09 Juin

A J-5 de Bordeaux Fête le Vin : les quais commencent à s’animer entre l’Hermione et la Foire aux Rosés

C’est parti pour la fête avant la Fête ! Ce matin, les premiers passionnés de voile ont assailli les quais pour prendre des photos et visiter l’Hermione, tandis que la Foire aux Rosés organisée par Terre de Vins au Hangar 14 donnait un avant-goût des dégustations de la semaine prochaine.

Lola et Pauline ont sillonné les quais en rollers pour inviter le public à la Foire aux Rosés © JPS

Sur les quais ce matin, vous pouviez faire de belles rencontres entre les passionnés de bateaux et deux charmantes demoiselles en rose, Lola et Pauline : ces étudiantes de 18 et 28 ans distribuaient des flyers invitant à la Foire aux Rosés qui se tient juste à côté de l’Hermione au Hangar 14 jusqu’à 19 heures ce soir. Une sympathique initiative de Terre de Vins, en partenariat avec Cash Vin, pour inviter les spectateurs à faire quelques pas supplémentaires et venir déguster au Hangar 14.

Parmi le public, déjà très nombreux ce matin, Florent est venu photographier l’Hermione, « super content » de retrouver le navire de Lafayette qu’il avait déjà vu à La Rochelle et à Rochefort, également à la télé en reportage.

Florent n’a pas résisté à faire un sympathique selfie avec l’Hermione derrière lui © JPS

Cet  habitant des Chartrons s’apprête aussi à participer à Bordeaux Fête le Vin « j’en ai déjà fait 3 », d’autant que ce sont les 20 ans « je ne savais pas, je trouve ça bien, il va y avoir des événements spéciaux » et notamment 33 vieux gréements qui seront là dès mercredi 13 juin.

A l’intérieur du H14, ce sont 37 propriétés à découvrir, des domaines et châteaux de la France entière, proposant 63 marques, issues de Bordeaux, de Provence, de Champagne, du Languedoc et du Sud-Ouest.

Cyril Bleecker : « moi l’été, je n’ai pas forcément envie de boire des rouges corsés… » © JPS

 Une sélection de rosés d’apéritifs mais aussi de rosés gastronomiques qui rencontrent de plus en plus d’amateurs l’été en France (les rosés approchent les 30% des vins consommés en France) mais aussi chose nouvelle à l’étranger et notamment aux USA, ce qui faisait dire à certains qu’on manquerait de rosés cette année, mais pas en tout cas au H14 !

« Moi, l’été, je n’ai pas forcément envie de boire des rouges corsés, ce d’autant qu’aujourd’hui il y a de vraies identités de terroirs dans les rosés », me confie Cyril Bleecker, sommelier et formateur en sommellerie à CAFA Formations. « Des rosés qui ont connu ces dernières années un essor incroyable, et en terme de qualité, on commence à bien maîtriser les vinifications. »

Cyril Bleecker est très fier de proposer à la dégustation son Mumm Rosé, un Rosé Brut descendant de la cuvée « Royal Rosé », créée dans les années 1860 et que l’on retrouvait sur les tables des têtes couronnées d’Europe : « c’est un assemblage 60%,pinot noir, 22% chardonnay et 18% de pinot meunier (dosage de 6 grammes par litre), avec 14% de vins rouges (pinots noirs et meuniers) de Bouzy, Verzenay ou les Riceys), « pour avoir la teinte et qui apporte aussi les notes vineuses. »

Rodolphe Wartel, directeur délégué de Terre de Vins, avec Franck Breau, régisseur du château Romanin, à Saint-Rémi-de-Provence © JPS

Parmi les nombreux domaines de Provence présents, château Romanin a retenu mon attention, déjà parce que ses propriétaires Anne-Marie et Jean-Louis Charmolüe, étaient les anciens propriétaires de château Montrose, ils ont acquis Romanin en 2006 et ont continué à en faire un grand rosé de Provence, par ailleurs Jean-Louis Charmolüe est disparu il y a peu, en janvier dernier. Aux commandes de ce magnifique domaine de 58 hectares, un Médocain Franck Breau, qui continue à conduire ce vignoble comme avant : « nous fêtons les 30 ans de la biodynamie cette année, les Charmolüe n’ont pas dérogé à cette règle, je ne connais pas d’équivalent à ce domaine, un château cathédrale, accroché aux alpilles à Saint-Rémy-de-Provence, qui fait aussi de l’huile d’olive (4ha d’oliviers).

« La Provence s’est surtout spécialisée dans les rosés depuis 20, 25 ans, avant il y avait davantage de rouges, des vins qui s’expriment de mieux en mieux, avec des familles du monde du vin qui dynamisent et tirent vers le haut les propriétés, des rosés de Provence de plus en plus qualitatifs », précisent Rodolphe Wartel et Franck Breau.

Hervé Grandeau et Franck Laguillonie, le propriétaire et le responsables des cafés, hôtes, restaurants pour le château Lauduc © JPS

Sur les 37 propriétés, des châteaux de Bordeaux, quelque peu en minorité, alors que de nombreuses propriétés à Bordeaux produisent de plus en plus de rosés et font de la qualité, à l’instar de château Lauduc « on a des rosés clairs, fruités, qui n’ont rien à envier aux rosés de Provence », selon Hervé Grandeau. Le propriétaire de Lauduc, par ailleurs Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaaux, « regrette vraiment le manque de chauvinisme de la restauration et des cavistes bordelais, qui continuent à offrir sur leur carte ou en boutique des rosés hors région que ceux de la région. Je souhaiterais un rééquilibrage, on fait de la qualité, on a amélioré aussi notre packaging, j’en appelle à un peu plus de chauvinisme. » Un sage parole et ça évitera aussi d’augmenter le bilan carbone par la même occasion, isn’t it ?

La Foire aux Rosés au Hangar 14 à Bordeaux : entrée 10 € (remboursée à partir de 80€ d’achat), jusqu’à 19 heures ce samedi 9 juin