27 Mar

#primeurs de #Bordeaux : un moment si doux avec Sauternes et Barsac au Chapon Fin

Mardi soir, les crus classés de Sauternes et Barsac faisaient déguster leur millésime 2018 en plein coeur de Bordeaux. De belles réussites, pas trop de sucre et des notes savoureuses d’agrumes et de fruits confits, avec une belle fraîcheur.

Les châteaux Filhot, Broustet, Caillau, Suau et de Malle sur le pont pour les primeurs au Chapon Fin © JPS

Parmi les plus jeunes de l’assistance, Hugo Bernard (cf Domaine de Chevalier, la Solitude, Clos des Lunes…) a réussi à se faire entendre… Il venait faire déguster château Suau (2e cru classé de Barsac) : « on en est au 4e millésime, on avait acheté et commencé sur le 2015… Un millésime solaire, mais avec une belle trame sur la fraîcheur… » me confiait-il.  Mais surtout, à l’instar de ceux qui dégainent les premiers comme Guiraud les années passées, il était le premier à annoncer le prix de vente en primeurs de son Clos des Lunes sur la place de Bordeaux : « Lune d’Argent (un blanc sec), pas de grand changement, 80000 bouteilles en vente pour la 1ère mise en marché ».

Bien que les Sauternes soient souvent oubliés de la place ou décriés par certains qui osent avouer « on n’en boit plus » (sacrilège !), il y avait tout de même de gros négociants et professionnels, amateurs avisés présents entre 18h et 21h au Chapon Fin à Bordeaux. C’est le petit événement avant la grosse semaine des primeurs. Cela fait douze ans que cela dure au Chapon Fin, endroit magique de Bordeaux s’il en est.

Jean-Jacques Dubourdieu du château Doisy-Daëne, Olivier Castéjà du château Doisy-Védrines, avec Allan Sichel président du CIVB et négociant Maison Sichel © JPS

Jean-Jacques Dubourdieu, le fils du célèbre professeur Denis Dubourdieu,  présentait son Doisy-Daëne, un millésime « beaucoup plus tardif » que les autres années, « avec un très bel automne », « il me fait penser au 2014, sauf qu’on a eu un été beaucoup plus chaud qu’en 2014 ». « Ce ne sont pas des volumes records, on est en moyenne sur 12 ou 13 hectolitres à l’hectare, des rendements pas très élevés, cela rend le millésime plus précieux. »

Ce sont des vins liquoreux d’une grande netteté, réalisés sur du doré, et pas sur du « vieux pourri », il y a une grande pureté », Jean-Jacques Dubourdieu château Doisy-Daëne.

Ce millésime 2018 a été marqué par pas mal d’actualité en lien avec les intempéries et notamment cette terrible grêle du 15 juillet, celle du jour de la finale de la Coupe du monde et de la victoire pour la France. Certains chantaient, d’autres constataient les dégâts. Ainsi Gabriel de Vaucelles propriétaire du château Filhot : « à Filhot, on a perdu 40% d’une vendange classique, on a cette grêle, la fameuse grêle du 15 juillet. Cela n’était jamais arrivé et le nuage de grêle n’était pas du tout prévu. C’est pour cela que les châteaux Guiraud et de Farges ne sont pas là ce soir. Cela nous a du coup modifié notre assemblage : d’habitude on met un peu de muscadelle, là elle est très très présente. J’espère qu’on n’en n’aura pas d’autres (de grêle), ce type d’événement est un peu perturbant… »

L’analyse de Vincent Labergère du château Rayne-Vigneau, est assez flatteuse pour ce millésime 2018 :

J’aime bien 2018 pour son élégance, il est fruité, délicat, il y a une appétence sur le vin, la fraîcheur ressort beaucoup dans les commentaires, il a une tension et un équilibre, déjà agréable à goûter maintenant », Vincent Labergère de Rayne-Vigneau.

Et d’échanger avec Frédéric Lavergne, directeur d’une maison de négoce Lestapis & Cie pour qui ces Sauternes méritent que l’on s’y intéresse davantage : « ce sont de beaux produits, avec des coûts de revient élevés, il faut continuer ».

