Un combat du pot de terre contre le pot de fer ? Peut-être…Emmanuel Giboulot se bat pour avoir le droit…de ne pas traiter ses vignes contre la flavescence dorée qui ravage le vignoble en Bourgogne et ailleurs. Une affaire qui pourrait faire jurisprudence. La cour d’appel de Dijon examine son cas en deuxième instance ce mercredi à 14h.
Emmanuel Giboulot, le viticulteur de Côte-d’Or, comparaîtra devant la cour d’appel de Dijon mercredi 5 novembre, à 14h. En avril, il avait été condamné à 500 euros d’amende pour avoir refusé d’appliquer un traitement obligatoire sur ses vignes.
Emmanuel Giboulot, c’est ce vigneron de 52 ans qui exploite depuis plus de 25 ans 10 hectares de vignes en biodynamie sur la Côte de Beaune et la Haute-Côte de Nuits.
Dans un communiqué, les soutiens d’Emmanuel Giboulot rappellent la situation qui l’a conduit devant les tribunaux bourguignons :
« Emmanuel Giboulot a refusé en 2013 de traiter ses vignes avec un insecticide, comme le prescrivait l’arrêté préfectoral organisant la lutte contre la flavescence dorée. Suite à ce refus il a comparu devant le tribunal de Dijon où il risquait jusqu’à 30.000€ d’amende et six mois de prison »
« Le jugement du 7 avril l’a condamné à 1000 euros d’amende, dont 500 avec sursis, rejoignant ainsi la demande du procureur. Une pétition signée par plus de 600 000 personnes a soutenu la démarche du viticulteur […] Si la peine a été présentée comme légère, elle est surtout symbolique de la pression des marchands de poisons et Emmanuel a décidé de faire appel. Il a considéré que son expertise, la connaissance de ses vignes et, celle de son environnement, lui faisant conclure à l’absence de la maladie, lui imposaient de refuser un traitement superflu, et cela sans prendre aucun risque, ni pour ses vignes, ni pour les productions voisines. »
» Les résultats de la prospection faite en 2013 en Côte d’OR (642 parcelles prélevées, 356 analyses, 3 échantillons positifs) ont montré qu’Emmanuel Giboulot ne s’était pas trompé, et même bien au-delà de sa propriété. En Saône-et-Loire, il s’est confirmé que la pression de la maladie était, géographiquement, très irrégulière. Les arrêtés pris en 2014 ont tenu compte de ces informations, de façon modérée certes et parfois difficile à comprendre, mais qui a quand même permis de baisser d’un tiers environ la consommation d’insecticide, par un zonage et par une modulation de l’intensité du traitement sur certaines zones. »
On avait découvert Emmanuel Giboulot à l’été 2012, dans un reportage sur le nouveau label européen du vin bio, qui sonnait pour lui comme une reconnaissance de son travail.
Avec France 3 Bourgogne,Théo Souman et Nathalie Zanzola.