ViniBio se veut le rendez-vous des oenophiles et amateurs de vins bio. 50 exposants participent à partir d’aujourd’hui au salon bio, en parallèle de Zen&Bio, le salon bio, bien-être et habitat sain. C’est tout ce week-end, du vendredi 14 au dimanche 16 juin.
Fort de ce constat, le nombre de rendez-vous bio augmente aussi à Bordeaux… LeSalon ViniBio Bordeaux, 1er du nom, se tient aujourd’hui au Hangar 14 sur les quais à Bordeaux. Av
50 exposants y sont présents avec leur certification AB (agriculture biologique) et label Demeter ou Biodyvin, pour les vins biodynamiques ; des vignerons, qui travaillent dans le respect de l’environnement, de la biodiversité et la recherche d’authenticité du goût et du terroir. Un salon organisé avec le soutien du Syndicat des Vignerons Bio de la Nouvelle Aquitaine.
AU PROGRAMME
Une quinzaine d’animations
Des conférences sur les thématiques du vin animées par des experts, sommeliers et journalistes, des 4 coins de France et d’Europe.
Des dégustationscommentées, l’occasion d’échanger avec les producteurs
Thierry Sergenton est passionné de viticulture… Depuis tout petit, il voulait faire cela et à l’âge de 14 ans, il s’est dirigé vers une formation viticole, décrochant notamment un BTS a la Tour Blanche à Bommes.Une vocation que lui a donné son père, Claude, lui même vigneron à la tête du Domaine de Lacombe, 26 hectares, à Razac de Saussignac. Tous deux produisent des vins en AOC Bergerac (en blanc sec, en rouge et rosé), en Côtes de Bergerac (blanc et rouge) et en AOC Saussignac (liquoreux).
Ils ont ainsi décroché cette belle sculpture en bronze (créée par Henri Redon), un trophée remis dans le cadre de Lascaux IV.Pour cette édition, 234 échantillons étaient en lice et ont été dégustés par 18 jurys composés de 4 personnes. Ce concours, lancé en 1984, était ouvert aux producteurs des Appellations d’Origine Contrôlée du Bergeracois, des Côtes de Duras (depuis 2018) et de l’IGP Périgord.
Un beau challenge qui permet de mettre en avant les 7 grands terroirs du Bergeracois et de décerner ce fabuleux trophée de « Vigneron de l’année 2019 », sur une cuvée coup de coeur. Un prix qui consacre également une belle transmission familiale.
L’analyse génétique d’anciennes graines de vignes révèle que certains cépages sont cultivés en France depuis des centaines d’années, notamment le savagnin blanc, vieux de plus de 900 ans.
« L’un des échantillons prélevés sur un site médiéval d’Orléans correspond au savagnin blanc. En faisant des boutures ou des greffes, des personnes ont maintenu cette lignée depuis au moins 900 ans », explique à l’AFP Nathan Wales de l’université d’York au Royaume-Uni, coauteur de l’étude publiée lundi dans Nature Plants.
Le savagnin, un cépage blanc, cultivé dans les vignobles du Jura est notamment utilisé dans la préparation du vin jaune, vin emblématique de cette région, vieilli plus de six ans en fûts de chêne et surnommé le « vin des rois ».
Introduite en France par les Grecs au VIe siècle avant Jésus-Christ, la viticulture ne s’est répandue dans la majeure partie du sud de la France que sous l’occupation
romaine. Un autre échantillon, datant justement de cette époque, est « extrêmement proche » de l’humagne blanc, un cépage du canton du Valais en Suisse que l’on appelle au XIXe siècle le « vin des accouchées » du fait de sa forte teneur en fer. Les chercheurs ont également retrouvé une graine correspondant au pinot noir.
En tout, Nathan Wales et ses collègues ont analysé l’ADN de 28 graines retrouvées sur neuf sites archéologiques différents, datant pour les plus anciennes de 500 ans avant Jesus-Christ, notant « des relations très étroites entre les échantillons archéologiques et les échantillons cultivés aujourd’hui ».
Selon les auteurs de l’étude, la vigne Vitis vinifera aurait été domestiquée en Asie du sud-ouest il y a environ 6.000 ans. La production et la consommation de
vin s’est ensuite répandue progressivement dans le Moyen-Orient et le bassin méditerranéen, s’intégrant dans la vie sociale et religieuse.
