Hubert de Boüard nous écrit pour dépeindre sa trentième vendange à Angélus et à Saint-Emilion. Un millésime insolent comme cet été indien qui n’en finit pas et qui a sauvé la récolte.
« Il ne s’annonçait pas particulièrement bien, ce millésime, malgré une bonne floraison ».
« Un printemps compliqué, un été difficile, rempli de doutes, mais une volonté farouche de ne pas renoncer et d’être à l’écoute du vignoble, attentif à ses besoins. Une inquiétude permanente, et forte sur la capacité des raisins à résister à la pluviométrie d’août et aux orages de septembre. Puis, dès le 30 août, jour après jour, le beau temps s’installe et la confiance revient. Nous prenons des risques pour attendre la vendange. Chaque jour, ce dilemme, on ramasse ? Non, on attend ! »
« Enfin, le 2 octobre, les premiers merlots sont ramassés sur les vignes jeunes ; octobre est là, doré, chaud, magnifique. Il nous permet de repousser de quelques jours les vendanges des vieux merlots et d’attendre encore la pleine maturité des cabernets francs. C’est comme ça, le hasard des calendriers. Une situation unique dans ma vie de vigneron ! »
« Un beau rendez-vous, un rendez-vous d’automne qui n’en finit pas. Un été indien, insolent ! »
« Mon trentième millésime » par Hubert de Boüard