Didier Fréchinet, Miguel Aguirre de la Tour Blanche, David Bolzan de Lafaurie-Peyraguey, Vincent bergère de Rayne-Vigneau et Pierre Montegut de Suduiraut © JPS

Un joli millésime avec de belles voire très belles réussites selon les châteaux. Un millésime qui n’était pas gagné avec non seulement cette grêle du 15 juillet, mais aussi avec cette forte attaque de mildiou cet été et c’était sans compter aussi l’incendie qui était déclaré au célèbre château Suidiraut  : « c’est la partie séminaire qui avait brûlé, pas les chais », me confie Pierre Montégut du château Suduiraut. « Ce jour-là, il n’y avait pas de vent, on a eu du bol, il n’y a eu aucun souci sur les vins, les pompiers ont fait un très bon travail. » Je peux vous assurer que Suidiraut est comme à son habitude très bon, heureusement un millésime qu’on n’aurait pas aimé perdre.

Il ne reste plus qu’à ces sympathiques propriétaires, directeurs et dignes représentants de Sauternes et Barsac qu’à recevoir la semaine prochaine les critiques, distributeurs, cavistes et représentants des hôtels, cafés et restaurants pour leur faire déguster à leur tour ce 2018 et faire en sorte qu’ils passent commande.

Bordeaux : bonjour les bourgeons… au revoir le gel !

C’est parti à Bordeaux pour le débourrement général… Les bourgeons dans le vignoble sont sortis précocement avec des journées chaudes de février et de mars. Un joli signe du printemps mais aussi une crainte car la période où le gel peut encore frapper, jusqu’à début mai. Retour dans le blayais et en Côte de Bourg, chez deux vignerons impactés par le gel de 2017.

Jean-Pierre Pauvif du château les Graves en Blaye-Côtes de Bordeaux © JPS

Partout à Bordeaux, les bourgeons sont sortis avec 15 jours à 3 semaines d’avance, comme ici au château les Graves.

A Saint-Vivien de Blaye en Gironde, Jean-Pierre Pauvif, 61 ans, est fier même de nous montrer les petits grappillons, ces jeunes grappes en formation qui vont donner le raisin tant attendu dans 6 mois. C’est donc un bon signe, mais un signe tout autant redouté du vigneron, car si le gel venait à intervenir, ce serait dramatique.

Là, on est à la période du débourrement et on peut craindre des gelées matinales, comme c’est le cas actuellement depuis quelques jours où on frise le 0° le matin, donc voilà on est à une période à risques », Jean-Pierre Pauvif du château les Graves

Guillaume Guérin du Moulin des Blais en Côtes de Bourg et Moulin de Rioucreux en Blaye Côtes de Bordeaux © JPS

Guillaume Guérin, 33 ans, est lui viticulteur sur les 2 appellations en Blaye Côtes de Bordeaux avec Moulin de Rioucreux (propriété familiale depuis le XVIIe siècle) et en Côtes de Bourg avec son Clos des Blais.

Il exploite 28 hectares en bio. Pour lui, la période actuelle est aussi une crainte car il se souvient bien du gel tardif des 27 et 28 avril 2017. Un gel où les températures sont tombées au petit matin entre -3 à -6°C. Un gel qui a fait perdre 39% des volumes de production à Bordeaux, ce qui fut la plus petite récolte depuis le gel de 1991.

On n’a fait qu’une demi-récolte en 2017, on a fait 1/5e de récolte l’an dernier à cause de la grêle. C’est d’autant plus inquiértant pour nous et d’autant plus stressant qu’on n’a plus de stock et on voudrait bien partir du bon pied au mois d’avril. » Guillaume Guérin du Clos des Blais.

Alors qu’il n’était pas assuré (cette année il a pris une assurance), Jean-Pierre Pauvif a pu supporter ces deux aléas climatiques, grâce à ses stocks. « Pour les blancs, cela a été un peu plus compliqué car c’est une vente à l’année, là on ressent tout de suite les difficultés. Pour le rouge, cela s’est lissé sur les stocks. On a beaucoup d’espoir sur 2019, on espère remonter en volumes et reprendre le cours normal des choses », complète Jean-Pierre Pauvif du château les Graves.