La plupart des cépages classiques appartiennent à cette espèce (6.000 et 7.000 environ) même si 95% de la surface viticole est occupée par une quarantaine de cépages seulement, dont une bonne quinzaine sont ultraprésents dans le monde entier: chardonnay, merlot, pinot et autre syrah.
Des représentants du négoce bordelais ont assuré mardi que les menaces de Donald Trump d’augmenter les taxes d’importation sur les vins français n’avaient « rien de dramatique » et qu’un rééquilibrage des taxes n’aurait qu’un « impact marginal » sur les vins de Bordeaux.
« La différence[de droits de douane sur les vins entre États-Unis et Union européenne] est de quelques centimes. Donc si jamais Trump voulait équilibrer les taxes, ça ne serait pas dramatique », a affirmé à l’AFP Christophe Reboul-Salzes, patron de The Wine Merchant.
Selon Fabrice Bernard, PDG de Millésima, la différence de droits de douanes sur les vins aux Etats-Unis et dans l’UE est en moyenne de « 7 centimes pour une bouteille de 75 cl inférieure à 14 degrés » d’alcool. Une augmentation de « 7 centimes par bouteille », « je ne pense pas que ce serait significatif », a-t-il dit dans le 12/13 sur notre antenne de France 3 Aquitaine.
« Beaucoup de vins vendus aux USA valent plus de 10 euros », a aussi assuré Christophe Reboul Salze. « Réajuster de 7 centimes sur une bouteille à 10 euros, ça reste moins cher que l’augmentation du coût des matières sèches (bouteilles, cartons, capsules, palettes etc.) ». « L’impact [d’un tel rééquilibrage] serait marginal pour les vins français, selon moi. Mais pour les moins chers, comme des vins espagnols, 10 centimes d’augmentation, ça peut commencer à peser un peu… », concède-t-il.
« Une hausse serait certes ennuyeuse, mais pas de quoi monter un grand truc »,a également réagi Philippe Castéja, président du Conseil des grands crus classés 1855.« M. Trump estime que le marché européen ne traite pas les vins américains gentiment? Mais c’est une fausse barbe de sa part car les vins américains sont extrêmement peu exportateurs. Leur marché intérieur, qui est le premier au monde pour la consommation de vin, leur suffit », a-t-il dit à l’AFP. Cette posture, « c’est du Donald Trump à 100% ».
Le Président Américain« défend son beefsteak à sa manière, pas toujours élégante », a estimé M. Reboul Salze, qui se dit « plus préoccupé » par ce qui se passe à Hong Kong, ex-colonie britannique où un million de personnes ont manifesté dimanche contre un projet de loi favorable à Pékin. La situation de tension « ne favorise pas le business des grands vins car on parle là d’acheteurs qui ont des caves généralement déjà bien garnies et qui peuvent se passer d’acheter pendant plusieurs années… »
Selon le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), les Etats-Unis -marché de grands millésimes- sont le deuxième pays d’exportation des vins de Bordeaux en volume (après la Chine), avec 26 millions de bouteilles, et le troisième en valeur (après Hong Kong et la Chine) avec 279 millions d’euros.
Les exportations de Bordeaux vers les Etats-Unis ont augmenté de 21% en 2018, selon le CIVB, qui n’a pas souhaité réagir aux déclarations de Donald Trump.
Avec AFP.
LES USA ET BORDEAUX EN CHIFFRES :
199 000 hectolitres, l’équivalent de 26 millions de bouteilles, exportés en 2018 soit -1%en volume
une hausse de +21% en valeur en 2018
2e destination pour les vins blancs de Bordeaux vers les USA et hausse de 3% avec 3,6 millions de bouteilles
poids des exportations de Bordeaux vers les Etats-Unis : 11% en volume et 13% en valeur
Bordeaux leader dans les exportations françaises de vins AOP vers les USA : 22% des volumes et 30% en valeur
Ecoutez Fabrice Bernard, PDG de Millésima, invité par votre serviteur pour parler avec Marie-Pierre d’Abrigeon de cette menace qui pèse sur les vins français : JT de France Aquitaine du 11 juin à midi dans le 12/13 :
Un nouvel ouvrage vient de sortir aux éditions Glénat. « Château Pavie, Signature Perse » par Jean-François Chaigneau, grand reporter, écrivain et créateur de la rubrique vin à Paris Match et Anne-Emmanuelle Thion, photographe. Un joli livre à lire cet été.
