Les vendanges ont commencé en Côtes de Bourg pour les blancs. Une appellation du Nord Gironde qui a été durement touchée par deux gros orages de grêle des 26 mai et 15 juillet dernier. Ces premières vendanges réchauffent le coeur de ces vignerons comme ici au château Mercier.
En Côtes de Bourg, depuis 7 heures ce matin, les vendanges en blanc commencent au château Mercier entre chien et loup… La machine à vendanger s’active à ramasser ces sauvignons gris sur une parcelle de 80 ares. Un instant d’émotion pour la famille Chéty, victime de la grêle le 26 mai dernier.
« C’e n’est pas oublié, cela reste dans nos coeurs, on ne va pas tout vendanger mais là nos blancs sont magnifiques, il faut penser à ce qui est beau et là c’est notre 1er jour et là pour les sauvignons gris qu’on rentre il y a une maturité superbe. » commente Isabelle Chéty du château Mercier.
Vignerons depuis 1698, les Chéty ont bien sûr connu de nombreux orages de grêle en plus de 3 siècles, mais surtout 3 phénomènes intenses en 40 ans.
« Effectivement, on a environ 30% de la propriété qui a grêlé et dont une grosse partie à 100% », continue Christophe Mercier, son frère; « mais heureusement, on constate aujourd’hui que cet été a été tès clément pour nous et ce qui n’est pas grêlé semble pouvoir être de très bonne qualité, on a des raisins qui sont sains ».
De quoi remonter le moral alors qu’Isabelle Chéty nous montre ces 12 hectares de merlot qu’il a fallu tailler juste après la grêle et qui ne donneront rien cette année.
« Le couloir a vraiment commencé ici, sur la commune de Teuillac, et il n’y avait plus rien. »
Entre l’orage de grêle du 26 mai et l’autre du 15 juillet, ce sont près de 2500 hectares qui ont été touchés à des degrés divers (dont 1000 très impactés pour lesquels il n’y avait plus rien). Ces pertes de volumes risquent de se traduire par des pertes momentanées de marchés.
« Le problème, c ‘est surtout pour les viticulteurs qui n’avaient pas de stock. Même si le manque à gagner et la trésorerie se répeccute sur plusieurs années derrière (on met au moins 4 ans à se remettre…). Mais ceux qui n’avaient plus de dernier millésime et qui ne peuvent pas mettre en marché, vont perdre desmarchés aujourd’hui », commente Stéphane Donze le président des Côtes de Bourg.
Au château Mercier, la production pourrait avoisinner 1500 à 1700 hectolitres 2500 à 2800 habituellement.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato, Sabine Hostein, Isabelle Rougeot :