Un peu oubliés, les vins blancs dans le Médoc reviennent en force. Avec un tel terroir, le château Castera relance la production de blancs secs, avec Anthoinette, un 100% sauvignon, en hommage à la première femme propriétaire du château, Anthoinette de Montaigne.
« Ce soir on fête Anthoinette, elle est née en 2019, c’est un peu son baptême… » Jean-Pierre Darmuzey, directeur du château de Castera à Saint-Germain-d’Esteuil a voulu dévoiler à la presse spécialisée son nouveau né… Anthoinette, non pas un vin à en perdre la tête comme aurait dit Marie-Antoinette en 1793, mais un très bon blanc sec sur le fruit 100% sauvignon.
Et de rappeler qu’historiquement, « à Castera on produit du vin blanc et dans le Médoc aussi… Citant le Féret, qui en 1850, soulignait que « ces vins blancs étaient suaves et corsés, plus agréables que les vins de grave, et que c’était une tradition dans le Médoc. »
« En 1910, le château Castera produisait alors 100 tonneaux de blancs soit 110 000 bouteilles et 150 000 de rouges. En 1949, 125 tonneaux de blancs et ce jusqu’au début des années 60. En 1961, l’INAO a dit stop, alors que le Médoc blanc était toléré. A partir de 1961, il a été interdit dans l’AOC. 8 ans après, on faisait encore entre 30 et 40 tonneaux, et puis après racheté par Alexis Lichine, là plus aucune trace de blancs. »
Et au fil des ans, sur ce château de 185 hectares dont 63 plantés en vigne, l’équipe du château Castera a réfléchi et s’est dit tiens pourquoi ne pas relancer cette tradition de vins blancs au château. « Philippe a voulu voir à un moment ce que donnâtes une parcelle, il a été seul juge. Il a dit on va planter du blanc. Mes copains m’ont dit attention à la surface que tu vas planter. On a ainsi planté 1 hectares en 2016 et notre premier millésime a été le 2019 avec 3000 bouteille cette 1ère année ».
Et Philippe Grynfeltt directeur technique de commenter : « On a implanté une vigne mère, sur un sol sable-argileux, avec différentes zones calcaires, avec beaucoup de fraîcheur dans ce sol, ici la vigne pourra chercher de l’humidité et ses racines s’enfoncer profondément…On ramasse les raisins à la main, en 2 matinées pour avoir les raisins les plus frais possibles…On presse directement, on récupère les jus, béborbage, fermentation en cuve inoxydable et direct le vin en barriques vieille d’un vin ou de 2 vin et là nous bâtonnons; ce vin a 4 mois d’élevage en barriques. »
« On a décidé de l’appeler Anthoinette car par le 1er acte à la propriété date de 1616, 1er acte de vente de vin (dont on a fêté les 400 ans il y a 5 ans), au profit d’Antoinette de Montaigne, la nièce de Michel de Montaigne pour 380 livres tournois », complète Jean-Pierre Darmuzey. « Et cela s’écrit avec un H car c’était écrit ainsi et c’est aussi le H de histoire. Et on a décidé d’aller jusqu’au bout avec une forme de bouteille ancienne, car la forme de bouteille bordelaise à l’époque n’existait pas. »
Et comme le passé semble se rappeler à Jean-Pierre Darmuzey, « le château Castera a un passé très riche, en 1355 le Prince Noir, Edouard de Woodstock (il aurait pu faire un festival!) vint piller l’abbaye de l’Isle et est venu attaquer le château de Castera où il aurait détruit une tour », du coup comme un écho à ce passé, c’est tout naturellement que Castera a choisi le prince Noir de Lormont et son chef Vivien Durand pour cette présentation.
Le propriétaire du château Thomas Press devait être présent, mais il a du faire face à un impératif familial. Jean-Pierre Darmuzey et son équipe ont en tout cas bien présenté et relancé cette production de vin blanc en Médoc.