30 Avr

Vins de Bordeaux: conjoncture toujours difficile, pas de reprise avant la mi-2019

La conjoncture est toujours « difficile » pour les vins de Bordeaux en raison notamment des conséquences du gel de 2017 dans le vignoble, a indiqué lundi le président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), Allan Sichel. 144 millions de bouteilles de vins de Bordeaux ont été vendues dans le monde en 2018, soit un recul de 12% par rapport à 2017.

Une belle couleur et une belle intensité, rien à voir avec le 2013 © JPS

« Nous sommes, depuis le mois de janvier, dans un creux de vague », a déclaré Allan Sichel lors de l’Assemblée générale du CIVB. « C’est véritablement en ce premier trimestre 2019 que les conséquences du gel (de printemps) de 2017 se sont fait pleinement ressentir ». Cet aléa climatique a provoqué une baisse significative du volume pour la récolte 2017 (-39% par rapport à 2016), ce qui a « mécaniquement entraîné une hausse des prix ».

L’effet psychologique de cette faible récolte a été plus prononcé qu’attendu. Nous n’envisageons pas la reprise avant le deuxième semestre 2019″ Allan Sichel président du CIVB.

Selon des chiffres du CIVB publiés en mars, 144 millions de bouteilles de vins de Bordeaux ont été vendues dans le monde en 2018, soit un recul de 12% par rapport à 2017. Allan Sichel a également fait état d’une baisse des volumes d’exportations de vins de Bordeaux (-13% sur un an), avec un marché chinois en berne. En valeur, les exportations ont toutefois crû de 4%. « Preuve que la qualité des vins de Bordeaux est toujours reconnue dans le monde entier, et que leur rayonnement est intact », a-t-il déclaré.

Enfin, Bordeaux doit faire face à un « niveau record » de la production mondiale de vin, notamment en provenance de l’Union européenne (+28%).
« Difficile de résister quand les volumes augmentent ainsi et que la demande, elle, reste stable », a résumé le président du CIVB.

Ce dernier a par ailleurs appelé les professionnels bordelais à envisager des évolutions structurelles de la filière et à se « réinventer« , évoquant des changements dans les comportements du consommateur auxquels les vins de Bordeaux devront s’adapter.

« Même si nous restons le premier vignoble AOC (Appellation d’origine contrôlée) de France, les courbes de nos ventes en rouge ne cessent de s’étioler depuis plusieurs
années », a dit M. Sichel. « Nous devons comprendre pourquoi et en tirer des conséquences (…) sur les vins que nous produisons ».

Mi-avril, le gel a ponctuellement touché le vignoble bordelais mais il n’aura « pas d’impact sur la récolte » 2019 selon l’interprofession, contrairement au gel tardif de 2017.

Avec AFP.