Attention, du soleil oui, mais du gel, non ! © JPS

 

Cette année, les vignerons du bordelais croisent les doigts en espérant bien éviter le gel et de surcroît une nouvelle catastrophe économique. On espère pour eux que le redoux revienne les matins ou en tout cas que cela ne tombe pas en dessous de 0°C.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Rémi Grillot

26 Mar

Bordeaux Wine Trip : signature d’un nouveau plan d’action

C’est une nouvelle page qui va s’écrire pour le site Bordeaux Wine Trip. Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux  vient de confier à Gironde Tourisme l’animation et la promotion de sa marque « Bordeaux Wine Trip – les Routes du vin de Bordeaux ». Un partenariat signé entre Allan Sichel et Pascale Got.

Pascale Got et Allan Sichel au bar à vins du CIVB © David Remazeilles pour CIVB et Gironde Tourisme

Allan Sichel, le Président de Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) et Pascale Got, la Présidente de Gironde Tourisme viennent de signer une nouvelle convention dans le cadre d’un partenariat pour la promotion du vignoble bordelais. Par cette convention, le CIVB confie désormais à Gironde Tourisme l’animation de sa marque « Bordeaux Wine Trip – les Routes du vin de Bordeaux » ainsi que le site internet www.bordeauxwinetrip.fr.

Face à la concurrence mondiale et française, il fallait redonner un élan et par cet acte II des Routes du vin de Bordeaux, le vignoble Bordelais devrait ainsi être conforté en tant que première destination oenotouristique.

Dans cet objectif, une nouvelle étude a été lancée sur la marque Bordeaux Wine Trip, ainsi qu’une refonte du site internet et du magazine (d’ici 2020). Dans cette nouvelle politique de communication, chaque professionnel du tourisme et du vin deviendra un ambassadeur du territoire. Pour mémoire, 10 millions de touristes reconnaissent faire de l’onotourisme au cours de leurs vacances. Le potentiel de développement est énorme entre les près 90 millions de touristes étrangers qui viennent chaque année en France et les touristes français eux-mêmes.

25 Mar

« J’irai déguster chez vous » : c’est reparti pour Paris les 12 et 13 avril

Lancé par l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux en 2016, « J’irai déguster chez vous », revient à Paris pour la 4e fois. Après Lille, Rennes et Bordeaux, apprêtez-vous à une nouvelle tournée des grands ducs… ou en tout cas des vignerons de Castillon qui viendront gratuitement chez vous vous parler de leur terroir, de leur château et de leurs vins. 

Céline Loste Lydoire, à la tête du château Bellevus à Belvès de Castillon et Yann Todeschini en décembre 2017 lors de « J’irai déguster chez vous » à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

La formule est originale : recevoir un couple de  vignerons chez soi pour découvrir leur production. L’expérience est enrichissante et fort sympathique : échanger entre consommateurs et vignerons sur les Castillon Côtes de Bordeaux qu’ils vous proposent de déguster.

Un concept qui fait carton plein depuis sa création en 2016 car c’est avant tout décontracté, sans chichi, et sans apriori. Que vous soyez novice, amateur ou connaisseur, vous prendrez tout autant du plaisir à faire cette expérience, en famille, mais surtout entre amis. Il suffit de réunir 8 personnes au minimum et de s’incrire en selectionnant son duo de vignerons sur www.jiraidegusterchezvous.com

Parmi les vignerons qui s’offrent à vous : les audacieux, les gourmands, les globetrotteurs, kles têtus, les sportifs, les passionnés d’histoire ou de voitures, les cuisiniers…Cela se passera le week-end des 12 et 13 avril, vendredi et samedi, car le dimanche, le vigneron se reposera…un repos bien mérité après avoir été interrogé, tiraillé par de nombreuses questions de Parisiens…et c’est pas rien ! Humour…

Depuis le lancement de l’opération, 5235 amateurs ont été rencontrés lors des dégustations, 255 dégustations chez les particuliers, plus de 26 000 visites sur le site internet et 1,2 millions de vues sur les réseaux sociaux.

Un événement qui a été remarqué et consacré le 15 novembre dernier : « J’irai déguster chez vous » a remporté le premier prix des Trophées de la Com.Sud-Ouest à Bordeaux dans la catégorie « Evénementiel / Relations publiques ».