Château Pavie, c’est l’un des 4 premiers crus classés A de Saint-Emilion. Un château mythique qui tutoie l’excellence, voulue par Chantal et Gérard Perse. D’un beau vignoble acheté en 1998, ils en ont fait une pépite, repensant totalement le château entièrement reconstruit et décoré sous la direction d’Alberto Pinto, mais ils ont aussi fait de cette colline qui surplombe cette plaine de Saint-Emilion un vignoble remarquable avec ces terrasses en pierre, un suivi du vignoble réalisé avec l’aide de Michel Rolland.
Un travail qui a été encensé par le célèbre critique en vin Robert Parker (qui a officiellement pris sa retraite) il y a quelques années: « Pavie est aujourd’hui l’un des meilleurs vins au monde », avait-il déclaré en décernant la note maximale de 100 au millésime 2000.
Cet ouvrage réalisé par Jean-François Chaigneau, ancien rédacteur en chef adjoint de Paris Match (jusqu’en 2008), responsable des pages cultures et art de vivre et de la rubrique vin, et par la photographe Anne-Emmanuelle Thion, retrace le parcours incroyable de Chantal et Gérard Perse.
« Ces entrepreneurs qui se sont faits eux-mêmes »,anciens propriétaires de supermarchés en région parisienne, sont tombés amoureux du terroir de Saint-Emilion, ils se sont offerts dans un premier temps Monbousquet puis Pavie, en donnant à ce dernier l’aura internationale que l’on connaît.
Ils ont aussi su porté haut les couleurs de l’Hostellerie de Plaisance, dirigée par Chantal et Angélique Perse, en confiant les cuisines au très doué chef Ronan Kervarrec, qui y a déjà décroché deux étoiles au Guide Michelin. Une histoire qui se poursuit avec la relève Angélique Perse et son époux Henrique Da Costa, qui est également pleinement investi dans cette formidable saga dans le monde du vin.
Château Pavie, Signature Perse, par Jean-François Chaigneau et Anne-Emmanuelle Thion, collection Le Verre et l’Assiette, 288 pages, aux éditions Glénat
C’est un doux rêve imaginé par Emilie Gervoson et Soline Portmann, qui aujourd’hui est réalité. Un jardin dédié au monde du vin. Un jardin qui évoque la vigne, déjà à travers ses piquets que l’on retrouve dans les rangs de vigne, mais aussi à travers ses senteurs végétales. Initialement baptisé le Jardin d’Ivresse, il porte désormais le nom de Jardin Millésimé… Une création végétale dédiée aux vins qui a conquis de nombreux visiteurs ce samedi à l’occasion des « rendez-vous aux jardins »
Tout est parti d’une petite création paysagère pour arriver à un plus grand jardin, le Jardin d’Ivresse… Au départ, il y a cette volonté de créer un espace avec cette rose unique créée en hommage aux 3 filles des propriétaires Christine et Philippe Gervoson : Emilie, Charlotte et Valentine. Une rose créée en 2013 par la maison Meilland Richardier et baptisée « les Demoiselles de Larrivet Haut-Brion », du même nom que le second vin de la propriété achetée en 1987 par la famille en Pessac-Léognan (même année que la création de l’appellation).
Et puis, après le vin, la rose, vint le jardin : un jardin lancé en juin 2015 sous le joli nom de Jardin d’Ivresse, mais pour lequel il était difficile de communiquer et d’inciter les gens à venir boire, un verre, car la loi Evin se serait rappelé aux initiateurs, d’où ce nouveau nom original de Jardin Millésimé: « ce changement de nom me va très bien, car on parle beaucoup de millésimes dans le jardin… », me confie Emilie Gervoson.
On déguste un jardin, comme on déguste un vin, on joue sur la vue, le nez, et on a planté ces arbustes à cassis et framboises que l’on retrouve dans les vins rouges » Soline Portmann scénographe-paysagiste.
