Saint-Emilion est le vignoble de Bordeaux qui a le plus souffert du gel du 27 avril 2017. De nombreux vignerons ont fait très peu de vin, la perte de production est estimée entre 60 et 70%. Saint-Emilion fait malgré tout bonne figure et est fier de présenter un beau millésime dans ses différents spots de dégustation.
A Saint-Emilion, Paul Arthur Bardet est très certainement l’un des vignerons les plus touchés par le gel d’avril 2017. 90% de son vignoble a été perdu.
Malgré tout il est fier de présenter ce peu de récolte préservée (grâce à des éoliennes), à la Maison des Vins dans la salle réservée aux Coups de Coeur 2018
On a 4 propriétés, d’habitude on produit 300000 bouteilles, mais cette année on n’en aura que 30000 dont 15000-20000 de1er vin; on est très content, il y a un joli fruit un bel équilibre pour les vignes qui n’ont pas été gelées, on pourra avoir une très beau millésime en 2017″, Paul Arthur Bardet, château Franc Le Maine.
Dans le salle des Dominicains, ce sont 200 châteaux des 9 appellations de Saint-Emilion, auxquelles il faut ajouter Pomerol et Fronsac-Canon Fronsac, qui sont proposés cette année à la dégustation contre 400 l’an passé.
« En gros la perte est en moyenne de 60-70%, sur Saint-Emilion, Lussac et Puisseguin, Saint-Emilion l’appellation la plus touchée de Gironde, avec des exploitations impactées presque à 100% », témoigne Jean-François Galhaud Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.
Au château La Dominique pour la 8e remise des Clés de Châteaux, Michel Rolland a fait venir 4 meilleurs sommeliers du monde pour apprécier et juger les presque 200 ins de propriétés qu’il conseille. 15 propriétés cette année ne sont pas présentes.
« Il y a quand même une partie qui n’a pas gelé quand même », interroge Paolo Basso, meilleur sommelier du monde 2013. « Oui, mais il en manque 40% », renchérit Michel Rolland et « un gel qui n’est pas égalitaire ! »
Le gel a fait beaucoup de dégâts mais pas au niveau de la qualité en fait, on a des vins avec une tension, des acidités, des vins qu’on aime bien, il y a 25 ans on aurait appelé ça un classique à Bordeaux et c’est un classique » Michel Rolland.
« Il y a des propriétés qui ont gelé et qui n’ont pas de vin ou très peu de vin, c’est triste mais y a une grande partie de vins réussis », complète Paolo Basso.
Même si on n’a pas la densité de 2016, c’est un millésime très sérieux, très complet et abouti, Paolo Basso Meilleur Sommelier diu Monde 2013.
La magie de Saint-Emilion continue d’opérer, ce malgré le gel, on parle toujours autant de ce terroir magnifique.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Françoise Dupuis :