09 Avr

#Primeurs2017 : bien impacté par le gel, Pessac-Léognan est fier de présenter et de faire déguster son millésime

L’appellation Pessac-Léognan avait bien souffert du gel d’avril 2017, cela n’a pas empêché les propriétaires de châteaux de faire déguster leur millésime au château Larivet-Haut Brion.

Marc Vanel, professionnel belge, et Emilie Gervoson © JPS

« On fait partie des appellations qui ont été sérieusement touchées par le gel de fin avril dernier », commente d’emblée Philibert Perrin, le président du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan.

En moyenne, l’appellation a produit -42% pour le blanc et -33% pour le rouge, donc ce n’est pas négligeable », Philibert Perrin, le président du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan.

Et de nuancer l’impact du gel : « il y a des propriétés qui ont été très peu impactées, celles proches de Bordeaux et en bordure de forêt des Landes il y a des propriétés qui font 2/3 de moins par rapport à une récolte normale, on a donc des cas assez extrêmes qui font de tout petits volumes, on a même 2 propriétés qui ne font pas de déclaration de récolte cette année ». « Les blancs sont souvent les plus touchés car plantés sur des terrains argilo-calcaires les plus froids donc les plus touchés par la gelée. »

Emilie Gervoson, propriétaire du château Larrivet Haut-Brion explique ses pertes subies et les décisions prises en conséquence : « cette année, nous on a perdu 80% de la récolte en blanc et 75 % en rouge ; donc sur le rouge on a un assemblage assez atypique, on a que 12% de merlot alors qu’en général on est autour de 40-45%, on est sur 24% de cabernet franc alors qu’on ne monte pas au dessus de 10 en général et 64% de cabernet-sauvignon. »

Philibert Perrin, le président du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan.

« C’est un très bon millésime de blancs, cela fait partie des grands millésimes de ces 10 dernières années, c’est vif, frais, acidulé, aromatique, on a eu en septembre des nuits fraîches tout-à-fait favorables à la conservation des arômes. Pour le rouge en dehors de la difficulté liée au volumes, la deuxième principale difficulté c’est de passer après 2015 et 2016, 2 millésimes hors normes ; on est dans un bon millésime, voire très bon, suivant les secteurs mais sans doute inférieur à 15 et 16″.

Ecoutez Philibert Perrin au micro de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Eric Delwarde :

#Primeurs : grosse affluence cette semaine avec 6600 professionnels fort intéressés par le 2017

Incroyable ! On annonçait 5000 professionnels il y a encore deux semaines, et on dénombre 6600 inscrits pour la semaine des primeurs. A la fameuse dégustation de l’Union des Grands Crus au Hangar 14 à Bordeaux, plus de 1200 importateurs, négociants et critiques se sont succédés durant toute la journée.

Anna Rönngren et Magnus Ericsson de Winefinders spécialistes du vin en ligne en Suède à l’entrée du Hangar 14 © JPS

« On a eu 2 grands millésimes avec le 2015 et 2016, et donc cette année avec le gel, je ne sais pas, je suis très curieux de le découvrir », m’explique Magnus Ericsson Winefinders spécialiste du vin en ligne en Suède.

Avec sa collègue Anna Rönngren, responsable du marketing, il s’arrêtent tout d’abord sur le stand du château Siran à la dégustation de l’Union des Grands Crus, en appellation Margaux qui a été plutôt épargné par le gel, alors que Bordeaux accuse 39% de perte de récolte.

17 s’en sort vraiment très très bien, malgré les aléas du climat et les intempéries, on commence à dire que c’est le meilleur millésime en 7 depuis 1947″, Alban Bernardi château Siran.

Les importateurs européens sont venus en masse apprécier le millésime et notamment les Belges fidèles parmi les fidèles à Bordeaux.

Bernard Decorte, importateur à Ostende en Belgique, donne ses premières impressions : « je viens de déguster les Pomerol et les Saint-Emilion, c’est surtout des fruits rouges alors que l’an passé c’était des prunes très mûres, il y a pas mal d’acidité et des tanins. » 

La famille Bernard, Fabrice, Hélène, Patrick et Hortense sur le pont pour Millésima © JPS

Pour moi, c’est un millésime qui est proche des 2014, on va avoir des 2014 plus ou 2014 moins en fonction des appellations et des différents châteaux », Fabrice Bernard PDG de Millésilma

Anthony Hanson, Master of Wine anglais, avec Véronique Dausse de Phélan Ségur en Saint-Estèphe© JPS

Avec la baisse de la livre sterling, le marché anglais reste toutefois difficile, un marché qui va être très attentif aux prix de sortie en primeurs, comme me l’explique Anthony Hanson : « il va falloir que les prix soient attractifs à Bordeaux, pour que nous intermédiaires, on puisse dire qu’il y a certains vins qui sont excellents et en plus que ce sont des rapports qualité-prix attirants »

Ils ont une semaine pour dissiper les a priori sur le 2017, un millésime qui en tout cas va être pas mal dégusté et analysé par l’ensemble des professionnels et des critiques du monde entier.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Ines Cardenas, Christian Arliguié :