Et c’est ainsi qu’a émergé en face du château et des chais ce merveilleux Jardin Millésimé sur 4000 m2, avec ses piquets en bois rouge, de 20 centimètres à 4 mètres de hauteur; un jardin savamment étudié pour évoquer dans sa première partie les vins blancs, avec 7500 végétaux dont ces « cheveux d’ange qui apportent un aspect très aérien » mais aussi une palette de végétaux aux robes anis, vert amande, jaune paille, aux senteurs d’agrumes. Dans la seconde partie, l’évocation des vins rouges avec 15000 végétaux, avec des teintes rubis des persicaires « blackfield », des pétales bordeaux des échinées « vintage Wine » et des iris merlot. Au total 150 espèces différentes. « Ce jardin, c’est vraiment par passion », commente Emilie Gervoson, devant un parterre de passionnés de jardins et amateurs de vins aussi.
L’originalité de ces deux espaces (occupés à 20% par les blancs et 80% par les rouges, en respect de la proportion des vignes de la propriété et de ses cépages en blancs et en rouge) tient également dans la floraison: « une floraison précoce, printanière et en début d’été en avril-mai et en juillet pour la 1ère partie du jardin qui incarne les vins blancs, avec un mélange de graminées, de plantes vivaces et de plantes aromatiques ; une floraison plus tardive en août-septembre-octobre pour la 2e partie rouge avec des graminées et vivaces et ces massifs de cassis et framboisiers. Au coeur de la déambulation, j’avais vraiment envie qu’on ait toutes ces touches de surprises. »
Et des surprises, il n’en manque pas dans ce vaste parc de 13 hectares, avec aussi ce deck créé juste en face du Jardin Millésimé, un lieu de fête, d’événements avec une double vue sur le château et ses chais, sans oublier le plan d’eau où les poules d’eau se font entendre, comme pour dire, ce jardin d’ivresse, il est à nous aussi…ne seraient-elles pas enivrées par toutes ces senteurs ?
Une visite de plus d’une heure qui s’est conclue par une dégustation toute aussi originale des vins de la propriété : avec des magnums en blanc des Demoiselles de Larrivet Haut-Brion (95% de sauvignon et 5% de sémillon, élevage 30% en oeufs béton et 70% en barriques « on cherche un vin de partage, entre copains, on recherche de la fraîcheur » selon Emilie Gervoson) et des Demoiselles en rouge (70% merlot, 30% cabernet sauvignon, élevé 1/3 de barriques neuves, 1/3 en foudres et 1/3 en cuves) :
« là on est sur des vins gourmands alors que sur les 1ers vins on est sur des vins plus structurés ». Une dégustation agrémentée par les senteurs de plantes aromatiques disposées sur la table. Une invitation à l’évasion sensorielle dans un cadre idyllique.
Si vous aussi, vous voulez vivre cette expérience unique dans cette propriété viticole: le Jardin Millésimé se visite de mai à octobre : visite du jardin avec carnet de route 6€, visite du jardin et dégustation de 2 vins 15€. Le château Larrivet Haut-Brion se situe à Léognan, 84 avenue de Cadaujac, tél 05 56 64 99 87.
Samedi 8 et dimanche 9 juin, 45 propriétés en Cadillac Côtes de Bordeaux vous ouvrent leurs portes de 10h à 19h. De nombreuses animations à découvrir en famille ou entre amis, histoire de passer un bon week-end de Pentecôte.
DEMANDEZ LE PROGRAMME !
Pour cette 24ème édition, 45 châteaux et propriétés viticoles ouvriront leurs portes au grand public. Au programme : des moments de partage et de convivialité autour du vin et de la vigne, mais également des circuits de visites à travers l’appellation.
Pour explorer les Cadillac Côtes de Bordeaux et leur riche patrimoine historique et culturel, plusieurs options : activités sportives (à pieds ou en vélo) et autres animations payantes à réserver en ligne ici: dîner gala,balade en bateau de Cadillac à Saint- Maixant ou de Cadillac à Paillet, excursion à vélo pour découvrir les coteaux et visite guidée du village de Verdelais.
Tout au long du week-end, la Maison des Vins de Cadillac proposera de nombreuses animations et activités ludiques pour s’immerger et mieux comprendre l’univers viti-vinicole : exposition sur le travail de la Vigne et du Vin (espace musée avec salle de projection), jeux d’animations pour petits et grands (aire de jeux pour enfants sur la vigne et le patrimoine), animation tonnellerie (montage d’une véritable barrique), initiation gratuite à la dégustation…
À noter qu’une aire de pique-nique avec présence d’un food truck permettra de se restaurer sur place.
Et aussi : des marchés de producteurs locaux ou encore un jeu concours pour remporter une sélection de vins de l’appellation.
