01 Fév

Brexit : « it’s just a goodbye… »

Allez à minuit, on ne les appellera plus nos frères européens, mais nos voisins anglais. J’en connais de nombreux qui n’ont pas voulu cela, mais bon le peuple britannique a voté et il faut le respecter. Ce n’est qu’un au revoir, on ne va tout de même pas remettre des considérations hostiles vis-à-vis de nos amis anglais, alors que depuis plus d’un siècle c’est l’entente cordiale.

Ce soir, le Royaume Uni ne fait plus partie de l’UE © France Info

Le drapeau britannique, l’Union Jack vient d’être descendu au pied du Parlement de Bruxelles… La Grande-Bretagne ne fait plus partie de l’Union Européenne. En Angleterre, ce sont des scènes de joie, « We’re out » peut-on lire au fronton du 10 Downing Street.

C’est historique pour de nombreux Anglais, un séisme pour d’autres, un crève-coeur aussi… Il y a eu ce référendum du 23 juin 2016 où 51,9% ont voté pour partir « to leave » Europe ! Il y avait un mouvement de fond, les gens n’acceptaient plus l’Union européenne commente encore ce soir des spécialistes sur les chaînes infos, mais quand on voit la difficulté avec laquelle les gouvernements anglais ont cherché par la suite à se sortir de ce bourbier, David Cameron y a laissé son costume, Theresa May son tailleur et qui sait peut-être Boris Johnson va y laisser sa mèche blonde. Tiens une mèche qu’il partage avec son nouvel ami américain, le Président Donald Trump, on se demande bien qui va tirer les ficelles…

Une chose est sûre, le peuple a voté et il faut respecter le résultat des urnes, même si la majorité n’était pas écrasante.

Parmi mes amis britanniques, certains ont le coeur gros à l’instar de Gary Shelley, un ami Londonien, bien connu à Bordeaux et amoureux de la France : « je me sens plutôt mal, comme une incompréhension envers ma patrie. Je pense que le Brexit a donné aux pires imbéciles, incompétents, avares et ambitieux, la possibilité d’avoir un job qu’ils n’auraient jamais du avoir. Et maintenant, ils dirigent le pays. Je n’ai pas envie de quitter l’Union européenne, j’ai envie de quitter la Grade-Bretagne…Le Brexit est peut-être le seul moment de l’histoire ou un pays s’est créé un embargo pour lui-même. »

Après 47 ans d’amour plus ou moins intense avec l’Europe, la Grande-Bretagne jette l’ancre et se retrouve alone aboard, et pourtant ce n’est plus une île, un tunnel, un cordon ombilical a bien été créé entre elle et la France, ce qui prouve les liens étroits qui nous lient, un tunnel créé du temps de François Mitterrand et de Margaret Thatcher en 1984. Remember.

Durant un an, il ne devrait pas y avoir d’énormes changements, mais reste à savoir si des visas vont être à nouveau instaurés pour chaque visiteurs et notamment les anciens amis de l’UE ? QUID du reste de l’économie, a priori des accords bi-latéraux que la Grande-Bretagne s’est déjà empressé de négocier ou signer avec certains pays (les USA font les yeux doux pour mieux en profiter), et peut-être avec ses anciens alliés, les 27 autres étoiles de la bannière bleue. Pour Sheila Lawlor directrice du groupe de réflexion Libéral Politea,  » c’est important pour nous pour nous refaire une économie… »

Une association de français en Grande-Bretagne redoute : « notre crainte des gens vont se retrouvent sans papier après la date de 2021 » selon Nicolas Hatton président de The3Million.

Ce qui pose problème se sont aussi les autres pays qui composent de Royaume-Uni, quid de l’Ecosse, et de l’Irlande du Nord qui étaient majoritairement contre le Brexit… »On a un énorme problème avec l’Ecosse,  est-ce qu’elle va rester dans l’Union européenne » confie ce soir Denis Mac Shane, ancien Ministre des Affaires Européennes du Parti Travailliste. Pas simple l’affaire…

En tout cas, le monde du vin français et bordelais s’interroge aussi, un monde malmené en ce moment à cause des marchés chinois, Hong-kongais et américain en berne. Et si la Grande-Bretagne, autre énorme marché venait aussi à poser des droits de douane plus importants, on n’ose pas y croire. Sans compter le champagne dont nos amis sont très friands. Il ne leur reste plus qu’à en planter en Angleterre… Allez, même si on est des froggies, on ne vous en veut pas, faites donc un petit référendum dans quelques mois et revenez dans cette Europe qui a montré sa solidité et qui depuis des années est le ciment d’une paix bien réelle, alors que toutes ces nations européennes ont été en guerre pendant des siècles. « Cheers » tonight and « be careful with the hangover ».