« J’irai déguster chez vous » : à  Paris les vendredi 12 et samedi 13 avril, et à Bordeaux les vendredi 6 et dimanche 7 décembre 2019. Pour s’incrire :  www.jiraidegusterchezvous.com

22 Mar

Une vente de charité à Bordeaux en faveur de la Fondation John Bost

Cet après-midi va se tenir à l’Hôtel Mercure de la Cité Mondiale à Bordeaux une vente de charité en faveur de la Fondation John Bost. 1200 belles bouteilles à saisir pour une cause charitable.

La Fondation John Bost a été créée en 1848 par le pasteur Jean-Antoine Bost, surnommé John, elle a été reconnue d’utilité publique en 1877; son but est d’accueillir et de soigner des personnes souffrant de troubles psychiques ou de handicaps physiques ou mentaux et dont l’état nécessite une vie sociale adaptée. Pour les aider, des familles, professionnels et bénévoles s’investissent et réalisent des actions pour améliorer leur quotidien.

Cette vente de charité en faveur de la Fondation John Bost a donc lieu cet après-midi à 17 heures, au Mercure de la Cité Mondiale. La Fondation John Bost est une fondation protestante. Les protestants de Bordeaux sont très actifs dans le monde du vin à Bordeaux et ont depuis des décennies organisé une vente de vins, comptant sur la générosité des propriétaires viticulteurs et négociants, qui donnent chaque année des caisses de vin. 

Parmi les acteurs du monde du vin bien connu à Bordeaux qui s’occupent de cette opération : Annabelle Cruse Bardinet (château Corbin), Vanessa Duboscq Armelle Cruse (Château  La Dame Blanche) Daniel et Christine Lawton, Marie Louise et Yann Schyler (château Kirwan).

La vente a lieu ce vendredi 22 mars, à 17h au Mercure de la Cite Mondiale. 1200 bouteilles seront vendues, 100% du montant de la vente ira à la Fondation (40.000 euros en 2018).

20 Mar

Affaire d’épandages à Villeneuve : la défense parle de « chasse aux sorcières »

Aujourd’hui s’est tenu le procès de l’affaire d’épandages phytosanitaires , qui s’est déroulé le 5 mai 2014 à Villeneuve en Gironde. Deux châteaux viticoles étaient poursuivis suite aux plaintes de la Sepanso et de Générations Futures. 23 enfants avaient été intoxiqués, ainsi qu’une institutrice. La défense parle d’une médiatisation et d’une chasse aux sorcières, alors que les châteaux disent avoir respecté les règles.

Me Ruffié, avocat de la Sepanso Gironde © JPS

L’avocat de la Sepanso de Gironde a regretté aujourd’hui que les parents des enfants ne se soient pas portés partie civile, comme lui ou comme Générations Futures. Il l’explique par l’omerta qui règnerait dans cet environnement viticole autour de l’école, la maire de la commune elle-même est poursuivie en tant que personne morale avec son château Castel La Rose (elle était ce matin absente au procès), représentée juste par Me Gadrat. Me Ruffié explique par ailleurs que le sous-préfet de Libourne avait tenu une réunion avec les parents et la communauté éducative, ce qui a contribué à dégonfler l’affaire. Pourtant, 23 enfants ont bel et bien été pris de malaise en ce 5 mai 2014 à Villeneuve, en Côtes de Bourg.

La salle d’audience avant le procès à Libourne © JPS

La présidente du tribunal correctionnel a rappelé que les traitements réalisés par les 2 châteaux avaient démarré à 8h20 et s’étaient poursuivis toute la matinée et en début d’après-midi. Dès 11h20, certains élèves se sont plaints de maux de tête et de picotements dans la gorge. Le directeur Mr Sens avait appelé à ce moment-là appelé la mairie et laissé un message. A 13h20, alors qu’un autre tracteur traitait une parcelle, l’institutrice a alerté le directeur des malaises des enfants et d’elle-même. Un médecin scolaire était venu sur les lieux ainsi que des pompiers. Depuis cette affaire, la professeure des écoles a demandé sa mutation.  

La santé des enfants vaut bien un procès et il est heureux qu’aujourdhui on ait eu un vrai débat devant une juridiction, nous verrons bien ce qu’il en sera. On a des conclusions de l’administration, les premières des techniciens de la DRAAF (Direction régionale Agriculture et de la Fôret) qui disent qu’il ya imputabilité, le médecin scolaire dit qu’il y a une imputabilité, les enseignants il y en a une qui est partie à l’hôpital, elle est est bien placée pour vous dire qu’il y a eu une imputabilité ! » François Ruffié avocat de la Sepanso.

