19 Juil

Bières, cidres, poirés et spiritueux inscrits aux côtés du vin au patrimoine de la France

Le Sénat a inscrit ce vendredi 18 juillet, aux côtés du vin, les bières, les cidres, les poirés et les spiritueux « issus des traditions locales » au « patrimoine de la France », en deuxième lecture du projet de loi sur l’agriculture, comme l’avaient fait avant eux les députés. Malgré les réticences du Sénateur Roland Courteau à l’origine de la sacralisation du vin.

Le cidre sacralisé comme le vin au patrimoine de la France © mayenne-tourisme.com

En première lecture, les sénateurs avaient amendé le texte du gouvernement en ajoutant un article reconnaissant au vin, produit de la vigne, et aux terroirs viticoles une spécificité culturelle que n’ont pas les autres boissons alcooliques. Les députés avaient trouvé cet amendement insuffisant et avaient inscrits au texte les boissons spiritueuses et les bières, puis les cidres et les poirés.

Toutefois la commission des affaires économiques du Sénat avait rétabli mercredi dans sa rédaction initiale l’article. En séance, les sénateurs sont revenus à la version de l’Assemblée en adoptant un amendement UMP étendant à l’ensemble de ces boissons un caractère patrimonial.

Il s’agit de reconnaître certains produits comme faisant partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager de la France, comme les cidres et poirés, les boissons spiritueuses et les bières issus des traditions locales » Jean-Claude Lenoir, sénateur de l’Orne.

« Nous avons été surpris de voir que certains de nos collègues, élus de territoires viticoles, estimaient que le texte avait été surchargé, encombré par l’Assemblée nationale. Pourtant, le fruit que partagèrent Adam et Eve, c’est la pomme! », a ajouté ce Sénateur de l’Orne, un département producteur de cidres, de poirés et de calvados.

On se croirait revenu au temps d’Audiard et des « Tontons Flingueurs », remember la réplique culte « y a pas seulement que d’la pomme… y’a autre chose… » Michel Audiard aurait-il inspiré nos chers Sénateurs ?

Vente de vins dans le monde: la France en perte de vitesse !

C’est un phénomène amorcé depuis une bonne dizaine d’années. FranceAgriMer vient de le confirmer. Les Français ont perdu quelques longueurs sur ses marchés traditionnels comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Etats-Unis. Elle se maintiendrait en Chine mais les chiffres plus récents semblent inquiétants.

VINLa place de la France recule sur le marché mondial du vin, en particulier parmi ses clients traditionnels où sa production est concurrencée par ses voisins italiens et espagnols, mais elle se maintient en Chine.

Selon cette étude de FranceAgriMer, présentée jeudi, portant sur les chiffres 2013, la France reste le premier fournisseur des Chinois, devenus les 5e consommateurs mondiaux, alors qu’elle perd des parts de marché en Allemagne, au Royaume Uni et aux Etats-Unis – les trois principaux importateurs en volumes.

Sur le marché allemand, la France a perdu 6 points depuis 2000 et compte 17% de parts de marché en volumes (27% en valeur) contre 39% pour l’Italie (37% en valeur) et 20% pour l’Espagne, passée devant la France depuis 2011.

Sur le marché britannique, la France a perdu 10 points en 13 ans avec 16% des parts de marché contre 21% pour l’Italie, dont les volumes ont augmenté d’un tiers. En valeur, l’Hexagone représente encore 37% des importations avec un prix moyen de 7 euros le litre contre 2,50 euros pour la moyenne des nectars importés.

Mais c’est sur le marché américain que la France subit la perte la plus importante: 27% des parts de marché en volumes en 2013 contre 36% en 2000, alors que les importations de vins bondissaient de 4 millions d’hectolitres (Mhl) à près de 11 Mhl.

La France, qui était en 2e position en 2000 derrière l’Italie est désormais le 4e fournisseur des Américains » après l’Italie, l’Australie et le Chili, d’après Axelle Cloarec, chargée d’études à FranceAgriMer.

Depuis une dizaine d’années, les échanges mondiaux ont augmenté, les exportations italiennes et espagnoles aussi tandis que les exportations françaises restaient stables.

Pourtant la France devance toujours en Chine le Chili, l’Espagne et l’Australie; elle a maintenu ses ventes l’an passé (36% des volumes) alors que les importations de vins baissaient pour la première fois. Mais en valeur, les exportations françaises se réduisent de 13%, pour la première fois en plus de dix ans.

Les échanges mondiaux de vins ont marqué un léger tassement en 2013 tout en restant à des niveaux élevés, souligne FranceAgriMer – 98 Mhl. Dans ce contexte, la France est restée stable à 14,5 Mhl, quand les exportations baissaient nettement chez les voisins espagnols (-20% en un an à 18,3 Mhl) et italiens (-10% à 20,8 Mhl).

Sur les neuf premiers mois de la campagne 2013-2014, les exportations françaises sont en recul de près de 5 % sur un an (10,7 Mhl) et de 3% en valeur (5,73 milliards d’euros). A lui seul, le Champagne assure 32% de la valeur des exportations (1,82 milliard euros; +4%) pour 8% des volumes (0,8 Mhl; +2%).

Agence France Presse