25 Jan

Du nouveau à l’INRA : l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium

L’INRA annonce l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium, et dont la qualité des vins est d’un niveau équivalent à celle des cépages traditionnels. Il s’agit des variétés ou cépages Artaban, Floreal, Vidoc et Voltis. Ceux-ci laissent présager de bonnes performances et une viticulture plus respectueuse de l’environnement, en permettant de réduire de façon drastique l’utilisation des produits phytosanitaires.

INRA

© INRA, Christophe Schneider

Des résistances provenant d’ancêtres américains

Les quatre nouvelles variétés sont le fruit de croisements entre, d’une part, des géniteurs Inra sélectionnés par Alain Bouquet et, d’autre part, deux obtentions du Julius Kuhn Institut (Allemagne). Ces parents ont été choisis pour leurs traits qualitatifs et pour leur origine de résistance différente. Cette stratégie de croisements, propre au programme Inra-ResDur, a permis d’associer deux gènes de résistance au mildiou et deux gènes de résistance à l’oïdium, provenant, d’une part, de l’espèce Vitis rotundifolia et, d’autre part, d’un groupe d’espèces où domine Vitis rupestris. Les nouvelles variétés sont ainsi dotées de résistances polygéniques, ce qui permet de conforter leur potentiel de durabilité.

Une sélection assistée par marqueurs génétiques

Les croisements réalisés dans le programme Inra-ResDur ont généré des descendances de plusieurs milliers d’individus. Ces descendants sont triés dans un premier temps en fonction de leurs caractéristiques de résistance. Pour gagner du temps et intégrer avec certitude les gènes de résistance, l’Inra a mis au point des marqueurs moléculaires spécifiques de chaque gène. Ils permettent de réaliser, dès dix semaines après le semis, la sélection précoce des individus répondant aux critères de résistance polygénique, qui selon le cas ne représentent que 5 à 10% des descendants. Deux étapes de sélection au vignoble, de six ans chacune, sont ensuite nécessaires pour évaluer les caractères culturaux et technologiques, et sélectionner les variétés retenues pour l’inscription au catalogue. Le processus de sélection nécessite au total une quinzaine d’années.

Des aptitudes viticoles, œnologiques et environnementales prometteuses

Les quatre variétés présentent une résistance totale à l’oïdium et élevée au mildiou. Selon la pression de maladie, un nombre réduit de traitements fongicides complémentaires est préconisé, conduisant à une économie se situant entre 80% et 90%. La précocité des nouvelles variétés convient pour de nombreuses régions viticoles françaises. Il en est de même pour la productivité, qui s’échelonne entre celles du Chardonnay et du Grenache. La qualité organoleptique des vins produits est jugée comparable aux cépages témoins, avec des profils bien tranchés entre Artaban et Vidoc (vin rouge) et entre Floreal et Voltis (vin blanc).

INRA.

Cognac : des rendements en repli de 11% en Charente et de 13% en Charente-Maritime, un moindre mal face au terrible gel du printemps 2017

La conjoncture pour le Cognac est plutôt bonne, car pour la 3e année consécutive, les expéditions de Cognac sont au zénith. Par ailleurs les dégats dus au gel sont moindres par rapport à Bordeaux et Bergerac, par exemple, avec 11 à 13% de rendements en moins. Le Conseil de bassin viticole « Charentes-Cognac » s’est réuni  jeudi dernier avec  Didier LALLEMENT, le préfet de Région, le préfet de la Charente, le sous-préfet de Cognac et les représentants des filières Cognac, Pineau des Charentes, vins de pays charentais et Moûts et Vins des Charentes.

Le chai chez © Hennessy

Le chai chez © Hennessy

Pour la troisième année consécutive, les expéditions de Cognac poursuivent leur croissance en 2017 pour atteindre une nouvelle fois leur plus haut niveau en volume et en valeur. Ces bons résultats sont à mettre en regard avec la production 2017, finalement moins impactée que prévu par les épisodes de gel d’avril dernier.

Les estimations de rendements ont été revues à la hausse après ce constat, grâce à une climatologie favorable en août et septembre. Finalement, par rapport à la récolte 2016, celle de 2017 serait en repli de 11 % en Charente et de 13 % en Charente-Maritime.

Ces résultats montrent surtout l’importance que tient le vignoble au sein de l’économie de la Nouvelle-Aquitaine (1er exportateur régional en valeur avec près de 3 milliards d’euros) et rappelle en matière d’aléas climatiques l’intérêt de la « réserve climatique », outil mis en place par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) en 2008.

Les membres de ce Conseil ont porté un avis sur la mise en œuvre, pour le bassin Charentes-Cognac, des nouvelles dispositions du règlement communautaire dit « omnibus » qui modifient le règlement n°1308/2013 portant organisation commune des marchés (OCM) et qui sont entrées en vigueur au 1er janvier 2018.

Cette réglementation nouvelle confère au vignoble apte à produire du Cognac des conditions de gestion des autorisations de plantation de vignes analogues à celui d’un vignoble sous appellation d’origine protégée (AOP), dans un cadre juridique sécurisé.

Pour en tenir compte, le conseil de bassin viticole a porté un avis favorable sur de nouvelles demandes de limitation des plantations nouvelles de vignes, présentées par l’ensemble des appellations d’origine protégées (AOP), des indications géographiques protégées (IGP) et par le vignoble sans indication géographique (VSIG) pour 2018. Afin d’éviter les risques d’offre excédentaire et de dépréciation de ces appellations, la croissance de ces vignobles sera limitée à :

– 1 500 ha pour le Cognac ;

– 1 ha pour l’AOP Pineau des Charentes ;

– 15 ha pour l’IGP Charentais (vins de pays charentais) ;

– 500 ha pour les VSIG.

La somme de ces limitations est de 2 016 ha, en augmentation sensible par rapport à la limitation globale de 800 ha retenus pour 2017 du fait d’une conjoncture économique en forte croissance (hausse de 11,5 % des volumes expédiés par rapport à 2016).

Le Conseil de bassin s’est également prononcé favorablement sur l’activation de la mesure de restriction à la replantation pour les zones de limitation Cognac et Pineau des Charentes.

La fixation de ces nouvelles règles permettra de mettre fin aux replantations dont les autorisations proviennent d’arrachage de vignes hors du bassin.

Après examen de ces demandes par les instances nationales de l’INAO et de Fragrance, un arrêté interministériel fixant ces limites sera publié avant le 1er mars 2018. Il permettra aux viticulteurs de déposer leurs demandes individuelles au printemps 2018.

Avec Préfecture de la Région Nouvelle-Aquitaine.