier de présenter son premier millésime issus de vignes certifiées bio et même Demeter en biodynamie. « On revient à un travail ancestral, à l’ancienne, tout est vinifié sans intrants », selon le propriétaire Paul Garcin, avec un élevage en foudres de 300, 400 et 500 litres pour les blancs et en barriques de 300 litres pour les rouges. « On a eu un millésime assez compliqué, très sportif, très technique mais au final le résultat est dans la bouteille donc on a hâte d’avoir les impressions des négociants et de la presse », complète Anne-Laurence de Gramont directrice du vignoble Haut-Bergey.
Parmi les acheteurs potentiels, des Européens, Anglo-saxons, et des Chinois venus en nombre, comme Miangui Hong, importateur tombé sous le charme d’une étiquette très XVIIIe siècle de Carrosse Martillac, un château que la famille Miailhe veut faire rentrer dans la cour des grands.
« Je suis très regardant sur le packaging, mais aussi sur la qualité du vin que je valide ici. Mais c’est d’abord l’étiquette qui me plaît, » selon Miangui Hong.
On a eu un printemps quand même tropical ce qui est assez rare et un été remarquable qui nous a amené à un millésime qu’on peut considérer comme un grand millésime » Laurent Cisnéros château de Rouillac et vice-président dy Syndicat de Pessac-Léognan
Sur les rouges, les premières critiques sont très positives allant de « remarquable » à « grandiose » comme le souligne l’ancien président du CIVB Georges Haushalter directeur général de la Compagnie Médocaine des Grands Crus.
Je pense qu’il va s’inscrire dans la série de très bon millésimes, on avait un 2016 très opulent, extrêmement chatoyant avec un équilibre magnifique, là on a un un équilibre marqué par une structure plus évidente. Des vins qui demanderont un peu de garde mais avec de la densité donc définitivement un grand millésime », Georges Haushalter DG de la Compagnie Médocaine des Grands Crus.
L’intérêt est tel que 7000 professionnels se sont inscrits pour ces 4 jours de dégustations, dont 1700 pour le rendez-vous très prisé de l’Union des Grands Crus au Hangar 14.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer, montage Inès Cardenas :