18 Juil

Le « Dr Conti », Rudy Kurniawan, sera fixé le 24 juillet sur sa condamnation…

Le prononcé de la peine du marchand de vins indonésien Rudy Kurniawan, prévu le 17 juillet à New York, a été reporté à la semaine prochaine. L’audience est fixée au 24 juillet.

Les procureurs ont réclamé entre 11 et 14 ans de prison et une amende de 17.500 à 175.000 dollars. La défense a demandé que Kurniawan soit condamné aux 28 mois passés en prison depuis son arrestation le 8 mars 2012, et à une amende ne dépassant pas 12.500 dollars.

Rudy Kurniawan, 37 ans, c’est ce « brave Dr Conti », surnommé ainsi pour son petit faible pour le Romanée-Conti. Un escroc des temps modernes, un temps porté aux nues comme l’un des plus grands experts de vins au monde: il avait connu une ascension fulgurante, en quelques années, grâce à un excellent palais, une mémoire prodigieuse des vins, et une générosité sans limite pour les collectionneurs et experts qu’il régalait volontiers de ses meilleures bouteilles.

Il avait été reconnu coupable le 18 décembre dernier de contrefaçon de grands crus français, une activité qui lui avait rapporté en quelques années des dizaines de millions de dollars, selon les procureurs.

C’est le 3e report du prononcé de sa sentence, d’abord annoncée pour avril, puis mai, puis pour le 17 juillet.

Ce dernier report a été demandé par les procureurs, après que le juge Richard Berman leur eut demandé la semaine dernière des informations complémentaires sur les victimes du marchand de vins, les dates où elles ont été escroquées, sous quelle forme, et le montant de leurs pertes.

 En guise de « cave magique » qu’il revendiquait, il y avait une pincée de sorcellerie…Il avait monté chez lui à Arcadia, en Californie, un laboratoire de contrefaçons en grande séries. L’accusation avait dévoilé en décembre de nombreuses preuves à l’appui: des fausses bouteilles, des fausses étiquettes par milliers, ainsi que de la cire, des capsules, des bouchons…en pagaille. Il récupérait soigneusement des bouteilles anciennes, faisait des mélanges à partir de vins bien moins chers, étiquetait et scellait le tout. Ni vu, ni connu. Il les vendait alors avec de grands crus authentiques. « Un faussaire de vin prolifique, qui assemblait dans sa cuisine en Californie, tout ce dont il avait besoin » avait dit de lui dans son réquisitoire le procureur Joseph Facciponti.

Son avocat, Jerome Mooney, lui avait plaidé la bonne foi, affirmant que Kurniawan n’avait jamais cherché à tromper personne. Pourtant les preuves étaient accablantes, plus de  1000 faux grands crus de Bourgogne (Romanée-Conti , Ponsot et Roumier) et de Bordeaux (Petrus) achetés par 7 collectionneurs pour des millions de dollars venaient bien de sa « cave magique ».

Les 12 jurés du tribunal fédéral l’ont reconnu coupable de deux chefs d’accusation retenus contre lui, passibles d’une amende et d’une peine maximale de 40 ans de prison.

JPS avec AFP.

Vin et terroir: le Sénat défend bec et ongles ce patrimoine de la France

C’est une bataille entre l’Assemblée Nationale et le Sénat. Mais Roland Courteau, le Sénateur de l’Aude, à l’origine de l’amendement visant à sacraliser le « vin » et le « terroir » comme faisant « partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France », ne lâche rien ! Et il a raison.

Le Sénateur de l’Aude Roland Courteau défend bec et ongles son amendement © roland-courteau.com

 « Il n’avait pas du tout apprécié les ajouts opérés par les députés dans son amendement… n’hésitant pas à affirmer que « tout est à refaire ». Roland Courteau a du coup tout remis à plat et fait voter de nouveau son amendement initial.

Il y a quelques mois, le sénateur de l’Aude était parvenu à faire adopter cet amendement. Le texte est important, puisqu’il reconnaît que « vin et terroir font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France ». Plus qu’un symbole, c’est la sacralisation et la reconnaissance des spécificités du vin, qu’il s’agit de distinguer des autres alcools.

Mais lorsque le texte est arrivé à l’Assemblée Nationale, les députés ont rallongé considérablement la liste des boissons intégrées dans ce patrimoine, incluant notamment cidres, bières et spiritueux. « C’était devenu un fourre-tout, « , déplore le sénateur.

Mais ce mercredi 16 juillet, le texte est revenu au Sénat par l’entremise de la commission des affaires économiques. Roland Courteau a profité de l’occasion pour faire adopter, « avec seulement deux voix de majorité », un nouvel amendement… rétablissant le texte initial.

De nouveau, seuls « vin et terroir » rejoignent le « patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France ». Mais ce n’est peut-être encore que provisoire : ce vendredi 18 juillet, le texte sera cette fois examiné en séance plénière. Un bras de fer, mais Roland Courteau résiste…

Avec l’Indépendant.