05 Avr

400000 euros d’amende dont la moitié avec sursis pour une fraude au vin

La société de négoce Grands vins de Gironde (GVG) a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Bordeaux à payer une amende de 400 000 euros, dont 200 000 euros avec sursis, pour avoir utilisé frauduleusement plus de 6000 hectolitres de vins.

Image d’illustration du tribunal de grande instanec de Bordeaux © France 3

L’ancien directeur des achats a par ailleurs été condamné à 15 000 euros d’amende avec sursis. La procureure avait requis le 15 mars contre l’ancien directeur une amende de 10 000 euros et 500 000 euros pour GVG, racheté en 2011 par la holding du groupe familial Castéja.

GVG et son ancien directeur des achats étaient poursuivis «pour tromperie sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise» de début 2014 à fin 2015. Le tribunal a relaxé jeudi le directeur des achats pour la période postérieure au 2 juin 2015, date à laquelle il a fait l’objet d’une nouvelle fiche de poste.

Plus de 6000 hectolitres de vin, d’une valeur de 1,2 million d’euros, avaient notamment servi à des mélanges interdits et sans traçabilité: des vins de France auraient été revendiqués en Pays d’Oc IGP, des vins languedociens mélangés avec des assemblages d’appellations bordelaises, des étiquettes avec des millésimes et noms de châteaux incorrects…

«Il s’agit d’une infraction non négligeable, dont les victimes sont les petits consommateurs de grande surface dont on peut estimer une certaine méconnaissance des produits, ou des clients étrangers, ce qui ne va dans le sens d’une bonne image», a déclaré à l’audience la présidente du tribunal correctionnel Caroline Baret.

«La société a déjà été avertie en 2005, son casier judiciaire portant trace d’une condamnation le 27 juillet 2005 à une amende de 30 000 euros, acquittée le 27 mars 2006, pour tromperie sur marchandise et publicité mensongère», a-t-elle poursuivi.

«Ces pratiques cette fois-ci plus graves, dont il ne peut être imaginé qu’une structure revendiquant le sérieux qu’elle invoque ait pu ignorer l’existence, du fait justement de ses compétences, justifient sa condamnation à une amende de 400 000 euros dont 200 000 euros avec sursis», a estimé Mme Baret.

Les deux parties se voient également contraintes de payer des indemnités aux parties civiles: plus de 10 000 euros à l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) et plus de 3000 euros à trois grands organismes des vins de Bordeaux. Le directeur des achats n’a été condamné qu’à payer un tiers des dommages et intérêts.

AFP

Guillaume Deglise quitte ses fonctions de directeur général de Vinexpo

C’est une nouvelle apprise ce matin dans le monde du vin. Guillaume Deglise va quitter son poste de directeur général de Vinexpo, à l’issue du salon Vinexpo Hong Kong, qui se tiendra du 29 au 31 mai. Anne Cusson, directrice de la communication de Vinexpo, lui rend hommage.

Guillaume Deglise, juste avant son départ pour Vinexpo New-York © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Deglise était arrivé à Bordeaux en 2013, après avoir assumé les fonctions de responsable export chez Bollinger et DG de la filiale suisse du groupe Laurent-Perrier. Il avait pu suivre le salon Vinexpo Bordeaux en juin 2013, alors que Robert Beynat étant toujours en fonction. C’est en septembre 2013 qu’il avait pris officiellement la direction générale de ce gros navire lancé par la CCI de Bordeaux. L’objectif lui avait été fixé de redresser Vinexpo Bordeaux et de continuer à développer Vinexpo Hong Kong, le leader des événements du secteur des vins et spiritueux en Asie.  

Anne Cusson, la directrice communication tient à commenter pour Côté Châteaux :

Il fait un travail remarquable. Il a réussi un vrai repositionnement et une vraie relance de Vinexpo Bordeaux », Anne Cusson directrice communication Vinexpo

La team de Guillaume Deglise présentée en mai 2015 avant le nouveau salon Vinexpo de 2015 © JPS

Et d’ajouter : « il y a avec lui un vrai travail sur le contenu, les conférences, les tastings et l’événementiel. L’approche client a été développée. Il est allé non seulement à la rencontre des exposants mais aussi il a su écouter et se mettre au service du client. Il fait preuve d’un dynamisme à toute épreuve et il a cette dimension internationale. »

Nous saluons le professionnalisme et le leadership de Guillaume Deglise, qui a réussi le développement de la marque Vinexpo dans un secteur très concurrentiel » Président du directoire de l’entreprise et Président de la CCI de Bordeaux-Gironde

Guilaume Deglise, lors de Vinexpo Bordeaux 2017 © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Deglise et son nouveau staff ont redonné un coup de jeune à Vinexpo Bordeaux, tout en enregistrant un effritement de 15% de fréquentation lors du dernier salon (un peu plus de 40000 visiteurs). Vinexpo souffre pas mal de la concurrence de ProWein à Dusseldorf en Allemagne (60000 visiteurs), au point de lancer, à l’automne dernier, un nouveau salon en alternance tous les ans en France et ce dès 2019 avec Bordeaux et en 2020 avec Paris. A noter également le lancement des salons de Tokyo (2014), New York (2018) et Paris (prévu en 2020), ainsi que du concept de convention d’acheteurs, Vinexpo Explorer (en Autriche par exemple), qui ont aussi été ses « bébés ».

Guillaume Deglise déclare dans un communiqué : « Ces cinq années à la tête de Vinexpo, au contact des vignerons, du négoce et des acheteurs de la filière, ont été pour moi très enrichissantes »  « Je remercie les clients et les partenaires de Vinexpo pour leur confiance, et l’équipe de Vinexpo que j’ai eu l’honneur de diriger » . Il entend poursuivre sa carrière dans le secteur des vins et spiritueux, et qui sait peut-être revenir dans le monde du Champagne…