DES VOITURES DE COLLECTION A ADMIRER
Plus de 120 voitures de collection participeront à la 24ème édition de ce rallye devenu au fil des ans, un classique. Différents types d’automobiles venus tout droit de divers pays (Angleterre, Australie…) se retrouveront sur les parcours reliant entre eux les châteaux participant aux Portes Ouvertes.
Plusieurs rassemblements sont prévus : le samedi 8 juin, à 13h30 à la Maison des Vins de Cadillac, puis le dimanche à 9h place de la Mairie et de l’école de Rions et 16h30 à la Maison des Vins de Cadillac.
La conjoncture est non seulement difficile mais dure aussi depuis près d’un an. « Bordeaux est à l’arrêt »…selon bon nombre de petits vignerons et courtiers. Au niveau des volumes, certains ne voient plus rien sortir des chais; les petits producteurs de Bordeaux sont les plus impactés, pas vraiment les grands crus.
Des nuages dans le ciel de Bordeaux. C’est un peu la métaphore qui colle au marché qui depuis 12 mois, selon tous les opérateurs, est morose et touche surtout les petits Bordeaux et coeur de gamme. Cela inquiète tout le monde, négoce, courtiers mais avant tout les vignerons, comme Xavier Haure, 42 ans, à la tête de 38 hectares à Cartelègue dans l’appellation Blaye-Côtes de Bordeaux. Il produit en moyenne 2000 hectolitres en Blaye et Bordeaux Supérieur, et vend traditionnellement toute sa production au négoce. Fort heureusement, il a réussi à vendre son Blaye, mais pas encore son Bordeaux Sup.
On est vraiment inquiet de la situation, tous les voyants sont au rouge, le marché est complètement stoppé, c’est très inquiétant surtout quand on vend 100% au négoce comme moi, on est confronté aux variations du négoce, donc c’est très inquiétant », Xavier Haure, vigneron.
Quant aux explications, pour lui les magazines de Cash Investigation et Cash Impact ont fait des dégâts dans le subconscient des consommateurs, et ont participé à ce que certains appellent le Bordeaux bashing : « c’est certainement un problème d’image, on parle souvent de Bordeaux par rapport aux pesticides et aux campagnes contre l’alcoolisme, c’est incontestable, aujourd’hui on le ressent sur le marché du vin qui est morose… »
Moi, en tant que courtier, j’ai commencé en 1980, je n’ai jamais connu cela, on n’arrive pas à vendre du vin, ce n’est pas un problème de prix, non il n’y a pas d’acheteur… », Jean Farau courtier en vins.
Depuis 12 mois, on enregistre une baisse des sorties de chais au niveau des vins de Bordeaux » commente Xavier Coumau président régional des courtiers de Bordeaux et du Sud-Ouest. En mars dernier lors de sa conférence de presse à Paris, le président du CIVB Allan Sichel annonçait déjà : « sur l’année 2018, le volume de nos exportations est en recul de 14%. Et nos ventes sur le marché français, en grande distribution, ont diminué de 12% en volume par rapport à 2017, et de 7% en valeur ».
« Bordeaux produit en moyenne 5,5 millions d’hectolitres de vin, mais sur les 12 derniers mois, 4,2 millions ont été commercialisés », me précise Xavier Coumau, président régional des courtiers de Bordeaux et du Sud-Ouest. Ceci s’explique par une très faible récolte 2017 due au gel, avec 40 % de pertes et des marchés perdus.
On subit de plein fouet notre très faible récolte 2017, très déficitaire (40% de récolte en moins) qui nous a coupé de plusieurs marchés et a permis à plusieurs marchés français ou étrangers de prendre notre place, sur ce qui faisait notre force, la grande distribution française, mais aussi sur le marché chinois », Xavier Coumau Président Régional des Courtiers en Vins
Un marché chinois qui s’est tourné vers des vins australiens et chiliens, sur lesquels des accords ont été passés pour ne pas les taxer, alors que les vins français restent eux taxés (sauf à Hong-Kong). « On a un millésime 2018 pourtant très qualitatif et le négoce a pas mal de stock sur une récolte très importante en 2016 et des 2017 un peu élevés, pas faciles à vendre, donc pas forcément pressé d’acheter du 2018… »poursuit encore Xavier Coumau.
