04 Oct

Le Bistro du Sommelier : 30 ans de succès pour le concept lancé par Hervé Valverde

Lancé en décembre 1986, le Bistro du Sommelier s’est très vite imposé comme l’un des endroits les plus courus de Bordeaux. Hervé Valverde y a lancé un concept simple « démocratiser les grands vins » servis à table avec une cuisine traditionnelle, une bonne cuisine de brasserie. Ce samedi, il fêtait ses 30 ans d’existence avec ses clients et amis fidèles.

Hervé Valverde le patron et fondateur du Bistro du Sommelier et Jean-Pierre Darmuzey, directeur du château Castera et ancien sommelier lui-même © Jean-Pierre sTAHL

Hervé Valverde le patron et fondateur du Bistro du Sommelier et Jean-Pierre Darmuzey, directeur du château Castera et ancien sommelier lui-même © Jean-Pierre Stahl

Son nom n’est pas usurpé, car Hervé Valverde est vraiment sommelier. Il a exercé près de quinze ans dans un célèbre restaurant étoilé de Bordeaux et même à l’Elysée, avant d’ouvrir le « Bistro du Sommelier », un nom qui pour lui était évident !

Une adresse très courue à Bordeaux, rue Bonnac © JPS

Une adresse très courue à Bordeaux, rue Bonnac © JPS

« J’ai ouvert en décembre 1986, avec une certaine appréhension, j’avais peur qu’il fasse froid…J’ai travaillé auparavant 12-13 ans chez Dubern, avant de partir pour l’Elysée : j‘y ai effectué mon service militaire en tant que marin, les cuisines et le service, étaient confiés à la marine nationale. C’était en 1977-78, Giscard était Président, Raymond Barre Premier Ministre et Jean-François Poncet secrétaire général de l’Elysée. Juste après je suis revenu chez Dubern, qui s’est vendu en mars 1986, et là je suis parti. »

La cave de service du Bistro du Sommelier © JPS

La cave de service du Bistro du Sommelier © JPS

« Le concept ? J’ai voulu démocratiser les grands vins. A l’époque j’étais au coin de la rue. J’achetais beaucoup de grands crus. Au début, je ne faisais que des entrecôtes-frites, des spécialités comme les tricandilles (tripes de porcs nettoyées, ébouillantées puis grillées), des grattons, bref des produits régionaux. J’ai pris une autre dimension quand j’ai pris des cuisiniers plus sophistiqués, qui mettaient un peu plus dans l’assiette. Après, c’était facile.Aujourd’hui, on a pas mal de monde… »

Jean-Jacques Casano, le sommelier du Bistro © JPS

Jean-Jacques Casano, le sommelier du Bistro © JPS

Mais Hervé Valverde fait partie de ces pionniers qui ont compris l’intérêt de faire déguster le vin au verre : « au départ, c’était une niche, on était 3 à Bordeaux. Le vin au verre ne se faisait pas beaucoup ». C’est ainsi qu’Hervé Valverde a commencé à se faire un nom, avec en prime des bouteilles sur tables vendues à des prix attractifs, sans trop multiplier le prix comme dans d’autres endroits, et aussi sur des millésimes anciens…

La terrasse fort sympathique l'été et même en arrière saison © JPS

La terrasse fort sympathique l’été et même en arrière saison © JPS

Jean-Pierre Darmusey, lui-même sommelier à l’origine, se souvient de leur complicité : « Le Bistro du Sommelier, c’est une belle réussite », me confie-t-il d’emblée. « On est resté très lié avec Hervé, d’ailleurs on a que 5 jours d’écart, on va fêter nos 60 ans l’année prochaine. » En attendant, l’ami de toujours est là pour les 30 ans du Bistro. Quand Hervé Valverde officiait chez Dubern, Jean-Pierre Darmusey était lui sommelier à « La Réserve » à Pessac, à l’époque 2 étoiles au guide Michelin où Mitterrand et Chaban avaient leurs habitudes.

Jean-Michel, Francis et Jean-Jacques, serveurs et sommelier © JPS

Jean-Michel, Francis et Jean-Jacques, serveurs et sommelier © JPS

Mais le Bistro du Sommelier a su aussi fidéliser ses clients, non seulement grâce à sa cuisine et à sa formidable carte des vins, mais aussi à son équipe de serveurs et sommelier qui sont restés durant des années dans cet établissement : ainsi Jean-Michel Dendary, ancien du Chapon Fin « j’y suis depuis le début, on était 5 au démarrage à l’angle de la rue et puis on est venu ici en 91-92. Il y a aussi Jean-Jacques Casano le sommelier, Claude l’écailler depuis 21 ans, Bruno qui fait aussi partie du noyau dur, sans compter les jumelles Carole et Sophie Rideau ». « 

Jean-Michel, Jean-Jacques et les jumelles Carole et © JPS

Jean-Michel, Jean-Jacques et les jumelles Carole et Sophie © JPS

Il y a eu de grands moments vécus ici comme Bègles devenu champion de France en rugby en 91; les personnalités politiques y ont leurs habitudes, comme Alain Rousset ou Alain Juppé, et bien d’autres encore ».

