290 vignerons indépendants tiennent salon au parc des expositions de Bordeaux depuis ce matin et jusqu’à dimanche. Près de 30 000 visiteurs attendus par les vignerons représentants quelque 400 appellations.
A Montagne en Gironde, Etienne Grégoire fait partie des vignerons indépendants depuis le début, depuis l’achat avec son père des 5,5 ha en AOC Saint-Georges-Saint-Emilion. A la tête du Château Trocart, il ne conçoit pas d’autre façon pour réussir.
Si on veut s’en sortir avec 5,5 ha, il faut vendre la grande majorité de la production en direct, du producteur au consommateur, selon Etienne Grégoire (vigneron à Montagne)
Sur le salon, c’est son épouse Marie qui va à la rencontre du consommateur. Elle participe d’ailleurs aux 10 salons des vignerons indépendants partout en France, pour proposer ses vins à un peu plus de 9 euros.
Car c’est ce genre de prix qui accrochent les consommateurs qui recherchent de bonnes affaires à de bons prix entre 5 et 20 euros. C’est ce qui fait la force en plus de contact direct avec le vigneron qui ne pousse pas à la consommation, d’ailleurs des crachoirs sont prévus sur chaque stand.
Le salon de Bordeaux continue doucement mais sûrement son ascension passant à 24 000 visiteurs en 2012, puis 27 000 en 2013, et peut-être 30 000 cette année.
Pour Daniel Mouty, Président de la Fédération des Vignerons Indépendants d’Aquitaine : « il y a une véritable fidélisation, 80 % des clients reviennent », car ils reçoivent des invitations de la part des propriétés à qui ils ont acheté l’année passée.
L’engouement vient également de la diversité des vins et vignobles représentés. Alice et Mathieu de Bordeaux recherchent d’autres vins, des « Alsace » ou des « Bourgogne », bref « des vins d’autres régions de France et des vins de plaisir ».
Marc Seilly, du Domaine Seilly, 15 ha de vignes en bio à Obernai en Alsace, leur fait découvrir son vin du « pistolet », un Alsace unique où les 7 cépages sont assemblés: riesling, muscat, gewurtzraminer, pinot gris, pinot blanc et auxerrois. « On est les plus grands cavistes ici à Bordeaux », dit-il avec humour.
Il y a aussi les vignerons d’Aquitaine qui sont 50 cette année sur les 290 au total, comme Alain Sergenton qui en fait une affaire de famille: « mes deux filles et mes deux gendres travaillent avec moi et vont reprendre. Du temps de mon père, le domaine comptait 16 ha, aujourd’hui on en est à 80 ha et on est à fond dans l’oenotourisme à Pomport ». Un vigneron fier de l’être qui propose à la dégustation ses Monbazillac et vins de Bergerac avec des consommateurs enjoués.
Pour certains vignerons, ce salon a été un tremplin…Au démarrage, c’était pas facile pour Pierre Richard, vigneron au Vernois dans le Jura. Les gens de la région n’étaient pas ouvert aux « côtes du Jura », au « savagin », au « vin jaune », au « macvin » ou encore au « vin de paille ». Des vins très travaillés, 6 ans et 3 mois d’élevage pour le vin jaune, ou le raisin séchés sur des clayettes pour le vin de paille…Tout un programme. Des vins pourtant très appréciés par Joelle Chapel, qui va organiser prochaine une dégustation des vins du Jura avec son club oenologique « Ausone », le 28 avril prochain à Pessac. Ah, le vin jaune…le vin des rois…
(Bien sûr à déguster et à consommer avec modération.)
Reportage de Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax.