Ca y est. Le 57e salon de l’agriculture a ouvert ses portes ce matin avec un chef de l’Etat, Emmanuel Macron, très attendu par le monde des agriculteurs et des viticulteurs. Il les a déjà assuré de son soutien « c’est vous qui nourrissez les Français depuis des années » tout en émettant une réserve « je veux savoir ce que je mange et les Français aussi. » Un salon qui rend hommage aussi au Président Chirac, disparu l’an dernier, qui était très aimé des agriculteurs dont il fut leur ministre.
La plus grande ferme de France a ouvert ses portes ce matin, pour 2 semaines, du 22 février au 1er mars à la Porte de Versailles. Pour ce salon, le président Emmanuel Macron est attendu de pied ferme par le monde agricole, la FNSEA et les jeunes agriculteurs, un monde agricole qui a toujours du mal à s’en sortir et qui est aussi victime d’agribashing. « Entendez la colère du monde agricole, entendez là, vous allez être interpellé dans les allées » lui disait un agriculteur en signe de bienvenue.
Le Président a d’emblée rappelé son attachement à l’agriculture française et répondu à cette première phrase: « je la connais, je la partage,
C’est vous qui nourrissez depuis des années les Françaises et les Français, je veux une agriculture forte mais aussi je veux savoir ce que je mange et les Français aussi, » Emmanuel Macron
Pour autant, le Président de la République ne cautionne pas le fait que les agriculteurs soient la cible d’attaques violentes : « on ne doit pas justifier des actes violents envers les paysans, et nous serons intransigeants. Il faut avoir une agriculture forte et de qualité. Il faut aussi réussir à continuer la transformation et la réduction des pesticides. » La volonté serait de réduire d’ici 2025 les pesticides de façon importante, de 50% mais cela semble difficile à tenir dans les faits.
Et certains agriculteurs d’interpeller encore le président sur les Zones de Non Traitements mises en place depuis la fin de l’année 2019, suivant en cela le Conseil d’Etat. Ces ZNT prévoient des distances minimales à respecter : 20 mètres des limites de propriété pour les pesticides les plus dangereux, sinon 5 à 10 mètres (notamment pour les cultures hautes): « on va avoir des hectares en moins, comment on va vivre? » Et le président de leur promettre un accompagnement…notamment juridique.
Échange très important avec le Président de la République sur la taxation USA sur le vin de plus de 25% sur un conflit qui n est pas le notre nous avons demandé la mise en place d un fond de compensation immédiat. La perte de 300 a 400 M€ n est plus supportable pic.twitter.com/HO5EMF1xhr
— Jérôme Despey (@JeromeDespey) February 22, 2020
Par ailleurs, le monde viticole vit aussi une mauvaise passe avec la taxe de 25% qui a été imposée par Donald Trump sur les vins français de – de 14°. Le président doit rencontrer la filière aux environs de 12h ; Jean-Marie Barillère, président de l’Union des Maisons de Champagne va lui exposer le contexte des plus délicats comme il l’a fait au préalable sur une chaine info : « si vous ne voulez pas perdre votre marché, vous êtes obligé de réduire votre part », et de souligner que:
Depuis la mi-octobre, nombre d’expoitations viticoles sont en grande difficulté et si cela perdure nombre d’entreprise pourraient arrêter de fonctionner! » Jean-Marie Barillière
Un président qui boit du vin et lit l’étiquette de la bouteille : c’est en ce moment au salon de l’agriculture.
Avec le crachoir @vinetsociete 😉 pic.twitter.com/yQQsA6nO9Z
— Fabrizio Bucella (@FabSommelier) February 22, 2020
Dès lors les viticulteurs attendent d’une part du Président qu’il essaie de renégocier avec l’Oncle Sam pour revenir sur cette taxe de 25% qui dans les faits est plus importante avec les intermédiaires et aussi des aides pour soutenir la filière, un fonds de soutien de 300 millions d’euros a été réclamé par le CIVB et la Fédération des Vins et Spiritueux plus récemment.