Alors que les hommes étaient engagés sur la ligne de front durant la 1ère guerre mondiale, les femmes restées en Gironde, à l’arrière, étaient obligées de les remplacées notamment à la vigne, et dans bien d’autres domaines: elles constituaient « l’autre front », une exposition à voir aux archives départementales de la Gironde.
L’image vous saisit quand vous la voyez la première fois. Ces femmes chargeaient les barriques sur des charrettes, en l’absence des hommes coincés sur la ligne de front durant la guerre de 1914-1918. Une double épreuve pour ces épouses restées pour certaines seules à la vigne, une épreuve aussi pour les vignerons partis à la guerre avec cette pensée qui les hantait de savoir comment allaient se passer les travaux à la vigne et la récolte sans eux.
Cette photo, comme celle de la conductrice de tramway à Bordeaux, fait partie de l’exposition l’autre front visible à partir de demain et jusqu’au 1er mars 2015 aux archives départementales de la Gironde, 72-78 cours Balguerie-Stuttenberg à Bordeaux.
Une exposition qui retrace tous les métiers qu’ont du exercer les femmes pour pallier l’absence des hommes (usines de munition notamment), pour aussi soigner les 3 millions de blessés partout en France (l’hôpital Saint-André à Bordeaux accueillait notamment les gueules cassées et autres blessés du front). De nombreux clichés ont été collectés, ainsi que des films de l’ECPAD.
« Présentée en salle des voûtes, cette exposition met l’accent sur le rôle important joué par les femmes pendant la Première Guerre mondiale. Ces femmes ont fait face à l’absence et à de nouvelles responsabilités. À la campagne, elles doivent assumer les travaux des champs. A la ville, elles investissent des emplois dans les usines d’armement, de métallurgie et autres (poudrerie de Saint-Médard), ainsi que dans les transports (photo du tramway de l’époque). Elles jouent également un rôle essentiel au sein du noyau familial désormais éclaté et doivent subvenir, parfois seules, aux besoins de la famille, malgré les rationnements et les pénuries. Mais leur contribution à l’effort de guerre s’étend au-delà, à travers leur rôle de Marraines de guerre, de soutien psychologique aux blessés. Leur statut évolue, la France découvre ses femmes qui s’intègrent désormais dans la vie nationale » (commente le conseil général de Gironde partenaire), cette vie aura des répercussions sur leur désir d’émancipation par la suite.
Vous pouvez visiter gratuitement cette exposition et aussi si vous voulez participer ce vendredi 14 et samedi 15 à la grande collecte de vos photos, livrets militaires, lettres, cartes postales de vos aïeuls engagés durant la guerre de 1914-1918. Ces document seront numérisés et restitués, à moins que vous ne souhaitiez en faire don, c’est possible également. (La nouvelle collecte aura lieu ce vendredi 14 et ce samedi 15 novembre de 14h à 18h)
Vive nos poilus, mais aussi ces femmes de l’autre front. Vive la France.
Ouverture au public du lundi au vendredi de 9h à 17h, le samedi de 14h à 18h30, du 14 novembre
2014 au 1er mars 2015, avec visites guidées les mardis à 10h. Entrée libre et gratuite aux archives départementales de la Gironde.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine sur la grande collecte et l’exposition « l’autre front ».
Et pour en savoir plus sur le centenaire de 14-18 en Aquitaine