Jacques Dupont, le Monsieur Vin du Point y dévoile aussi chaque année en mai son guide sur les primeurs avec dégustation et présentation d’une quarantaine de châteaux.

« C’est ainsi rassurant de voir les mêmes personnes, » conclue encore Jean-Michel Dendary tout en croisant Francis un autre ancien qui vient de prendre sa retraite.

Le Bistro du Sommelier : 163, rue Georges Bonnac à Bordeaux, ouvert du lundi au samedi midi, tél 05 56 96 71 78

03 Oct

Des vendanges de plus en plus féminines en Médoc

Le château du Taillan, comme le château de la Lagune, ont écrit une page récente de leur histoire au féminin. A la tête de chacun des deux domaines, des propriétaires, mais aussi des responsables techniques et maîtres de chais femmes qui toutes démontrent un savoir-faire et une expertise extraordinaires.

Armelle Cruse, co-propriétaire du château du Taillan avec

Armelle Cruse, co-propriétaire du château du Taillan avec Noëlle Bellido, conductrice de la machine à vendanger © JPS

Au château du Taillan, on vit cette année des vendanges presque quasi féminines. Et pour cause, c’est Noëlle Bellido qui conduit la machine à vendanger, en tant que prestataire de services de la société Pascal Romain à Lussac.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 055« C’est assez bien perçu, une fois qu’on nous a vu travailler, je dirais, car ils s’aperçoivent qu’on est assez douce, on fait attention, on respecte la vigne », selon Noëlle Bellido.

Armelle Cruse, oenologue, gérante et co-propriétaire du château du Taillan © JPS

Armelle Cruse, oenologue, gérante et co-propriétaire du château du Taillan © JPS

Avoir recours à une femme conductrice d’engin ne fait pas peur à Armelle Cruse, oenologue et gérante du château du Taillan. Elle-même a été très tôt, à 27 ans, en responsabilités, avec ses 4 soeurs, héritant du domaine de leur père disparu trop rapidement.

Le château du Taillan avec la vue sur ses vignes © JPS

Le château du Taillan avec la vue sur ses vignes © JPS

Armelle Cruse commente : « Ca me tient à coeur de leur donner leur chance, parce que pour moi par exemple, il a fallu que je me batte pour avoir la place que j’ai, et donc dans le monde du vin, c’est vrai que ce n’est pas toujours évident pour les femmes. »

Des journalistes chinois venus ce matin au château du Taillan © JPS

Des journalistes chinois venus ce matin au château du Taillan © JPS

Armelle Cruse a été à l’origine de la création de l’association des Médocaines, des femmes-propriétaires de châteaux du Médoc qui depuis 2005 ont fait parlé d’elles et ont réussi à se faire une place dans ce monde quelque peu macho à la base.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 078Depuis 4 mois, Armelle Cruse vient de lancer également une étoile montante et de l’embaucher comme responsable technique : Joséphine Duffau-Lagarrosse (dont le père Vicent tient le domaine familial à Saint-Emilion), elle est oenologue titulaire d’un DNO mais aussi ingénieur agronome de l’ancien Enita, sans parler de son master de commerce international de l’ESC Dijon. Derrière elle, elle a une expérience en Nouvelle-Zélande, au Mexique et en Californie… On comprend pourquoi Armelle s’est précipité à lui donner sa chance.

© JPS

Joséphine Duffau-Lagarrosse, responsable technique du château du Taillan © JPS

« On travaille comme n’importe quel viticulteur, que ce soit un homme ou une femme, après ma différence, ce n’est pas que je sois une femme mais le fait que je soit jeune. »

Caroline Frey, depuis 2004 et l'âge de 26 ans à la tête de La Lagune © JPS

Caroline Frey, depuis 2004 et l’âge de 26 ans à la tête de La Lagune © JPS

A la tête du château La Lagune, depuis l’âge de 26 ans, Caroline Frey, oenologue, a été aussi l’une des plus jeunes à manager des équipes et à changer doucement mais sûrement le mode de culture du domaine : « il y a une sensibilité qui est la mienne…et j’ai réussi à la faire passer à toute l’équipe.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 120Moi je suis arrivée avec beaucoup d’humilité et de modestie, très respectueuse de ce qui s’était fait par le passé même si j’avais quelques idées déjà, de petites choses à améliorer : on a amorcé tous ces changements très progressivement, il y avait une volonté de ma part de passer en viticulture biologique, mais tout cela s’est fait dans le temps en une dizaine d’années ».

