Le gel d’avril dernier est douloureusement vécu à Bordeaux. De très nombreux vignobles ont été touchés, d’autres moins, les grands châteaux s’en sortent en général mais chez les tout petits c’est plus difficile. Ceux-ci tenaient une réunion le 11 janvier. Voici ce qu’ils disent aujourd’hui.
« La disparité entre le Bordeaux qui rit et celui qui pleure n’a fait que s’accentuer, c’est le constat fait par Solidarité Paysans Aquitaine, SOS vignerons et la Confédération Paysanne de la Gironde qui se sont réunis le jeudi 11 janvier au siège de Solidarité Paysans. Les 3 organisations ont échangé autour des conséquences du gel du printemps dernier, qui a touché la plus grande partie du vignoble dans nos départements d’Aquitaine, ainsi que les vergers et autres cultures.
Alors oui, effectivement les dispositifs d’aide actuels sont bien activés mais avec un goût d’amertume et de déjà vécu. Les 3 organisations ont reconnu qu’elles sont inadaptées aux sinistres de ces dernières années.
Des solutions réelles viables existent et, face à cette angoisse silencieuse, face aux nombreux paysans qui n’auront d’autre choix que d’arrêter tout en continuant à porter des dettes, face à ceux qui ne savent pas comment ils vont financer la prochaine saison, nous disons:
– Résistons ensemble : Nous connaissons les solutions nous permettant de nous en sortir sans que cela ne coûte en plus à l’Etat.
Voici quelques pistes : l’aide à la gratuité des procédures collectives (RAJ, Redressement…), les facilités bancaires, le déblocage anticipé des comptes retraites sans pénalités, le dégrèvement des cotisations CIVB pour certaines appellations, la Réserve Climatique élargie (VCI ), le recalcul des assurances,et à moyen terme modification de la distribution des aides de la future PAC 2020 / 2026 dans le sens d’une aide directe au revenu des vignerons ( A savoir 2018 étant l’année charniere sur les négociations pour la mise en place des nouvelles règles de la nouvelle Pac)
Devant ce spectacle de désolation, exigeons des Pouvoirs Publics du soutien pour mener à bien l’ensemble de ces dispositions afin de faire évoluer les dispositifs dédiés aux vignerons.
Demandons à la presse d’être le révélateur de la vie réelle de cette partie du vignoble Bordelais, moins glamour aujourd’hui, mais tant porteuse de son identité profonde.
C’est pourquoi les 3 organisations tirent la sonnette afin d’alerter les institutions. La détresse des vignerons reste un sujet d’actualité.
Il va falloir y répondre concrètement. »
SOS Vignerons, Solidarité Paysans et la Confédération Paysanne de Gironde.