Alors que le gel a eu lieu il y a 8 mois à Bordeaux, les vignerons qui n’ont rentré qu’une demi-récolte ou à peine plus ne souhaitent pas subir davantage sur leurs prochaines récoltes. C’est pourquoi la Chambre d’Agriculture de la Gironde leur assure une formation in situ pour leur montrer comment tailler au mieux les bois de vigne meurtrie. Du jamais vu pour certains ou un mauvais remake du gel de 1991 pour d’autres.
Le gel du 27 avril a été si intense (de -3 à -6°C) qu’aujourd’hui la vigne en porte encore les stigmates sur ses bois, difficiles à tailler. Ainsi les experts et conseillers viticoles de la Chambre d’Agriculture de la Gironde estiment qu’il faut au moins 30% de temps en plus pour bien apprécier les bois porteurs d’avenir, sur le choix de l’aste et d’un cot (guillot simple) ou de deux astes en guillot double (quand cep pas mal fragilisé).
Sur les parties gelées à 100%, les conseillers considère que le mal est là moindre, car il y a eu une repousse, certes sous forme de buisson, mais avec des bois un peu plus robustes. En revanche, dans les parties gelées partiellement, cela a souvent été une catastrophe…
Au château Fontbaude à Saint-Magne-de-Castillon, où cette formation était assurée ce matin à une vingtaine de vignerons, on a gelé à 40% sur l’ensemble du domaine (100% dans les parties les plus basses, en plaine).
La récolte sur le 2017 sera de 650 hectolitres contre 1000 habituellement.
D’autres châteaux ont été bien plus impactés, certains situés sur des coteaux comme à Saint-Philippe-d’Aighuile ont bien été touchés à 70% comme pour Gérald Lecomte qui réalise la Cuvée Page qu’il commercialise auprès des grands restaurants. Son rendement n’a été que de 8,5 hectolitres à l’hectare contre 25 à 30 habituellement.
Grâce à cette taille qui va se poursuivre jusqu’en mars, tous vont pouvoir restructurer leurs pieds pour espérer avoir normalement du raisin en septembre et octobre, mais aussi penser aux années à venir.
Ainsi va la dure vie de vigneron, après le gel,on panse aussi les plaies.