Les 50 vignerons de Blaye sont descendus à Bordeaux pour faire déguster leur production, ces jeudi 5 et vendredi 6 février. Ils sont partout dans les brasseries, bistrots, foodtrucks et restaurants pour relancer la consommation. Nouveauté cette année, des cavistes sont associés à l’opération.
Depuis que les Italiens ont dépassé les Français au niveau consommation annuelle avec 48,1 litres par habitant contre 47,4, les vignerons de Blaye cherchent de nouveaux marchés. Aussi pour la 1ère fois cette année, ils se sont associés à des cavistes bordelais…
Guillaume Hubert, du château Peybonhomme Les Tours (60 ha à Cars en Gironde), est venu faire déguster ses vins chez Stéphane Thierry, un caviste de Bordeaux Caudéran: « auparavant j’ai fait Blaye au Comptoir comme client, là c’est la première fois que le syndicat des Vins de Blaye m’a sollicité », indique le caviste Stéphane Thierry.
Stéphane Thierry possède 250 références dans sa cave ouverte en 2012, dont une des Blaye-Côtes de Bordeaux: l’Atypic, une cuvée 50% malbec, 50% cabernet-franc. Une production de Guillaume Hubert vigneron à Cars près de Blaye. Par ailleurs, il vend aussi un B.I.B. (bag in box) blayais du Domaine Barreau La Grave à Saint-Mariens qui marche pas mal…
Cette baisse de la consommation en France depuis les années 60 où les Français buvaient 120 litres par an et par habitant (vin considéré comme aliment à l’époque) à 47,4 litres aujourd’hui, Stéphane Thierry ne l’a pas trop ressentie car il n’a ouvert que depuis 2012, et son activité progresse. Toutefois il précise: « les consommateurs achètent peut-être moins de vin mais de meilleure qualité, c’est pour cela qu’ils viennent chez le caviste pour avoir le bon conseil. On peut à moins de 10 €, entre 10 et 15 ou 15 et 20 € conseiller des vins pour toutes les circonstances et quasiment dans toutes les couleurs ».
Pour Guillaume Hubert, le contact direct des vignerons a « tendance a stimuler la consommation » surtout en qualité. « C’est un partage convivial entre le consommateur et le producteur. Mais pas de tracas pour nous les Français, car on est à 47,4 litres par an et par habitant, donc on se suit. On consomme moins mais mieux avec aussi davantage de consommateurs dans le monde et on revient à des valeurs essentielles. En tout cas, ça ne m’inquiéte pas. »
A la Brasserie Bordelaise, c’est Marion Reculet du château le Camplat qui vient proposer ses vins à la dégustation. Un très joli millésime 2009, dont elle a réservé ses dernières bouteilles à ce restaurant avec lequelle elle travaille depuis 2008.
Nicolas Lascombes, patron de la brasserie ainsi que 4 autres établissements en Gironde, écoule 100 000 bouteilles de vin à l’année. Il participe depuis le début à l’opération et considère que: « Blaye, comme d’autres (Bourg, Bergerac…), tous ces vignobles restent à des prix très mesurés mais avec un effort qualitatif qui a été fait par les viticulteurs très important. Du coup on va retrouver des vins qui accèdent à la qualité mais à demi-tarif. On va les toucher à 7 euros mais avec une qualité qui fait jeu égal à certains Graves ou Pessac-Léognan qu’on achète à 14 €. »
Enfin au Fondaudège, Nathalie Feydieu a repris du service pour faire découvrir son millésime 2012 du Domaine le Taillou. Là aussi un accueil chaleureux des consommatrices occasionnelles présentes comme Véronique et une ambiance de pause déjeûner relachée à midi.
Nous y retrouvons le directeur des vins de Blaye – Côtes de Bordeaux, Mickaël Rouyer qui nous parle du travail des 450 vignerons sur ces 6000 ha de l’appellation, la 7e AOC de France qui produit 40 millions de bouteilles à l’année.
Là aussi un constat: « en restauration, les gens boivent de moins en moins de vin, on le sent, aussi l’objectif est de montrer que c’est un produit culturel, de partage et de plaisir, » selon Mickaël Rouyer, directeur des Vins de Blaye, qui est confiant dans l’intérêt que porte le consommateur vis-à-vis de ces vins plaisir à moidre coût.
8e Blaye au comptoir lers 5 et 6 février à Bordeaux: retrouvez ici le site et les adresses des restaurants et cavistes associés.
(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération).
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Cristèle Arfel