Sur le marché français, « le modèle économique de la grande distribution est en train de décliner », selon Michaël Rouyer, directeur du syndicat de Blaye-Côtes de Bordeaux et c’est ce qui explique cette baisse des ventes. « Les hyper et supermarchés ont tendance à voir leur fréquentation baisser, et les vins de Bordeaux sont très présents en grande surface donc forcément cela a un impact sur nous ; sur les marchés exports on est très présent en Chine, c’est notre 2e marché après la Belgique (en Blaye-Côtes de Bordeaux), et on sait qu’il y a -20% depuis un an sur ce marché chinois. Ces complications sont liées à des droits de douane par forcément à l’avantage des vins français, mais plutôt à l’avantage des vins australiens ou des vins chiliens… »
L’heure est donc à la reconquête comme en témoigne Nathalie Feydieu rencontrée au château du Taillou à Saint-Androny.
La physionomie de la clientèle a changée…Les gens qui achetaient du vin dans nos propriétés de manière fidèle, et en grande quantité, ont vieilli et ne consomment plus, il faut donc se tourner vers la nouvelle génération, à travers des salons et les inciter à venir en propriété, »Nathalie Feydieu chateau du Taillou.
La situation va devenir encore plus problématique dès septembre avec le millésime 2019 qu’il va falloir rentrer dans les chais, surtout pour les propriétés qui n’arrivent pas à vendre leur 2018, encore dans leurs cuves. Selon certains professionnels, les spéculations pourraient repartir comme il y a 10 ans avec des cours du tonneau au plus bas, vers les 1000 € (le tonneau de 900 litres), (le prix actuel est toujours supérieur à 1200 € ), voire moins… On espère que non bien sûr et que cette situation ne soit que conjoncturelle.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :
Le célèbre critique de vin américain Robert Parker a pris officiellement sa retraite du Wine Advocate en mai. Cet ancien avocat avait mis en place un système de notation sur la base d’un maximum de 100 points et contribué à l’essor des grands vins de Bordeaux pendant plus de 30 ans au travers de sa revue The Wine Advocate.
Fondée en 1978 sous le nom de « The Baltimore-Washington Wine Advocate », il l’avait revendue fin 2012 à un consortium de Singapour, avant une entrée dans le capital Michelin en 2017.
« Alors que je me retire du Wine Advocate, a déclaré Robert Parker cité dans sa revue, j’ai l’honneur de passer la main à notre équipe formidable. Le temps est venu de renoncer à toutes mes responsabilités éditoriales et directoriales avec effet immédiat ».
Robert Parker a contribué à la notoriété des vins de Bordeaux et notamment à partir du millésime 1982, de nombreux châteaux et vins de garage ont fait fortune grâce à ses notes et lui doivent encore aujourd’hui une fière chandelle. Certains dans le monde du vin avaient critiqué aussi dans les années 80 à 2000, une tendance à l’uniformisation du goût des vins notamment de Bordeaux, des vins boisés et souvent très puissants, pour plaire au critique américain, qui n’en demandait pas tant. Lui-même cherchait aussi à ce que les terroirs s’expriment avant tout.
Le Beaujolais retrouve la santé à l’export avec des bonds à l’export de +60% en Belgique, +41% en Chine ou encore +36% au Royaume-Uni… de quoi laisser rêveur d’autres régions viticoles.
« L’année 2019 démarre de façon très positive pour les vins du Beaujolais », estime l’interprofession. Fin février, les chiffres des douanes et de l’organisme Business France montrent un bon de 18% des ventes en volume et de 12% en valeur par rapport aux deux premiers mois de 2018, cru plutôt terne.
Le Beaujolais revendique « la plus forte croissance parmi les AOP françaises », avec un bond de 60% des exportations vers la Belgique, +41% en Chine, +36% au Royaume-Uni, +26% au Japon et +11% aux Etats-Unis.
Pour conforter sa place sur le marché stratégique de l’export, Inter Beaujolais a prévu des dégustations professionnelles en Amérique du Nord en juin et le mois suivant en Chine, suivi le 29 et 30 septembre par la troisième édition de Vinexpo Explorer, qui permettra à quelque 70 grands acheteurs de faire un tour d’horizon des 12 appellations du Beaujolais.
Localement, l’Interprofession, qui cherche à renouveler l’image du vignoble, organise ces 8 et 9 juin le premier festival « Bienvenue en Beaujonomie », auquel participent une quarantaine de domaines et maisons.