26 Jan

Disparition de Jean-Louis Charmolüe, le propriétaire du château Romanin

Médocain d’origine et ancien propriétaire du château Montrose, Jean-Louis Charmolüe, s’est éteint ce mardi 23 janvier, à l’âge de 83 ans. Après la vente de Montrose détenu pendant un siècle par sa famille, il était devenu propriétaire de Romanin en Provence.

Jean-Louis Charmolüe

Jean-Louis Charmolüe

Il venait de fêter son 83ème anniversaire le 9 janvier dernier. Né en 1935 dans une grande famille médocaine, il a consacré sa vie au vin. Après des études d’agronomie à Toulouse, il a repris les rênes du Château Montrose (2e second cru classé de Saint-Estèphe), qui était alors propriété de sa famille depuis 1896.

Jean-Louis Charmolüe s’était fixé comme objectif de reconstruire le domaine, très endommagé au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Il replanta le vignoble, modernisa les outils de production, et en 40 ans hissa les vins du Château Montrose parmi les plus grands du Médoc. Cet objectif atteint, et à la fleur de l’âge, Jean-Louis Charmolüe cèda en 2006 Château Montrose à Martin Bouygues et se lança dans un nouveau défi.

Amoureux de la Provence, depuis un voyage dans la région en 1955, Jean-Louis Charmolüe avait acquisen mai 2006 Château Romanin, séduit par la beauté des lieux. Ce fut pour lui une seconde jeunesse sur les terres des Baux-de-Provence. Il consacra le reste de sa vie à rebâtir cette « belle endormie » et à révéler le sublime terroir des Alpilles. Jean-Louis Charmolüe entreprit de restructurer le vignoble conduit en biodynamie depuis 1988 et dota la propriété d’installations modernes, avec pour ambition de porter au plus haut la qualité des vins du Château Romanin.

Discret et grand amateur d’art, Jean-Louis Charmolüe faisait partie de la génération qui a révélé Bordeaux au reste du monde. Du Château Montrose au Château Romanin, il laisse derrière lui l’image d’un grand bâtisseur.

Labet et Latour, le nouveau tandem pour faire avancer les Vins de Bourgogne

François Labet, pour la viticulture, et Louis-Fabrice Latour, pour le négoce, ont été élus Président et Président délégué du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), à l’occasion de l’Assemblée Générale qui se tenait aujourd’hui. A l’export, sur les 11 premiers mois 2017, les vins de Bourgogne affichent une bonne stabilité en volume (+ 0,8 % / 11 mois 2016) et une progression en valeur (+ 10,6 %).

François Labet et Louis-Fabrice Latour © BIVB

François Labet et Louis-Fabrice Latour © BIVB

François Labet et Louis-Fabrice Latour se connaissent et s’apprécient depuis de nombreuses années. Ils ont affirmé leur volonté de travailler ensemble, dans l’intérêt de leurs familles respectives, pour permettre à la Bourgogne de poursuivre son développement, tout en anticipant et affrontant les défis à venir. Si le programme de travail de la nouvelle mandature (2018-2021) est dense, il s’affirme dans la continuité de la précédente, autour de 3 axes principaux :

DE GRANDS PROJETS

La Cité des Vins et des Climats de Bourgogne.

La Convention-cadre ayant été signée le 19 décembre dernier, la Cité sera LE projet des 4 prochaines années. 2018 sera consacrée au choix des architectes et scénographes. L’ouverture des trois sites est prévue pour 2021.

Le déploiement progressif de la Charte Régionale « Engager nos terroirs dans nos territoires ».

Validée à l’occasion de l’Assemblée Générale de juillet 2017, cette charte est entrée dans sa phase opérationnelle depuis quelques mois. Si l’hiver est consacré aux rendez-vous dans les vignobles (présentation, appel à candidatures pour des essais), la phase de test de solutions innovantes commencera dès le début de campagne (printemps). Ce projet d’envergure montre la capacité de la filière à mobiliser ses forces (CAVB et BIVB), pour répondre aux grands défis de notre époque.

Le projet de dispositif sécurisé de production de greffons DefiGreff.

Encore dans le berceau, il devrait être soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale de juillet 2018. Il donnera les moyens à la Bourgogne de fournir des plants de qualité supérieure aux producteurs, tant du point de vue sanitaire que physiologique.

UNE REORIENTATION DU BIVB ET UN APPUI AUX OPERATEURS

La priorisation des actions vers la Recherche et développement technique, en vigne et en cave, pour développer une production de qualité, répondant aux attentes des marchés et à l’engagement filière des vins de Bourgogne pour une viticulture durable (sélection de variétés résistantes, lutte contre les nouvelles maladies, évolution du modèle de production, recherche sur le vieillissement des vins…).

La valorisation des résultats et le transfert des informations techniques, économiques ou marketing, orientés vers les opérateurs économiques dans les territoires, à travers le développement de journées d’information, comme Vinosphère Bourgognes, dont la seconde édition aura lieu jeudi 8 février à Beaune.

La dématérialisation de la DRM (Déclaration Récapitulative Mensuelle) va se généraliser, en instaurant un échange permanent avec les outils des ODG (SIQOCERT, CAVB).

AU SERVICE DE LA FILIERE

Dans un contexte de partenariat fort avec les acteurs économiques, touristiques et consulaires de la région, le BIVB axera sa communication sur les appellations Régionales et les Villages moins connus, avec une optique de création de valeur.

La nouvelle équipe d’élus, au service de la filière, portera les missions du BIVB. Elle aura, en outre, rapidement à cœur d’initier une nouvelle réflexion stratégique pour préparer l’après Plan 2020.

François Labet, qui prend pour deux ans la Présidence du BIVB, a conclu l’Assemblée Générale en rappelant que « la valeur de nos vins doit bénéficier aux deux composantes de l’interprofession, au sein d’une Bourgogne unie ».

Louis-Fabrice Latour a rappelé qu’économiquement, la Bourgogne se porte bien, même si les échanges sont ralentis par la petite récolte 2016. A l’export, sur les 11 premiers mois 2017, les vins de Bourgogne affichent une bonne stabilité en volume (+ 0,8 % / 11 mois 2016) et une progression en valeur (+ 10,6 %). En France, dans la Grande Distribution, avec des prix stables, la Bourgogne reste l’un des seuls vignobles d’AOC à progresser, à + 3 % en volume, atteignant un chiffre d’affaires record de 220 millions d’euros sur les 11 premiers mois 2017. Si les stocks à la viticulture sont repassés en dessous des 10 mois de récolte à fin juillet 2017, le millésime 2017, qui frôle les 1,5 millions d’hectolitres (1,492 million), donnera, d’ici quelques mois, un peu d’oxygène sur les marchés.

Avec BIVB