Me Ruffié a rappelé que 9 stations de Météo France  en Gironde ont relevé ce jour-là une force du vent supérieure à 3 Beaufort (19km/h). Une force du vent qui oscillait en rafale de 20 à 32 kilomètre à l’heure… Or sur ce fait il y a eu un non lieu partiel selon la Chambre de l’Instruction, car comme le souligne l’avocat de la défense Michel Gadrat, il n’y avait aucun relevé sur site, la première station se trouvait à 20 kilomètres à Pauillac ou à Saint-Gervais. Par ailleurs, François Clauzel directeur du château Barbe (ex-Escalette) a eu cette explication concernant les traitements qu’il décide : « l’appareil enjambe le rang et il ne peut pas y avoir de dérive car les jets sont dirigés vers la vigne ».

Un, on doit prouver que la vitesse du vent était supérieure à 3 Beaufort (19km/h), or le dossier est vide, deux on doit prouver que les produits phytosanitaires sont sortis de la parcelle, rien » Michel Gadrat avocat du château Castel La Rose

Quand bien même cet élément de vent donnerait-il une indication, pour François Ruffié « l’important, c’est la question de moyens appropriés à mettre en ouvre pour le traitement par des viticulteurs » (comme l’a rappelé la chambre de l’instruction pour renvoyer l’affaire en correctionnelle), « en l’espèce ce n’est pas le cas ». En effet, aucun ne s’était doté d’anémomètre, depuis cette affaire tout le monde semble s’être équipé, même si aucun texte n’oblige à s’équiper comme l’a souligné Me Gadrat. « Aucune preuve n’a été apportée que des produits aient gagné la cour d’école et ne soient sortis de la parcelle.« 

L’avocat de Castel la Rose a aussi eu cette envolée :

Vous pensez que quand met 800, 1000 à 2000 € dans le pulvé, c’est pour l’envoyer chez le voisin ? », Me Gadrat.

De son côté l’avocate Sophie Clavel a parlé d’une affaire surmédiatisée et de chasse aux sorcières.

Sophie Clavel avocate du château de Barbe © JPS

Oui, c’est une chasse aux sorcières, parce que les associations qui sont parties civiles la Sepanso et Génération Furtures ont un but qui est tout-à-fait notable, mais on est vraiment centré dans ce débat pour ou contre les pesticides, on ressent bien qu’ils veulent faire évoluer les pratiques mais pour autant cela ne veut pas dire qu’il faut sacrifier des viticulteurs qui jouent les règles du jeu  » Sophie Clavel avocate du château de Barbe

Alors que la Sepanso et Générations Futures ont réclamé la condamnation des 2 châteaux à 4000 € et 10000€ de dommages et intérêts, ainsi qu’une condamnation à prendre en charge les frais de justice : « je vous demande d’entrer en voie de condamnation, non pas pour en faire des bouc-émissaires, mais pour que la loi soit appliquée. » Le parquet a abondé dans son argumentaire dans le sens d’une non condamnation, s’en « remettant toutefois à la sagesse du tribunal », de même pour les deux avocats de la défense, ceux-ci ont demandé la relaxe des 2 personnes morales. Le délibéré a été fixé au 30 avril prochain. A noter enfin que cette affaire avait provoqué des réactions au plus haut niveau de l’Etat, au Parlement, et que le préfet de Gironde avait pris un arrêté en juin pour interdire l’épandage autour des écoles proches des vignes, lorsqu’il y a classe…

19 Mar

Dans l’Aude, des vignerons inventent le « bio » de demain

Dans l’Aude, l’un des terroirs pionniers du vin bio en France, des vignerons passent à la vitesse supérieure et expérimentent des voies encore plus exigeantes, à l’aune des changements climatiques et des défis environnementaux.

Vignoble de l’Aude – photo d’illustration © France 3 Languedoc Roussillon

coeur du Languedoc, dans l’un des plus vastes vignobles de France, des territoires pionniers comme les Corbières, le Minervois, s’étaient convertis au bio dès les années 70/80. Cette région viticole avait alors « basculé de la production de vin de table vers des marchés à l’export » dont celui du bio, explique Matthieu Dubernet, directeur d’un important laboratoire oenologique du Narbonnais. Aujourd’hui, les démarches sont davantage « personnelles », explique cet observateur privilégié de la filière.

