Branle-bas de combat en Gironde. Les opérateurs du réseau de lutte contre les fléaux atmosphériques sont sur le pont pour éviter les orages de grêle trop destructeurs avec leur système de combustion d’iodure d’argent. De leur côté, les viticulteurs croisent les doigts et espèrent de l’eau bien nécessaire pour un vignoble de Bordeaux qui n’a pas vu une goutte depuis 2 mois.
A Saint-Loubès, depuis ce matin, on s’affaire. On sait que les orages menacent puisque la Gironde est en vigilance orange pour de violents orages comme dans 10 autres départements du Sud-Ouest. Marc Duval, technicien de l’Adelfa, l’association départementale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques, fait le tour des 110 installations qui font partie du dispositif de diminution des risques de gros orages de grêle.
C’est Jean-Pierre Beauviconte, vigneron, qui est son opérateur à Saint-Loubès. Comme bon nombre d’autres viticulteurs, pompiers et autres bénévoles, il est chargé d’allumer 3 à 4 heures avant l’annonce de l’orage de grêle sa cheminée qui diffuse dans l’atmosphère de l’iodure d’argent.
Peur de la grêle ? Jean-Pierre Beauviconte, reste assez optimiste, il n’est d’ailleurs pas assuré : « Ca inquiéte oui, mais depuis 15 ans que j’ai l’appareil à peu près, on n’a jamais eu vraiment de grêle donc il faut y croire. Autrement, oui c’est vraiment inquiétant, un orage de grêle, on voit ce qui se passe ailleurs, c’est vraiment catastrophique. »
Le procédé est assez simple, il s’agit de réaliser une combustion d’iodure d’argent avec cette grande cheminée qui va la disperser dans l’atmosphère.
Marc Duval explique: « l’objectif est de faire monter ce produit-là 3 ou 4 heures avant les événements orageux de façon à bien épandre la solution pour que les nuages captent toutes les petites molécules et stabilise la situation pour faire paradoxallement de la grêle mais là c’est de la petite grêle ». Il faut ainsi éviter que les grêlons se chargent et deviennent trop gros.
En Gironde, ce sont ainsi 110 postes qui sont disséminés sur tout le territoire comme l’explique le président de l’Anelfa Dominique Fédieu : « l’idéal, c’est d’avoir un poste dans un rayon de 10 kms, aujourd’hui en Gironde il y a des faiblesses en particulier sur la partie Sud-Ouest et Ouest du département car ce sont des zones moins habitées, forestières, où il est plus difficile aussi de trouver les bénévoles pour tenir les postes. »
Pour Marc Duval, ancien sapeur pompier et technicien de l’Adelfa: « ce n’est pas une action avec un résultat à 100%, aujourd’hui on a la prétention de faire une action à 50 % efficace sur le phénomène de grêle. aujourd’hui, il faudrait créer une vingtaine de postes de plus pour être beaucoup plus efficace. »
Sur un autre domaine, nettement plus conséquent, au château de Reignac avec ses 70 hectares, Nicolas Lesaint confie : « on est quelque part impatient et stressé de voir arriver ces précipitations, ça fait quand même un bon mois et demi qu’on n’a pas eu de pluviométrie donc c’est bien qu’il se mette à pleuvoir car la vigne, stressée, est en manque d’eau sur des sols graveleux ou sableux ».
« Avoir de la pluie, c’est bien mais en avoir trop ce n’est pas génial. L’idéal serait d’avoir 25 mm efficaces pour qu’ils soient repompés, si on nous prévoit 40 mm ce n’est pas un mal il y ura une part absorbé et une autre perdue, par contre si ce sont 80 mm sur 4 jours, on aurait des gonflement important et des risques d’éclatement peut-être, même si cela arrive à 3 semaines des vendanges où les peaux sont encore résistantes… »
Regardez le reportage diffusé ce midi de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tusq-Mounet et Boris Chague :