Depuis le début de semaine, de nombreux domaines ont commencé les vendanges de merlot à l’instar du château de France. En Pessac-Léognan où les terroirs sont plus précoces, le gros des vendanges est lancé, en Saint-Emilion et Pomerol, ça a démarré pour certains, on annonce un démarrage plus important à partir de mercredi. Dans le Médoc, ce sera surtout « branle bas de combat » la semaine prochaine.
Depuis lundi, de nombreux châteaux de Pessac-Léognan ont lancé leurs vendangeurs dans les rangs de vigne : c’est parti à Haut-Bailly, mais aussi à Latour-Martillac, ça a continué à Haut-Lagrange (lancé mardi et mercredi), à Smith-Haut Lafitte (démarrage jeudi dernier) et au château de France, ce lundi.
Ce sont en effet 25 vendangeurs qui ont donné hier à 8 heures les premiers coups de sécateurs sur une « parcelle historique » du château de France à Léognan, au lieu-dit la Gravette. Ici étaient plantés de très vieux pieds, âgés de plus de 60 ans, ils ont été arrachés en 2010 et voici les nouveaux qui commencent à bien donner sur cette superbe croupe de Graves.
L’endroit est assez magique, en pente, chose assez rare dans le Bordelais comparé aux coteaux de Bourgogne. Arnaud Thomassin, le propriétaire, est venu voir son équipe : « c’est une équipe très soudée, les vendangeurs viennent depuis plus de 10 ans ».
A Saint-Emiliion, le mythique Cheval Blanc, 1er cru classé A, a aussi donné le coup d’envoi, l’Union des Producteurs aujourd’hui, et château Fonroque en Saint-Emilion Grand Cru demain.
Même si sur cette parcelle les rendements ne sont pas plétoriques (à cause d’un peu de gel), « c’est très sain, très mûr, ça se présente pas mal commente Arnaud Thomassin. Il faut dire que le domaine repart d’un bon pied après avoir traversé quelques années difficiles : « en 2011, on avait brûlé, l’outil de production est parti en fumée ». Un tracteur avait en effet pris feu et les ateliers et le chai avaient été sérieusement touchés par cet incendie. Fort heureusement « la solidarité vigneronne a joué » et le château Haut-Bailly a pu prendre en compte la récolte des blancs, quant aux rouges ils étaient vinifiés au château Haut-Gardère.
Le propriétaire s’est battu et a pu reconstruire un nouveau chai de vinification, quant au hangard agricole, il est aujourd’hui séparé pour éviter les risques de propagation. La première vendange sous de meilleurs auspices s’est déroulée en 2014, depuis ce ne sont que de bons millésimes qui se succèdent.
Au niveau qualitatif, cela se présente très très bien, les couleurs sont jolies, les pellicules sont mûres, on est sur des tanins bien mûrs aussi, on est plutôt très content, cela envisage de très belles choses », Arnaud Thomassin du château de France.
« Par rapport à 2015, c’est un millésime différent, encore un millésime un peu inconnu pour nous car cela fait partie des climatologies qu’on n’a pas l’habitude d’avoir, on a eu deux mois et demi très très sec, sans eau, mais les vignes ont plutôt bien supporté, vous pouvez le voir, le feuillage reste vert, les vieilles vignes ont très très bien supporté cette chaleur et pour l’instant, on est sur des équilibres qui sont bien et par rapport à 2015, on est plutôt optimiste. »
Du côté du CIVB, Christophe Châteaux confirme la tendance à la mobilisation générale : « ça va démarrer partout cette semaine, mercredi et jeudi à Pomerol et Saint-Emilion, et dans le Médoc en fin de semaine mais le gros des vendanges en Médoc pour lundi. Les conditions demeurent favorables avec les températures fraîches le matin et agréables l’après-midi et en plus il n’y a pas d’eau annoncé pour les prochains jours. »
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thierry Julien, Hugues Orduna et Thierry Culnaert diffusé au 19/20 :