Un pari à la base. Un projet un peu fou. Une audace réalisée par les architectes d’XTU Anouk Legendre et Nicolas Desmazières. Une originalité confirmée avec le parcours permanent signé par les Anglais de CassonMann. Une Cité du Vin plébiscitée du monde entier, qui fête aujourd’hui les 3 ans de son ouverture, le 1er juin 2016.
Voici le cocktail détonant proposé depuis Saint-Emilion en 2009 par Alain Juppé avec Sylvie Cazes, sous la direction de Philippe Massol. A l’époque, elle ne s’appelait pas encore Cité du Vin, c’était un projet culturel autour du vin qui restait encore à peaufiner, et ni les archis, ni les scénographes n’avaient été choisis, appel d’offre oblige.
Mais sur le papier, le projet était déjà osé et devait trouver ses fonds baptismaux sur le site des Forges, en bord de Garonne. Une naissance qui le sera plus encore, tellement techniquement le terrain méritait un génie civil pour accueillir une telle structure, avec 300 pieux en bétons pour stabiliser ces 9000 tonnes d’édifice dont le gros-oeuvre était lui-même fait de béton.
La suite on la connaît près de 3 ans de chantier avec plus de 120 personnels à la tâche, 574 arches en bois lamellé-collé en guise de charpente, des centaines de panneaux de verre et d’aluminium en guise de robe qui lui confèrent aujourd’hui son allure si gracile, si originale, enviée du monde entier. Un projet retracé dans le magazine la Cité du Vin au Confluent des Civilisations, réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Xavier Granger, Eric Delwarde, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière, pour France 3 Aquitaine :
Pour l’ouverture, Alain Juppé et la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin avaient convié le Président de la République François Hollande, qui accepta bien volontiers de venir la « bénir » comme il le fit pour le pont Chaban Delmas.
Une inauguration que vous avions retransmis en direct sur France 3 Aquitaine et avait été très suivie du public, qui ne demandait qu’à découvrir l’édifice et le concept.
Depuis, la Cité du Vin a accueilli sur ses 12 premiers mois d’exercice 425000 visiteurs, sur l’année 2017 445000, en 2018 son millionième visiteur, attendu tout l’été un peu comme le messie, arrivé finalement le 29 août dernier. Un visitorat qui a été quelque peu malmené par les grèves des salariés de la SCNF en 2018, puis par les mouvements sociaux de ces derniers mois qui ont impacté d’une manière générale le tourisme en France et à Bordeaux. Joint par téléphone, Philippe Massol le directeur de la Cité du Vin se réjouit bien sûr de cet anniversaire : « c’est la confirmation de la place que doit remplir la Cité du Vin à Bordeaux », tout en décrivant un début d’année 2019 difficile : « avec ces 5 premiers mois que l’on vient de passer, cela reste fragile avec une France en désordre, cela s’est ressenti sur le tourisme, les premiers mois n’étaient pas marrants… Mais le mois de mai semble marquer une reprise de la fréquentation, c’est le retour des touristes étrangers, on espère. »
Cet été devrait en effet coïncider avec une relance d’activité et de nombreux touristes tant français qu’étrangers qui devraient fort logiquement affluer vers la Cité du Vin, et notamment quand la météo tourne au gris, car les jours de grand beau temps, l’activité plage prend souvent le dessus.
En tout cas, que vous soyez bordelais, girondin, aquitain, touriste français ou étranger, si vous ne l’avez pas encore visité, c’est à faire…Vous ne resterez pas indifférent à la Cité du Vin avec ses courbes et sa couleur changeante, à son parcours permanent, à son exposition temporaire Renversant (dépêchez-vous elle se termine le 30 juin), à ses ateliers immersifs de dégustation ou encore à ses conférences avec ses grands témoins.
Pour Philippe Massol, « c’est la fin d’un rodage,on va commencer à retravailler avec le propriétaire qu’est la Ville de Bordeaux sur de nouveaux investissements, on a identifié les modules qui marchent bien et ceux qui marchent moins bien au parcours permanent, on va ainsi commencer à renouveler certains des modules ». Le parcours permanent dénombre au total 20 modules.
Quant à la prochaine grande exposition, qui va succéder à Renversant, « elle est prévue pour la mi-août avec l’Argentine », poursuit Philippe Massol. « La précédente en tant que vignoble invité sur le Douro n’avait pas été une grande réussite, c’est une carte blanche que l’on donne au pays qui reste assez libre au niveau de la direction artistique. Le public n’a pas porté au nu cette exposition, à l’inverse de Renversant qui a bien marché. L’Argentine sera un projet beaucoup plus joyeux, de quoi faire découvrir ce grand pays viticole qu’est l’Argentine. » On a hâte de la découvrir.
Happy birthday La Cité du Vin ou cheers it’s more fun !