01 Sep

Pesticides : la famille Murat dépose une nouvelle plainte contre X avec constitution de partie civile

Le 27 avril 2015, la famille Murat avait déposé une plainte contre X pour homicide involontaire.Mais le parquet ayant prononcé un classement sans suite, la famille dépose plainte avec constitution de partie civile afin d’obtenir l’ouverture d’une information judiciaire suite au décès de Jean Bernard Murat, viticulteur exposé durant 42 ans aux pesticides et décédé d’un cancer.

Valérie Murat lors de la marche blanche contre les pesticides le 14 février 2016 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Valérie Murat lors de la marche blanche contre les pesticides le 14 février 2016 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

C’était le 27 avril 2015, la famille Murat déposait une plainte contre X pour homicide involontaire devant le Pôle de Santé Publique du TGI de Paris. Jean-Bernard Murat, était vigneron, il avait utilisé durant 42 années de l’arsénite de sodium pour traiter ses vignes contre l’esca, puis avait développé un cancer dont le caractère professionnel lié à cette utilisation a été reconnu. Jamais il n’avait été alerté de la toxicité de ces produits pour sa santé…

Cette procédure vise à faire reconnaître les responsabilités tant des industries chimiques que de l’Etat qui les ont homologués alors que la toxicité était déjà avancé dès le milieu du XXe s.

Bien que le parquet vient de prononcer un classement sans suite,  la famille dépose plainte avec constitution de partie civile afin d’obtenir l’ouverture d’une information judiciaire, famille qui est confiante dans la légitimité de sa démarche au regard des nombreuses preuves à charge accumulées. Ce d’autant qu’il y a une prise de conscience grandissante de la société civile et de diverses ONG sur la dangerosité tant pour le voisinage que pour les employés de l’utilisation de ce type de pesticides.

Valérie Murat  explique : « Nous voulons savoir ce qui s’est passé exactement : pourquoi les firmes de l’industrie chimique ont-elles pu commercialiser des produits dont elles connaissaient la cancérogénicité ? Pourquoi les services de l’état ont-ils homologués ces produits malgré leur cancérogénicité avérée et des erreurs sur les étiquettes pendant plus de 40 ans ? Pourquoi mon père a-t-il été intoxiqué sans jamais être alerté des dangers pour sa santé ? Nous tenons à faire la lumière sur tout cela.

Pour pouvoir vraiment sortir de ce modèle agricole mortifère, il faudra faire le bilan, en l’occurrence, le bilan des victimes. Ce qui est arrivé à mon père est emblématique de centaines d’autres cas. Nous ferons en sorte qu’il ne soit pas mort pour rien ».