ESPRIT COLLECTIF

« Dans le cru Boutenac, on est passé en « confusion sexuelle » (perturber le système hormonal de reproduction de papillons parasites) et tous nos voisins ont adhéré à cette manière efficace de lutter contre les parasites », indique Louis Fabre, issu d’une famille de vignerons des Corbières « depuis 1605 » qui exploite aujourd’hui cinq propriétés dans les Corbières, le Minervois et le Biterrois. Une expérience qui « a permis de créer un esprit collectif » entre 25 producteurs (indépendants et caves coopératives) qui se sont associés à ce dispositif de pièges biologiques, explique ce vigneron passé au bio dès 1991.

Au domaine de La Baronne, dans les Corbières, Jean Lignères, est vigneron et médecin. C’est tout naturellement la santé « des gens qui vivent et travaillent sur le domaine » qui a décidé de sa conversion en bio. « Dans les années 90, on commencé à voir des articles dans la presse médicale sur les maladies environnementales », justifie le médecin.

Mais c’est un voyage en Autriche, il y a une dizaine d’année sur le domaine Meinklang au sud de Vienne, un « modèle en biodynamie », qui le convainc d’évoluer vers ce courant. « Depuis on plante des arbres au milieu des vignes, on a fait des zones humides, on a installé des nichoirs à oiseaux, des ruches, et surtout on travaille avec les astres », l’un des grands principes de la biodynamie, explique Jean Lignères qui a obtenu cette nouvelle certification en 2012.

« LE BIO N’EST PAS PARFAIT »

« Si depuis 40 ans les évolutions qualitatives de la viticulture se sont faites par les appellations, les IGP, le label Bio, certains signaux montrent que l’on est en train de passer à autre chose », signale Matthieu Dubernet. Frantz Vènes, propriétaire de Château Massamier La Mignarde, au pied de la Montagne noire, explique qu’il n’apposera désormais plus que « Languedoc » sur son étiquette.

Le vigneron, dont une cuvée a été élue en 2005 meilleur vin du monde à l’International Wine Challenge de Londres, vient de décider de se passer de l’AOP Minervois-La Livinière. Et alors qu’il était engagé depuis deux ans dans la certification bio, il renonce également à ce label. « Le label bio n’est pas parfait. Par exemple, pouvoir multiplier les traitements à base de cuivre, ce qui est permis, ce n’est pas une démarche écologique », argumente Frantz Vènes.
Il a décidé de se tourner vers l’agriculture « synthropique ». Il plante des amandiers et des chênes truffiers, cultive du blé et des pois chiches, et fait pâturer des moutons qui amendent le sol. L’objectif est de renforcer les écosystèmes par l’action humaine et « de supprimer les procédés anthropiques, comme les brulis, l’usage d’engin trop lourd ou trop puissants ». Comme « les changements climatiques sont là », Frantz procède à des essais de cépages locaux anciens. « Aubun noir, Trépat, Grand Noir de la Calmette, Rivairenc, Picpoul Noir, Alicante » pourraient assurer l’avenir de cette région, pense-t-il. « Il faut enrichir le bio pour qu’il réponde à nos enjeux d’aujourd’hui et de demain, résume Matthieu Dubernet, ajoutant: « les problèmes environnementaux sont globaux mais les solutions ne peuvent être que locales ». 

AFP

18 Mar

Les Citadelles du Vin : un concours feutré avec ses dégustateurs aguerris…et au final une reconnaissance mondiale.

C’était à Bourg 3 jours intenses pour des dégustateurs venus du monde entier. Ils se sont retrouvés pour cette 19e édition des Citadelles du Vin au Chai des Portiers

Cette 19e édition des Citadelles du Vin à Bourg est une édition bien rodée. Elle a ses dégustateurs aguerris, qui vont apprécier le nez, la vue et le goût du vin, déceler les défauts de certains, pour ne garder que les meilleurs, qui se verront décerner des médailles d’or, d’argent voire de bronze.