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 111Depuis cette année 2016, La Lagune est certifiée bio et effectue ses premières vendanges certifiées sur tout le domaine.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 137Des vendanges suivies aussi avec une attention particulière par un maître de chai au féminin : Maylis de Laborderie:

Maylis de Laborderis, maître de chai du château de La Lagune © JPS

Maylis de Laborderie, maître de chai du château de La Lagune © JPS

« Un vin différent pas vraiment (par rapport aux hommes), disons qu’on apporte beaucoup plus de précision et de rigueur. La touche féminine, c’est pour moi apporter la précision surtout notamment dans les assemblages. »

Des destins de vigneronnes qui intéressent, outre Côté Châteaux, également la presse spécialisée étrangère : ainsi des journalistes chinois (dont la RVF Chine) sont venus faire un reporatge ce matin sur le château du Taillan, à l’occasion de ce coup d’envoi des vendanges en rouge dans le Médoc.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout

01 Oct

Inauguration du nouveau ponton « La Cité du Vin »

Et de 11 ! Ce sont désormais 11 pontons qui sont en service sur la Garonne à Bordeaux. Le nouveau ponton va continuer à attirer de nombreux touristes à la Cité du Vin par voie fluviale.

Le Ponton Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Le Ponton Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Tous ensemble…tous ensemble…tous ! » C’était presque une manif sur le nouveau ponton de la Cité du Vin. Ca se bousculait en effet pour l’inauguration du nouveau ponton, en service depuis plusieurs mois déjà, après l’autre grande inauguration du 31 mai dernier avec le Président François Hollande.

Cette fois-ci, c’est Virginie Calmels, l’adjointe au maire de Bordeaux qui était sur le pont, en remplacement d’Alain Juppé, aux côtés de Jean-Luc Gleyze, le président du Conseil Départemental, mais aussi de Bordeaux Tourisme, de Gironde Tourisme et de la Nouvelle Aquitaine…

Chacun, la veille avait bien sûr pris la précaution d’envoyer son communiqué pour revendiquer la paternité :

« Le maire Alain Juppé a souvent affirmé sa volonté d’accueillir de grands événements autour de la Garonne et une vie fluviale diversifiée et réinventée, afin de redonner au port de la lune sa vocation. C’est ce qui a guidé la mise en place du schéma directeur de la vie du fleuve, finalisé en 2013 avec l’ensemble des acteurs institutionnels, économiques et associatifs. Plusieurs pontons et aménagements ont été créés, permettant de nouvelles activités liées à la valorisation du fleuve et à son développement touristique et économique.

Depuis la création du ponton d’honneur en 2011, véritable équipement fluvial structurant qui a permis de doper le tourisme fluvial et de se positionner sur de l’événementiel nautique (départ de la Solitaire du Figaro, double escale de l’Hermione …), la Ville de Bordeaux a réalisé 5 ouvrages (2 pontons et 3 postes d’accueil dédiés aux paquebots fluviaux), soit en moyenne un par an, pour 6,5 millions d’euros d’investissements, dont 3,6 millions propres de la Ville ».

Stéphan Delaux, président de l'Office de Tourisme de Bordeaux, Virginie Calmels adjointe au maire et Jean-Luc Gleyze président du Conseil Départemental © La Cité du Vin

Stéphan Delaux, président de l’Office de Tourisme de Bordeaux, Virginie Calmels adjointe au maire et Jean-Luc Gleyze président du Conseil Départemental, avec Gironde Tourisme et la Nouvelle Aquitaine © La Cité du Vin

De son côté le département avance qu’ en 2014, il « a attribué à la ville de Bordeaux une subvention de 90 000 euros au titre de la construction du ponton de l’entrée nord des bassins à flot ».

Et d’ajouter qu’ « en cohérence avec sa politique de soutien à la filière viti-vinicole, le Département de la Gironde a consacré 1 million d’euros en participant au financement de la plateforme oenotourisque de la Cité du Vin ». Un projet pour lequel initialement l’ancien Président Philippe Madrelle ne souhaitait pas participer au financement de la Cité du Vin, mais les temps changent …

Ce ponton est constitué de deux éléments de 45 mètres et 75 tonnes chacun, il a été construit en 5 mois par une entreprise spécialisée la CESM et monté sur le site de la société Balineau, spécialiste des ouvrages portuaires et des travaux nautiques.

Le nouveau ponton accueille désormais la desserte navettes fluviales de la Cité du Vin. Les voiliers en escale pourront aussi y accoster sans levage du pont Chaban-Delmas. Le tourisme fluvial est fomidable opportunité de développement pour la Cité du Vin, désormais reliée au centre-ville et aux vignobles de Bordeaux par bateaux.