Ils sont ainsi une quarantaine d’oenologues, de sommeliers, de distributeurs et critiques internationaux sur le pont depuis samedi.  Yann Chaigne, responsable de l’IPC Vins (Institut de Promotion Commerciale, rattaché à la CCI de Bordeaux) en est à sa 3e participation aussi les quelques 40 échantillons dégustés sur la journée d’hier et encore 22 de blancs secs ce matin, ne l’ont pas effrayé:  » Il y a une grille de notation avec les critères sur la vue , l’odorat et le goût ; on note aussi ce tout ce qui est franchise, intensité positive, tout ce qui est intensité olfactive et gustative, après on note également l’harmonie entre vue, odorat et goût. »

Dans l’arrière boutique, durant ces 3 jours, ce sont 867 échantillons de 34 pays du monde qui sont préparés et dont on conserve un anonymat absolu, en apposant notamment un film opaque sur chaque bouteille.

Toute la dégustation se passe à l’aveugle… Ils ne connaissent en aucun cas l’origine, même pas le millésime, il ne connaissent rien, à la limite que le type de vin qu’ils vont déguster » Jean-Philippe Pricart, Président des Citadelles du Vin

Parmi les dégustateurs, 40% d’Européens, 32% de Français, 18%  d’Américains, 3% d’Africains et 7% d’Asiatiques dont Nelson Chow Président de l’Association des Sommeliers Chinois, pour qui ces médailles sont importantes pour les consommateurs chinois.

« Ce sont de très bons indicateurs pour les consommateurs chinois, parce qu’ils ont été éduqués au vin en un temps record et ils n’ont pas du tout une grande expérience sur les différents types de vins, » commente Nelson Chow Président de l’Association des Sommeliers de Hong-Kong.

« Montrer au monde les bons vins, c’est très bien parce que c’est une reconnaissance pour les producteurs de vins », Régina Vanderlinde, présidente de l’Organisation Internationale du Vin.

4 prix spéciaux ont été attribués dont le meilleur merlot de Bordeaux pour un Blaye 2015 (le Clos de Bonnange) – Des Citadelles qui font parler d’elles partout dans le monde.

Les Prix Spéciaux 2019 :

  • Meilleur Malbec : Coletto 2015 (Argentine-Valle de Uco) par Grupo Penaflor 
  • Pininsula de Setubal : Vinha da fonte Reserva 2016 (Portugal) par Cas Ermelinda
  • Meilleur Cabernet Sauvignon: Château Malaire Cuvée Grande 2015 (France) par Domaine CGR
  • Meilleur Merlot de Bordeaux : le Clos de Bonnange 2015 (France-Blaye) par Vignobles Bonnange

16 Mar

Brexit: le prosecco espère garder ses débouchés au Royaume-Uni

Quelque 120 millions de bouteilles de prosecco prennent chaque année la direction du Royaume-Uni, un chiffre colossal. Mais à l’approche du Brexit, les producteurs italiens se refusent à envisager le pire.

Stand de prosecco italien lors de Vinexpo Bordeaux 2015 © JPS

« Cette situation d’incertitude nous inquiète », mais « nous sommes confiants dans le fait que les citoyens anglais ne renonceront pas à ce plaisir », confie Innocente Nardi, président du consortium du prosecco supérieur Conegliano Valdobbiadene (DOCG), la zone historique de production.
Pour le DOCG, au prix globalement plus élevé, le Royaume-Uni représente 18% des exportations. Mais pour la dénomination la plus importante, le prosecco DOC, l’Union Jack pèse pour… 35% de l’export. Alors bien sûr, il y a une certaine « inquiétude » parmi les producteurs, note Stefano Zanette, président du consortium du prosecco DOC.

Un Brexit sans accord avec l’Union européenne représenterait « un saut dans le vide » aux conséquences difficilement inimaginables, depuis les kilomètres d’embouteillages en raison des contrôles à la frontière jusqu’à la hausse des prix du fait des taxes douanières. Avec à la clé un risque de ralentissement sérieux des exportations.

Pourtant, si les consortium agissent en coulisses pour voir « comment protéger au mieux la dénomination prosecco », note Mattia Mattiuzzo, vice-président de l’organisation d’agriculteurs Coldiretti dans la région de Trévise, aucune trace d’agitation en vue.

La raison? Les producteurs ne croient pas au scénario du pire. « Nous ne prenons pas en considération cette éventualité parce que nous sommes convaincus du lien fort qui nous unit aux consommateurs britanniques », souligne M. Nardi.

Même discours chez le producteur Angelo Facchin: « Je suis très optimiste, je pense que peu de choses changeront, car désormais le monde est globalisé ». Le prosecco « fait maintenant un peu partie de la culture anglaise », se rassure-t-il. Ce qui séduit les Britanniques? Le prosecco n’est « pas très alcoolisé, pas très coûteux, peut se boire à n’importe quelle occasion et remplacer la bière », assure M. Facchin, installé à San Polo di Piave. M. Mattiuzzo souligne pour sa part que le prosecco s’est imposé en Angleterre grâce aux nombreuses actions de promotion menées par le consortium, dont le sponsoring du championnat Superbike.

Le Royaume-Uni représente désormais 40% du chiffre d’affaires de la maison Facchin, après une croissance de 15 à 20% par an ces 4-5 dernières années. L’une des bouteilles est le prosecco officiel de l’université de Cambrige, le St John’s College. Malgré l’importance du Royaume-Uni, M. Facchin n’a « rien préparé », attendant de voir ce qui sera décidé. Sur place en revanche, « beaucoup d’importateurs font un peu de stocks ».
 
Pour pouvoir continuer à exporter même en l’absence d’accord, « les producteurs les plus importants dialoguent avec les sociétés importatrices anglaises pour créer des lieux d’importation en Irlande par exemple, ou des sociétés de droit anglais ayant les critères exigés pour pouvoir importer du vin »,
explique de son côté M. Nardi. Les producteurs estiment également que si les clients britanniques venaient à faire partiellement défaut –car aucun ne croit à une « secousse » importante– le prosecco pourrait trouver d’autres marchés. M. Nardi souligne ainsi la croissance actuelle du prosecco DOCG aux Etats-Unis, au Canada et en Russie.

Selon M. Facchin, le plus grand désavantage sera en fait subi par les Britanniques eux-mêmes, qui ont toutes les raisons « d’être les plus inquiets ».
Même conviction chez M. Zanette, qui soutient « l’idée de refaire un référendum au Royaume-Uni pour revenir en arrière, parce que la majeure partie des gens ne se rendaient pas compte des conséquences d’un tel choix ». « Nous avons besoin d’une Europe encore plus forte », plaide-t-il. L’Europe a permis
de protéger les dénominations comme le prosecco DOC et « si n’avions pas une Europe forte, nous ne serions pas aussi forts dans le monde ».

AFP

15 Mar

L’Allemand Marc Almert est le meilleur sommelier du monde 2019

Albert…ach, le meilleur ! On ne va pas refaire le match ni la guerre entre notre Français David Biraud qui espérait cette année encore et l’Allemand qui s’est finalement imposé, car il a été meilleur.  Il s’est imposé dans la dernière épreuve devant Nina Hjgaard Jensen, deuxième et Raimond Tomsons, troisième.

Marc Almert le vainqueur du © concours de Meilleur Sommelier du Monde 2019

La nouvelle est tombée à 17H35. And the winner is…Marc Almert. L’Allemand, Sommelier au restaurant Baur au Lac, à Zurich, remporte le titre de Meilleur Sommelier du Monde 2019 à seulement 27 ans. Il s’est imposé dans la dernière ligne droite en gagnant aux points devant Nina Hjgaard Jensen du Danemark, deuxième et Raimond Tomsons, troisième, meilleur Sommelier d’Europe.

Sur la dernière épreuve, Marc Almert, Raimond Tomsons et Nina Hjgaard Jensen devaient servir 16 verres avec un magnum de vin effervescent italien (Villafranca rosé, Franciacorta). Jon Arvid Rosengren, le dernier meilleur sommelier du monde leur précisait : « chaque verre doit recevoir la même quantité, vous ne pouvez pas revenir en arrière une fois qu’un verre est rempli et vous devez vider la bouteille. Vous avez cinq minutes… »

Cette année encore les espoirs français reposaient pour sa 4e tentative sur David Biraud, il avait derrière lui notre ami Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du Monde 1992, qui comme de nombreux français espéraient une nouvelle victoire de la France, comme pour rendre grâce à Gérard Basset, le dernier en date qui avait gagné en 2010, disparu cette année. Il commentait sur Facebook : « Et le gagnant est : « Marc Almert d’Allemagne. Bravo à tous les participants et une Grande pensée pour David Biraud. »